L’ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE SEPTEMBRE 2018

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Transcription de la présentation:

L’ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE SEPTEMBRE 2018 R. RIVIERE IEN GOUVIEUX A.S.PALFRAY E. FROMENT Formateurs académiques

Finalités de l’enseignement moral et civique PROGRAMMES 2018 DECLINES en 3 PARTIES  Finalités de l’enseignement moral et civique  Modalités pratiques et méthodes propres à cet enseignement "compétences travaillées" au cours des 3 cycles de la scolarité obligatoire, en les listant selon les quatre cultures de l’EMC. Tout comme dans le texte de 2015, l’introduction du programme d’EMC est commune aux cycles 2, 3 et 4. Le préambule est plus concis. L’entrée des programmes se fait d’abord par les finalités de l’enseignement et non pas les cultures de l’EMC, puis sont exposées "les modalités pratiques et méthodes propres à cet enseignement« . Une troisième partie, nouveauté propre au texte de 2018, apporte une vision de l’ensemble des "compétences travaillées" au cours des 3 cycles de la scolarité obligatoire, en les listant selon les quatre cultures de l’EMC.

Des enjeux parfois différents de ceux de 2015 Des dimensions réaffirmées : sensibilité, règle et droit, jugement, engagement L’insistance sur les valeurs de la République et l’articulation entre les valeurs, les savoirs et les pratiques Un cadre inchangé (horaires, interdisciplinarité) et une logique de cycle maintenue Un rééquilibrage entre pratiques/mises en activité/connaissances Un enseignement plus vertical avec des contenus clairement identifiés Un appel à la « responsabilité pédagogique » avec moins de directives sur les méthodes   A une approche qui part de l’élève pour aller vers des notions abstraites se substitue donc un enseignement plus « vertical », fait de contenus clairement identifiés. Un choix assumé par le CSP. « D’après les différents retours que nous avons eus, les entrées, ou plutôt les “dimensions” des programmes de 2015, comme la sensibilité, le jugement et le discernement, rendaient les choses très confuses, explique Souâd Ayada. Si l’on veut conduire cet enseignement, il faut déterminer clairement ses contenus. » On retrouve cependant dans cette introduction réorganisée les grands principes de cet enseignement, parfois de manière moins développée ou nuancée :  La référence aux textes officiels : la Constitution, le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture et, c’est une nouveauté, le Code de l’éducation ; L’insistance sur les valeurs de la République - liberté, égalité, fraternité, laïcité - desquelles découlent des principes (solidarité, refus des discriminations…). La nécessaire appropriation par l’élève de ces principes (c’est le sens donné à l’adjectif "moral") ; L’articulation entre les valeurs, les savoirs et les pratiques ; La définition d’une culture civique répartie en quatre domaines : la culture de la sensibilité, la culture de la règle et du droit (initialement du droit et de la règle dans les programmes 2015), la culture du jugement et la culture de l’engagement ; L’affirmation d’un horaire dédié, d’un enseignement évalué ; La notion de transversalité de l’EMC ; La question des méthodes pédagogiques propres à l’EMC (analyse de situations concrètes, coopération entre élèves, discussion réglée et débat…). On relèvera cependant que la mention de gestes professionnels enseignants (attitude bienveillante par exemple) a disparu. Des références à la Constitution, au Socle et, une nouveauté, au Code de l’éducation Une importance soulignée de la trace écrite

Instruction/enseignement moral(e) et civique ??? Instruction morale et civique : école de Jules Ferry, en 1882, construire la Nation autour des idéaux républicains. Morale laïque, en remplacement de la religion : respect de l'autre, patriotisme, obéissance à la loi ... Programmes de 2018 visent à donner aux élèves non des savoirs savants mais bien plutôt une culture de pensée et de vie individuelle et collective. Formation du futur citoyen et formation de sa raison critique L'instruction morale et civique est née en même temps que l'école de Jules Ferry, en 1882, avec alors pour fonction de construire la Nation autour des idéaux républicains. Elle ne concernait que l'école primaire et se déployait selon deux grands axes: une morale laïque, chargée de fournir, en remplacement de la religion, les bases indispensables à toute vie en société (respect de l'autre, patriotisme, obéissance à la loi ...) et une instruction civique, appuyée sur quatre axes (l'obligation scolaire, l'obligation militaire, l'obligation de payer ses impôts et le vote). L’objectif de l’EMC est d’associer dans un même mouvement la formation du futur citoyen et la formation de sa raison critique. Ainsi l’élève acquiert-il une conscience morale lui permettant de comprendre, de respecter et de partager des valeurs humanistes, de solidarité, de respect et de responsabilité. La morale enseignée est une morale civique en ce qu’elle est en lien étroit avec les valeurs de la citoyenneté (connaissance de la République, appropriation de ses valeurs, respect des règles, de l’autre, de ses droits et de ses biens). Il s’agit aussi d’une morale laïque fondée sur la raison critique, respectueuse des croyances confessionnelles et du pluralisme des pensées, affirmant la liberté de conscience. En cela, cette morale laïque se confond avec la morale civique.

Construire une culture civique Respecter autrui Trois finalités Construire une culture civique Respecter autrui Acquérir et partager les valeurs de la République La nouveauté principale du préambule reste l’introduction des finalités de l’enseignement moral et civique :   "Respecter autrui" ;   "Acquérir et partager les valeurs de la République" ;   "Construire une culture civique". Ces finalités constituent un changement majeur apporté par ce texte. En effet c’est désormais en regard de ces 3 entrées que l’ensemble du programme est organisé, et non plus en fonction des 4 cultures.

Qu’entend-on par « respecter autrui » ? N’est pas enseignée à l’Ecole Absolue nécessité de distinguer morale et morale civique. La morale La morale civique (≠ Enseignement moralisateur) La morale civique porte sur les valeurs de la République, de la citoyenneté et intègre trois aspects qui se complètent et font système : la civilité (=politesse), le civisme (= respect des lois) et la citoyenneté (=membre d’une unité politique dont on accepte les droits et les devoirs.) Paul Ricœur : « La morale est ce qui s’impose comme obligatoire, marqué par des normes, des obligations, des interdictions ». Il s’agit de l’enseignement moral et civique et non pas l'enseignement de la morale civique. La dimension morale est en elle-même et pour elle-même une dimension à part entière, assumée, de cet enseignement. Il ne s’agit pas , pour autant, d’une forme de « prêchi-prêcha », ce que Nietzsche appelait la « moraline », qui nous ramènerait au temps de Topaze et des leçons de morale de l'école de la IIIe République. Il est donc nécessaire de préciser le sens de « morale », afin de lever les préjugés qui continuent de peser sur un enseignement qui porte ce nom. Cela signifie deux choses : Ne pas essentialiser la distinction entre « éthique » et « morale », distinction dont on peut trouver la caution philosophique chez Ricœur mais qui n’est plus d’actualité aujourd'hui : cf. spécialistes de philosophie morale (Prairat, Canto-Sperber, Ogien…). Établir que l’enseignement moral et civique, tel qu’il est conçu dans le programme d’enseignement moral et civique, n’est pas un enseignement moralisateur. Cet enseignement mobilise des valeurs et aide à bâtir le rapport à l’autre. La « morale » doit servir d’appui à la citoyenneté, partant du principe que la construction de la personne contribue à la construction du citoyen. Et surtout, elle n’a rien de fermé : pratique démocratique. Différente selon les époques, les cultures… A l’Ecole, on enseigne une morale civique en lien avec les principes et valeurs de la citoyenneté républicaine et démocratique. N’est pas enseignée à l’Ecole

Qu’entend-on par « respecter autrui » ? Appropriation par l’élève de principes garantissant le respect d’autrui Objectif Conscience de la dignité et de l’intégrité de la personne humaine (soi ou les autres) Existence d’un cadre définissant droits et devoirs de chacun Repose sur… Nécessite… L’adjectif « moral » de l’enseignement moral et civique renvoie au projet d’une appropriation par l’élève de principes garantissant le respect d’autrui. Cette morale repose sur la conscience de la dignité et de l’intégrité de la personne humaine, qu’il s’agisse de soi ou des autres, et nécessite l’existence d’un cadre définissant les droits et devoirs de chacun.

Qu’entend-on par « respecter autrui » ? Respecter autrui c’est : Respecter sa liberté Le considérer comme égal à soi en dignité Développer avec lui des relations de fraternité Respecter ses convictions philosophiques et religieuses (laïcité)

Rappel du cadre réglementaire Qu’entend-on par « Acquérir et partager les valeurs de la République » ? Rappel du cadre réglementaire Code de l’éducation - article L 111-1 « Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République » ( Socle commun de connaissances, de compétences et de culture (BO n°17 du 23 avril 2015) : -Responsabilité de l’Ecole dans la formation de l’élève en tant que personne et futur citoyen. -Démarche de coéducation avec les familles -> « transmettre aux jeunes les valeurs fondamentales et les principes inscrits dans la Constitution de notre pays ». Le code de l’éducation affirme « qu’outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République » (article L 111-1). Cette mission est réaffirmée dans le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture : « L’École a une responsabilité particulière dans la formation de l’élève en tant que personne et futur citoyen. Dans une démarche de coéducation, elle ne se substitue pas aux familles, mais elle a pour tâche de transmettre aux jeunes les valeurs fondamentales et les principes inscrits dans la Constitution de notre pays ». Dans les programmes 2015, il n’était pas fait référence au code de l’éducation.

Qu’entend-on par « Acquérir et partager les valeurs de la République » ? Fondent le pacte républicain garant de la cohésion nationale + Protègent la liberté de chaque citoyen Relient la France à la communauté des nations démocratiques en Europe et dans le monde Valeurs Liberté, égalité, fraternité Principes La République est indivisible, laïque, démocratique et sociale Les valeurs et principes de la République fondent le pacte républicain garant de la cohésion nationale, en même temps qu’ils protègent la liberté de chaque citoyen. Les transmettre et les faire partager est une œuvre d’intégration républicaine ; ces valeurs et principes relient la France à la communauté des nations démocratiques, à l’échelle européenne comme à l’échelle mondiale. Il appartient à l'ensemble des adultes qui interviennent auprès des élèves dans l'exercice de leurs fonctions de faire partager ces valeurs (compétence 1 du référentiel métier du professorat et de l’éducation). « Les transmettre et les faire partager est une œuvre d’intégration républicaine. »

Qu’entend-on par « Acquérir et partager les valeurs de la République » ? Quatre valeurs et principes majeurs de la République : Solidarité Égalité entre hommes et femmes Refus de toutes les formes de discriminations Liberté Égalité Fraternité Laïcité S’en déduisent Les quatre valeurs et principes majeurs de la République française sont la liberté, l’égalité, la fraternité, et la laïcité. S’en déduisent la solidarité, l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que le refus de toutes les formes de discriminations. L’EMC porte sur ces principes et valeurs, qui sont nécessaires à la vie commune dans une société démocratique et constituent un bien commun s’actualisant au fil des débats dont se nourrit la République. Constituent un bien commun s’actualisant au fil des débats dont se nourrit la République.

Qu’entend-on par « Construire une culture civique » ? Conception républicaine de la citoyenneté : Autonomie du citoyen ; Appartenance à la communauté politique formée autour des valeurs et principes de la République ; Importance de la loi et du droit ; Ethique de la discussion qui caractérise l’espace démocratique. s’exprime dans Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture La conception républicaine de la citoyenneté insiste à la fois sur l’autonomie du citoyen et sur son appartenance à la communauté politique formée autour des valeurs et principes de la République. Elle signale l’importance de la loi et du droit, tout en étant ouverte à l’éthique de la discussion qui caractérise l’espace démocratique. Elle trouve son expression dans le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, selon lequel l’École « permet à l’élève d’acquérir la capacité à juger par lui-même, en même temps que le sentiment d’appartenance à la société. Ce faisant, elle permet à l’élève de développer dans les situations concrètes de la vie scolaire son aptitude à vivre de manière autonome, à participer activement à l’amélioration de la vie commune et à préparer son engagement en tant que citoyen ». «-permettre à l’élève d’acquérir la capacité à juger par lui-même + sentiment d’appartenance à la société […] -dans des situations concrètes de la vie scolaire […] -pour développer son aptitude à vivre de manière autonome, à participer activement à l’amélioration de la vie commune, à préparer son engagement en tant que citoyen. »

La culture civique articule Qu’entend-on par « Construire une culture civique » ? La culture civique articule quatre dimensions : La sensibilité La règle et le droit Le jugement L’engagement La culture civique portée par l’EMC articule quatre dimensions : la sensibilité, la règle et le droit, le jugement, l’engagement.

Qu’entend-on par « Construire une culture civique » ? dimension sensible : comprendre ses émotions et celles des autres ; refus d’une approche trop « intellectualiste » dimension normative (la règle et le droit ) : acquérir le sens des règles que requiert une société démocratique ; viser la compréhension des élèves dans la façon dont les valeurs s’incarnent, les impliquer dans la constitution des règles. La sensibilité Introduire cette dimension, c’est refuser une approche trop intellectualiste (trop « kantienne ») de la formation de la personne et du citoyen. La sensibilité est en effet une composante essentielle de la vie morale et civique, qui est aussi faite, c’est une expérience commune à tous, d’indignation, d’enthousiasme, d’admiration, etc. Il s’agit dans l’EMC de faire fond sur ces émotions et ces sentiments moraux et civiques, de mieux les identifier, de les mettre en mots, éventuellement pour les « dépasser », mais éventuellement aussi, pour en reconnaître la valeur ou la légitimité. La règle et le droit C’est là la dimension normative propre à toute éducation morale et civique. Elle vise à faire acquérir le sens des règles au sein de la classe, de l’école ou de l’établissement que requiert une société démocratique. C’est-à-dire qu’elle vise à faire comprendre comment des valeurs s’incarnent dans des règles et trouvent en elles leur force d’application, et comment ses règles autorisent autant qu’elles interdisent et même qu’elles n’interdisent que pour autoriser. Ce qui suppose un vrai travail et une vraie réflexion de la communauté éducative autour des règles qui organisent la vie scolaire ; cela suppose aussi que les élèves puissent, chaque fois que c’est possible et à la mesure de leur âge, être associés à l’élaboration de ses règles. Bref, que celles-ci soient « instituantes » et non seulement « instituées ».

Qu’entend-on par « Construire une culture civique » ? dimension cognitive (le jugement): Introduire l’idée de raisonnement moral, la formation du jugement ne peut être que dialogique (dilemme moral) dimension pratique (l'engagement) pour que les élèves deviennent acteurs de leurs choix. Ces 4 dimensions sont intriquées, à ne pas séparer mais à distinguer. Le jugement La formation du jugement moral est une dimension essentielle de l’EMC. Elle doit permettre de comprendre et de discuter les choix moraux que chacun peut faire au cours de sa vie. Il s’agit d’introduire les élèves, là aussi à la mesure de leur âge, à l’idée de raisonnement moral. Autrement dit de les mettre en situation d’argumenter, de délibérer en s’initiant à la complexité des problèmes moraux, et de justifier leurs choix. La formation du jugement moral est donc fondamentalement dialogique. Elle fait appel de façon privilégiée à des modalités permettant le développement des capacités d’analyse, de discussion, de confrontation argumentée de points de vue. Des dispositifs pédagogiques tels que les dilemmes moraux ou les débats réglés trouvent ici par excellence leur place par laquelle on voit que ces programmes veulent se situer aux antipodes de la « moraline ». L’engagement Il renvoie bien entendu à la dimension pratique constitutive de l’enseignement moral et civique. L’école doit permettre aux élèves de devenir acteurs de leurs choix et de participer à la vie sociale de la classe et de l’école ou de l’établissement dont ils sont membres.

Qu’entend-on par « Construire une culture civique » ? La culture civique dépasse le cadre strict de l’enseignement de l’EMC… - irrigue l’ensemble des enseignements est au cœur de la vie de l’école est portée par certaines des actions qui mettent les élèves en contact de la société. Le but de cet enseignement est de permettre ou tout au moins d’aider à permettre la construction d’une culture morale et civique. C’est le mot « culture » qui est ici important. Qu’est-ce à dire ? Cela signifie qu’il a pour ambition de donner sens à certaines de nos expériences, d’en identifier et d’en comprendre les enjeux et la portée, et de les comparer à l’expérience d’autrui. En cela, il ne peut être réduit à une pure exhortation, à une pure édification. Il cherche à articuler entre eux les trois éléments constitutifs de toute culture : des valeurs, des savoirs et des pratiques. Cette culture civique irrigue l’ensemble des enseignements, elle est au cœur de la vie de l’école, elle est portée par certaines des actions qui mettent les élèves au contact de la société. Elle struture l’ensemble du parcours citoyen de l’élève.

Modalités pratiques et méthodes de l’EMC Valeurs Pratiques Savoirs (littéraires, scientifiques, historiques, juridiques…) EMC

Modalités pratiques et méthodes de l’EMC -Permettre la construction d'une culture morale et civique. -Articuler entre eux les trois éléments constitutifs de toute culture : valeurs, savoirs et pratiques Valeurs (dignité de la personne humaine, la liberté, l’égalité, la fraternité, etc.) à transmettre : les « faire savoir », mais surtout les « faire vouloir ». Savoirs (littéraires, scientifiques, historiques, juridiques, etc.) : pas de culture morale et civique sans les connaissances, instruisant et éclairant les choix et l’engagement éthiques et civiques des personnes. Des valeurs L’EMC a pour finalité le développement des dispositions permettant à des élèves de devenir progressivement acteurs autonomes et responsables de leur vie personnelle et sociale. Ces valeurs sont la dignité de la personne humaine, la liberté, l’égalité, la fraternité, les valeurs liées à la laïcité, la solidarité, l’esprit de justice et le refus des discriminations. Et ici réside une difficulté spécifique de ce type d’enseignement. Car transmettre des valeurs, c’est les faire valoir, autrement dit les rendre désirables. Comme le disaient déjà fort bien les instructions de l’école républicaine au moment de sa fondation en 1882 : dans cet enseignement, il s’agit non seulement de « faire savoir », mais surtout de « faire vouloir ». Ce qui suppose la mise en œuvre de formes pédagogiques appropriées et même un climat scolaire particulier. C’est à travers ces formes et ce climat que les élèves pourront éprouver la valeur des valeurs qu’on veut leur transmettre, expérimenter ce qu’elles valent. Ce n’est pas par rhétorique que dans l’énoncé des principes qui ouvrent le nouveau programme, il est indiqué que l’école doit être bienveillante et qu’elle doit favoriser chez les élèves l’estime de soi. Des savoirs Pour échapper à la « moraline », l’EMC requiert l’appropriation de savoirs (littéraires, scientifiques, historiques, juridiques, etc.). Il n’existe pas de culture morale et civique sans les connaissances qui instruisent et éclairent les choix et l’engagement éthiques et civiques des personnes et qui permettent d’identifier les implications morales et civiques de certains de nos actes et de nos attitudes.

Modalités pratiques et méthodes de l’EMC Pratiques : développer une disposition à agir… mettre les élèves en activité individuellement et collectivement, à partir de situations pratiques, dans la classe et dans la vie scolaire. C’est aussi à cette condition que cet enseignement évitera le moralisme… Des pratiques  Développer les dispositions morales et civiques, c’est développer une disposition à agir. L’enseignement moral et civique est un enseignement qui met les élèves en activité individuellement et collectivement. Il s’effectue, dans la mesure du possible, à partir de situations pratiques, dans la classe et dans la vie scolaire, au cours desquelles les élèves éprouvent son sens et sa valeur. C’est aussi à cette condition que cet enseignement évitera le moralisme.

Modalités pratiques et méthodes de l’EMC Analyse de situations concrètes Discussion réglée – débat argumenté OUTILS Trace écrite Évaluation  L’EMC articule des valeurs, des savoirs (littéraires, scientifiques, historiques, juridiques...) et des pratiques. Il requiert l’acquisition de connaissances et de compétences dans les quatre domaines de la culture civique et donne lieu à des traces écrites et à une évaluation.  L’EMC s’effectue, chaque fois que possible, à partir de l’analyse de situations concrètes. La discussion réglée et le débat argumenté ont une place de premier choix pour permettre aux élèves de comprendre, d’éprouver et de mettre en perspective les valeurs qui régissent notre société démocratique. Ils comportent une prise d’informations selon les modalités choisies par le professeur, un échange d’arguments dans un cadre défini et un retour sur les acquis permettant une trace écrite ou une formalisation.  L’EMC se prête particulièrement aux travaux qui placent les élèves en situation de coopération et de mutualisation favorisant les échanges d’arguments et la confrontation des idées. L’enseignant exerce sa responsabilité pédagogique dans les choix de mise en œuvre en les adaptant à ses objectifs et à ses élèves.  L’EMC dispose règlementairement d’un horaire dédié permettant une mise en œuvre pédagogique au service de ses finalités. Situations de coopération et de mutualisation Horaire réglementaire dédié

Modalités pratiques et méthodes de l’EMC « L’EMC se prête particulièrement aux travaux qui placent les élèves en situation de coopération et de mutualisation favorisant les échanges d’arguments et la confrontation des idées » méthodes favorisant l’expression, l’argumentation devant un groupe : discussion réglée, débat argumenté, etc. pratiques visant à développer l’idée de coopération entre élèves (partage des tâches, conseils d’élèves,…) « L’EMC se prête particulièrement aux travaux qui placent les élèves en situation de coopération et de mutualisation favorisant les échanges d’arguments et la confrontation des idées » Il doit résulter clairement que l’EMC se caractérise autant par sa pédagogie que par son contenu. La culture morale qu’il espère développer chez les élèves suppose des modalités pédagogiques appropriées hors desquelles il n’aurait pas de sens : discussion réglée, débat argumenté (ex débat réglé), conseil d’élèves, situations de coopération et de mutualisation. il n’est plus fait mention de la discussion à visée philosophique, du dilemme moral, de la mise en scène, de l’élaboration de définition, de la technique des messages clairs, du tutorat... Pour autant, il est rappelé la liberté pédagogique dans le choix des méthodes; «L’enseignant exerce sa responsabilité pédagogique dans les choix de mise en œuvre en les adaptant à ses objectifs et à ses élèves »

Progressivité du cycle 2 au cycle 4 : compétences attendues… Être responsable de ses propres engagements Être responsable envers autrui S’engager et assumer des responsabilités dans l’école et dans l’établissement Prendre en charge des aspects de la vie collective et de l’environnement et développer une conscience civique Savoir s’intégrer dans une démarche collaborative et enrichir son travail ou sa réflexion grâce à cette démarche Progressivité du cycle 2 au cycle 4 : compétences attendues… Respecter les règles communes Comprendre les raisons de l’obéissance aux règles et à la loi dans une société démocratique Comprendre les principes et les valeurs de la République française et des sociétés démocratiques Comprendre le rapport entre les règles et les valeurs Développer les aptitudes au discernement et à la réflexion critique Confronter ses jugements à ceux d’autrui dans une discussion ou un débat argumenté et réglé S’informer de manière rigoureuse Différencier son intérêt particulier de l’intérêt général Avoir le sens de l’intérêt général Identifier et exprimer en les régulant ses émotions et ses sentiments S’estimer et être capable d’écoute et d’empathie Exprimer son opinion et respecter l’opinion des autres Accepter les différences Etre capable de coopérer Se sentir membre d’une collectivité Sensibilité Règle et droit Jugement Engagement

Des connaissances et compétences aux objets d’enseignement… Approche spiralaire Pour chaque attendu de fin de cycle : Des connaissances à acquérir Des compétences à maitriser Des « objets » d’enseignement

Des repères annuels de progression du CP à la 6ème … publiés par EDUSCOL

RESPECTER AUTRUI CP CE1 CE2 Les élèves savent écouter l’autre dans la classe et respectent les tours de parole. Ils connaissent les formules de politesse et s’adressent aux adultes dans des termes adéquats. Ils adoptent un comportement approprié en classe et dans l’école. Les élèves sont sensibilisés aux droits de l’enfant. Les élèves connaissent les règles élémentaires d’hygiène personnelle et collective : se laver, se laver les mains avec du savon, se brosser les dents. Ils comprennent la nécessité d’une activité physique régulière et d’une alimentation équilibrée. Les élèves sont sensibilisés aux risques et aux dangers de leur environnement immédiat.   Les élèves utilisent les niveaux de langue appropriés permettant de s’adresser de manière adéquate à des interlocuteurs différents. Les élèves identifient les droits de l’enfant au travers d’exemples simples. En lien avec les compétences développées en Éducation physique et sportive et avec la découverte du monde vivant développée dans le programme « Questionner le monde», les élèves apprennent à identifier les principales règles d’hygiène et comprennent l’importance de leur respect dans une collectivité. Ils sont capables de reconnaître des comportements favorables à leur santé. Les élèves connaissent les différents services d’urgence : le SAMU, la police et les pompiers Les élèves abordent, en lien avec les droits de l’enfant, la notion de discrimination au travers d’exemples. Les élèves sont sensibilisés aux gestes de premiers secours.

ACQUÉRIR ET PARTAGER LES VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE CP CE1 CE2 Les élèves expérimentent la prise de décision à la majorité dans la classe et l’école. Les principes et valeurs de l’école sont identifiés. Les élèves apprennent à identifier le drapeau français. Ils savent reconnaître la Marseillaise. Ils savent que le 14 juillet est le jour de la fête nationale. Les élèves identifient les responsables et élus au niveau de la commune : le maire et les conseillers municipaux. Les élèves connaissent le fonctionnement de la commune, la fonction de maire et celle de conseiller municipal. Les élèves connaissent la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » et les monuments à proximité de l’école. Ils apprennent à chanter le premier couplet de la Marseillaise. Les élèves savent que la langue de la République est le français. Les élèves savent que voter est un droit, ils connaissent le principe du suffrage universel. Ils accèdent à une première connaissance de l’organisation du territoire national : le département et la région. Ils savent que la France est dirigée par le président de la République et par le Premier ministre qui est à la tête du gouvernement. Les élèves savent chanter par cœur le premier couplet de la Marseillaise. Ils identifient l’effigie de Marianne comme un symbole de la République française. Ils connaissent des monuments emblématiques de la République française. Les élèves savent que le français, langue de la République, est aussi une langue internationale ; il connaissent des États où l’on parle français. CONSTRUIRE UNE CULTURE CIVIQUE Les élèves découvrent les différents supports qui permettent d’accéder à l’information : presse écrite, radio, télévision, sites internet et réseaux sociaux. Les élèves apprennent à lire et identifier des éléments d’informations sur des supports choisis et adaptés à leur âge. Les élèves remobilisent de manière simple des éléments d’information d’après des supports choisis et adaptés.

RESPECTER AUTRUI CM1 CM2 6ème Les élèves identifient des situations dans lesquelles la liberté et l’égalité ne sont pas respectées.   Dans le cadre de la sensibilisation aux premiers secours, les élèves sont amenés à reconnaître les situations de danger. Ils sont capables d’alerter un adulte et de se mettre en sécurité. Les élèves sont sensibilisés aux règles élémentaires de sécurité routière. Les élèves identifient des situations de discrimination et les valeurs de la République (liberté, égalité, fraternité, laïcité) en jeu. Dans le cadre de la sensibilisation aux premiers secours, les élèves sont amenés à identifier quelques mesures de prévention. Ils apprennent à alerter le Samu de manière structurée et comprennent l’importance de cette structuration. Ils comprennent et appliquent les consignes qui leur sont données. En lien avec l’éducation aux médias et à l’information, les élèves sont sensibilisés aux enjeux et aux dangers relatifs à l’usage des réseaux sociaux. Ils apprennent à faire la différence entre sphère privée et publique et se familiarisent avec les notions d’identité numérique et de données personnelles. Ils sont sensibilisés aux effets du numérique sur la santé physique et psychique et sur l’environnement La prise de conscience de ce qu’est une morale civique s’approfondit dans son rapport à l’autre et à l’altérité afin de respecter autrui. Les élèves travaillent sur les préjugés et les différences. Cette réflexion sur les représentations permet d’aborder l’autre dans son rapport à soi. Les situations choisies doivent permettre de mobiliser la notion d’intégrité de la personne, de rapport à la différence. Les élèves sont capables d’identifier des attitudes, des gestes ou des mots qui conduisent à la discrimination. La réflexion construite permet d’aborder en creux ce à quoi conduit l’absence de respect des différences. Les élèves travaillent particulièrement sur le thème du harcèlement identifié comme un processus portant atteinte à l’intégrité de la personne qui en est victime, et mettant en jeu une mécanique de groupe. Les élèves travaillent sur l’écoute de l’autre, sur l’argumentation. Ils s’exercent à nuancer leur point de vue en tenant compte du point de vue des autres dans le cadre de discussions et de débats réglés. Ils sont capables d’identifier les points d’accord et de désaccord et abordent la notion de tolérance. Travailler à la construction d’une morale civique conduit à mobiliser le registre des sentiments et des émotions comme de leurs expressions. Les élèves sont capables de les identifier, de les nommer et de les exprimer en situation d’enseignement avec un vocabulaire adapté à partir de supports ou d’objets d’étude.

CONSTRUIRE UNE CULTURE CIVIQUE CM1 CM2 6ème Les élèves font l’expérience de l’engagement dans la classe et dans l’école. Dans le cadre de la discussion réglée, les élèves sont invités à argumenter à partir d’exemples mettant en jeu les notions de préjugé et de stéréotype.   En lien avec l’EMI, les élèves apprennent à trouver des indices avant d’accorder leur confiance aux informations et propositions fournies sur l’internet. Ils savent qu’il existe des droits qui limitent les conditions d’utilisation des documents trouvés en ligne (textes, images, sons, films). Les élèves sont amenés à comprendre le sens de l’intérêt général en travaillant sur des exemples concrets de solidarité individuelle et collective à différentes échelles (locale, nationale, internationale…). Cette réflexion peut prendre appui sur les études de cas menées dans le cadre des programmes de Géographie et de Sciences et Technologie, sur le thème des catastrophes naturelles et des différents risques. Au collège, les élèves sont confrontés à un nouveau groupe, une nouvelle communauté avec un élargissement de leur champ d’action. Il convient de consolider leur approche du jugement critique, des choix et des responsabilités individuels et collectifs afin qu’ils soient capables d’expliquer leurs choix et leurs actes. La coopération et la mutualisation sont à favoriser pour construire en situation la culture civique. Pour préparer les débats et les discussions, les élèves mobilisent différents médias. Ils travaillent sur les sources et prennent conscience des mécanismes de la prise d’information dans un monde numérique. Ils comprennent la notion de responsabilité de l’utilisateur d’internet qui peut être à la fois consommateur, validateur, diffuseur et producteur d’informations. Les modalités de discussion permettent de faire prendre conscience de la distinction entre savoirs vérifiés, faits établis et opinions personnelles. Les jeux de rôles et les situations fictionnelles aident également les élèves à mettre à distance leurs opinions. Les élèves apprennent l’exercice du jugement et se forment, dans ce cadre, à l’esprit critique. La notion d’intérêt général est distinguée de la somme des intérêts particuliers. Cette distinction est un point de départ de la progressive initiation des élèves à la complexité de la vie démocratique : les pouvoirs publics ont vocation à servir l’intérêt général, la délibération à le définir au milieu des opinions contradictoires, tandis que les intérêts particuliers se défendent. L’étude de cas concrets mettant en évidence le rôle des groupes de pression dans les décisions (par exemple environnementales ou de réglementation) peut faire saisir cette distinction.

ACQUÉRIR ET PARTAGER LES VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE CM1 CM2 6ème L’article 1er de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et le contexte de son écriture font l’objet d’une première étude. Les élèves découvrent la Convention internationale des droits de l’enfant et sont capables de classer ces droits en différentes catégories. Les élèves commencent à comprendre la signification du terme démocratie et l’importance du suffrage universel qui permet de confier le pouvoir à différentes personnes. Ils découvrent le fonctionnement de la démocratie représentative et l’existence de différents types de suffrages ; le suffrage direct et le suffrage indirect. Ils savent quels sont les élus nationaux désignés au suffrage universel direct (président de la République, députés, conseillers municipaux…) et indirect (sénateurs).   Les élèves découvrent le contexte historique de la création du drapeau tricolore et de la Marseillaise. Ils savent chanter par cœur un ou plusieurs couplets de la Marseillaise en public. Ils reconnaissent le drapeau européen et l’hymne à la joie. Les élèves savent que les langues régionales existent à côté de la langue nationale et que la communauté de langue et de culture françaises s’appelle la francophonie. Les élèves découvrent les libertés (liberté d’expression, liberté de culte...) et les droits (droit de vote, droits des femmes…) en vigueur à partir de quelques exemples concrets. Ils apprennent quels sont certains devoirs des citoyens (respecter les lois, payer les impôts, les devoirs envers les autres citoyens). Ils découvrent les grands principes de la Constitution de 1958 (la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale). Les élèves connaissent de manière simple le fonctionnement de l’Assemblée nationale et du Sénat, les principes de l’élaboration de la Loi et de son exécution. Le rôle de la justice, des forces de sécurité et des armées est abordé. Les élèves comprennent la signification du 1er novembre et du 8 mai, notamment dans le cadre de la participation aux cérémonies. Ils identifient les monuments comme la mémoire de la Nation. Les grands enjeux de la solidarité nationale et internationale font l’objet d’une sensibilisation, le rôle des associations est abordé. Les élèves appréhendent le sens de la construction européenne. Ils abordent la notion de citoyenneté européenne et les principes et les libertés qui en découlent. Ils identifient quelques pays membres et approfondissent leur connaissance des symboles de l’Union européenne : le drapeau, le nombre d’étoiles, l’hymne européen (dont la musique est extraite de la 9e symphonie de Beethoven). L’apprentissage de la notion de règle et du droit passe par l’apprentissage d’un vocabulaire juridique simple (loi, norme, charte, code, convention) étudié en situation. Le travail sur le règlement intérieur et sur la charte numérique doit viser à faire comprendre la place de ces textes dans la hiérarchie des normes, le lien avec les valeurs et leur bien-fondé comme moyen de protection. L’étude sur les valeurs et principes de la République s’appuie sur des définitions. Cependant, l’objectif est de comprendre comment ils se traduisent en action, comment ils permettent de faire société et de construire une cohésion sociale. Ainsi, la solidarité est reliée au rôle de l’État et des acteurs associatifs, ainsi qu’aux moyens mobilisés (impôts, collecte). Cela s’inscrit dans la continuité d’une réflexion sur ce qui permet de construire une cohésion dans un groupe social. Le travail sur la citoyenneté se porte plus particulièrement sur l’échelle communale et intercommunale. La découverte des textes internationaux montre que la République française s’inscrit elle-même dans un cadre juridique plus vaste. L’identification des valeurs et des principes dans une société démocratique passe par des thématiques autour des libertés, de l’égalité et de la protection. L’étude de la Convention internationale des droits de l’enfant ou la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes permet ce travail.