1
Quelques définitions Louis Not, dans "Enseigner et faire apprendre " Privat, 1987, « forces plus ou moins rationnelles, plus ou moins conscientes qui fait agir l'être humain. La motivation englobe les motifs conscients, les mobiles inconscients, les pulsions d'origines biologiques, les réactions affectives aux stimulations issues du milieu ou du sujet lui-même ». Alex Mucchielli dans "les motivations", P.U.F, Que-sais-je, 1981, définit la motivation comme :"un ensemble de facteurs inconscients et irrationnels agissant sur les conduites". A. Lieury dans "Motivation et réussite scolaire", Dunod, 1996; "ensemble des mécanismes biologiques et psychologiques qui permettent le déclenchement de l'action, de l'orientation (vers un but).
Quelques théories de la motivation les conceptions biologiques de la motivation L'accent est mis ici sur le caractère inné ou biologique (neurologique, hormonales) de la motivation Certains auteurs postulent que certaines motivations sont innées ou d'origine biologique : le comportement altruiste (tendance à exécuter des actions profitables à autrui), le besoin de comportement social, le comportement de défense, le plaisir-déplaisir (agréable-désagréable), Etc. 3
b) les conceptions psychologiques de la motivation l'approche psychodynamique On trouve dans cette approche la théorie des pulsions de Freud qui met l'accent sur l'aspect inconscient de la motivation. Pour Freud, le sens inconscient explique l'acte davantage que le sens conscient Différentes pulsions peuvent être à l'origines de nos conduites : les pulsions sexuelles ou libidineuses pulsion narcissique pulsion de mort pulsions de savoir
l'approche humaniste cette approche considère qu'une personne est entièrement différente des autres. La personne se définit par ses projets de vie qui l'amène à s'inventer, à se créer, à se construire comme personne libre. Les comportements sont déterminés par le besoin d'autodétermination, d'actualisation de soi, d'autonomie, etc... La satisfaction de ces besoins représente la manifestation de notre volonté et explique le développement et l'exercice de la motivation. Pour Maslow, l'être humain est celui qui possède un amour inné et qui se réalise en contribuant au bien de la société. cette approche refuse également la conception behavioriste pour qui l'être humain est un animal qui répond mécaniquement aux stimulations de l'environnement.
Pour Maslow les besoins humains s'étagent sur cinq niveaux : La théorie motivationelle de Maslow est une théorie du besoin. Le terme de besoin renvoie à trois idées : idée d'une nécessité vitale (l'individu à besoin de .....manger), idée d'une tension qui cherche la satisfaction qui une fois atteinte apportera l'équilibre idée de catégories spécifiques d'objets comme étant capable de satisfaire le besoin. Certains objets sont à même de satisfaire davantage la tension que d'autres, selon les individus. Il y a une orientation préférentielle par rapport aux objets. Le besoin n'est pas appris, c'est un état que nous ressentons naturellement, le but lui fait l'objet d'un apprentissage et la motivation n'est autre que la liaison entre l'un et l'autre. Pour Maslow les besoins humains s'étagent sur cinq niveaux :
7
Carl Rogers toutes les personnes ont une orientation positive et ont la capacité de choisir librement parmi les différentes possibilités que la vie leur offre. Le but de tout individu serait de se construire, à travers ses expériences, une image de soi et de chercher à la protéger, à la maintenir, mais surtout à l'améliorer. La vie serait un processus actif qui permettrait à l'individu de vivre de manière plus complète, pleinement, de devenir soi-même. Cette recherche de croissance ne peut se faire qu'à travers le regard positif de l'autre. L'auteur insiste beaucoup sur l'idée d'authenticité, d'écoute, d'empathie, de congruence, de reconnaître ce qui est réel en soi, de s'accepter tel que l'on est mais aussi d'accepter l'autre tel qu'il est, avec ses qualités et ses défauts.
l'approche cognitive situe la motivation dans le champs de la conscience. Il existe différents modèles comme celui de l'expectation (croyance que certains comportements pourront nous mener au but et que le but peut être raisonnablement atteint. ). Quelque soit le modèle, l'idée est que le sujet n'est pas déterminés uniquement par des besoins ou par la stimulation de l'environnement mais par des représentations : représentations par rapport aux buts, aux tâches à réaliser, par rapport à soi même, etc..). Ces représentations guident les comportements, les sélectionnent en fonction des possibilités d'atteindre des buts et leur confèrent une certaines cohérences. Le comportement est activé par un but. C'est le but qui maintient l'activité jusqu'à ce qu'il soit atteint. Les stratégies d'action sont en relation avec le but. L'apprentissage consiste à développer des comportements pour atteindre le but.
c) l'approche sociale les comportements humains sont essentiellement acquis. Cette approche étudie l'influence des facteurs sociaux, le rôle de l'autre sur la motivation. les motivations sociales sont nombreuses : La facilitation sociale : la présence des autres améliore notre performance et l’inhibition sociale : phénomène inverse. l'effet de coaction: la présence des autres a tendance à augmenter nos performances. Le sens de l'effet est lié à la capacité de celui qui exécute l'action. Pour quelqu'un qui maîtrise bien la tâche, la présence de l'autre est positive. Inversement, pour celui qui éprouve des difficulté à maîtriser la tâche la flânerie sociale : l'effet positif de la présence des autres est lié à la taille du groupe. Si l'individu est persuadé que son travail individuel sera perdu dans le groupe, la motivation baisse
« Soi et le contexte », Jean-Marc Monteil (Armand Colin, 1993) le processus de comparaison peut jouer sur la réussite ou l'échec scolaire L'auteur postule que le rapport du sujet à l'objet est médiatisé par des structures sociales (institutionnelles), l'auteur parle des conditions sociales du rapport à l'objet. Ces structures en tant que structures médiatrices sont susceptibles d'affecter le processus de connaissance. Ces structures servent également à la différenciation et à la comparaison des individus entre eux. (permettent la mise en relation des sujets entre eux).
La sociologie de la motivation montre que les autres peuvent définir ce qui peut être dit ou fait dans une situation donnée. Le conformisme a des conséquences importantes sur notre pouvoir d'action et de décision. Il va de même de la soumission à l'autorité. l'approche sociale de la motivation montre que nos comportements sont complexes qu'ils résultent des effets de l'apprentissage et des effets de contextes.
l'approche interactionniste de la motivation l'origine de la motivation n'est ni psychologique, ni sociologique, elle naît de la rencontre sujet avec son environnement qui tous deux ont des caractéristiques interagissant les uns sur les autres selon le schéma suivant :
Rolland Viau : La motivation en contexte scolaire, De Boeck, 1994. 14
Le modèle de Nuttin dans "Théorie de la motivation humaine" Personnalité et monde ne sont pas deux entités distinctes qui rentrent en relation, mais le monde est partie intégrante de la personnalité. Personnalité et monde n'existent pas l'un sans l'autre. I'individu est posé comme potentialité d'action et l'environnement comme matérialisation de l'action du sujet. Cet échange entre l'individu et l'environnement social et physique conditionne le fonctionnement et le développement de l'individu. C'est à travers cette interaction sujet-environnement que l'on peut comprendre le comportement du sujet. Le sujet qui est toujours en situation
Aucun projet d'action ne saurait être imposé, l'expression des buts et des projets n'est ni innée, ni le résultat d'un apprentissage social. Buts et projets n'ont d'efficacité que s'ils sont soutenus et nourris par la motivation. l'estime de soi joue un rôle fondamental dans la motivation. Les conceptions que l'individu se fait de lui-même, de la vie et de la société déterminent en grande partie les valeurs et les normes ultimes que le sujet adopte dans l'évaluation et la motivation de ses actes. Pour le formateur, il s'agit de favoriser un vécu d'expériences fortes et structurantes au présent, de valoriser et de promouvoir des expériences positives pour permettre au sujet en difficulté de formation de réévaluer le contexte des expériences négatives et de contribuer ainsi à corriger l'image de soi.
la facilitation de la motivation a) Rapport que le formateur entretient avec le savoir c'est au formateur de provoquer, de susciter, de diriger, …les motivations des formés. Il s'agira de persuader, d'influencer, d'intervenir sur le comportement du formé. C'est au formateur qu'incombe la tâche d'amener le formé à travailler. b)Rapport que le formateur entretient avec le formé Ce qui est fondamental, c'est le rapport formateur-formé. La motivation s'inscrit dans l'ordre de la relation. Ce qui est posé à l'origine de la motivation, c'est le formé, sa réalité, ses besoins, ses désirs. Le formateur va partir du formé, s'appuyer sur ses besoins fondamentaux, sur ses désirs pour engager le formé dans l'apprentissage. La motivation est ici synonyme d'implication. c) Rapport que le formé entretient avec le savoir Ce n’est plus l'affectif que domine dans l'apprentissage, mais la dimension cognitive. L'appareil cognitif n'a pas besoin de stimulation pour entrer en fonction (l'auto-développement). Le formé qui entre en formation est disposé à apprendre, il attend que l'objet d'apprentissage est du sens pour lui. Le rôle du formateur sera que l'espace de formation et le contenu de la formation soient signifiants pour le formé. 17