Syndrome de glissement et refus de soins Dr Laurence Petit EMGE Bretonneau laurence.petit@brt.aphp.fr
Syndrome de glissement
Histoire naturelle du syndrome de glissement Il s ’agit d ’un sujet fragile on retrouve un événement déclenchant puis il y a guérison apparente avec un intervalle libre de 3 semaines environ enfin, le syndrome apparaît
Le glissement classique Le sujet ne mange plus et ne boit plus (anorexie et adipsie) il souhaite rester au lit (clinophilie) il est indifférent et apathique il refuse les soins « laissez-moi tranquille » (il présente un météorisme abdominal avec troubles sphinctériens)
« le patient échappe aux soins et glisse vers la mort sans que l ’on sache pourquoi »
Chez quelle personne âgée ? Il s ’agit d ’un sujet âgé fragilisé, mais qui semble en bonne santé malnutri sédentaire avec une masse musculaire diminuée (sarcopénie) avec carences vitaminiques
A quel moment ? Après un épisode infectieux, après une intervention chirurgicale, mais dont le sujet a été guéri après un choc psychique (deuil, entrée en maison de retraite…)
Que se passe-t-il ensuite ? L ’évolution est bien souvent fatale (plus de 60% des cas si traitement et 90% en l ’absence de tout traitement) si la prise en charge est précoce il y a possibilité de guérison, mais les rechutes sont nombreuses notion d ’auto-entretien (altérations immunologiques, malnutrition profonde, altérations métaboliques)
Quel traitement ? Il n ’existe pas de traitement spécifique supplémentation nutritionnelle et hydratation soins attentifs centrés sur le relationnel psychothérapie traitement antidépresseur
Comment l ’explique-t-on ? C ’est un mystère et on ne l ’explique pas vraiment Dépression majeure fulgurante ? Stress post-traumatique sévère ? Conduite suicidaire ?
Quels problèmes soulève-t-il ? Il nous laisse impuissant et nous frustre dans notre fonction de soignant il nous confronte à ce qui ressemble à une décision délibérée de se laisser mourir et nous oblige à une réflexion éthique (notion de suicide existentiel) tout cela est très inconfortable et nécessite de pouvoir échanger en équipe.
Refus de soins
Le refus peut être : Actif se manifestant par une agitation ou un agressivité passif avec un laisser-aller, une indifférence
Refus de soin Il peut s’agir d ’un syndrome de glissement mais il peut s ’agir de problème psychiatrique (dépression, délire persécutif ou d ’empoisonnement, équivalent suicidaire), neuropsychiatrique (démence) ou somatique (cancer, maladie chronique en stade terminal…)
Que faire ? Il faut avant tout en déterminer le sens et/ou la cause et traiter s ’il le faut.