Utilisation du temps scolaire au service des apprentissages A HESLING IEN DOURDAN
Deux données d'ordre général : L'évolution des temps d'enseignement en France
La comparaison des temps annuels d'enseignement dans les principaux pays européens
Utilisation du temps scolaire au service des apprentissages
La gestion du temps est au cœur de la vie de la classe : calendrier scolaire, progressions, programmations, élèves en retard ou en avance dans leur parcours, emploi du temps, cahier journal ou journal de bord, rythmes scolaires...
Et combien de fois ces expressions sont-elles prononcées au cours d'une semaine de classe ? « Dépêchez-vous... de finir...de répondre...de recopier... » « Nous n'avons plus le temps de... »
« La question du temps scolaire est en relation directe avec d'autres questions essentielles comme celle du traitement de la difficulté scolaire, et même plus généralement encore, celle de l'efficacité des pratiques enseignantes. » Bruno Suchaut CNRS-Université de Bourgogne (2009)
Tout enseignant est tiraillé entre la peur de perdre du temps... et la nécessité de laisser du temps aux élèves pour apprendre (notamment pour les plus fragiles d'entre eux). La vie de la classe se partage trop souvent entre « pression exercée sur les élèves » et « flottements entraînant des pertes du temps « .
Conséquences de ce constat : Trop d'enfants sont placés dans des situations absurdes au regard des objectifs de l'école. Les uns ne progressent pas à leur rythme et ont tendance à s'ennuyer. Les autres souffrent parce que tout va toujours trop vite pour eux.
Deux réalités se cachent derrière cette expression : Rythmes scolaires : Deux réalités se cachent derrière cette expression : Dimension endogène : rythmes physiologiques de l’enfant. Dimension exogène : rythmes fixés par l'institution.
Au terme de ses travaux, le professeur Testu formule les conclusions suivantes : Les activités appelant une mémoire à court terme sont à faire le matin. Celles faisant appel à la mémoire à long terme sont préférables l'après-midi. Les performances liées à l'attention augmentent dans la matinée, chutent après le repas, pour augmenter dans l'après-midi.
Les activités demandant des performances liées à des recherches sont à placer en fin de matinée et en deuxième partie d'après-midi. Lorsque l'apprentissage est acquis (séances d’entraînement ou de perfectionnement), il n'y a pas d'impact lié aux variations journalières.
La seconde plage d'attention n’apparaît qu'à partir de 6 ans. Autour du week-end : les performances sont moindres le vendredi après-midi et le lundi. Les enfants de maternelle ne possèdent qu'une seule véritable plage de grande attention en deuxième partie de matinée. La seconde plage d'attention n’apparaît qu'à partir de 6 ans.
Les cycles d'apprentissage pluriannuels et la pédagogie différenciée. Des réponses qui paraissent pourtant évidentes pour aborder ces questions : Les cycles d'apprentissage pluriannuels et la pédagogie différenciée. Mais pourquoi est-ce si difficile à mettre en œuvre ?
Les cycles pluriannuels : L'unité « année scolaire » est (toujours) plus prégnante que celle du cycle d'apprentissage. L'harmonisation des pratiques, l'étude conjointe du suivi des élèves, la transmission d'éléments fins sur la progression des élèves doivent (devraient) être au cœur de l'organisation de la scolarité d'un élève sur les années qui composent un cycle.
La pédagogie différenciée : Il s'agit de personnaliser l'enseignement mais pas d'individualiser l'enseignement. Il faut adapter les objectifs poursuivis, les aides apportées, le temps nécessaire pour répondre aux consignes... en fonction du profil d'un élève et des difficultés qu'il rencontre.
Le risque qui existe à ne pas différencier son enseignement, c'est de ne répondre qu'à très peu d'élèves dans sa classe et de produire ennui, passivité ou surcharge et découragement. Le risque d'une pédagogie différenciée mal comprise ou mal mise en œuvre, c'est d'enfermer chacun dans sa culture et son identité d'origine : je respecte les rythmes de chacun et je conforte les différences et les amplifie.
« Les différences, je ne les respecte pas, j'en tiens compte ». P. Meirieu (1995)
Mais de quel temps parle-t-on ? Le temps et sa gestion sont donc au cœur de la réflexion et de l'action de tout enseignant. Mais de quel temps parle-t-on ?
Mais de quel temps parle-t-on ? Le temps et sa gestion sont donc au cœur de la réflexion et de l'action de tout enseignant. Mais de quel temps parle-t-on ?
Dans une classe il est question du temps de l'enseignant et du temps des élèves qui ne sont pas forcément les mêmes : Il y a nécessité d'optimiser au mieux ces différents temps.
Du coté de l'enseignant : trois sortes de temps se superposent : Temps imposé par les textes officiels. Temps alloué (ou planifié) aux différents champs disciplinaires : emploi du temps. Temps engagé pour la mise en œuvre des enseignements.
Au Cycle 1 pas d'horaires contraignants. Temps imposé par les textes officiels (programme de 2008 en attendant les futurs programmes) : Au Cycle 1 pas d'horaires contraignants. Un temps de récréation qui est de 30 minutes par demi-journée.
Aux cycles 2 et 3 : des horaires précis 2 fois quinze minutes de récréation (2 heures dans la semaine). La possibilité est donnée de regrouper des temps d'apprentissage et ainsi d'annualiser les horaires.
Au cycle 2 (horaires de 2008) 9 heures
Au cycle 3 (horaires de 2008)
Temps alloué aux différents champs disciplinaires : l'emploi du temps Il est nécessaire de se doter d'un outil pour calculer au mieux les temps d'apprentissage effectifs afin de : - vérifier que le temps de chaque domaine disciplinaire est respecté sur la semaine, sur la période, sur l'année... - que le temps de récréation est réparti sur l'ensemble des disciplines ou des domaines d'activité.
Un outil de gestion de l'emploi du temps
Temps engagé pour les apprentissages : Il est indispensable de pourchasser les pertes de temps inutiles. Rappelez-vous : 10 minutes perdues le matin, 10 minutes l'après midi, cela fait 48 heures de perdues en fin d'année scolaire, soit 2 semaines de classe.
48 heures de classe, cela correspond aux 2/3 de temps d'enseignement de la « découverte du monde » au cycle 2 , mais aussi au temps d'enseignement du programme d'histoire plus la moitié du temps à consacrer à la géographie au cycle 3.
L'emploi du temps est le premier outil de l'enseignant pour structurer son enseignement et pour réfléchir à l'aide individuelle qu'il doit apporter aux élèves les plus fragiles. L'emploi du temps doit donc être précis, détaillé, exprimé en termes d'apprentissages à réaliser par les élèves. Il peut varier d'une période à une autre, d'une semaine à une autre ...
Emploi du temps classe de Cycle 3 (CM1)
Avec les nouveaux rythmes scolaires... Comment faire un emploi du temps ?
Différentes études universitaires (Fijalkow en 1993, Suchaut en 1996 Du coté de l'élève. Différentes études universitaires (Fijalkow en 1993, Suchaut en 1996 Arnoux en 2004...) ont travaillé sur la relation qui existe entre le temps consacré à un domaine disciplinaire et les apprentissages des élèves. Plusieurs remarques peuvent nourrir notre réflexion sur le sujet :
respectent les horaires officiels. Moins de 10 % des classes respectent les horaires officiels. Dans certaines classes de cycle 3, le temps consacré au français varie de 1 à 4 Le temps consacré à la lecture en CP varie de 7,4 heures à 15,6 heures.
Au CP, les écarts observés varient Le temps consacré à l'enseignement des mathématiques varie selon un rapport qui va de 1 à 3,3 Au CP, les écarts observés varient de 3,2 heures à 7,1 heures.
Le traitement des autres disciplines souffre des mêmes écarts. Certaines classes observées dans l'étude de M. Altet ne consacraient aucun temps à certaines disciplines (arts visuels, éducation civique ...)
Il n'y a pas de lien entre ces différences de gestion des apprentissages et les caractéristiques classiques du contexte scolaire. Conclusion : L'enseignant est le principal arbitre des différences constatées.
Durée moyenne hebdomadaire des activités en GS de maternelle
Durée moyenne hebdomadaire des enseignements au CP (sur la base de 27 heures)
Il y a un rapport entre le temps passé et l'efficacité, mais il y a un effet de seuil au delà duquel les performances des élèves ne s'améliorent pas.
Une autre donnée à prendre en compte : le temps d'engagement de chaque élève dans l'apprentissage.
On doit distinguer le temps d'activité prévu et/ou réalisé et le temps d'implication ou d'engagement personnel de l'élève.
Certaines études universitaires (Altet 1996, ...) portent sur le temps d'implication des élèves. Leurs conclusions montrent que : - Plus les élèves ont un bon niveau, plus leur engagement dans les tâches scolaires est élevé, - Le taux d'implication des élèves ne varie pas en fonction des domaines disciplinaires,
- Dans certaines classes, l'enseignant réussit à impliquer les élèves faibles plus fortement que dans d'autres classes. - Dans toutes les classes, on observe un rapport étroit entre implication des élèves forts, moyens ou faibles.
On peut penser que le rapport entre implication des élèves et action de l'enseignant est corrélé avec la manière de gérer le temps d'apprentissage dans la classe.
Emploi du temps classe de Cycle 3 (CM1)
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