Evaluer par compétences en EPS… ….Avec ou sans notes ? Guillaume Aulard, Enseignant au collège Les Allinges, Saint Quentin Fallavier, Académie de Grenoble Lucas Simon-Malleret, Enseignant au collège Simone de Beauvoir, Créteil, Académie de Créteil.

Objectif Proposer deux conceptions de l’évaluation par compétence Des démarches d’enseignement articulée autour de ces conceptions Des propositions d’illustration de mise en œuvre de cette démarche.

L’expérience de l’élève au centre Ce n’est pas la note en elle-même qui pose problème, mais plutôt les pratiques d’évaluation qui la sous tende et plus profondément le type d’expériences que ces pratiques engendrent chez les élèves.

La note, quel est le problème ? Un système d’évaluation qui repose sur un classement implicite des élèves entre eux. Une note omniprésente qui décourage certains élèves. Une note à laquelle on s’identifie peu à peu. La note, reflet de la capacité de performance scolaire plus que des apprentissages réalisés.

« Je suis bon ou mauvais par rapport à …. » « Je vaux 06/20…. » Quelles expériences vécues par les élèves ? « Je suis intelligent » / « Je suis bête » J’ai eu 14 parce que j’suis sympa

Répétition d’expériences Selon les études sur le sujet, les élèves en difficulté d’apprentissage entretiennent des perceptions négatives quant à leur capacité de réussir à l’école et quant au rôle de l’effort dans le succès. (Chouinard, 1998; Palmer et Goetz, 1988). Cela vient du fait que les efforts de ces élèves ont, par le passé, presque toujours mené à des résultats insatisfaisants et qu’ils ne se rendent pas compte que cela est attribuable surtout à l’inadéquation de leurs stratégies plutôt qu’à un manque d’habileté (Wong, 1991). Ces croyances engendrent des comportements scolaires inadaptés qui mènent à donner moins d’importance à l’impact affectif de l’échec au lieu de motiver à réussir. De tels élèves en arrivent à voir l’échec comme inéluctable et à éviter l’effort parce qu’il conduit, en cas d’échec, à des jugements encore plus négatifs sur leur niveau d’intelligence (Covington, 1985; Fulk, Brigham et Lohman, 1998). Croyances comportements Chouinard & coll (2004) Caractéristiques motivationnelles des garçons du secondaire en difficulté d’apprentissage ou en trouble de la conduite, In revue des sciences de l’éducation.

Evaluer par compétences pour changer l’expérience vécue par l’élève

Evaluer ce qui est appris… identifier ce qui est à apprendre Permettre à l’élève de se voir progresser Associer les efforts consentis et les résultats obtenus

Oui mais….

Des difficultés de mise en œuvre Non Acquis Des difficultés de mise en œuvre Acquis Une difficulté à évaluer objectivement tous les élèves Un processus d’évaluation qui a tendance à empiéter sur le temps d’enseignement Une charge de travail considérable pour des résultats pas toujours tangibles… Une logique binaire qui « saucissonne » et peine à rendre compte du progrès Un problème de lisibilité Une confusion profonde entre objectif et moyen

Noter ou Valider ?

Noter Des pratiques d’évaluations qui engagent les élèves dans une logique de comparaison sociale Des notes qui entérinent une capacité de performance plus qu’un processus d’apprentissage Des apprentissages implicites néfastes à la réussite et au bien être. Un ancrage possible dans l’existant. Un potentiel pour rendre compte des progrès. Valider Identifier précisément ce qui est à apprendre pour évaluer ce qui est appris. Faire de l’évaluation un levier pour engager l’élève dans une logique d’apprentissage plutôt que de performance à court terme Rendre compte des progrès réalisés. Etablir le lien entre efforts consentis et résultats obtenus. Des difficultés de mises en œuvre Une confusion fin / moyen Un éparpillement possible des objets d’enseignement Un problème de lisibilité

Deux manières d’évaluer qui se retrouvent sur des principes communs Avoir un suivi de l’élève sur la durée….. Et donner des repères qui guident l’élève dans sa progression. Clarifier les attentes de l’évaluation. Identifier précisément ce qui est à apprendre…. Pour mieux cibler ce qui est enseigné. Responsabiliser l’élève….. Et « décrisper » la relation pédagogique