EPIDEMIOLOGIE Des Cancers de l’Enfant Dr Philippe LE MOINE Département de Pédiatrie et Génétique Médicale CHU MORVAN, BREST
Etiologies? Anomalies génétiques Rétinoblastome (néphro) Anomalie génique Perte d’un allèle ou de deux (un hérité, un muté) Tumeur sur un site spécifique Li Fraumeni (perte d’inhibiteur) Fragilité constitutionnelle (altération du gène de p53) Risque tumoral général Tumeurs de l’enfant ou jeune adulte Gliomes, cancer du sein, du colon, ostéosarcomes, sarcomes tissus mous … Neurofibromatoses Autosomique dominant expressivité variable Tâches café au lait multiples (au moins 2) GVO, neurofibromes pouvant dégénérer, …
Etiologies? Environnement Etude ESCALE : TC, LA, NB Radiations ionisantes +++ Solvants ? Pesticides ? Tabac ? ... Etude ESCALE : TC, LA, NB
Cancers de l’Enfant Maladie rare Nombreuses maladies différentes 1% des cancers de l’adulte 130 cas par million d’habitants et par an Nombreuses maladies différentes Environ 45% de maladies du sang (leucémies, lymphomes, Hodgkin) 22% de tumeurs cérébrales Plus de 40 types histologiques différents
En France Etude initiale à partir de registres régionaux (32% de la population infantile) Extrapolation au pays Pediatr Blood Cancer, 2004; 43: 749-757 Ouverture de deux registres Tumeurs solides (2000) Leucémies et lymphomes (1995) Prospectif
Incidence cancer enfant France 1990-1999 Mortalité des enfants de 1 à 14 ans Accidents 40% Cancer 20% (2ème cause) Incidence 4234 cancers 0-14 ans 137,5 cas pour 1 million d’enfants par an 45,2% des cas entre 0 et 4 ans (T. embryonnaires) 27,4% de 5-9 et 27,4% de 10-14 ans 12 garçons pour 10 filles
Répartition des tumeurs
En Bretagne Registre Régional des Cancers de l’Enfant en Bretagne Depuis 1991 ORSB Enregistrement volontaire Sollicitation des DIM, et médecins de la région Enfants de 0-14 ans
1991-2003 994 nouveaux cas soit en moyenne 76 cas par an en Bretagne (0-14 ans) Incidence 147 /106 enfants/an Variations de l’incidence selon les départements: Côtes d’Armor : 157 /106 enfants/an Finistère : 138 /106 enfants/an Ille et Vilaine : 140 /106 enfants/an Morbihan : 137 /106 enfants/an La prédominance des Côtes d’Armor est constante et stable, non expliquée actuellement
Nouveaux cas 1991-2003
Répartition des tumeurs 1991-2003 Leucémies et tumeurs du système nerveux central = plus de 50% des diagnostics Lymphomes 13% Neuroblastomes 8% …
1991-2003 0-4 ans (incidence 19/100 000) 5-9 ans Leucémies TC Neuroblastomes, néphroblastomes 5-9 ans 10-14 ans (incidence 12/100 000) Lymphomes
BREST Quelle incidence annuelle? 25 à 30 nouveaux enfants par an (0-18 ans) Stable sur les dernières années Répartition inhomogène dans l’année 16 en 4 mois en début 2004 5 en 4 mois en début 2005
Quelles maladies Hématologie Tumeurs cérébrales : 8 LAL 5 LAM 1 Lymphomes 2 Maladies de Hodgkin 1-2 Tumeurs cérébrales : 8 Autres tumeurs solides : Neuroblastomes 2 Rhabdomyosarcomes 2 Néphroblastomes 1 et Rétinoblastomes 1 Ewing 1 et Ostéosarcome 1 Tumeur germinales malignes 1 et divers 2
D’où viennent les enfants Géographie Finistère Rares Bretons du Sud et de l’Est Vacanciers Politique Médecins traitants Urgences Pédiatriques de Brest Quimper (presque plus à Rennes) Morlaix
. 4 .. 47 9 7 . . . . Origine de 135 enfants 2000-2005 . 6 . 4 . . . 5 .. . 43 . … .. .. … . .. . . 4 .. . . .. 6 . . .
Leucémies 10 par an en Finistère Leucémies aiguës lymphoblastiques Maladie de l’enfant, nombreux sous-types Traitement long (3 ans) mais seulement 6 mois plus intensifs Bon pronostic en général Leucémies aiguës myéloblastiques Maladie proche de l’adulte Traitement de quelques mois très intensif Pronostic plus sombre
Lymphomes Lymphomes non hodgkiniens Maladie de Hodgkin Lymphomes de haut grades (agressifs) Traitement agressif (beaucoup d’hospitalisations) Pronostic dépendant de sous-types Maladie de Hodgkin Enfant > 10 ans le plus souvent Traitement souvent peu contraignant (chimiothérapie, radiothérapie) Bon pronostic le plus souvent
Tumeurs cérébrales bénignes Histologies Astrocytomes pilocytiques (cervelet, GVO, …) Oligodendrogliomes de grade A Autres plus rares (Hamartomes, …) Traitements Neurochirurgie +++ Chimiothérapie séquentielle prolongée Parfois radiothérapie
Tumeurs cérébrales malignes (1) Sous-tentorielles Médulloblastomes Neurochirurgie + radiothérapie +/- chimiothérapie Pronostic bon si localisés et âge > 5 ans Gliomes du tronc cérébral Neurochirurgie si bas grade Radiothérapie palliative Épendymomes Neurochirurgie + chimiothérapie + radiothérapie
Tumeurs cérébrales malignes (2) Sus-tentorielles Glioblastomes Neurochirurgie + radiothérapie + chimiothérapie Pronostic peu favorable Tumeurs germinales Chimiothérapie + radiothérapie Pronostic bon le plus souvent Autres …
Sarcomes des tissus mous Rhabdomyosarcomes le plus souvent Traitements combinés Chimiothérapie Traitement local : Radiothérapie Chirurgie Pronostic Embryonnaire ou alvéolaire Localisation Age (10 ans) Taille (5 cm)
Tumeurs osseuses Ostéosarcomes Tumeurs d’Ewing Os longs le plus souvent Traitement : Chimiothérapie + chirurgie Pronostic : stade, réponse chimio Tumeurs d’Ewing Os plats le plus souvent Traitement : Chimiothérapie + chirurgie + radiothérapie Pronostic : stade, localisation
Neuroblastomes Tumeurs du tissu nerveux sympathique Localisations : Ganglions sympathiques paravertébraux Glande surrénale NB < 1 an : bon pronostic NB > 1 an localisé, N myc- : bon pronostic NB > 1 an, métastatique ou N myc + : mauvais pronostic
Néphroblastomes Tumeurs du rein spécifiques de l’enfant Traitement combiné Chimiothérapie de réduction et consolidation Chirurgie Chimiothérapie adaptée à l’analyse histologique Radiothérapie parfois
Tumeurs germinales Localisation Traitements Tératomes sacrococcygiens Tumeurs gonadiques Traitements Chirurgie Chimiothérapie
Traitements du cancer Chirurgie Chimiothérapie Radiothérapie Biopsie : à visée diagnostique Exérèse : à visée thérapeutique Chimiothérapie Conventionnelle Intensive (greffe de moelle) Radiothérapie
Chirurgie particularités pédiatriques Limiter les séquelles Chirurgie première Biopsie Exérèse sans risque Chirurgie seconde Exérèse Parfois limitée pour éviter les séquelles
Chimiothérapie particularités pédiatriques Patient non taré Plus de choix de traitements Plus fortes posologies chez l’enfant que l’adulte Rythme plus intense (21 jours vs 28) Contraintes liées à l’âge Arrivée tardive des nouvelles molécules : moins de choix de traitements Toxicité forte chez les nourrissons < 6-12 mois < 10 kg
Chimiothérapie particularités pédiatriques Séquelles Fertilité Conservation de sperme rarement faisable Tentatives actuelles de congélation ovaires, testis Développement Croissance : peu Puberté : parfois Audition Anomalies rénales : glomérulopathies, tubulopathies Anomalies cardiaques : allongement du temps de perfusion des anthracyclines
Radiothérapie particularités pédiatriques Efficacité mais toxicité Toxicités : selon le territoire irradié, et la dose Alopécie +/- réversible Troubles digestifs +/- réversibles Troubles de croissance (vertèbres, …) Troubles endocriniens (hypophyse) Troubles neurocognitifs (lenteur, mémoire)
Conclusion Maladies rares Maladies hétérogènes Prise en charge spécialisée
Voilà l’aspect du réseau tel que nous l’espérons dans les mois à venir. On remarque - l’aspect bipolaire de l’activité, - les échanges entre les centres - et la poursuite de la collaboration à l’échelon régional. Je vous remercie de votre attention.