THEORIE DES ORGANISATIONS ET ECONOMIE INDUSTRIELLE OBJECTIFS : Prolonger le cours de 1ère année « L'entreprise et le marché »; Situer les paradigmes de l’économie industrielle les uns par rapport aux autres; Découvrir les débats théoriques sur la nature de la firme; S’interroger sur des problèmes actuels : Les monopoles : abusifs? Justifiés? Les délocalisations : comment les comprendre? Etc. Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Retour sur les hypothèses du modèle de concurrence pure et parfaite Pureté Atomicité des offreurs et/ou demandeurs Homogénéité des biens et services échangés Libre entrée et libre sortie Perfection Transparence des marchés Fluidité des marchés : mobilité sans coût des facteurs, des produits, des offreurs et des demandeurs Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Situer ce cours dans la dimension des hypothèses: Hypothèses de CPP: Pureté Atomicité des offreurs/demandeurs Homogénéité des B&S Libre entrée et libre sortie Perfection Transparence des marchés Fluidité : mobilité sans coût des facteurs et des offreurs/demandeurs Déviations étudiées dans le cours « L'entreprise et le marché »: Non atomicité : monopole, duopole, externalités Non homogénéité : différenciation, concurrence monopolistique : Non fluidité : différenciation spatiale Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Nouvelles déviations que nous allons étudier (1): Par rapport aux hypothèses de CPP (Nouvelle économie industrielle): Non fluidité (Entrée et/ou sortie non libres) : théorie des barrières à l’entrée et analyse de la contestabilité Non atomicité, non liberté d’entrée : concentration, collusion Non transparence : théories de l’information (agence, droits de propriété, contrats) Non fluidité : coûts de transaction Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Nouvelles déviations que nous allons étudier (2): Par rapport aux hypothèses ‘coeur’ : Hypothèses ‘coeur’ de la théorie néo-classique: Rationalité substantive Optimisation statique Comportements déterminent structures et performances Déviations : Rationalités limitées/procédurales (Simon) Apprentissage dynamique Dialectique structure/comportements/performances Prise en compte de l’histoire et de la variété des comportements et des institutions Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
‘Nouvelle économie industrielle’ Situer ce cours Économie industrielle ‘néo-classique’ traditionnelle: cf. cours 1ère année « L’entreprise et le marché » Nouvelles hypothèses au sein d’un paradigme identique Remise en cause méthodologique Économie industrielle néo-classique renouvelée : ‘Nouvelle économie industrielle’ Approches inductives : S/C/P Approches historiques Approches hétérodoxes : Évolutionnisme Théorie de la régulation Théorie des compétences Conventions Double remise en cause Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Les paradigmes de l’économie industrielle Revoir le cours « L’entreprise et le marché » Approches néo-classiques : Approches traditionnelles et nouvelle économie industrielle: Monopoles, duopoles, oligopoles et tarifications Différenciation Externalités, problèmes d’incitation Nouvelle économie industrielle : Marchés contestables Théorie des jeux Théories de l’information : agence, droits de propriété, contrats Théorie des coûts de transaction Approches ‘hétérodoxes’: Théorie des compétences Approche évolutionniste Approche institutionalistes Approches conventionalistes Approches régulationistes Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1 PLAN du cours INTRODUCTION PARTIE I : Approches néoclassiques : un renouvellement complet I.1. Prolongements I.2. Renouvellements PARTIE II : Approches hétérodoxes II.1. Le paradigme S/C/P II.2. L’approche historique II.3. L’analyse évolutioniste Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1 INTRODUCTION (1): Qu’est-ce que l’économie industrielle? Etude des comportements de production et de vente des entreprises Analyse de leur interaction concurrentielle Dans cette optique, il s’agit d’une sous-branche de la microéconomie Analyse de la structure des branches et des secteurs Analyse de l’« industrie » : attention au contresens! Industrie ici : toute activité conduisant à la conception, la fabrication et la vente de biens et services Réflexion sur l’organisation interne de l’entreprise (théorie des organisations) Dans les optiques (3) et (4) il ne s’agit plus forcément d’une approche micro-économique Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1 INTRODUCTION (2): A quoi sert l’économie industrielle? Régulation des marchés (problématique du bien-être collectif) : Détection des pratiques anti-concurrentielles Analyse de leur coûts Choix des règles de tarification Analyse et détermination de la stratégie des firmes (Problématique du pouvoir de marché): Comprendre son environnement Choisir son positionnement concurrentiel Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1 INTRODUCTION(3): Exemples de liens avec la stratégie: Matrices SWOT (50s’, Harvard) Matrices BCG (60/70s’, Boston) Parts de marché Taux de croissance de l’activité Analyses de M. Porter dans les 80s’ Positionnement concurrentiel : monopole, duopole, etc. Avantages comparatifs : économies d’échelle, différenciation, etc. Analyse des barrières à l’entrée et des menaces d’entrée Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Origines de l’économie industrielle Origines théoriques: Condamnation du monopole par Aristote (384-322 AJC) Discussion que l’on retrouve notamment chez les auteurs scolastiques aux 12-13ème siècles A. Smith, 1776: Condamnation des interventions contre la concurrence et des monopoles d’Etat Analyse des bénéfices de la libre entrée Ingénieurs économistes du 19ème siècle : Cournot, Dupuit, Bertrand, Marshall 1940-50s’ : opposition Harvard (Mason, Bain, Scherer, Shepherd)/Chicago (Posner, Stigler) Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
L’apport fondamental d’A. Marshall 1879 : Economics of Industry, 1890 : Principles of Economics, 1919 : Industry and Trade : Introduction des rendements croissants : Au niveau de la firme : économies d’échelle internes Au niveau de l’industrie : économies d’échelle externes Oligopoles, monopsones Discrimination Notions de « marché pertinent » et de « firme représentative » Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Origines de l’économie industrielle Origines factuelles: la lutte contre les pratiques anti-concurrentielles aux USA Mouvement de concentration industrielle de la fin du 19ème siècle : Konzerns et Trusts (Rockfeller, Carnegie, Morgan) Ces firmes commencent à avoir un pouvoir de marché très important qui inquiète les consommateurs et les gouvernants aux USA Elles entravent la ‘libre entreprise’ Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Origines factuelles (1) Le Sherman Act et les mésaventures de la Standard Oil Company: Fondée par J.D. Rockfeller en 1865 Raffinage et transport du pétrole par oléoducs Coûts fixes très importants => barrières à l’entrée + économies d’échelle 1884 : la Standard Oil Company contrôle 84% du marché grâce aussi à des pratiques déloyales 1890 : Sherman Act : première loi anti-trust condamnant monopoles et ententes Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Origines factuelles (2) 1911 : dissolution de la Standard Oil : permettra la naissance de Exon, Mobile, Chevron, Texaco Procès d’American Tobacco et de Du Pont de Nemours 1914 : Clayton Act Interdiction des fusions conduisant à une baisse significative de la concurrence Interdiction des discriminations de prix Création de la Federal Trade Commission (FTC) Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
Origines factuelles (3) A partir de 1929 : Accentuation des politiques anti-trust avec le ‘New Deal’ de Roosevelt 1936 : Robinson-Patman Act : protection des petits commerçants contre les rabais excessifs obtenus par les grands distributeurs 1950 : Amendement Celler-Kefauver à la section 7 du Clayton Act : interdiction d’acheter des actifs si cela risque de réduire la concurrence Mais parallèlement les méga-fusions ont continué de se développer : verticales, horizontales et, plus récemment, conglomérales Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
La politique anti-trust aujourd’hui Deux institutions de référence aux USA : La FTC La division anti-trust du ministère de la justice Édite des « Merger guidelines » pour orienter les fusions Exemples d’interventions célèbres : Poursuites de l’administration Carter contre IBM Démantèlement d’AT&T en 1984 (administration Reagan) Microsoft plus récemment Voir aussi la description de la politique concurrentielle en Europe dans Dang Nguyen (1995, pp. 22-28) et sur le site de la Commission Européenne Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1
La politique anti-trust aujourd’hui Pourtant, les méga-fusions ont continué de se développer : verticales, horizontales et, plus récemment, conglomérales Les démocrates : influencés par la vision structuraliste de l’école de Harvard : défendent une position ‘dure’ à l’égard des monopoles Les républicains : influencés par l’école de Chicago, défendent une position plus ouverte à la concentration : argument de la contestabilité Difficultés de mesure du pouvoir de marché : taille? PdM (Mais problème dit « du marché de référence ») ? Marges? Argument de l’efficacité interne contre celui du surplus des consommateurs Olivier Brossard, IEP, LEREPS-UT1