ISOLEMENT SEPTIQUE : Quand, Qui et Pourquoi ?

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Transcription de la présentation:

ISOLEMENT SEPTIQUE : Quand, Qui et Pourquoi ? Sarah AYRAUD Journée des correspondants en Hygiène, 23 juin 2005

Quelques références… L’Isolement septique. Recommandations pour les établissements de soins.CTIN, SFHH.1998. Les 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales. 1999. CTIN La Maîtrise de la diffusion des bactéries résistantes aux antibiotiques. Recommandations pour les établissements de santé. CTIN. 1999. Circulaire DGS/DH n°249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé.

Isoler : Pourquoi ? Procédures d’isolement = barrières à la transmission des micro-organismes (identifiés ou présumés) ISOLEMENT Autres patients Soignants Isolement septique : éviter la diffusion d’un agent infectieux connu ou présumé, que le patient soit infecté ou colonisé et Visiteurs

Les Modes de transmission ? Contact transmission par contact direct ou indirect avec un individu infecté ou colonisé Gouttelettes : gouttelettes de salive ou des sécrétions des voies aériennes supérieures (toux, éternuements, parole, fibroscopie, aspiration…) Chambre seule, organisation des soins Aériennes : fines particules (taille < 0,5 mm) pouvant rester en suspension dans l’air

Précautions Gouttelettes Isoler : qui et quand ? 1ère indication : lorsqu’un patient est porteur d’une infection naturellement contagieuse Varicelle, Gale, Herpès généralisé Diarrhée à Rotavirus, à Clostridium difficile Bronchiolite du nourrisson (VRS) Conjonctivites virales (adénovirus) Précautions contacts Méningites à méningocoque, grippes, oreillons, scarlatine, rougeole, VRS Précautions Gouttelettes Tuberculose bacillifère , rougeole, varicelle, zona chez immunodéprimé… Précautions Air

Isoler : qui et quand ? 2ème indication : Lorsqu’un patient est colonisé ou infecté par une bactérie multi-résistante aux antibiotiques (BMR) ex: SARM, entérobactérie à BLSE Pseudomonas aeruginosa multirésistant Aux niveaux : cutané, digestif, urinaire, oculaire Au niveau respiratoire Précautions contacts Précautions Gouttellettes

BMR : Colonisation/infection Présence de BMR dans un site anatomique habituellement stérile, accompagnée de signes cliniques ou biologiques d’infection (ex : ISO, infection urinaire, bactériémie)

BMR : Colonisation/infection Portage ou colonisation Présence de BMR dans un site anatomique où l’espèce est souvent présente mais pas à l’état multirésistant (ex: SARM et rhinopharynx, EBLSE et tube digestif) ou Dans un site anatomique où l’espèce est en général absente mas sans signe clinique ou biologique d’infection (ex : P. aeruginosa et voies aériennes supérieures)

BMR : Dépistage des porteurs Systématique ? Services de soins intensifs, chirurgie orthopédique ou cardiologique Situation épidémique Enquête Indiqué à l’admission dans les services de court séjour à risque élevé de transmission croisée (réa, chir) c’est à dire là où les épidémies peuvent se développer rapidement. Le dépistage à l’admission est alors pratiqué chez les patients à risque de portage de BMR, c’est à dire ceux qui sont transférés des services de chirurgie et de médecine spécialisée, soins de suite, de réadaptation et de longue durée

Comment sont prescrites les mesures d’isolement ?  En fonction de l’agent infectieux : Agents pathogènes/commensaux/saprophytes Mode de dissémination des agents infectieux Voies de transmission possible  En fonction de la localisation et de la gravité de l’infection  En fonction des caractéristiques des autres personnes à protéger (patient, personnel) La mise en route et la levée de l’isolement = prescription médicale

La base pour tout patient = les précautions standards La technique d’isolement en quelques mots… La base pour tout patient = les précautions standards

Isolement technique

La durée de l’isolement ? - Si maladie contagieuse : dépend de l’agent pathogène Si BMR : Infection: fonction de l’efficacité du traitement Colonisation : Terrain à risque ou épidémie : résultats de la décolonisation Services de « court » séjour : hospitalisation ? « Long séjour » : adaptation nécessaire Nécessité d’effectuer des prélèvements de contrôle

BMR : Quelques adaptations nécessaires en long séjour « Parce qu’il faut isoler la bactérie et non la personne » 85 % des personnes âgées présentent un ou plusieurs épisodes infectieux au cours de 100 jours de vie en collectivité gériatrique. Près de 50 % des personnes en situation de dépendance totale sont infectées. La frontière entre colonisation et infection est souvent imprécise, induisant des difficultés à différencier les patients colonisés ou infectés. Le risque de dissémination des BMR n’est pas équivalent en fonction des situations, il est important de pouvoir identifier certains scénarios possibles qui vont conduire à des stratégies de prise en charge différente J.L. Novella et coll., XVIè congrès de la SFHH, juin 2005

BMR : Quelques adaptations nécessaires en long séjour  En cas de portage sain, le risque de dissémination est très bas : sous respect des règles d’hygiène de base, le sujet peut quitter sa chambre  En cas de présence d’une BMR au niveau d’un site anatomique lésé ou infecté, correctement isolé de l’environnement, le risque est bas : sous respect des règles d’hygiène de base, de l’isolement du site anatomique concerné, le sujet peut quitter sa chambre, se rendre dans les lieux de vie en collectivité Portage sain : portage nasal ou au niveau des aisselles Présence d’une BMR : plaie infectée ou colonisée à BMR, sous pansement fermé, colonisation ou infection urinaire sans fuite urinaire, bactériémie à porte d’entrée cathéter dont le cathéter a été enlevé… La signalisaton sur la porte de la chambre est utile mais elle est à proscrire si elle est mal vécue par la personne J.L. Novella et coll., XVIè congrès de la SFHH, juin 2005

BMR : Quelques adaptations nécessaires en long séjour  En cas d’infection avec impossibilité d’isoler correctement la zone anatomique concernée, le risque de dissémination est élevé : en plus du respect des règles d’hygiène de base, il faut établir une réflexion sur la nécessité d’une hospitalisation en court séjour gériatrique, isolement technique et le sujet ne peut quitter sa chambre Portage sain : portage nasal ou au niveau des aisselles J.L. Novella et coll., XVIè congrès de la SFHH, juin 2005

Les règles d’hygiène de base Respecter des précautions standard et particulièrement les recommandations pour l’hygiène des mains Limiter au maximum le risque de transmission croisée Optimiser l’hygiène corporelle de la personne : toilette des mains régulière et rigoureuse, toujours avant de quitter la chambre, vêtement changés et nettoyés régulièrement, literie changée chaque fois que nécessaire Hygiène rigoureuse de l’environnement proche de la personne, dans le respect des protocoles Limiter au maximum le risque de contamination de l’environnement Portage sain : portage nasal ou au niveau des aisselles

Une information adaptée est nécessaire Auprès du malade Auprès de l’équipe soignante Auprès de tout personnel intervenant auprès du patient Auprès de la famille et les visiteurs Information claire et adaptée à la situation. Simple en cas d’infection contagieuse moins facile en cas d’isolement BMR.

ISOLEMENT = CONTRAINTE PRESCRIPTION MEDICALE ISOLEMENT PAS EXCLUSION Conclusion ISOLEMENT = CONTRAINTE ISOLEMENT = NECESSITE PRESCRIPTION MEDICALE ADAPTATION REFLECHIE ISOLEMENT PAS EXCLUSION