Relation entre les traits fonctionnels des espèces végétales et leur efficacité pour la protection contre l’érosion dans les milieux marneux érodés de montagne Mélanie BURYLO, Cemagref Groupement de Grenoble, UR Ecosystèmes Montagnards, 2 rue de la papeterie, BP 76, 38402 Saint Martin d ‘Hères, 04 76 76 28 11, melanie.burylo@cemagref.fr Contexte et problématique de la thèse Dans les bassins versants marneux des Alpes du Sud, l’érosion et le ravinement des terrains conduisent à une production importante de sédiments responsables de l’envasement des cours d’eau et de l’augmentation du risque d’inondation en aval du bassin versant de la Durance. Des ouvrages de génie biologique, sous forme de barrières végétales, sont installés dans le lit des ravines dégradées à l’amont des bassins versants torrentiels. Ils permettent de piéger les sédiments en transit et de créer des atterrissements de sédiments, zones stables sur lesquelles des communautés végétales peuvent se développer naturellement et jouer leur rôle de protection des sols. Dans un contexte de restauration écologique et de gestion minimale, il est important de pouvoir prévoir l’impact des interventions. L’objectif est maintenant de savoir si cette végétation colonisatrice sera efficace pour le contrôle de l’érosion. Pour être efficace dans la protection des sols contre l’érosion, les plantes doivent : 1. résister aux contraintes érosives ce qui comprend : - résister au déracinement - résister à l’ensevelissement 2. permettre de réduire l’érosion en : - stabilisant les sols grâce à leur système racinaire - piégeant les sédiments en transit dans le lit des ravines. Objectifs et démarche expérimentale L’objectif de cette thèse est donc de prévoir, à l’aide traits fonctionnels, l’efficacité des espèces végétales dans les quatre fonctions identifiées précédemment. Les questions suivantes sont posées: Est-ce que des espèces ayant des performances différents dans les fonctions de résistance aux contraintes environnementales et de protection des sols, diffèrent du point de vue de leurs traits? Quel est le trait, ou l’ensemble de traits, permettant de prévoir la réponse des espèces aux contraintes érosives et leur effet sur les processus érosifs? Pour répondre à la problématique de cette thèse, la démarche consistera, pour chacune des quatre fonctions décrites, à coupler des mesures de traits à des mesures de la performance des plantes. Cadre scientifique et modes de valorisation Ce projet de thèse se place donc dans le champ de l’écologie de la restauration appliquée aux terrains marneux érodés de montagne. Les résultats devront permettre de mieux diagnostiquer l’efficacité des communautés végétales se développant sur dépôts marneux pour la protection des sols, et, le cas échéant, de mieux orienter les règles d’ingénierie écologique à appliquer. Ils permettront également d’identifier, à l’échelle des ravines marneuses restaurées, les seuils de biorhexistasie pour lesquels la dynamique végétale prend le dessus sur la dynamique érosive. Directeur de thèse : Thierry DUTOIT de l’Université d’Avignon Encadrant de thèse : Freddy Rey du Cemagref de Grenoble