Etude sur l’Impact du VIH/SIDA sur les enseignants dans l’Education Formelle et non Formelle en Guinée
OBJECTIF GENERAL DE RECHERCHE Evaluer l’impact du VIH/SIDA sur les éducateurs dans l’éducation formelle et non formelle en Guinée avec une accentuation particulière sur la situation des femmes et des filles.
Objectifs spécifiques Identifier la situation des éducateurs face au VIH/SIDA Analyser les actions menées pour la prévention du VIH/SIDA et la stigmatisation Documenter des réponses pertinentes Proposer des améliorations dans les politiques et les pratiques
CONTEXTE ET JUSTIFICATION La pandémie du Sida est devenue la première cause de mortalité en Afrique et la 4ème dans le monde 39,5 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde 24,7 millions de personnes vivant avec le VIH en Afrique au Sud du Sahara, soit 63% de tous les adultes et enfants vivant avec le VIH dans le monde Le taux de prévalence du VIH/SIDA en Guinée est 1,5 en 2005 La pandémie de VIH/SIDA affecte considérablement les systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne En Guinée, le nombre d’enseignants (niveaux primaire et secondaire) serait réduit par quelque 900 à 1200 personnes, d’ici à 2015
CONTEXTE ET JUSTIFICATION (suite) Les coûts publics pour les remplacements des enseignants décédés de la maladie atteindraient en 2015 entre 448,6 et 943,3 millions de francs guinéens Le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique propose de lutter contre la discrimination des personnes vivant avec le VIH au niveau des élèves, enseignants, des administrateurs et du personnel d’encadrement Etude transnationale (Benin, Ghana, Niger et Guinee) organise par le ROCARE et financee par l’USAID Les enseignants sont peu informés et peu formés pour modifier leurs comportements et attitudes dans leur confrontation au VIH/SIDA La recherche sur le VIH/SIDA dans le secteur de l’Education en Afrique de l’Ouest et du Centre se présente de manière fragmentée
CONTEXTE ET JUSTIFICATION (suite) Tous les progrès jusqu’ici réalisés pour lutter contre l’analphabétisme, la pauvreté et l’accroissement des taux de scolarisation seraient vains si l’épidémie du VIH/SIDA n’est pas maîtrisée. Le ROCARE a le souci de rassembler des données qualitatives et quantitatives qui vont aider à la prise de décision pour mieux gérer le VIH/SIDA dans les systèmes éducatifs des pays membres du Réseau
Méthodologie Les guides d’entretiens individuels Les discussions de groupes (focus group) Les rédactions projectives Les questionnaires
Méthodologie (suite) Les sites de l’étude Milieu de résidence (Urbain/Rural) Le niveau de prévalence du VIH (Eevé/Faible) Elevé/Urbain: Conakry (2,1%) Elevé/Rural: Labé (1,8%) Faible/Urbain: Mamou (0,7%) Faible/Rural: Kindia (0,9%)
Méthodologie (suite) Les cibles de l’étude sélectionnées sur la base du protocole commun validé dans le cadre de l’étude transnationale L’échantillonnage est de type raisonné, avec un accent particulier sur la manipulation de la variable sexe pour obtenir une parité entre les effectifs
Résultats Acteurs ayant participé à l’étude Institutions internationales 3 Institutions nationales 9 Décideurs et gestionnaires des sites de l’enquête 50 Enseignants 44 Eèves 496
Résultats (suite) Situation des élèves faces aux VIH/SIDA 1) Elèves de CM1, CM2 et de l’école non formelle Près de 77% des élèves de CM1, CM2 et de l’école non formelle déclarent connaître des choses sur le VIH/SIDA leurs principales sources d’information sont les enseignants (52%), la Télévision (28%) et la Radio (23%) tandis que 95% disent discuter du VIH/SIDA
Résultats (suite) Situation des élèves faces aux VIH/SIDA (suite) 79,4% disent avoir vu des PVVIH 54,6% des élèves du CM1, CM2 et du non formelle disent qu’ils accepteraient d’être dans la classe si un maître arrivait à tomber malade du VIH/SIDA 47,7% disent accepter prendre un objet touché par un enseignant malade du VIH/SIDA 39% accepteraient de manger le reste de repas consommé par un enseignant malade du VIH/SIDA 71,6% des élèves du CM1, CM2 et du non formelle affirment vouloir apprendre comment attraper et comment éviter le SIDA 73% disent vouloir apprendre davantage le VIH/SIDA avec les cours et les enseignants à l’école
2) Eléves de 1ère
Changement d'attitudes des élèves à l'égard des enseignants infectés Jugement sur sa conduite et commentaires dévalorisants (25,5%) jugement sur sa conduite et regard sévère/désapprobateur (17,8%) mise à l’écart et commentaire dévalorisants en son absence (15,6%) jugement sur sa conduite passée et dépréciation de sa famille (10,0%) jugement sur sa conduite et mise à l’écart (10,0%) dépréciation de sa famille et commentaires en son absence (6,7%) 81% des élèves disent qu’ils accepteraient d’être dans une classe si un maître arrivait a tomber malade du SIDA, et 71% toucheraient un objet touche par lui
60% des élèves ayant participé à la rédaction projective pourraient discriminer/stigmatiser et refuser d’étudier avec un professeur qui aurait le SIDA (ne pas écouter les explications du professeurs, ne pas écrire les leçons du prof, se plaindre du prof qui aurait le SIDA à la direction, se moquer du professeur), les 40% n’ont pas répondu à la question selon les répondants des focus group, les parents analphabètes ont des réactions négatives vis-à-vis d’un enseignant qui aurait le SIDA, parce qu’ils le qualifient d’insérieux, tandis que les parents instruits approcheraient un enseignant qui aurait le SIDA pour ne pas qu’il se suicide les répondants des trois sites déclarent qu’un élève infecté serait approché et soutenu, tandis que les répondants d’un site estiment que l’élève infecté sera isolé et détesté par ses amis
Situation des enseignants enquêtés face au VIH/SIDA 5,0% disent en avoir été informés de l’existence des enseignants atteints du VIH/SIDA 2,5% déclarent que les enseignants atteints de VIH sont traités différemment par rapport aux autres enseignants Mais 78% n’ont pas répondu ou ne savent pas 10% disent que les relations entre collègues sont modifiées après que leurs collègues ont déclaré positif leur statut sérologique, et c’est la méfiance des collègues envers les PVVHI. Ici aussi, près des ¾ n’ont pas répondu ou ne savent pas 20,0% des enseignants déclarent que la sensibilisation est menée pour réduire la stigmatisation, et 80% n’ont pas répondu à la question
Situation des enseignants enquêtés face au VIH/SIDA (suite) 40% des enseignants déclarent que le Ministère de l’éducation nationale encouragent les enseignants à connaître leur statut sérologique, 60% n’ont pas répondu à la question 32,5% déclarent que les syndicats s’impliquent dans la lutte contre le VIH/SIDA à travers la sensibilisation 87,5% disent souhaiter connaître leur statut sérologique,
Situation des enseignants enquêtés face au VIH/SIDA (suite) 7,5% disent avoir observé des réaménagements en terme de temps en faveur de personnes atteintes de SIDA 22,5% disent que les absences répétées des personnes atteintes de Sida ne permettent pas d’achever à temps les programmes Egalement, 22,5% disent que les absences répétées des enseignants PVVIH diminuent la performance scolaire des élèves
Situation des enseignants enquêtés face au VIH/SIDA (suite) 10% des enseignants ont déclaré que les enfants n’ont pas été scolarisés en raison de la maladie des enseignants Seulement 5,0% disent que les élèves et leurs parents apportent de l’aide aux enseignants malades 72,5% déclarent avoir bénéficié d’une formation/Sensibilisation sur le VIH/SIDA 65,0% affirment qu’il y a des activités de prévention sur le VIH /SIDA dans leur établissement
Situation des enseignants enquêtés face au VIH/SIDA (suite) Parmi les enseignants qui disent qu’il n’y a pas d’activités de prévention dans leurs établissements, 5,0% d’entre eux disent que la prévention n’est pas inscrite dans le programme officiel, 10,0% invoquent le manque de personnels et/ou de matériels didactiques 75,5% disent qu’ils parlent occasionnellement du VIH/SIDA dans leurs cours 70% déclarent ne pas disposer du matériel didactique préparé pour des activités de prévention sur le VIH/SIDA
RECOMMANDATIONS La mission de l’éducation est de préparer les individus à mener une vie harmonieuse, constructive et heureuse au sein d’une communauté locale nationale et internationale (Kelly, 2000). Il est clair que pour accomplir cette mission dans le contexte du VIH/SIDA, des initiatives nouvelles doivent être prises dans le système éducatif. Au terme de cette étude il ressort qu’il y a un manque de coordination entre les acteurs nationaux impliqués dans la lutte contre le VIH/SIDA dans le système éducatif. A cet effet, pour mieux gérer la pandémie, nous proposons : la création d’une cellule focale de lutte contre le VIH/SIDA dans le système éducatif ou la restructuration du point focal qui existe de manière à impliquer davantage le ministère de la santé publique qui devrait s’occuper de la prise en charge des personnes malades, le ministère de l’éducation nationale qui devrait s’occuper de l’élaboration des curricula et de la formation des enseignants et du syndicat de enseignants qui devrait évaluer et suivre les différentes activités en collaboration avec le CNLS ; de diffuser largement la politique de lutte contre le VIH/SIDA dans le système éducatif ;
RECOMMANDATIONS (suite) de créer une plateforme de concertation afin de permettre tous les acteurs qui interviennent dans le système éducatif de se rencontrer tous les trois mois pour échanger leurs expériences et faire le point de la situation sur leurs activités ; d’identifier les défis socioculturels auxquels font face les élèves, les enseignants, et les parents dans le contexte de VIH/SIDA, en vue de les intégrer dans les modules de formation pour la prévention du VIH/SIDA ; de rendre effectif la mise en œuvre de la prévention du VIH/SIDA à travers les curricula dans le système éducatif ; d’encourager les enseignants et les élèves à connaître leurs statuts sérologiques ; de créer un système surveillance du VIH/SIDA dans le système éducatif qui va inclure la collection, l’analyse et la dissémination des données pour une gestion efficace de l’épidémie ;
RECOMMANDATIONS de former les enseignants afin qu’ils soient aptes à former les élèves pour prévenir le VIH/SIDA ; de faire une sensibilisation sur la stigmatisation liée au VIH/SIDA à tous acteurs du système éducatif ; de fournir aux enseignants du matériel didactique adéquat pour les activités de prévention ; de créer une structure de soutien des Orphelins et Enfants Vulnérables au VIH dans le système éducatif qui doit collaborer avec le ministère des affaires sociales, de la promotion féminine et de l’enfance ; de créer des cellules de soutien aux PVVIH ; de tenir compte de l’impact du VIH/SIDA pour toutes les planifications dans le système éducatif.