Les Surdités « Ne pas voir sépare l‘homme des choses. Ne pas entendre sépare l‘homme des hommes » Emmanuel KANT (1724-1804)
Schéma de l’appareil auditif 3 parties Oreille externe Oreille moyenne Oreille interne
Fonctionnement de l’appareil auditif L’oreille externe Le pavillon amplifie les sons Le conduit auditif : dirige les sons vers le tympan et protège ce dernier (cérumen) L’onde sonore fait vibrer le tympan
Fonctionnement de l’appareil auditif L’oreille moyenne Le tympan vibre et met en action la chaîne des osselets L’onde acoustique (sonore) est transformée en onde vibratoire et dirigée vers l’oreille interne
Fonctionnement de l’appareil auditif L’oreille interne L’organe de l’audition est la cochlée. Elle contient du liquide qui, lorsqu’un son est présenté, bouge suite à la vibration transmise par les osselets. Cette vague de liquide va ensuite stimuler les cellules qui servent à détecter les sons.
Fonctionnement de l’appareil auditif L’oreille interne (Cochlée) 16000 cellules sensorielles sont présentes dans la cochlée. Celles situées à la base de la cochlée (plus près des osselets) servent à détecter les sons aigus Celles situées au sommet (plus loin des osselets) détectent les sons graves. Les informations captées par ces cellules sensorielles sont ensuite transmises au cerveau par l’intermédiaire du nerf auditif.
Classification des surdités On calcule le degré de surdité sur les fréquences 500, 1000, 2000 hertz. On ajoute les valeurs en décibels et on divise la somme par 3. La surdité de transmission Atteinte des organes de transmission : conduit auditif externe et oreille moyenne. Surdité n’est pas très grave. Etre vigilant à son évolution. La surdité de perception. La perception par l’oreille interne (la cochlée) est défectueuse. Sons aigus mal perçus. Bruits ambiants (restaurant scolaire, cours de récréation …) perturbent la réception et la compréhension du message vocal. Enfant présente des difficultés à autocontrôler l’intensité et le timbre de sa voix.
Causes des surdités Les surdités physiologiques : suite au vieillissement de l’oreille chez les personnes âgées (presbyacousie) suite à certaines maladies telles que rubéole, rougeole, oreillons, méningite et otites Les surdités accidentelles : par traumatismes, par accidents dus à une forte intensité du bruit : dans le milieu du travail ou lors des loisirs (discothèque, baladeurs) par absorption massive de certains médicaments dont les effets sont toxiques sur l’oreille Les surdités d’origine familiale : les surdités héréditaires liées à une anomalie génétique les surdités congénitales dues à des maladies durant la grossesse ou liées à des causes néonatales (anoxie (manque oxygène), traumatisme obstétrical, prématurité)
Échelle d’audition Perte supérieure à 90dB : Surdité profonde. Perte de 70 à 90dB : Surdité sévère. Perte de 40 à 70dB : Surdité moyenne. Perte de 20 à 40dB : Surdité légère. Perte de 0 à 20 db : audition normale Échelle d’audition
Types de Surdités Perte de 0 à 20 db : audition normale Perte de 20 à 40dB : Surdité légère. Parole normale perçue. Certains phonèmes échappent à l’audition. Enfant peut présenter des signes de fatigabilité, d'inattention. Perte de 40 à 70dB : Surdité moyenne. La parole n'est perçue que si elle est forte. Enfant présente des troubles du langage et de l'articulation importants : compréhension lacunaire. Perte de 70 à 90dB : Surdité sévère. Certains enfants entendent la voix à forte intensité mais ne comprennent pas les paroles. Langage inintelligible. Perte supérieure à 90dB : Surdité profonde. L'enfant n'a aucune perception de la voix et aucune idée de la parole. Types de Surdités
Champs auditif
Champ auditif – Zone conversationnelle
Zone conversationnelle Sons élémentaires : phonèmes Audition normale Déficience auditive
Impact de la surdité sur l’apprentissage de la lecture Problèmes de communication liés à la difficulté de réception du message vocal : non perçu auditivement. à la difficulté d’émission orale : les enfants sourds (particulièrement sévères et profonds) n’ont pas de conscience phonologique. L’apprentissage de la lecture est basée sur cette conscience phonologique. La lecture est l’association des sons (phonèmes) aux graphies. Conséquences Difficultés dans l'acquisition et la maîtrise du français à l’oral comme à l’écrit, en compréhension comme en expression. Stock lexical déficient – Mots simples non connus car non visualisés. Difficultés de production de textes cohérents (syntaxe incorrecte) Temps de latence lorsque l’on pose une question à un jeune sourd (temps d’analyse) – Suppléance mentale. Lenteur de production – Tiers temps pédagogique
Suppléance mentale Exemple : « Je vais à la gare » sera lu sur les lèvres : « je vais à la ..a..e » . Cela peut-être la « gare » mais aussi la « mare », « la mer », la « barre »... « Je pars en voyage bientôt. Je vais à la gare prendre le train » Toutes les informations sont présentes pour aider le jeune sourd à suppléer mentalement le mot « gare » non lu sur les lèvres. La suppléance demande une très grande capacité d'attention, de concentration, un bon niveau de langue et une bonne culture générale.
Lecture labiale 30% du message oral perçu sur les lèvres. Il faudrait donc 70% de suppléance mentale pour compenser. Impossible. Nombreuses confusions. Exemple : en lecture labiale, ces 3 phrases sont identiques : [si tu veux = c’est tout faux = c’est nouveau]. Le Langage Parlé Complété (L.P.C) est une technique de communication permettant d’ôter ces sosies labiaux. Le L.P.C. est une technique de communication. La L.S.F. (Langue des Signes Française) est une langue vivante à part entière.
Appareillages L'intra-auriculaire : appareil qui se place dans l'oreille; pour surdités légères et moyennes. Le contour d’oreille : appareil qui se porte derrière le pavillon; adapté à chaque oreille. L'implant cochléaire : il comprend un microphone qui capte les sons, un microprocesseur qui code ces sons et les envoie par l'intermédiaire d'une antenne à des électrodes implantées dans la cochlée.
Le port des prothèses auditives Changer régulièrement les piles Appareil en position ouverte : [ON] S’assurer de la présence des appareils dans le cartable ou à la maison. Il peut arriver que l’appareil siffle : Soit l'embout est mal positionné. Soit l'embout ne correspond plus à la taille de son conduit auditif. Il peut arriver que l'enfant refuse de porter ses prothèses : Soit il y a une gêne ou une souffrance. Soit la prothèse ne correspond plus à son audition. Soit l'élève ne désire pas porter une marque distinctive. Soit l'élève manifeste une volonté identitaire d'appartenance à la communauté de sourds profonds non appareillés. Soit le port de la prothèse occasionne une grande fatigabilité, une gêne ou même une souffrance dans les ambiances très sonores. Réglages par audio-prothésiste.
Le micro HF 4 positions possibles une position « arrêt » Objectif : procurer une nette amélioration de l’intelligibilité vocale, en particulier dans les situations auditives difficiles. ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) 4 positions possibles une position « arrêt » une position « grand angle » (classe). Tout est amplifié, même les bruits parasites. une position moyenne (pour restreindre le champ à quelques personnes). une position « petit angle » (pour n`entendre qu'une personne). … couplé d'un récepteur Microphone multidirectionnel (émetteur) …
Aménagements pédagogiques Etre vigilant à son positionnement dans la classe (2è rang, droite ou gauche) Etre vigilant à la compréhension : des consignes et d’autres interventions orales (adultes ou élèves) Vérification de la compréhension du lexique. Laisser plus de temps pour les exercices et évaluations (1/3 temps pédagogique) Barèmes adaptés plutôt qu’un tiers temps supplémentaires – Réduction nombre d’exercices ou de questions lors d’évaluations Utilisation des documents multimédias : répétition par l’enseignant(e). Si un dialogue est diffusé : support écrit donné à l’élève. Effet Larsen du casque en Labo (L.V.) : distribuer un texte d’appui en remplacement du travail de compréhension orale à effectuer. Ecrire le travail au tableau. Consignes écrites au tableau. Utilisation de supports visuels. Illustrer vocabulaire par une image. Répéter ou reformuler oralement les consignes écrites. Simplifier les phrases en cas d’incompréhension. Phrases courtes. Distribuer le cours à l’enseignant de soutien avant l’étude d’une notion ou d’un texte (travail préalable du lexique). Prévoir présence personnel INJS lors des examens (reformulation par enseignant spécialisé ou lancement de l’épreuve).