Qu’est-ce que la mobilité sociale ? Thème : « Stratification sociale et mobilité » Chapitre : « Enjeux et déterminants de la mobilité sociale ». Pascal Bailly – Lycée Ambroise Croizat – MOUTIERS Pascal.Bailly@ac-grenoble.fr
Vous avez dit « mobilité » ? Vous connaissez sans doute déjà des expressions contenant le terme « mobilité » : Quand une personne change de profession... … on parle alors de mobilité professionnelle ! Quand elle est obligée de quitter son lieu de résidence pour aller chercher du travail dans une région où il y a des créations d’emplois… … On parle alors de mobilité géographique ! Deux expressions différentes mais un point commun : « UN CHANGEMENT DE SITUATION ».
Vous avez dit « mobilité + sociale » ? Et la « mobilité sociale » dans tout ça ? … on parlera de MOBILITE SOCIALE… … Quand un individu ou groupe d’individus va changer de position sociale. Qu’est-ce qu’une « position sociale » ? C’est la place qu’occupe un individu ou un groupe d’individus dans la société. Comment repère-t-on la « position sociale » d’un individu ? … En « découpant » par exemple la société en « catégories » comme l’a fait l’INSEE avec la grille des PCS (Professions et Catégories Socioprofessionnelles) et en « hiérarchisant » ces catégories. (EX : on peut considérer qu’un individu classé dans la catégorie « Cadres et Professions intellectuelles Supérieures » aura une position sociale jugée supérieure à celle d’un individu classé dans la catégorie « Professions Intermédiaires »).
« Une » mobilité sociale ou « des » mobilités sociales ? Pas « une » mais « des » mobilités sociales !!? Type de mobilité sociale Description Exemple Mobilité intergénérationnelle Lorsque le changement de position sociale se fait sur plusieurs générations. Le Président Georges Pompidou, Professeur agrégé de philosophie, fils d’instituteur et petit fils de paysan. Mobilité intra-générationnelle Lorsque le changement de position sociale se fait au cours de la vie active de l’individu Un ouvrier spécialisé (OS) qui devient à 40 ans chef d’équipe sur la chaîne de montage. Mobilité verticale Lorsque la personne passe d’une position sociale à une autre jugée inférieure (mobilité verticale descendante) ou supérieure (mobilité verticale ascendante) Un fils d’artisan qui devient ouvrier ( « mobilité verticale descendante » ou « mobilité descendante ») Un fils d’employé qui devient cadre ( « mobilité verticale ascendante » ou « mobilité ascendante »). Mobilité horizontale Lorsque la personne passe d’une position sociale à une autre, jugée équivalente . Un « ouvrier » d’usine qui devient « employé » de commerce. Ici, la personne change de profession sans réellement changer de position sociale.
Et le contraire de la mobilité sociale… ça existe ? OUI… on parlera d’ IMMOBILITE (SOCIALE)… … lorsqu’un individu ne change pas de position sociale au cours de sa vie active… … ou ne change pas de position sociale par rapport à celle qu’occupait son père. « Tel fils ! » « Tel Père ! »
Un phénomène à observer… … avec précaution UNE DEMARCHE PARTICULIERE… Avoir préalablement « découpé » la société en différentes catégories sociales « hiérarchisées ». C’est-à-dire en classant sur une échelle verticale les individus en tenant compte de différents critères (niveau de revenu, importance de leur patrimoine, prestige de leur position sociale, …) Le sociologue va s’intéresser principalement à la « mobilité verticale » pour voir notamment si la mobilité sociale ascendante l’emporte sur la mobilité sociale descendante. …QUI POSE UN PROBLEME ! On fait appelle à un jugement de valeur « telle position sociale vaut mieux que telle autre ! » D’une personne à l’autre ce classement peut varier ! il n’existe donc pas un seul découpage accepté par TOUT LE MONDE ! IL EST ALORS DIFFICILE DE DIRE SI UN INDIVIDU A CONNU UNE MOBILITE ASCENDANTE, DESCENDANTE, HORIZONTALE ???
Pourquoi observer la mobilité sociale ? Pour voir si elle existe… La démocratie est fondée sur l’égalité des individus et en particulier sur le droit de chacun d’entre eux à accéder à n’importe quelle position sociale. En principe, la mobilité sociale est donc la règle. On comprend ainsi qu’une société démocratique ne peut rester indifférente devant les études de mobilité sociale, surtout si elles mettent en évidence une certaine reproduction sociale, c’est-à-dire une situation où la mobilité sociale est faible (= immobilité sociale forte). L’absence de mobilité sociale signifie que la structure sociale se reproduit à l’identique. C’est le cas des sociétés traditionnelles rigides (sociétés de castes comme en Inde ou d’ordres comme ce fut le cas en France sous l’Ancien Régime) où le statut social se transmet de façon héréditaire de père en fils. La reproduction sociale est en quelque sorte la négation de l’égalité des chances. Or, l’objectif des démocraties est de forger des sociétés ouvertes, « fluides » où chacun a la possibilité de s’épanouir en développant ses capacités.
Pourquoi observer la mobilité sociale ? si elle existe…oui… mais pas seulement ! Une question fondamentale se cache derrière l’étude de la mobilité sociale : « comment les individus vont-ils accéder aux positions socialement valorisées ? » (une « position socialement valorisée » est une position sociale que les individus souhaitent atteindre car elle leur procure une reconnaissance, une considération de la part des autres membres de la société. Elle se situe en haut de la hiérarchie sociale et procure donc à celui qui l’atteint un niveau de responsabilité, de revenus et parfois de prestige relativement élevés – EX : CADRE SUPERIEUR). Cette question a un double enjeu… Est-ce sur la base des mérites personnels ? Est-ce en fonction de l’origine sociale ?
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