Le dépistage de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline chez la personne âgée institutionnalisée : une place ? Quelle stratégie ? Daniel Talon,

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Transcription de la présentation:

Le dépistage de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline chez la personne âgée institutionnalisée : une place ? Quelle stratégie ? Daniel Talon, Besançon

Stratégie spécifique Identification des patients porteurs de BMR Détection Notification Signalisation Précautions d’isolement Mesures complémentaires Dépistage Traitement des réservoirs humains

The role of nasal carriage in Staphylococcus aureus infections Objectifs poursuivis Prévention de la transmission croisée Prévention de l’infection chez les porteurs à haut risque d’infection The role of nasal carriage in Staphylococcus aureus infections Wertheim et coll Lancet Infect Dis 2005

Lancet 2000, 356: 1307-1312 Pittet et coll. rapportent que dans un CHU Lorsque la consommation de SHA passe de 3,5 à 15,4 L pour 1000 jours d’hospitalisation  La prévalence des infections nosocomiales passe de 16,9% à 9,9% Et que … Le taux de transmission du SARM* passe de 2,16 à 0,93 épisodes pour 10 000 jours d’hospitalisation * Staphylocoque doré résistant à la méticilline

Journal of Hospital Infection, 2006, 63S, S45-S70

La stratégie de prévention des infections à SARM " Précautions standards " Stratégie spécifique : Identification des patients porteurs de BMR Détection Notification Signalisation Précautions d’isolement Mesures complémentaires Dépistage Traitement des réservoirs humains

Impact of a combined strategy APHP public hospitals (n= 39), ICUs 55.1% 22.8% Jarlier V, Department of Microbiology, Bull. Epidémiol. Hebdo, 2004: 148-151 Available at: http://www.invs.sante.fr/beh/2004/32_33/

SARM à Bichat - Cl. Bernard Patients de réanimation, prélèvements cliniques et dépistage SHA GISA UHLIN, Microbiologie

Partie immergée de l’iceberg en l’absence de dépistage Auteur/Revue/Année Type de services Incidence (dépistage +) Restés ignorés (%)* Girou/CID/1998 Réa 7,5 50 Lucet/Arch Intern Med/2003 6,9 55 Talon/ICHE/2001 SSR 11,6 70 Sax/Age-Ageing/2005 Long séjour 7,3 91 Eveillard Personnes âgées 10,6 86 Gaspard/sous presse Long séjour gériatrique 17,9 96 *Restés ignorés en l’absence de dépistage

Quelle stratégie de dépistage ? Mais… Quelle stratégie de dépistage ?

Quelle stratégie ? Quel(s) site(s) prélever ? Dépistage systématique versus ciblé ? Pour les services de long-séjour…dépistage à l’admission puis hebdomadaire/mensuel/ au retour d’un séjour en court séjour…?

Quel(s) site(s) prélever ?

Chez la personne âgée ? Nombre + % % global Nez seul 14 33,3 59,5 Nez + autre 11 Rectum seul 26,2 52,4 Rect + autre Plaie seule 6 14,3 16,6 Plaie + autre 1 P. Gaspard, sous presse

Chez la personne âgée ? % % global Nez seul 43,2 73,2 Nez + autre Rectum seul 17,1 46,3 Rect + autre Peau seule 8,1 25,1 Plaie + autre M. Eveillard

Dépistage systématique versus ciblé ?

Quelle stratégie de dépistage : systématique versus ciblée Long séjour Quelle stratégie de dépistage : systématique versus ciblée Score de risque de portage Nbre +/nbre de dépistés % de positifs 6/146 4 1 21/136 15 > Ou = 2 21/68 31 Facteurs : trt atb récent, transfert inter-hospitalier, hospitalisation dans les 2 ans Sax, Age and Ageing, 2005

Performances d’une stratégie ciblée Réduction du nombre de dépistage 1 FR = 30% 2 FR = 76% Sensibilité 1 FR = 87% des positifs identifiés 2 FR = 61% des positifs identifiés

Quelle stratégie de dépistage : systématique versus ciblée Long séjour Quelle stratégie de dépistage : systématique versus ciblée Facteur de risque Nbre +/nbre de dépistés Sensibilité 42/235 Hospital < 12 mois 23/42 54% TTT ATB < 18 mois 27/42 60% P. Gaspard, sous presse

Conclusion Le dépistage : Mais Un pivot essentiel de la lutte contre SARM Toutes les bonnes raisons pour un dépistage en réa sont encore meilleures pour un dépistage en long-séjour Mais Une stratégie à définir selon la situation épidémiologique (et à réviser !) Plusieurs sites explorés Pertinence d’un dépistage ciblé