En Tunisie a veillé à sentourer de conditions favorables à lémergence dune école inclusive au sein de laquelle les chances sont égales pour tous les élèves, veillant, à travers la loi de 2002 (article 20), à ce que linterruption et léchec avant la fin de lenseignement de base relèvent de lexception. Lobjectif pour 2009 est plus ambitieux, puisquil vise léradication pure et simple de labandon au niveau du premier cycle de lenseignement de base.
Les deux années qui posent, pour le moment, problème sont celles de la 7ème année de base et de la 1ère année secondaire : il sagit, en effet, dannées où lon enregistre les taux les plus élevés dabandon, déchec et de redoublement. Les spécialistes expliquent ce constat par le fait que cette période appelée, à raison dailleurs, de transition est celle de tous les changements à plus dun niveau âge de lélève, milieu (école- collège-lycée), nouvelles disciplines et nouveau corps éducatif…
bref, un nouveau monde au sein duquel il se trouve étranger et ne peut sy intégrer. Sensuit un rejet systématique, qui rejaillit sur lenseignant et sur linstitution elle-même, qui nest pas encore prête à assimiler toute cette hétérogénéité, du fait de linteraction de plusieurs facteurs, notamment infrastructures et équipements non adaptés, gestion de la vie scolaire, qualité et pertinence des apprentissages…. outre la perception de lécole par lélève et les diverses attitudes envers linstitution scolaire.
Malgré labsence de données précises et globales sur la question de labandon scolaire, les progrès réalisés au niveau de laccès à lenseignement primaire (99% denfants scolarisés à lâge de six ans), outre les grands pas franchis vers la réduction de la disparité entre filles et garçons, ont déjà donné leurs fruits avec un taux général dabandon faible de lordre de 1,7% et celui de redoublement a fortement baissé, entre 2000 et 2005, passant de 18% à 8,5%. Autre spécificité tunisienne, celle qui montre, même sil ny a pas de statistiques précises, que les filles réussissent mieux que les garçons tous niveaux denseignement confondus.
Hélas, ce nest pas le cas de la 7ème année de base qui présente une moyenne de redoublement de 26% et un taux dabandon de 11,4%. Idem pour la 1ère année de lenseignement secondaire avec, respectivement, 18% pour le redoublement et 14,5% au niveau de labandon (la moyenne générale de labandon au secondaire est de 11,2%). Des taux qui peuvent paraître abstraits sils ne sont pas accompagnés dincidences matérielles, sociales et économiques. En effet, la collectivité paie pour cet abandon et lourdement quand on sait que le coût dun élève du primaire est de près de 860D/an et celui en préparatoire ou au lycée sélève à 1154D/an. Un coût à multiplier à chaque année de redoublement et lon se retrouve avec une estimation, échec et abandon tous niveaux confondus, avec une enveloppe de 600MD.
Les répercussions morales et économiques sont aussi importantes : limage de lécole altérée, lélève perd de sa propre estime et na plus de confiance en lavenir, la notion de cohésion sociale se trouve secouée et le processus de développement du pays freiné. Que faire devant un tel dilemme? Tout simplement souvrir sur les expériences des autres, en tirer les enseignements quil faut et impliquer davantage la société civile.
Rôle de la famille dans la préparation des jeunes générations pour prendre le relais et relever les défis qui se posent dans un monde en perpétuelle mutation. Le programme présidentiel «Pour la Tunisie de demain» a accordé une place importante à la famille notamment en ce qui concerne léducation des jeunes, leur protection et leur initiation aux valeurs de tolérance et de solidarité, et du compter sur soi, de manière à ce quils puissent contribuer activement au développement économique du pays.
Une stratégie nationale dencadrement de la famille a été mise en œuvre. Objectifs : protéger les droits de tous les membres de la famille, consacrer le principe de partenariat et de dialogue et améliorer les mécanismes dencadrement et de soutien en fonction des besoins. Une stratégie a été, également, élaborée en vue de renforcer les aptitudes de la famille en matière déducation des enfants et de protection.