Lecture et littérature Enseigner la lecture Interpréter et comprendre
L’enseignement de la lecture: oscillations entre deux modèles Le modèle du texte donné dont il faut reconstruire le sens Le modèle du texte dont le lecteur est l’interprète (libre) Points de repères…
Enseigner la lecture = enseigner la lecture littéraire Deux grands tournants dans l’histoire de la culture littéraire au lycée Premier tournant: S’amorce vers 1850, se réalise en 1880. Second tournant : fin 1960. On ne croit plus à l’universalisme
La littérature à l’école primaire aussi Une présence omniprésence disséminée avec fonctions multiples (aides à l’apprentissage en constituant anthologie de textes, réserves lexicales, participer de la motivation, fournir des solutions d’écriture possibles ; buts d’apprentissage : se construire le coût, accéder au plaisir ou aux valeurs, se forger une culture, comprendre finement des textes complexes, partager des émotions ; mais multiplicité des fonctions non construites insistance valorisante sur les textes littéraires par rapport à d’autres textes ; l’importance du plaisir de lire (voir Baudelot) et de la compréhension fine gradation de la présence de la littérature : importance croissante
Présence de la littérature questionnée Présence peu problématisée: absence de définition Questionnée par la didactique à cause de mutation du public ; comment tenir compte de public hétérogène ouverture à d’autres types de textes ; par la la didactique de la littérature : pourquoi enseigner la littérature, pourquoi lui attribuer une telle importance ; quelle définition donner de la littérature ; ; comment évaluer les acquis ; comment sortir du cercle de l’enseignement de la littérature au sein du cours de français qui consiste à poser le littéraire comme but, tout en le posant comme moyen.
La littérature mangée par ses mythes Rapports paradoxaux avec littérature : fascination et révérence et mépris de sa singularité en ne traitant pas la littérature de manière spécifique. Ignorance de son statut.
Mythe de l’efficacité intrinsèque des œuvres pour établir connivence Le mythe de la lecture naïve ou de la transparence du texte : apprendre à comprendre seulement (modèle de la psychologie cognitive sous-jacent) ; idée qu’il suffit de décoder un texte Le mythe de la graduation de la difficulté ou du danger des profondeurs. : les novices en surface (compréhension littérale), puis couches superficielles (compréhension fine), puis interprétation (esthétique). Mais comment faire saut qualitatif au collège et lycée ? Dès l’entrée, initier à la lecture avec spécificités de la lecture littéraire. Dépasser lecture ordinaire.
Enseigner la lecture littéraire au primaire: une autre voie… Interprétation et compréhension : activité de lecture littéraire est activité de résolution de problèmes que le texte pose de lui-même ou que le lecteur construit. il faut distinguer problèmes de compréhension et problème d’interprétation, qui s’éclairent mutuellement, et s’enrichissent comprendre : embrasser le tout ; compréhension peut être produit d’interprétation et interprétation peut être source d’une second processus interprétatif. INT1 et 2.
Textes réticents et proliférants Récit lisibles, tout droit sans problèmes, collaborationnistes ; morts, lisses Apprendre aux élèves que le texte littéraire a pour caractéristique de ne pas se laisser saisir automatiquement ; donc à côté des textes faciles des textes résistants : soit réticents soit proliférants.
Prolifération comme source de problèmes d’interprétation Réticence comme source de problèmes de compréhension, exploitent techniques d’écriture littéraire induisent a compréhension erronée (leurre, indices ambiguës, etc.) empêchent compréhension immédiate (adaptation d’un point de vue inattendu pour reconstruction du monde ; enchâssement de récits ; pratique d’intertextualité ; usage de stéréotypes (monsieur avare), éloignement de canons du genre ; difficulté d’identifier nature du monde représenté, etc.) Prolifération comme source de problèmes d’interprétation
L’histoire du petit lapin rouge Quatre interprétations différentes: Innocente hyperbolique de la faim, un jeu de langage ironique, un clin d’œil culture, une déclaration de guerre ; avec fin différente : tout finit bien ; ou chaperon rouge pervers
Retour à l’interprétation… Les limites de l’interprétation coïncindent avec les droits du texte (Eco). Une lecture est d’autant meilleure qu’elle reprend en compte un plus grand nombre de signifiants (Orrecchioni). Telle conception oppose à représentations courantes : interpréter c’est mettre en lumière la signification voulue par l’auteur versus les textes peuvent être infiniment interprétés.
Interprétation 2 Postérieure a compréhension, mais pouvant changer la compréhension : non point qu’est ce que dit le texte ; mais au-delà de ce que dit le texte, qu’est-ce qu’il me dit, quelle morale … Petit lapin rouge : histoire d’une dévoration préméditée - et on réinterprète “ nous voilà ” ; Contrairement à ce que disait Perrault, jeunes filles, nous n’avez rien à craindre des jeunes loups : jeunes hommes en revanche, vous avez tout à craindre des jeunes louves. Première interprétation : possibilité de réécriture : rien est écrit là haut, tout est possible, même l’impossible.
Parcours INT1 - compréhension – INT 2 est récursif. Il s’en suit clairement à que si l’école se donne pour mission d’apprendre à comprendre, elle est tenu du même coup d’apprendre à interpréter.
Références bibliographiques Marchand, F. (1971). Le français tel qu’on l’enseigne à l’école élémentaire. Paris: Nathan. Reuter, Y. (1993). Pour une didactique de la littérature: la nécessaire définition des biens littéraires. In C. Poslianec (éd.), Littérature et jeunes (pp. 129-145). Paris: INRP. Reuter, Y. (1996). Eléments de réflexion sur la place et les fonctions de la littérature dans la didactique du français à l’école primaire. (manuscrit) Tauveron, C. (1999). Comprendre et interpréter le littéraire à l’école : du texte réticent au texte proliférant. Repères, 19, 9-38.