L’évaluation du langage oral à l’école maternelle

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Transcription de la présentation:

L’évaluation du langage oral à l’école maternelle Viviane BOUYSSE, inspectrice générale de l’Education nationale La Réunion, 25 novembre 2008

Plan de l’intervention 1. La juste place de l’évaluation 1.1. Pourquoi évaluer ? Rendre compte / se rendre compte 1.2. Comment évaluer ? Les modalités (outils et dispositifs) 2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.1. La communication 2.2. La production 2.3. La compréhension 2.4. Les relations oral/écrit ; les premiers aspects de l’étude de la langue

1. La juste place de l’évaluation 1.1. Pourquoi évaluer ? Pour rendre compte : À l’institution et à la société : attester que les exigences institutionnelles sont prises en compte, que la scolarisation maternelle sert à quelque chose. Aux parents d’élèves : les assurer que l’école se soucie d’apporter à leur enfant ce qui lui est dû ; leur donner les informations utiles sur des acquis, des progrès, l’absence de progrès, des difficultés, etc. Aux élèves eux-mêmes : les aider à identifier ce qu’ils savent, ce qu’ils savent faire, ce qu’ils doivent apprendre ; les aider à prendre la mesure de leurs réussites et de leurs difficultés. Rendre compte = rendre des comptes et mettre en valeur.

1. La juste place de l’évaluation 1.1. Pourquoi évaluer ? – suite - Pour se rendre compte : Pour ajuster ses pratiques : ciblage des objectifs, guidance de la poursuite des objectifs Pour dépasser une approche globale, souvent juste mais trop imprécise pour permettre d’identifier les points de faiblesse qui appellent des aides ou des remédiations (aides personnalisées par exemple)

1. La juste place de l’évaluation 1.2. Comment évaluer ? Quels outils ? Rester simple Pour prendre la mesure des acquis Epreuves / situations / exercices étalonnés, validés (Banqoutils) Situations / exercices ou-et guides / grilles d’observation fabriqués (mutualiser) AIDES : annexe au programme (repères pour organiser la progressivité…) ; document d’accompagnement antérieur Pour garder trace : un « tableau de bord » pour la classe ; les livrets scolaires pour les élèves

1. La juste place de l’évaluation 1.2. Comment évaluer ? - suite - Quels dispositifs ? Pour le langage oral, épreuves papier-crayon peu pertinentes, sauf pour évaluer la compréhension (par exemple, images, dessins) ou les découpages en syllabes, le repérage de sons. Observation dans les situations naturelles de classe ou dans des groupes avec une tâche conçue pour l’évaluation. Dates et objets possiblement variables selon les enfants.

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles Préalables : le temps consacré à l’enseignement/apprentissage doit être bien plus important que celui consacré à l’évaluation ; l’oral et l’écrit sont liés mais on s’attache ici à l’oral. 2.1. Les compétences de communication PROG : comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente ; prendre l’initiative de poser des questions ou d’exprimer un point de vue ; (devenir élève : respecter les règles de la vie commune ; écouter - (…) - demander de l’aide)

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.1. Les compétences de communication – suite Ce qui est en jeu : surtout les interactions La prise de parole : oser entrer en interaction, en situation duelle puis en groupe (P.S.) La prise de « rôle » : demander la parole, attendre son tour, rester dans l’échange (fin M.S.) La présence d’articulations explicites du propos avec les précédents ; la qualité de ces liens (critère d’excellence, non exigible en G.S.)

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.2. Les compétences en production PROG : - nommer avec exactitude un objet, une personne ou une action ressortissant à la vie quotidienne ; - formuler, en se faisant comprendre, une description ou une question ; - raconter, en se faisant comprendre, un épisode vécu inconnu de son interlocuteur ou une histoire inventée ; - produire un énoncé oral dans une forme adaptée pour qu’il puisse être écrit par un adulte.

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.2. Les compétences en production – suite Ce qui est en jeu : La capacité à produire certains actes de langage (restituer, répéter ; nommer ; décrire, raconter, questionner, expliquer, justifier) - de P.S. à G.S. - La capacité à produire du langage d’évocation, c’est-à-dire à parler hors d’un ancrage dans la situation (M.S., G.S.) ESSENTIEL en vue du CP La capacité à transformer de l’oral en écrit (M.S., G.S.) La qualité du langage produit (de P.S. à G.S.) Les premiers signes de la capacité à se corriger

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.2. Les compétences en production – suite Ce qui est en jeu : explications La capacité à produire du langage d’évocation (M.S. sur histoire bien connue par exemple ; G.S.) : bien distinguer la capacité d’évocation et le langage produit situation exigeante : contrôle du rapport aux événements racontés ou expliqués, rapport à l’auditoire (décentration), rapport à la langue (vocabulaire exact ; relations organisées, donc structuration minimale) distinguer dans l’évaluation la justesse de ce qui est raconté ou expliqué et la qualité du langage ; critères sur ce point : désignation des acteurs, temps et relations chronologiques, lieux et relations spatiales, relations logiques, causales.

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.2. Les compétences en production – suite Ce qui est en jeu : explications - suite La capacité à transformer de l’oral en écrit (M.S.,G.S.) Langage = langage d’évocation Critères : explicitation de tous les éléments essentiels (désignation exacte) et correction grammaticale des phrases M.S. : énoncé court (ex : légende d’une photographie, d’un dessin) ; G.S. : enchaînement cohérent de plusieurs phrases (un support – illustrations, photographies – peut faciliter la tâche).

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.2. Les compétences en production – suite Ce qui est en jeu : explications - suite La qualité de la langue produite (de P.S. à G.S.) Critères : * vocabulaire précis (cf. annexe au programme : page 29-BO) ; * phrases correctes : simples (P.S.) puis complexes (G.S.) ; attention aux pronoms (je/P.S.), au genre des noms (dès P.S.), aux connecteurs (G.S.), au temps des verbes (G.S.) Les premiers signes de la capacité à se corriger Critères : reprise de ce que reformule le maître, immédiate et différée ; interrogations sur le comment dire ; tentatives pour reformuler, pour dire mieux même si elles n’aboutissent pas.

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.3. Les compétences en compréhension Compréhension : travail cognitif non visible et déterminant ; important de l’évaluer régulièrement tout au long du parcours. ESSENTIEL en vue du CP PROG : - comprendre un message et agir ou répondre de façon pertinente ; - écouter et comprendre un texte lu par l’adulte ; Deux familles de situations essentielles : la compréhension des consignes et la compréhension des textes (narratifs ou prescriptifs ; fictionnels ou documentaires) lus par le maître

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.3. Les compétences en compréhension – suite Consignes : - Cf. annexe au programme : P.S. : consigne simple dans une situation non ambiguë ; M.S. : consignes des activités scolaires au moins en situation de face à face avec l’adulte ; G.S. : consignes données de manière collective - Vocabulaire spécifique des consignes scolaires à fixer - Essentiel pour les élèves = attitude à adopter face aux propos à visée collective (cf. « devenir élève ») - Attention : en situation collective, l’imitation des autres peut tromper l’adulte qui observe ; croiser les prises d’indices.

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.3. Les compétences en compréhension – suite Textes : - Textes documentaires et fictionnels, narratifs surtout, prescriptifs (en situation de jeu par exemple), avec ou sans images. - Préalable essentiel : enseigner la compréhension ; l’imprégnation ne suffit pas, la fréquence des contacts non plus. - Evaluation : varier les modalités, ne pas se limiter aux questions-réponses. Identifier les attitudes qui révèlent qu’un élève cherche à comprendre (attitudes à encourager). - Points d’appui : annexe au programme, p. 29 du BO ; document d’accompagnement, p. 90/92

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.4. Les premières compétences dans l’étude de la langue PROG : différencier les sons ; distinguer les syllabes d’un mot prononcé, reconnaître une même syllabe dans plusieurs énoncés ; faire correspondre les mots d’un énoncé court à l’oral et à l’écrit ; (- mettre en relation des sons et des lettres)

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.4. Les premières compétences dans l’étude de la langue – suite Ce qui est en jeu : explications Les BASES de la LECTURE (principe alphabétique, conscience phonologique) La conscience du mot La conscience qu’un mot est constitué d’un assemblage organisé d’éléments L’identification des parties, la discrimination auditive et visuelle La connaissance de correspondances entre oral et écrit (mots ; syllabes ; sons-lettres)

2. Que faut-il évaluer ? Points sensibles 2.4. Les premières compétences dans l’étude de la langue – suite Ce qui est en jeu : explications – suite - - Préalable essentiel : enseigner, faire apprendre : approche ludique et implicite puis explicite et systématisée (progressivité portant à la fois sur les entités travaillées et sur les opérations mentales mises en œuvre). - Evaluation : limitée en M.S. ; plus régulière en G.S. - Points d’appui : annexe au programme, p. 30 du BO ; document d’accompagnement, p. 94/104 ; nombreux outils dans l’édition privée.

Pour conclure L’évaluation est importante mais ne doit pas devenir envahissante. Il vaut mieux multiplier les prises d’indices en situation écologique que créer des situations factices et trop « primarisées ». Il faut bien maîtriser le programme pour savoir à quoi il importe d’être attentif et pouvoir capter les signaux en situation. Tout ce qui ressortit de la première étude de la langue se didactise aisément : ne pas lui donner trop de place ; parler, bien parler et bien comprendre sont prioritaires.