Le Langage oral, quelles remédiations suite au DPL3

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Transcription de la présentation:

Le Langage oral, quelles remédiations suite au DPL3 Le Langage oral, quelles remédiations suite au DPL3? Dispositifs utilisables en classe (petits groupes) et en aide personnalisée Intervention basée sur les recherches et les propositions de Ph BOISSEAU dans « Enseigner la langue orale en maternelle » chez RETZ

PLAN L’importance de la qualité des interactions Les trois fondamentaux au niveau syntaxique Les complexités au niveau syntaxique Des dispositifs: Les albums échos 1ère et 3ème personne Les Oralbums ou albums en syntaxe adaptée Les imagiers: création et utilisation pour augmenter le vocabulaire

L’importance de la qualité des interactions Qu’est-ce qu’une interaction adulte/enfant utile? A partir de plus de 300 situations enregistrées et analysées, quelles sont celles qui fonctionnent le mieux? Voici 2 exemples: Section de 2 ans: E: « Cassé oitu » M: « Ah, elle est cassée ta voiture? Et pourquoi elle est cassée? » La première réponse est un feed-back et se situe en ECHO , un peu au-delà des possibilités de l’enfant, elle vise la qualité. La deuxième partie de la réponse constitue une relance, elle vise la quantité de production.

Section de 4 ans: E: « Elle fermait bien sa porte pour… comme ça il peut pas entrer, le renard. » M: « Ah oui, elle fermait bien sa porte pour qu’i ne rentre pas le renard. » Le feed-back permet à l’enfant de s’approprier la structure: pour que + pronom et de surmonter la difficulté première. La réussite de ce feed-back est due à la présence du pronom derrière la complexité « Pour que » Problème de l’académisme. Il ne faut pas chercher systématiquement à obtenir une phrase qui relèverait de l’écrit. Les conteurs professionnels utilisent très fréquemment ces particularités de l’oral.

Les trois fondamentaux Comparons ces deux énoncés obtenus dans une même classe à propos d’une situation de correspondance scolaire. « Moi je veux dire que quand on ira voir les correspondants, j’vais pouvoir faire du vélo parce qu’é m’dit sur la bande, qu’elle va me prêter l’sien la correspondante. » « Moi i faire vu vélo. »

3 différences fondamentales apparaissent: La possession des pronoms: 80% des phrases émises par des enfants ont un sujet qui est un pronom. Les temps: le deuxième enfant ne possède même pas le présent. Les complexités: pour que, quand, que

Les phrases les plus courantes dès 3ans Formes élémentaires: 75% Prif + Gn: Y’a un petit garçon. ou C’est le petit garçon. Pn + GV: I fait du vélo. Détachement 20%: Le petit garçon i fait du vélo. Présentations: 3% Y’a un petit garçon QUI fait du vélo. C’est le petit garçon QUI fait du vélo. Déclaratives simples 2%: Le petit garçon Ø fait du vélo.

Les complexités « faciles » Infinitif ou que: Même sujet: elle veut qu’elle se balance: INFINITIF: Elle veut se balancer Deux sujets différents: QUE: Elle veut que tu te balances Pour + infinitif: Elle pousse Jérémy pour l’aider Parce que: Elle s’tient bien parce qu’elle veut pas tomber. Qui relatif

Les complexités « plus difficiles » Gérondif: en courant Pour que Quand Si, comme … Le LUXE: que relatif et où relatif. Il faut s’appuyer sur des questions pour les déclencher: Elle montre l’endroit où elle a trouvé la bague.

EN RESUME au niveau syntaxique: il faut amener les enfants à: Différencier les pronoms qu’ils utilisent Construire un système des temps Complexifier leurs phrases COMMENT?

Les albums échos 1ère et 3ème personne Les albums en syntaxe adaptée

Les albums échos de première personne 6 à 8 photos d’un enfant en pleine activité On laisse l’enfant découvrir les photos et s’y reconnaître. On provoque des réactions verbales: « qu’est-ce qui se passe, qu’est-ce que tu fais? » On note les premiers jets. L’album est constitué des photos accompagnées d’un texte de l’oral qui reprend les propositions des enfants en les complexifiant un peu. Les albums échos d’une série sont tous différents, puisque chacun est construit en écho aux capacités de l’enfant, du moment.

Cela permet à l’enseignant de profiter immédiatement du meilleur feed-back possible pour aider l’enfant à améliorer ses tentatives. Ex: « J’enlève les graines de la citrouille parce que c’est pas bon à manger. Après, je vais couper la citrouille en petits morceaux. » Le but est de faire raconter son album à l’enfant en autonomie.

Les albums échos de troisième personne 8 à 10 photos d’enfants différents en train de vivre la même activité. Trois niveaux de syntaxe pour la classe: le premier très facile, le deuxième d’un niveau moyen et le dernier plus difficile. Présentation de l’adulte puis restitution par les enfants eux-mêmes. On peut mettre en place le jeu de la page perdue.

Les albums de première personne ont plus de succès que ceux de troisième personne. On obtient une efficacité maximale lorsqu’on recherche en permanence la meilleur articulation possible entre les albums échos et les situations vécues (les élèves peuvent réinvestir les progrès oraux en situation).

Documents albums échos Présentation filmée de Ph Boisseau. albums échos Boisseau.wmv Livre écho « Cantine » livrechocantine_1_.pdf Fiche technique Pour construire un album écho word.doc

Les ORALBUMS ou albums en syntaxe adaptée En maternelle, les albums que l’on oralise pour les enfants sont de deux types: Textes spécifiques de la langue écrite (déclaratives simples, inversions interrogatives, alternance PS imparfait, vocabulaire sophistiqué) Objectif: habituer l’enfant aux spécificités de l’écrit.

Textes spécifiques de la langue orale tels que les conteurs de l’oral en produisent. Ils contiennent beaucoup de formes Pn GV ou GN Pn GV, beaucoup de phrases complexes, et un vocabulaire à la portée des enfants. Objectif: amélioration des compétences de production orale des enfants

Un album oral a d’autant plus d’impact sur l’amélioration des compétences syntaxiques de l’enfant qu’il est à la portée de la construction que celui-ci est en train d’opérer naturellement. Le texte « à la portée » rejoint le « sur mesure » de l’album écho.

Les règles de construction des oralbums Privilégier les formes de base de l’oral. Prif + GN (Voilà le chien Piston) Et surtout, PnGV (Il a bien dormi sur son coussin rouge) GN, Pn GV (Elle lui mange son os, la mouche) Pas du tout: GN, GV (Le chien dort sur son coussin). Encourager la diversification des pronoms, des temps, des prépositions et surtout la complexification. Après une complexité, il faut un pronom.

Les albums en syntaxe adaptée renforcent les complexités: Les plus faciles: Parce que, Pour+infinitif, Que, infinitif Qui/relatif Ex: Papa Ours et bébé Ours montent l’escalier POUR allER dans le noir .Le renard, il voulait mangER la poule. Il avait envie QU’elle sorte de sa cabane POUR la mangER. Il voit trois cygnes QUI se baignent.

Les plus difficiles: Pour que/ pour infinitif, comme/parce que, quand, gérondif, si: Exemple: Papa Ours, il vient lui parler POUR QU’il s’endorme. COMME il est toujours tout seul, le petit canard, il est triste. Bébé Ours, il n’a plus peur QUAND il est dans les bras de son Papa. Mais, EN LISANT, Papa Ours, il s’est endormi lui aussi. Il faut qu’elle se dépêche SI elle veut retrouver sa maison avant la nuit. Plus difficile avec les 5 ans: Juliette, elle lave le shampoing QU’elle a renversé par terre. La sorcière, elle le jette dans un placard à balais OÙ y’a plein d’araignées.

Les albums en syntaxe adaptée renforcent le système des temps De façon similaire aux albums échos: Présent, passé composé, futur aller Exemple: C’EST la maman cane. Elle COUVE ses œufs. Elle VA AVOIR des petits. Cà y EST! Voilà les petits canards qui SORTENT des œufs. Puis Passé composé imparfait avec quelques plus-que-parfaits, voire quelques futur aller dans le passé:

Exemple: C’est l’histoire d’un petite poule Exemple: C’est l’histoire d’un petite poule. Elle HABITAIT dans la forêt. Y’AVAIT aussi un renard dans la forêt. Il VOULAIT manger la petite poule. Mais, la petite poule, elle RESTAIT bien au chaud chez elle. Et elle FERMAIT bien sa porte à clé, pour qu’il ne rentre pas, le renard. Mais, un jour, elle EST SORTIE de sa maison parce qu’elle n’AVAIT plus de bois pour faire du feu… mais elle AVAIT OUBLIE de fermer sa porte à clé… Et elle A MIS une grosse pierre dans le sac du renard. Comme ça, il ALLAIT CROIRE qu’elle ETAIT toujours dans le sac…

Quelquefois, le futur et le conditionnel Exemple: Ce soir j’IRAI encore chercher mon papa pour qu’il joue avec moi. On PRENDRA une corde pour faire un train. Puis j’IRAI m’asseoir sur ses genoux pour qu’il me raconte une belle histoire. Comme on SERA très fatigués, on S’ENDORMIRA sur le coussin…

Quel album et comment? Il doit être porteur d’un scénario et d’illustrations qui suscitent l’intérêt des enfants. Première phase: On présente une première fois l’album tant bien que mal, en s’inspirant du texte, puis on fait semblant de l’oublier. Deuxième phase: A quinze jours de là, on ressort l’album et on se contente de tourner les pages en demandant aux enfants de raconter l’histoire. On enregistre tout ce qui est dit. A partit de cet enregistrement, l’enseignant produit, en écho, un texte plus élaboré mais qui reste à leur portée.

Troisième phase: Cette version est proposée aux groupes d’enfants qui s’associent aux restitutions dans le coin bibliothèque, et peu à peu sculptée, perfectionnée: telle complexité qu’on croyait à la portée des enfants est abandonnée ou transformée. Au contraire, telle autre que les enfants ajoutent spontanément est prise en compte. Finalement, le texte devient limpide et prégnant pour les enfants qui l’écoutent avec passion.

Quelles utilisations? Les albums en syntaxe adaptée ne sont pas seulement écoutés par les enfants. On s’attend à ce que les enfants deviennent capables de les restituer, de les raconter à leur tour. 1. Lecture magistrale de l’album en grand groupe. Présentations en petits groupes dans la bibliothèque. Réécoute par petites équipes de la bande enregistrée de cette présentation sur un magnétophone multicasques. Réécoutes individuelles, à la demande, sur baladeur, l’enfant tournant les pages de l’album, guidé par les tintements de clochette enregistrés.

2. Dans le coin bibliothèque, avec les groupes à géométrie variable qui s’y attroupent spontanément, tentatives de restitution collective. Pour toute nouvelle page qui vient d’être tournée, les propositions des enfants sont sollicitées, en assurant à chacun son tour de parole, et en veillant à privilégier la parole des moins avancés. Des feed-back reprennent en les clarifiant, les tentatives, même parcellaires, de chacun, en encourageant la complexification progressive. A la fin du travail ainsi réalisé sur chaque page, l’adulte conclut en disant le texte (de l’oral) qu’il a prévu. 3. Des jeux de recherche de la page. Idem que pour les albums échos. 4. Entraînement à des restitutions individuelles de plus en plus élaborées en interaction avec l’adulte 5. Lorsque l’enfant est prêt, présentation individuelle de l’album, par exemple pour deux ou trois enfants d’une autre classe. Il importe que l’enfant réussisse, donc, qu’il soit vraiment prêt.

Exemples pages 149 à 168 Vidéos

Le vocabulaire http://www.ac-amiens.fr/inspections/02/ressources/lem/Vocabulaire.html Il existe une corrélation entre le nombre de mots connus à la sortie de maternelle et les aptitudes à apprendre à lire. La syntaxe et le vocabulaire vont de pair. L'expérience montre que les noms et les adjectifs sont difficiles à acquérir. Les imagiers sont un document privilégié pour ce travail, et l'album écho permet de partir d'un support pour évoluer.

75O mots à 3 ans,     1750 mots à 4 ans,     2750 mots à 5 ans... Ce qui représente à peu près un millier de mots par an... Or il ne s'agit pas de mots nouveaux qu'il faut apprendre comme un empilement de connaissances sur une tabula rasa, mais d'un bagage lexical correspondant à un taux de fréquence et utilisé dans le cadre d'ateliers de classe ("coins ludiques", projets) et de sorties pédagogiques. Ces lexiques ont été édifiés à partir de différentes sources : table Dubois-Buyse, Imagiers du commerce dont le célèbre "Dictionnaire du Père Castor"... complétées, mises à jour par Philippe Boisseau et les équipes avec lesquelles il a travaillé. Cf page 44 ex: sur le thème de la classe: les lieux, le travail, les activités, les autres, les camarades, les adultes, la bibliothèque, la salle de musique, la salle audio visuel/informatique.

Les activités: des exemples sur le thème de « La classe » Les albums échos ex: « Halil dans la classe » p 52 Dialectique album-écho/travail en situation: on vient de raconter un album écho comme le précédent, l’enfant fait immédiatement tout ce qu’il a dit sur l’album, en verbalisant ses actions (je fais un puzzle). Il peut alors être incité à raconter tout ce qu’il vient de faire (j’ai fait un puzzle). Ou raconter au fur et à mesure ce qu’il va faire (je vais faire un puzzle) Albums échos de troisième personne: ex: C’est Solimane, il choisit les étiquettes de son nom et de son prénom. Jeu de la recherche de la page Présentation autonome d’un album écho

Aves les imagiers Présentation d’un imagier: « Et ça, qu’est-ce que c’est? » Au moment de l’accueil, ou dans un organisation en ateliers, les cartes de l’imagier sont présentées à des petits groupes d’enfants. Jeu du loto; 30 images issues de l’imagier, planches individuelles avec 6 images noir et blanc. « Voilà la table. Qui est-ce qui a la table? » l’enfant qui pose l’image sur son carton dit « C’est la table » Jeu de KIM Jeu de catégorisation: amener les enfants à repérer et à regrouper les instruments par exemple, ou enlever les images qui ne sont pas des jeux…C’est grâce à cette activité que des mots plus abstraits prendront sens (instruments, meubles, jeux..;)

Décrire une image représentant la classe à des camarades qui doivent la retrouver (ex: dans cette classe, il y a deux tables, une grande et une petite, y’a trois chaises…). L’enfant dispose alors de quelques objets représentés sur du carton , il les pose à certains endroits sur sa photo, les autres doivent faire pareil: je pose le pot de peinture sur la petite table… Mettre en ordre chronologique: les déplacements dans l’école peuvent être photographiés, on apprend à les remettre dans l’ordre: « j’ouvre la porte de la classe » « je traverse la salle de jeux »…