Le travail et ses transformations

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Transcription de la présentation:

Le travail et ses transformations

Plan Place et formes du travail Le travail productif au centre du développement de l’humanité Travail, marchandises et valeur La plus-value et les rapports de production dans le capitalisme La création de plus-value Les transformations des forces productives L’accélération du progrès Des origines à la révolution industrielle Une nouvelle révolution des forces productives La révolution informationnelle Les mutations de la société Les évolutions au sein du salariat Les nouveaux défis posés par les transformations du travail Contradictions du développement et crise du capitalisme Les réponses du capital Changer le travail Changer la finalité du travail et de l’entreprise Une autre conception de la productivité Sécuriser les parcours professionnels Développer la citoyenneté sur les lieux de travail

1. Place et formes du travail

Le travail productif au centre du développement de l’humanité « Les animaux collectent, l’homme produit » (K. Marx) C’est par le travail productif que l’homme transforme et s’approprie la nature Qu’il s’émancipe du règne animal en modifiant sans cesse ses conditions d’existence L’histoire des sociétés humaines est d’abord : L’histoire des forces productives : les outils et ceux qui les utilisent L’histoire des rapports de production : les liens entre les hommes au sein du processus de transformation de la matière Forces productives et rapports de production sont étroitement liés : Les rapports de production orientent le développement des forces productives Ils peuvent favoriser leur essor ou le bloquer Ce sont les luttes sociales et politiques qui déterminent l’issue des contradictions entre forces productives et rapports de production

Travail, marchandises et valeur (I) Les marchandises dans le capitalisme A la base : la division du travail et la spécialisation des producteurs Chaque marchandise correspond à une fraction de l’activité de la société tout entière Une marchandise est produite pour être vendue au bénéfice de celui qui la possède Le capitaliste qui possède les moyens de production détient aussi le fruit de cette production Double nature du travail – double nature de la marchandise Le travail particulier ou concret : définit l’utilité sociale d’une marchandise par rapport à un besoin déterminé (sa valeur d’usage) Le travail au sens général ou abstrait : mesure la valeur de cette marchandise en comparaison avec les autres (sa valeur d’échange) Pas de marchandise sans travail : Un produit utile disponible dans la nature sans travail n’a pas de valeur Pas de valeur sans valeur d’usage : Une marchandise sans utilité sociale (donc qui ne peut pas être vendue) perd sa valeur

Travail, marchandises et valeur (II) La valeur d’une marchandise C’est le temps de travail socialement nécessaire à sa production (c’est-à-dire dépensé en moyenne par la société) Plus une marchandise contient de travail, plus elle a de valeur La quantité de valeur créée par le travail dépend de sa force productive qui est déterminée par : le niveau moyen de qualification des travailleurs (1 heure de travail qualifié crée plus de valeur qu’1 heure de travail simple) l’efficacité des moyens de production l’organisation du travail les conditions naturelles de la production Valeur et marchandises : des rapports sociaux Dans l’apparence du marché, on échange des choses Mais derrière les rapports entre marchandises, il y a des rapports entre les hommes pour la production et la répartition des richesses Ce que les hommes échangent dans l’achat et la vente, c’est en réalité du travail

La plus-value et les rapports de production dans le capitalisme La force de travail est la seule marchandise à produire plus de valeur qu’il n’est nécessaire pour sa reproduction => création de plus-value Capital constant C (matières premières et part d’usure des outils utilisés) Capital variable V (salaires) Plus-value PV (surplus de valeur créé par le travail) Valeur de la marchandise produite Travail passé Valeur ajoutée Dans le capitalisme : Le capitaliste possède les moyens de production Le travailleur lui vend sa force de travail Le fruit de son travail (donc la plus-value) appartient au capitaliste C’est le fondement de la lutte des classes Plus-value et profit Taux de profit = Plus-value PV / Capital avancé (C + V)

La production de plus-value Plus-value absolue Capital variable V Plus-value PV Plus-value relative Capital variable V Plus-value PV Plus-value extra Découle de la mise en œuvre dans une entreprise de conditions de productivité meilleures que dans les autres entreprises Pour créer la même valeur, on utilise moins de travail, donc on dépense moins de capital variable La production sera vendue au prix moyen de la branche, donc avec un bénéfice Il s’agit en fait d’un transfert de plus-value entre entreprises La PV extra est à la source de la recherche de gains de productivité dans le système capitaliste et donc de l’innovation technologique

2. Les transformations des forces productives

L’accélération du progrès Si on ramène l’histoire des outils à l’échelle d’une année … 1er janvier : Le silex (il y a 2 millions d’années) 15 octobre : Le feu et le métal (il y a 400000 ans) 31 décembre : > à 23h20mn La machine à vapeur > à 23h54mn35s L’énergie nucléaire > à 23h54mn38s La micro-électronique 30 décembre : L’agriculture (9000-8000 av. JC)

Des origines à la révolution industrielle (I) Des premiers outils jusqu’au 18° siècle Une évolution très lente Progrès peu marqués des outils et des métiers – Utilisation des forces motrices traditionnelles (vent, eau) Productivité très faible – Accumulation lente du capital Grand développement des connaissances à partir du 15° siècle – Mais l’activité scientifique reste largement coupée de la production L’apparition de la manufacture Regroupement dans un même lieu d’hommes occupés à des tâches précises et complémentaires Rupture avec l’isolement de l’artisan – Première forme organisée de travail coopératif Division technique du travail, avec des outils spécialisés par tâche

Des origines à la révolution industrielle (II) La révolution industrielle (18°-19° siècles) Les deux éléments à la base de la révolution industrielle La machine-outil qui intègre des fonctions autrefois assurées par l’homme – L’outil n’est plus mû par la main de l’homme, mais par un mécanisme Les nouvelles sources d’énergie qui permettent de faire fonctionner ces machines : vapeur et électricité Passage de la manufacture à la fabrique (ou usine) Le travail est organisé à partir des machines utilisées dans le processus de production Développement du taylorisme (découpage de ce processus en tâches élémentaires – rationalisation du travail centrée sur la productivité) La science se rapproche de la production, mais demeure une activité distincte En modifiant son rapport à l’outil, l’homme modifie sa propre nature Rupture dans le rapport homme-machine : l’homme transfère dans l’outil certaines facultés humaines (force, habileté, précision) et en développe de nouvelles (celles nécessaires à la direction des machines) L’homme s’émancipe de ses limites physiologiques (=> essor du travail des femmes et des enfants) Déplacement de l’intervention de l’homme dans le processus de transformation de la matière

Une nouvelle révolution des forces productives (I) Nous vivons une nouvelle révolution dans les forces productives Parce que, de nouveau, le rapport homme-outil se transforme Ce ne sont plus seulement des opérations liées à la main qui sont intégrées aux outils, mais des opérations du cerveau humain Des forces productives d’un nouveau type Des nouveaux outils Micro-électronique et ses applications, logiciels, ateliers flexibles et robotique, …, intégrant/reproduisant des fonctions humaines : calculs complexes, raisonnements logiques, pilotage des processus, choix des outils, surveillance et contrôle d’erreurs Emergence de la notion de technologie Ensemble constitué de matériaux, d’équipements et de fonctions, et de savoir-faire décrivant leur utilisation Intégration progressive de la science comme force productive directe Interaction science-industrie : d’un côté une recherche qui fait appel à l’industrie (accélérateurs de particules, fusées) ; de l’autre des applications immédiates dans l’industrie des résultats de la recherche

Une nouvelle révolution des forces productives (II) Les frontières du travail productif s’élargissent Mondialisation de la production L’activité humaine se déplace vers des tâches intellectuelles Les activités de conception, de gestion, de recherche (hier placées hors production) tendent à s’intégrer à l’acte productif Développement des activités de « services » (formation, conseil en organisation, …) Notion de « révolution informationnelle » La circulation et le partage des connaissances et des savoirs sont au coeur des processus productifs De plus en plus, l’homme ne travaille plus directement sur les choses concrètes, mais sur des représentations de ces choses

La révolution informationnelle (I) Universalisation du numérique comme langage commun Le numérique permet de décrire tout type d’information Disparition de la différence entre l’original et la copie Coût marginal de reproduction nul Explosion des capacités de production et de traitement de l’information Avec internet, massification des réseaux de traitement et d’échange Toutes les activités humaines sont concernées La production de biens et services bien sûr Mais aussi tous les aspects de la vie sociale : la science, la formation, l’information, la culture, les loisirs C’est une différence majeure avec la révolution industrielle Les outils du travail et ceux des loisirs sont les mêmes Atténuation de la coupure travail – hors travail

La révolution informationnelle (II) La révolution informationnelle est liée aux besoins du capitalisme Le capitalisme contemporain est financier, planétaire, organisé en réseau Son stade de développement actuel a donc besoin de la révolution informationnelle Comme outil Comme nouveau vecteur de création de valeur Comme technique de maîtrise de la complexité La stratégie capitaliste Main basse sur les biens informationnels Extension du modèle du brevet (pour revendre à l’infini des biens potentiellement gratuits) – Ex : les OGM, les médicaments Transformation de toutes les pratiques sociales en marchandises vendables – Ex : les produits culturels (=> société du péage) Système de contrôle-répression contre l’échange gratuit de ces biens Main basse sur les standards Enjeu de la normalisation à l’échelle internationale

3. Les mutations de la société

Les évolutions au sein du salariat Une élévation générale des qualifications 1962 2004 Ouvriers 53,9 % 27,5 % (dont non-qualifiés) (26,6 %) (8,3 %) Employés 25,3 % 32,0 % Maîtrises, techniciens, instituteurs 15,3 % 25,9 % Ingénieurs, cadres et chercheurs 5,5 % 14,5 % Une classe ouvrière élargie et diversifiée Déplacement de l’intervention humaine et intégration à l’acte productif de nouvelles fonctions => des ingénieurs, techniciens, cadres de production, employés participent à la création de plus-value La classe ouvrière moderne traverse les hiérarchies Unification des outils (généralisation de l’ordinateur) et diversification des métiers (apparition de nouvelles qualifications) Rapidité des changements technologiques => des parcours professionnels de plus en plus multi-métiers Emergence d’un « travailleur collectif » (concept de K. Marx) La production de marchandises fait coopérer des salariés de qualifications diverses à une échelle toujours plus large (au-delà des limites d’une seule entreprise ou d’un groupe)

Les nouveaux défis posés par les transformations du travail (I) Avec les mutations du travail, la production moderne porte de nouvelles exigences : Besoin d’investissement dans les hommes Elever le niveau de qualification et de connaissances – Importance de la formation des travailleurs – Nécessité d’une culture scientifique et technologique de haut niveau pour tous Effort de recherche-développement essentiel pour les entreprises Besoin de mobiliser la créativité des salariés Besoin de gérer les changements de technologie et de métier Besoin de coopération et de partage Nécessité de collaboration dans l’entreprise et inter-entreprise Nécessité de partager informations, savoirs et savoir-faire Besoin de démocratie Le débat sur les options = une condition de l’efficacité de la production La division millénaire concepteurs-exécutants n’est plus pertinente

Les nouveaux défis posés par les transformations du travail (II) L’évolution des forces productives a atteint un tel stade que : Le rapport entre activités humaines et milieu naturel tend à s’inverser : de plus en plus c’est l’homme qui dicte sa « loi » à la nature Certains choix de développement ont des conséquences irréversibles Montée des enjeux sur l’environnement et le renouvellement des ressources naturelles A l’ère thermonucléaire, la question de la guerre ou de la paix se pose en termes nouveaux – Risque de disparition de l’humanité La mondialisation de la production et des échanges rend le monde beaucoup plus interdépendant Tout événement à un bout de la planète a des répercussions ailleurs (cf. questions de l’immigration, impact mondial des crises économiques régionales, des pandémies,…) La réduction des inégalités, déséquilibres et tensions est un défi majeur pour toute l’humanité

Contradictions du développement et crise du capitalisme Ces exigences nouvelles se heurtent au système capitaliste Investir dans les hommes >< Economiser sur le travail vivant Développer les coopérations >< Logique marchande de concurrence Promouvoir la démocratie >< Domination des multinationales et monopole patronal sur les gestions Société de partage >< Appropriation privée des richesses Exigence de co-développement et de paix >< Inégalités et dominations intrinsèques au système capitaliste Ces contradictions sont au coeur de la crise Cette crise est celle du système capitaliste lui-même Car les défis posés se heurtent aux fondements du capitalisme Ces contradictions fondent l’actualité du communisme Exigence d’un changement radical des rapports de production pour libérer les forces productives Besoin de nouveaux critères de gestion, de dépassement des rapports marchands, d’appropriation sociale, de démocratisation, d’abolition des logiques de domination et d’aliénation Le capital est conscient de ces contradictions ; il se réorganise pour y faire face

Les réponses du capital (I) Restructurations du capital Concentration (fusions-acquisitions) Pour maîtriser les filières de production et faire face aux immenses besoins de recherche-développement Création de réseaux d’entreprises Mise sous coupe des structures de recherche et de formation Nouvelle division internationale du travail Délocalisation des activités productives dans les pays du 1/3 monde Utilisation des réseaux informatiques pour le télé-traitement et l’accélération des flux financiers Nouvelles méthodes d’exploitation dans les entreprises On n’exploite pas les cerveaux comme on exploite les bras Nouvelles organisations du travail Flexibilité du travail Volonté de dépasser le taylorisme => DPO, DPPO, cercles de qualité, démarche qualité,… - Découpage de l’entreprise en centres de profit entretenant des relations « clients-fournisseurs » Nouvelles méthodes de management Liquidation des garanties collectives Individualisation des statuts, des salaires et des carrières

Les réponses du capital (II) Remodelage de la société Diviser pour continuer à régner – Une société à plusieurs vitesses Eclatement des solidarités dans et hors l’entreprise Précarisation de l’emploi et de tous les aspects de la vie Une intense bataille idéologique Faire partager une vision des rapports individu-société justifiant l’ordre nouveau Promotion de l’individualisme contre l’individu Justification des inégalités et de la précarité présentées comme « naturelles » Embrigadement des salariés comme soldats de la guerre économique Investissement par le capital de la sphère culturelle Pour contrôler et orienter l’imaginaire des salariés Ces réponses n’annulent pas les contradictions ; au contraire elles les accentuent

4. Changer le travail

Changer la finalité du travail et de l’entreprise Que faut-il produire ? Pour qui ? Dans quelles conditions ? Ces questions sont fondamentales pour l’avenir de l’humanité Nécessité d’une croissance nouvelle tournée vers les besoins et pilotée par des procédures de décision démocratiques Le besoin de changer la finalité et la conception de l’entreprise Conçue comme lieu de coopération pour répondre aux besoins sociaux (et non plus comme source de profit pour des placements financiers) Un nouveau statut pour l’entreprise L’entreprise n’existe juridiquement que comme société des actionnaires Reconnaître d’autres sources de pouvoir : les salariés, les élus concernés, les consommateurs Redonner au travail une utilité sociale Réconcilier individu-entreprise-société => une nouvelle éthique du travail pour une responsabilité sociale de l’entreprise Orienter les progrès technologiques et scientifiques pour les mettre à disposition de tous et les inscrire dans une perspective de développement durable

Une autre conception de la productivité La conception capitaliste de la productivité n’est pas la seule possible Augmenter la productivité, c’est : Diminuer la quantité de travail que la société dépense pour produire une richesse donnée Ou bien augmenter les richesses produites dans une quantité de temps donnée Il faut donc tenir compte de tout le travail dépensé, y compris dans les moyens de production (C + V) Le capitalisme ne vise que la productivité sur le travail vivant (V), provoquant chômage, précarité et dégradation des conditions de travail Des économies sur les moyens de production (C) peuvent aussi engendrer de la productivité Une productivité sociale globale Dépenser plus pour les travailleurs et la société Mettre en place d’autres critères de gestion que le taux de profit Maximiser la valeur ajoutée disponible rapportée au capital matériel et financier engagé Réduire le temps de travail – Abaisser l’âge de départ en retraite

Sécuriser les parcours professionnels Dans le capitalisme, la force de travail est une marchandise Elle est soumise à l’offre et à la demande Le niveau d’emploi est donc dépendant : Des stratégies financières des groupes (« variable d’ajustement ») Des changements technologiques Suppression de poste de travail => perte d’emploi Conséquences : Le chômage de masse – L’insécurité sociale permanente – L’inadéquation entre qualifications et besoins de la production Dépasser la notion de marché du travail Mettre en place une sécurité d’emploi ou de formation pour tous Ce système assurerait à tous soit un emploi, soit une formation lui permettant en cas de suppression d’emploi de revenir par la suite à un meilleur emploi Avec une garantie de revenus et de droits (reconnaissance de la qualification acquise, maintien des acquis professionnels) C’est une réponse à deux exigences La revendication de sécurisation de toutes les étapes de la vie La nécessité pour la société d’anticiper et de maîtriser les mutations du travail par une mobilité choisie et de promotion

Développer la citoyenneté sur les lieux de travail Dans le capitalisme, le travailleur n’existe qu’à travers sa force de travail Il n’a pas de pouvoir sur les décisions de l’entreprise Le travailleur-citoyen Reconnaissance de la citoyenneté au travail dans la Constitution Un statut du salarié Ensemble de droits et devoirs articulés autour de deux notions : liberté et responsabilité Liberté d’expression et de pensée Droit au débat sur les options Des droits étendus pour les Comités d’Entreprise Droit de veto sur les restructurations, mais aussi de proposition alternative Droits d’expertise et de contrôle Instaurer la règle majoritaire dans les accords sociaux