CHIRURGIE AMBULATOIRE DAY SURGERY Dr Gilles Bontemps
DEFINITION DE LA CHIRURGIE AMBULATOIRE Définition française : Définition internationale : “Actes chirurgicaux avec anesthésie et passage au bloc opératoire avec une durée d’hospitalisation de – de 12 heures sans nuitée.” = même intervention chirurgicale, même technique anesthésique, grâce à une organisation particulière (anticiper, organiser, coordonner, optimiser) Synonyms: Day. Same day. Day only. Working day - no overnight stay. Différences: extended surgery (<24 H), short stay (<72 H) et office (cabinet)
CONSTAT INITIAL = RETARD FRANCAIS % en ambulatoire sur 20 interventions traceuses en 1997 France
PERFORMANCE = ENJEUX POUR LES PATIENTS Qualité de la prise en charge des personnes - Moindre exposition aux infections nosocomiales - Satisfaction des patients Évolution du rôle du patient Dédramatisation de l’acte Taux ISO : 5 fois plus en traditionnel / DS Etude CNAMTS octobre 2003 / 34 000 patients 90 % des patients satisfaits Etude CNAMTS IPSOS Santé février 2007 / 1013 personnes 89 % éviter les hospitalisations inutiles 89 % faire réaliser des économies 84% faire gagner du temps aux patients 80% mieux gérer le système de soins 72% améliorer le confort des patients
PERFORMANCE = ENJEUX POUR LE PERSONNEL Satisfaction Meilleure qualité de vie Coopération professionnelle Nouvelles compétences / nouveaux métiers Conditions de travail et l’attractivité pour les professionnels
Enjeux financiers et investissement Enjeux organisation PERFORMANCE = ENJEUX ORGANISATIONNELS, FINANCIERS, STRATEGIQUES Productivité augmentée + Investissement dans le plateau technique et non plus l’hébergement Enjeux financiers et investissement Meilleure organisation avec focus sur la gestion des flux Enjeux organisation Attractivité pour les établissements, les PS + pérennité des missions de service public Enjeux stratégiques
RAPPEL HISTORIQUE DEVELOPPEMENT EN FRANCE Day Surgery (DS) interdite en France jusqu’en 1992 1992-2003 : développement de la DS dans les cliniques privées augmentation des parts de marché chirurgicales du privé jusqu’à une situation de monopole dans certaines spécialités chirurgicales grande enquête nationale 2001-2003 (34 000 patients : 90% patients éligibles) 2003-2007 : développement réactionnel dans les hôpitaux publics récupération d’une partie des parts de marché chirurgicales 2007-2010 : la DS devient la norme en France mise sous autorisation préalable : le chirurgien doit justifier la prise en charge en chirurgie traditionnelle, à l’inverse de la DS changement de paradigme : la DS devient la norme, taux national cible fixé à 50 % en 2016 2012 - 2013 : la DS se développe sur la chirurgie « lourde » premières françaises : colectomie, PTH, PTG, néphrectomie… 2013 : rapport de la Cour des Comptes et impulsion d’une nouvelle dynamique 5 milliards d’euros d’économie potentielle
MAIS TOUJOURS PERSISTANCE DU RETARD EN 2013 taux de chirurgie ambulatoire en France = 40% en 2012 70% dans les pays d’Europe du nord, 75% GB, 83% USA des disparités persistantes entre régions, hôpitaux et spécialités chirurgicales 5 interventions chirurgicales les + fréquentes
PROGRAMME TRAVAIL COMMUN ANAP HAS Pour combler le retard, l’ANAP s’est associée à la HAS pour produire à destination des directeurs, médecins et tutelles des référentiels = recommandations, guides, outils … Programme de travail 2011-2016 : Revue de littérature Patients Organisation Economique Indicateurs Certification et accréditation
EXEMPLE DE RECOMMANDATIONS ORGANISATIONNELLES Anticiper les FLUX (ex : prescription des antalgiques lors de la Cs anesthésie) Médecin Traitant Bureau chirurgien Sortie UCA Organiser le TAKT TIME (tempo nécessaire pour la rotation des places) Bureau anesthésiste SSPI Admission Bloc Entrée UCA Privilégier les FLUX TIRES aux FLUX POUSSES (ex : le bloc demande la venue du patient à l’UCA au lieu que l’UCA envoie le patient au bloc) Privilégier les FLUX AU FIL DE L’EAU (ex : arrivée décalée des patients)
EXEMPLE DE RECOMMANDATIONS ORGANISATIONNELLES Privilégier les FLUX AUTONOMES jusqu’aux centres indépendants Mettre en place des COURT CIRCUITS (ex SSPI : éliminer une activité de salle de réveil pour des patients à faible risque et transfert vers une salle de « remise à la rue ») Médecin Traitant Mettre en place des FLUX COURTS ( circuit court en temps et distance) Bureau chirurgien Sortie UCA Bureau anesthésiste SSPI Mettre en place des FLUX CONTINUS (éviter les ruptures comme les transferts à répétition en brancard) Admission Bloc Entrée UCA Mettre en place des FLUX QUI NE SE CROISENT PAS (ex : Marche en avant où le patient ne retourne jamais sur ses pas)
EXEMPLE DE RECOMMANDATIONS ORGANISATIONNELLES Privilégier les flux autonomes jusqu’au centre indépendant UCA HOSPITALISATION TRADITIONNELLE BLOC COMMUN Hôpital campus Centre intégré ( 95% en France) UCA HOSPITALISATION TRADITIONNELLE BLOC TRADI Hôpital campus Centre autonome AMBU Centre indépendant UCA BLOC AMBU Centre satellite UCA HOSPITALISATION TRADITIONNELLE BLOC TRADI Hôpital campus AMBU HOSPITALISATION TRADITIONNELLE BLOC TRADI Hôpital campus
IMPACT SUR L’ORGANISATION DES SOINS ET ECONOMIQUES Pour atteindre le niveau des autres pays (72%), il faudrait fermer en France 54 000 lits de chirurgie, ce qui permettrait d’économiser 5 milliards d’euros de frais de maintenance et de fonctionnement
La France est à la croisé des chemins CONCLUSION La France est à la croisé des chemins Comment améliorer la performance d’un système sous contrainte économique forte ? La DS peut être un marqueur de ce que peut devenir demain un Hôpital qui devra faire face à 3 défis : Développement des pathologies chroniques (médecine de parcours, l’Hôpital ne sera plus au centre du dispositif, l’hôpital devra s’ouvrir sur la ville) Évolution technologique (vers plus d’ambulatoire) Restructuration des hôpitaux (traiter les surcapacités)