TRA-3075 Traduction & culture(s) Anglais et traduction en Afrique
Anglais et traduction en Afrique Situation linguistique actuelle découle de plusieurs siècles de colonisation européenne précédée par des incursions et des conquêtes partielles par le monde musulman (7 e -10 e siècle) et austronésien (11 e siècle) riche héritage culturel et civilisationnel (Carthage, Alexandrie) coexistence des langues des colonisateurs et des langues autochtones, au point où les langues des colonisateurs se sont adaptées aux réalités africaines appropriation des langues de colonisateurs par les populations africaines Longue tradition de traduction en Égypte et en Éthiopie (textes coptes) Phénomène des griots comme « archives vivantes » et « interprète des traditions »; rôle important dans les sociétés africaines change avec les colonisations par la civilisation arabo-musulmane et européenne-chrétienne
Langues officielles vs. Langues nationales anglais (ou français ou portugais) seule langue officielle de beaucoup de pays africains interlangue entre un grand nombre de groupes ethniques parlant des langues de plusieurs familles (cf. Union européenne) L’anglais occupe des niches économiques, des fonctions sociales de langues africaines : fulfulde, kiSwahili Permet aux ex-puissances coloniales de continuer de dialoguer directement avec les autorités et l’administration sans intermédiaire
Cas de figure : Nigeria Fédération de 110 M d’habitants, parangon de diversité, avec 468 langues Trois grands groupes se partagent les sphères d’influence nord (hausa+peul) sud-est (igbo) et sud-ouest (yoruba) Solution privilégiée pour éviter des situations comme celle de la sécession du Biafra (1967): anglais seule langue officielle du pays Entouré de pays dont la langue officielle est le français -- oriente la traduction
Traduction audiovisuelle au Nigeria Analphabètes : 50 % Compagnies de diffusion de contenu : ~50 radio / télé Télé : 8 h/ jour dont 6 en anglais Radio : 18 h / jour dont 6 en langues indigènes chaque État a son réseau réseau fédéral diffuse 80 % contenu en langues indigènes Cinéma : Federal film unit (1960) Nigerian Film Corporation [Jos] (1979) Traduction des bulletins d’info langue source = anglais En douze langues = 85 % de la population Traduction publicitaire anglais pidgin anglais langue véhiculaire Traduction théâtrale et filmique popularité du théâtre langues indigènes anglais dramaturges yoruba c.197n Radio = rural Télé = urbain
Cas de figure : Afrique du Sud 43 M d’habitants, 24 langues Vagues de colonisation : « Hottentots » (?), Zulus (10e-12e siècles), Boers (17e siècle), Anglais [+ Asiatiques] (19e siècle) Apartheid ( ) ségrégation totale 11 langues officielles : afrikaans, ndebele, sotho septentrional, sotho méridional, swati, tsonga, tswana, venda, xhosa, zulu, anglais = lingua franca malgré existence de créoles (ex. oorlams) 2001 : Ministère de l’Éducation a pris la décision de traduire dans toutes les langues officielles les documents du curriculum scolaire (« National Curriculum Statement ») de la 1re à la 9 e année. Avant 1994 = anglais et afrikaans. La tâche est remplie par 40 traducteurs, à Pretoria Exemple de cabinet de traduction sud-africain : Aucun : registre national de traducteurs; prérequis ou compétence pour devenir traducteur; code de conduite South African Translators' Institute (SATI)
Paradoxes de la traduction en Afrique L’OAU (Organisation de l’union africaine) union.org/ n’a pas encore intégré de langues africaines comme langue de travail (ainsi que certains organismes internationaux) union.org/ L’extrême rareté sinon l’absence de traductions vers d’autres langues européennes enferme les produits culturels africains dans une dynamique de double soliloquie (interne et externe). Le Griot est devenu traître, ou est-il sur le point de disparaître? Est-il possible de traduire l’Afrique sans être Africain?