PEMFAR – Bénin 2014 Revue des Dépenses Publiques et de la Responsabilité financière de l’Etat Atelier de dissémination du Rapport Palais des congrès Cotonou.

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PEMFAR – Bénin 2014 Revue des Dépenses Publiques et de la Responsabilité financière de l’Etat Atelier de dissémination du Rapport Palais des congrès Cotonou - 1er Juillet 2015 Banque mondiale - Alain Hinkati, Spécialiste Principal en Gestion financière

Sommaire I- Objectifs de la revue PEMFAR II- Principales conclusions sur la revue des dépenses Education et Santé III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs IV- Domaines d’actions stratégiques relevées par la Mission V- Recommandations prioritaires à mettre en œuvre à court terme

I- Objectifs de la revue PEMFAR 4 études sectorielles (Education, Santé, Gestion des Finances publiques et système de passation des marchés) complémentaires à l’évaluation PEFA réalisée en 2014 au Bénin, Améliorer le suivi des dépenses publiques et les réformes de finances publiques, Evaluer leur impact sur la performance des secteurs ciblés Faire ressortir les facteurs explicatifs des contreperformances et formuler des recommandations visant une meilleure allocation des ressources, plus d’équité dans leur répartition, plus d’efficacité et d’efficience dans leur gestion opérationnelle et administrative, Appuyer les efforts du Gouvernement dans la mobilisation concertée des ressources des partenaires techniques et financiers

II- Principales conclusions sur la revue des dépenses Education et Santé 23% des dépenses publiques sont consacrées chaque année au secteur de l’éducation et 7 % au secteur de la santé , Les performances sont en général meilleures ou semblables à ce qui est observé dans les pays comparables de l’Afrique sub-saharienne, Sur la période 2007-2013, les allocations du secteur de l’Education ont été dépassées de 5% du niveau prévu dans le plan sectoriel; mais pour le secteur de la Santé, elles ont été inférieures de 25% des objectifs du Plan de Développement sanitaire, Les dépenses publiques dans les deux secteurs sont dominées par des dépenses de fonctionnement au détriment des dépenses d’investissements avec une part importante pour les salaires et diverses primes sans rattachement formel avec des niveaux de performance prédéfinie, La répartition des ressources publiques en matière de santé et d’éducation n’a pas suffisamment pris en compte les besoins des régions et les niveaux de pauvreté; elle tend au contraire à renforcer les inégalités au sein de la population béninoise. -Le département du Littoral qui abrite la capitale économique du Bénin a été sur la période de revue la région la plus privilégiée dans l’affectation des ressources de l’Education et de la Santé. -Santé : niveau central avantagé au détriment du niveau primaire dont les actions constituent les principaux leviers de réduction de la mortalité infanto-juvénile. -La répartition des ressources entre les différents ordres d’enseignement n’a pas été optimale et s’est faite au détriment de l’enseignement technique pourtant affiché comme une priorité du gouvernement.

II- Principales conclusions sur la revue des dépenses Education et Santé L’augmentation considérable des dépenses du secteur de l’éducation constatée sur la période ne s’est pas traduite par une amélioration significative de la qualité au regard des principaux indicateurs (Taux brut de scolarisation, taux d’achèvement, proportion de redoublants etc.). Dans le secteur de la Santé, le sous-financement de la stratégie sectorielle n’a pas permis une réduction significative de la mortalité maternelle dont le taux reste relativement élevé En général, dans le secteur de la Santé aussi bien que pour le secteur de l’Education, la mesure des performances liées aux ressources budgétaires affectées reste difficile compte tenu de contraintes liées au choix d’indicateurs annuels pertinents et aussi à la répartition et la gestion fonctionnelle des ressources. De nombreux facteurs expliquent les valeurs des indicateurs fixés dans les budgets-programmes de sorte qu’il est difficile d’assurer une responsabilisation adéquate des cadres chargés de piloter les politiques sectorielles. Il conviendrait alors de réfléchir à la définition d’indicateurs facilement calculables annuellement et susceptibles de servir de leviers pour la négociation d’allocations budgétaires annuelles et à la mesure des performances atteintes par les cadres chargés de la mise en œuvre des programmes sectoriels. Les autres insuffisances spécifiques affectant la qualité du système de gestion des dépenses dans les deux secteurs concernent : i) le défaut d’introduction de la gestion axée sur les résultats au niveau déconcentré (faible consultation des directeurs départementaux dans la préparation et la répartition intra- départementale du budget et insuffisance de responsabilisation par rapport aux résultats enregistrés), ii) les faiblesses de gouvernance financière et budgétaire dans les entités autonomes sous-tutelle que sont les centres universitaires et les centres hospitaliers de l’Etat, et iii) les insuffisances de transparence dans la répartition et la gestion des ressources sectorielle affectées à la décentralisation. Actions clé pour amélioration des performances: - Concevoir des modèles qui permettent de relier les valeurs des indicateurs aux coûts unitaires directs des facteurs qui concourent aux résultats que ces indicateurs servent à mesurer, - Définir une grille de notation des cadres chargés de la mise en œuvre des programmes sur la base des performances réalisées et associer à chaque niveau de performance les sanctions (positives ou négatives) à prendre, et utiliser les rapports de performance pour sa mise en œuvre. - Améliorer la pratique de la GBAR pour régler les problèmes d’allocation, d’équité, d’efficacité et d’efficience de la dépense dans les secteurs sociaux.

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs Les nombreuses réformes mises en œuvre ces dernières années depuis 2007 dans le domaine de la gestion des finances publiques n’ont pas significativement contribué à l’amélioration des performances du Bénin à l’issue de l’évaluation PEFA 2014. Sur les 31 indicateurs de haut niveau du cadre PEFA qui mesurent la performance du système de GFP, 07 indicateurs (soit 24%) ont eu une note plus élevée, 12 indicateurs (soit 38%) ont eu une note inférieure, et 12 indicateurs (soit 38%) ont eu une note identique à celle attribuée en 2007. Même si les tendances des résultats sont meilleures au niveau des 112 composantes des indicateurs, les efforts accomplis par le gouvernement ne transparaissent pas dans les indicateurs du fait de dégradations au niveau de certaines composantes stratégiques. L’accent a été beaucoup plus mis sur la mise en place de cadre légal et institutionnel, mais dans la pratique, les règles établies ne sont pas rigoureusement appliquées et une certaine tendance à l’impunité est également observée. En 2014, sur 112 composantes des indicateurs PEFA comparées aux valeurs de l’évaluation PEFA 2007, 21 composantes (soit 19%) sont en progrès, 17 composantes (soit 15%) ont obtenu des notes en régression et 74 composantes (soit 66%) ont obtenu des notes stationnaires. Cette analyse traduit de nombreux progrès réalisés sur certains points spécifiques de réforme mais la dégradation des notes au niveau de certaines composantes stratégiques n’a pas permis d’observer la même tendance d’évolution des notes globales attribuées aux indicateurs. Composantes excluant les indicateurs de performance des bailleurs de fonds donc les indicateurs D1 à D3

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs Les principaux points de faiblesse sont : Une faible crédibilité du budget attestée par des exécutions du budget sur base ordonnancements qui se sont écartées sur la période 2011 à 2013 de plus de 15% des prévisions initiales aussi bien globales que sectorielles. Les facteurs qui ont fragilisé la crédibilité du budget concernent : le niveau élevé d’exécution des réserves provisionnelles qui traduit des faiblesses dans la répartition sectorielle du budget, le recours fréquent aux ordres de paiements émis par le Trésor Public (OP Trésor) sans un ordre formel préalable reçu de l’Ordonnateur attestant de la disponibilité de crédits budgétaires (facteur politique) , des difficultés d’obtention de statistiques fiables sur les paiements effectifs du fait de problème d’interconnexion de base de données et aussi d’organisation administrative dans le cadre du traitement des salaires et primes versées aux fonctionnaires.

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs 2) Un manque d’exhaustivité et de transparence de la gestion budgétaire: Elle se traduit notamment par i) l’existence de recettes perçues par les ministères sectoriels ou certaines structures déconcentrées de l’Etat sans que leurs montants ne soient inscrits au BGE, ii) le défaut de définition de mécanismes transparents ou de règles claires et objectives pour le transfert de plus de 60% de ressources annuelles de l’Etat central vers les communes; iii) le défaut de mise à disposition régulière et systématique du public et dans des délais convenables des informations et documents budgétaires ; iv) une couverture insuffisante par le MEF du risque budgétaire global lié aux autres entités du secteur public ( retards pris dans la production des comptes de gestion des communes, le défaut de consolidation régulière de ces comptes, les retards dans la production des comptes prévisionnels et des états financiers des établissements et entreprises publics). Les facteurs explicatifs relevés ici comprennent i) la méconnaissance des responsables de la réforme de certaines exigences de bonnes pratiques internationales qui auraient permis de mieux orienter certaines réformes, ii) et aussi des habitudes prises du fait de l’insuffisance de contrôle ou de l’impunité.

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs 3) Une expérience de budgétisation basée sur les politiques publiques qui reste à parfaire (un nombre très limité de ministères sectoriels disposent de stratégies sectorielles assorties de coûts, besoin de meilleure consultation des acteurs déconcentrés sectoriels, de stabilisation du périmètre des programmes, de l’intégration de leur élaboration dans le calendrier de préparation du budget et la définition d’indicateurs pertinents facilement calculables pour une mesure efficace des performances réalisées annuellement). Ici la question d’absence de sanctions positives ou négatives revient avec aussi un besoin d’accompagnement technique pour la mise en œuvre de la gestion axée sur les résultats

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs 4) Peu de prévisibilité et de contrôle sur l’exécution du budget : Besoin d’une meilleure organisation de la régulation budgétaire, d’une meilleure gestion du Compte Unique du Trésor, Nécessité d’élargir l’assiette fiscale, Besoin de renforcement du contrôle interne des dépenses salariales et non salariales. En particulier, le recours fréquent aux procédures exceptionnelles (décisions de mandatement, OP Budget émis par l’ordonnateur et OP Trésor ne provenant pas de l’ordonnateur) constitue un facteur qui affecte la discipline budgétaire et qui présente des risques de non-respect de l’autorisation parlementaire, de dépassement de crédits, d’accroissement non-soutenable du déficit budgétaire et/ou d’accumulation d’arriérés. La contre- performance ici s’explique surtout par la faiblesse de capacité des institutions d’audit interne et externe de l’Etat.

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs 5) Une réforme du système de passation des marchés à recadrer principalement en ce qui concerne la mise en pratique des textes adoptés: Besoin d’une plus grande professionnalisation des acteurs de la chaîne de passation des marchés- Organe de passation , organe de contrôle et organe de régulation) et d’une amélioration de la transparence des procédures. Ceci permettra de réduire le recours excessif aux procédures de gré à gré souvent justifiées par les longs délais de passation des marchés. Le recadrage de la réforme consistera à améliorer certains textes mais surtout les pratiques de passation des marchés de façon à assurer l’efficacité de la commande publique en instaurant au niveau des organes d’exécution et de contrôle une approche fondée sur la culture du résultat et non sur la seule conformité des processus). La contre- performance ici s’explique surtout par le défaut de professionnalisation et l’absence de sanctions

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs 6) Une incomplétude de la comptabilité et des retards dans l’informatisation budgétaire et comptable : Les régularisations des comptes d’avance et d’attente n’interviennent pas avant la clôture de l’exercice budgétaire de telle sorte que ces comptes traînent au niveau de la Balance Générale des soldes anormaux qui sont reportés d’année en année. Ceci affecte l’exactitude et la sincérité des comptes produits. A l’origine de ces insuffisances se trouvent l’absence de contrôle juridictionnel et donc de sanctions des comptables publics mais aussi des besoins d’amélioration du système informatique du Trésor.

III- Performance globale mitigée du système de gestion des finances publiques au Benin et facteurs explicatifs 7) Une surveillance et une vérification externes à renforcer: Le positionnement de la chambre des comptes sous la cour suprême l’expose à des contraintes institutionnelles qui ne lui permettent pas de mieux s’organiser pour accomplir ses missions légales. Des difficultés liées aux insuffisances des moyens humains et matériels affectent également la qualité et l’étendue des missions effectuées. D’importants retards sont notés dans l’exercice du contrôle juridictionnel. En matière d’examen des rapports d’exécution des lois de finances et d’examen et du vote de la loi de règlement, l’Assemblée Nationale reste peu performante du fait des lenteurs constatées (les délais pris dépassent largement la norme de trois mois admise au plan international). A l’origine de ces insuffisances se trouvent le besoin d’amélioration du cadre institutionnel et des capacités de la Chambre des comptes et aussi de sensibilisation des députés par rapport au contrôle de l’exécution du budget de l’Etat.

IV- Domaines d’actions stratégiques relevées par la Mission Compte tenu des insuffisances relevées, les actions d’amélioration du système GFP au Bénin devraient se concentrer autour des neuf axes prioritaires ci-après: l’amélioration des capacités de prévision et de gestion des recettes internes, la mise en place des prérequis pour assurer l’efficacité de la gestion budgétaire axée sur les résultats, la fluidification de la chaîne de la dépense publique, le recadrage de la réforme de la passation des marchés vers la performance et l’efficacité, la restructuration et la rénovation de la fonction de contrôle des finances publiques, le recadrage de la réforme sur les finances locales et l’amélioration de la gouvernance locale, l’amélioration de la gouvernance des établissements publics autonomes, l’amélioration du système d’information de gestion comptable et budgétaire et le renforcement des capacités de pilotage de la Trésorerie de l’Etat, et le développement des mécanismes de contrôle citoyen et la réorganisation des organes judiciaires en vue d’un traitement diligent et indépendant des dossiers de corruption et de fraude.

V- Recommandations prioritaires à mettre en œuvre à court terme Parmi les recommandations formulées par la Mission, la mise en œuvre d’une douzaine devrait faire l’objet à court terme d’un traitement prioritaire par le gouvernement du Bénin. Il s’agit de : Réviser le cadre institutionnel de la réforme des finances publiques et le faire adopter par décret ( adopter en particulier une approche de programmation pluriannuelle de la réforme avec un phasage et un séquençage adéquat) , Réviser le calendrier budgétaire de l’Etat pour y intégrer les étapes manquantes et former l’ensemble des ministères sectoriels à l’élaboration des Documents de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) et au pilotage adéquat de la gestion budgétaire, Mettre en place un mécanisme de financement des études de faisabilité et de renforcement des capacités d’estimation de coûts réalistes pour les projets d’investissement à inscrire au Budget Général de l’Etat, Accompagner la mise en place au niveau des ministères sectoriels d’indicateurs pertinents de résultats des programmes, facilement mesurables chaque année et servant de base pour les négociations et arbitrages budgétaires, Améliorer le mécanisme de diffusion au public des données budgétaires et de passation des marchés de l’Etat et des collectivités locales en définissant un protocole d’alimentation de la base de données budgétaires et veiller à son respect,

V- Recommandations prioritaires à mettre en œuvre à court terme Améliorer la planification de la trésorerie et mettre en place un mécanisme transparent de régulation budgétaire assorti de dispositif de communication périodique d’informations fiables aux ministères sectoriels pour leur permettre d’exécuter les budgets de leurs départements respectifs de façon prévisible, Mettre en œuvre les actions suggérées pour une plus grande professionnalisation des acteurs de la chaîne de passation des marchés et assurer plus de transparence dans la diffusion des informations relatives aux procédures de passation des marchés publics, Faire auditer le système comptable et budgétaire de l’Etat, retenir une option précise pour son évolution par rapport aux exigences techniques de la nouvelle LOLF et mettre en œuvre les actions permettant de disposer de statistiques fiables sur les paiements effectifs et les arriérés de paiement, Renforcer, harmoniser et veiller à l’application des textes relatifs à la gouvernance des entités autonomes de l’Etat, Accompagner l’amélioration de la gouvernance locale et assurer plus de transparence dans les transferts de ressources à l’endroit des communes, Transformer la Chambre des Comptes en Cour des comptes et la moderniser.

Merci pour votre attention