Conscience et Inconscient.

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Transcription de la présentation:

Conscience et Inconscient

par la conscience que j’ai de moi-même, Pbl : par la conscience que j’ai de moi-même, ou que je peux prendre de moi-même (par une enquête), puis-je me connaître entièrement ? N’y a-t-il pas une part irréductiblement inconsciente de moi- même ? Oedipe devinant l’énigme du sphinx, Ingres

I- la conscience : un terme équivoque avoir quelque chose sur la conscience Je suis conscient de ce qui m’arrive reprendre conscience avoir mauvaise conscience être inconscient des conséquences de ses actes objecteur de conscience Perdre conscience Prendre conscience de quelque chose Liberté de conscience Tomber inconscient soulager sa conscience la conscience professionnelle examen de conscience La sensation paraît être le donné le plus élémentaire : elle n’est pas encore une connaissance, elle est ce qui est vécu immédiatement par un sujet situé dans le monde : le chaud, le froid, le rouge, le bleu, le piquant, le sucré, l’amer. La sensation n’est pas une connaissance, elle n’est pas une peinture fidèle et inerte du monde extérieur, mais une réaction biologique de l’organe sensoriel à son milieu. D’où son caractère subjectif. Jacob von Uexküll a montré, dans Mondes animaux et monde humain, comment la vie d’un insecte comme la tique se limite à trois déterminants seulement : la perception de la lumière, qui pousse la tique à se placer en hauteur sur les végétaux pour attendre sa proie; la perception de l’acide butyrique dégagé par les glandes sudoripares des mammifères, qui l’amène à se laisser happer par sa proie; la perception de la chaleur, qui lui fait s’enfoncer dans les poils de celle-ci jusqu’à atteindre la peau, où elle se fixera, s’emplira de sang, se détachera et mourra après avoir pondu. Être conscient de quelque chose écouter la voix de sa conscience être inconscient du danger avoir bonne conscience 3

4 avoir bonne conscience avoir quelque chose sur la conscience reprendre conscience avoir mauvaise conscience objecteur de conscience écouter la voix de sa conscience Perdre conscience la conscience professionnelle Tomber inconscient Prendre conscience de quelque chose examen de conscience soulager sa conscience Usage ordinaire du mot conscient/inconscient de manière « transitive » (expansion du nom) : prise de conscience de quelque chose : connaître et avoir à l’esprit, dans un usage pratique : quelque chose qui importe, pour soi / pour les autres. Idée qu’on doit s’en soucier, Être conscient de quelque chose Je ne suis pas conscient de ce qui m’arrive être inconscient des conséquences de ses actes être inconscient du danger 4

de quelque chose = la pensée conscience conscience morale conscience de quelque chose = la pensée conscience sensible Point de vue subjectif Savoir, connaissance

1- la conscience morale Conscience (morale ): capacité de juger une action selon des principes moraux. → historiquement, c’est le premier sens du mot Étymologie : "cum-scientia", « avec science, savoir » = "accompagné de savoir" : en fait d’un savoir moral

2- la conscience sensible ou « spontanée » a- toute perception sensorielle est consciente • « être conscient » : avoir les sens en éveil (≠ comas profond) • la conscience = capacité à percevoir le monde environnant • animal : système vivant doté d’organes sensoriels et capable d’interagir avec le monde environnant. Donc « conscient » en ce sens. La sensation paraît être le donné le plus élémentaire : elle n’est pas encore une connaissance, elle est ce qui est vécu immédiatement par un sujet situé dans le monde : le chaud, le froid, le rouge, le bleu, le piquant, le sucré, l’amer. La sensation n’est pas une connaissance, elle n’est pas une peinture fidèle et inerte du monde extérieur, mais une réaction biologique de l’organe sensoriel à son milieu. D’où son caractère subjectif. Jacob von Uexküll a montré, dans Mondes animaux et monde humain, comment la vie d’un insecte comme la tique se limite à trois déterminants seulement : la perception de la lumière, qui pousse la tique à se placer en hauteur sur les végétaux pour attendre sa proie; la perception de l’acide butyrique dégagé par les glandes sudoripares des mammifères, qui l’amène à se laisser happer par sa proie; la perception de la chaleur, qui lui fait s’enfoncer dans les poils de celle-ci jusqu’à atteindre la peau, où elle se fixera, s’emplira de sang, se détachera et mourra après avoir pondu. Ex : Jacob von Uexküll, Mondes animaux et monde humain 7

Von Uexkull, père de l’éthologie. Conscience de la tique : une odeur, la chaleur, la lumière. ≠ Descartes

Nagel et la chauve-souris : un certain ressenti de l’écholocalisation   • ca peut faire quelque chose à l’animal de percevoir. Nagel et la chauve-souris : un certain ressenti de l’écholocalisation De même pour nos perceptions et sensations. Autre exemple, plus évident : imaginons un homme en train de savourer du chocolat. Ses récepteurs gustatifs, stimulés, donnent naissance à des influx nerveux qui se propagent dans le cerveau et qui lui font reconnaître le goût du chocolat. Si un scientifique enlevait la calotte crânienne de cet homme; il n’y verrait que de la matière grise. Grâce aux techniques d’imagerie, il pourrait voir que certaines régions sont activées et d’autres pas. Mais percevrait-il le goût du chocolat? (Nagel) Ou alors remplacer tout cela par l’analyse logique de Wittgenstein (pour ne pas retomber dans le mythe de l’intériorité) : différence entre proposition descriptive et « proposition » expressive (expression), ou entre prédicat physiques ou comportementaux et prédicats psychologiques: la symétrie entre 1ère personne et 3ème d’un côté, asymétrie de l’autre. 9

sens conscientes (J.Locke) b- extension de la conscience sensible à d’autres expériences : Chez les hommes, le ressenti de l’expérience subjective ne se réduit pas à la perception sensorielle : j’évoque un souvenir, je m’imagine un avenir je résous un problème pratique → toutes les expériences dont je sens ou je sais que je les vis sont en ce sens conscientes (J.Locke) John Locke David Chalmers

3- conscience intentionnelle et conscience de soi a- la pensée (ou conscience intentionnelle) • usage ordinaire : le sujet peut être conscient ou inconscient de quelque chose d’important (ex : un danger) • extension philosophique : le sujet est généralement conscient de ce à quoi il pense (ce qu’il perçoit, ce sont il se souvient, ce qu’il s’imagine, etc.) Ici la conscience est conscience de quelque chose = l’intentionalité (Brentano) • la tique a conscience de certaines données sensibles, mais pas du chevreuil.

Remarque : Soit l’exemple : « Du point de vue de sa conscience, Quichotte a affaire à des géants. Il n’a pas conscience qu’il s’agit de moulins à vents » → conscience signifie ici ou toute pensée (vraie ou fausse) ou seulement les pensées vraies, le savoir Conscience signifie ou le point de vue subjectif ou la vérité

le sujet peut aussi penser à lui-même : b- la csce de soi le sujet peut aussi penser à lui-même : •se percevoir, lui ou son image et de se reconnaître, savoir que c’est lui Test du miroir

- physique • parler de soi-même en 1ère personne, se parler à soi-même en soi-même • se connaître sur les plans (mon « Moi ») - physique - psychologique … comportements … intériorité (introspection) → pratiques de l’autoportrait et de l’autobiographie (intra- spicere : regarder à l’intérieur) 14

Quelques autoportraits de Rembrandt (1606-1669) 1627 1628 1633 1640 1667

● prendre csce de soi : l’histoire d’Œdipe Œdipe devenu Roi de Thèbes, la ville est maudite par les dieux parce que le meurtrier de Laïos, l’ancien roi, court toujours. il enquête - découvre que → celui qu’il croyait être (fils du roi de Corinthe), il ne l’est pas → celui qu’il pourchassait, c’était lui-même Œdipe et le sphinx, Ingres (1808)

• La csce de soi crée un décalage de soi à soi. La personne que je suis (Moi) – celui que je veux être ex : Augustin, sa vocation et sa conversion (Confessions) Botticelli, Augustin dans son cabinet de travail

? ? Mais la csce que j’ai de moi-même - n’est-elle pas superficielle ? Mais est-ce que j’ai csce de ce que je suis ? Descartes : toute pensée est consciente d’elle-même. ? Mais la csce que j’ai de moi-même - n’est-elle pas superficielle ? - n’est-elle pas en partie fausse ? voire illusoire ? ?

II. L’inconscient potentiellement conscient • distinction : l’inconscience : opposé de la csce morale et de la csce sensorielle ≠ l’inconscient : partie du sujet qui serait inconsciente, inconnue de lui 19

1- l’inconscient somatique

2- les opérations mentales du sujet en partie inconscientes • la perception : notion de seuil en ψ • les associations d’idées : certains liens nous échappent → L’attention de la conscience permet au sujet de se rendre compte de ces opérations mentales Leibniz (17ème ) nomme ces représentations mentales inconscientes « perceptions insensibles » Les sciences cognitives confirment cette idée de manière expérimentale. • les étapes d’un raisonnement : exemple de l’enthymème (syllogisme où une prémisse est implicite « il fait froid, donc je prend un pull » cf. Joëlle Proust in http://www.dailymotion.com/video/xgewdw_les-sciences-de-l-esprit-2_tech 21

3- Un point sur la conception de Bergson «  chez un être qui accomplit des fonctions corporelles, la conscience [a] surtout pour rôle de présider à l’action et d’éclairer un choix. Elle projette donc sa lumière sur les antécédents immédiats de la décision et sur tous ceux des souvenirs passés qui peuvent s’organiser utilement avec eux ; le reste demeure dans l’ombre ». Matière et Mémoire, p. 156. Henri Bergson, 1859-1941

= données actuellement inutiles au sujet = données actuellement « Inconscient » = données actuellement inutiles au sujet Thèse : la conscience est la part de l’esprit intéressée à l’action présente. La part laissée dans l’ombre peut être considérée comme inconsciente. « Conscient » = données actuellement utiles au sujet esprit 23

4- les traits mentaux durables du sujet sont en partie inconnus de lui : • des caractéristiques comportementales • des désirs et sentiments • des croyances , opinions : on peut découvrir qu’on a certaines valeurs morales ou politiques.

5- progresser dans la connaissance de soi : • ce à quoi on n’a pas accès directement par la conscience de soi, on peut y avoir souvent accès indirectement, par apprentissage : .. par l’auto-observation et l’ interprétation de nos manières d’agir en situation .. Par l’effort de remémoration et de synthèse .. Par l’écoute de ce que les autres disent de nous.

Apprendre à se connaître est très difficile [ Apprendre à se connaître est très difficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même. ARISTOTE La Grande Morale, II, 15 26

III- L’hypothèse d’un inconscient refoulé Les 3 grandes blessures narcissiques dans l’histoire de l’humanité selon Freud : Copernic : la Terre n’est pas au centre de l’univers Darwin : l’homme n’est pas au sommet des espèces Freud lui-même : « l’homme n’est pas maître dans son propre esprit »

Brouillet, Une leçon de Charcot à la Salpêtrière, 1887 1- Le problème initial : Comment expliquer et soigner « l’hystérie » ? « Hystérie » : trouble nerveux aux manifestations très diverses (convulsions, hallucinations, paralysies…) sans cause organique apparente. Brouillet, Une leçon de Charcot à la Salpêtrière, 1887

Le cas Elisabeth Les symptômes l’hypothèse « traumatique » -la résistance

Le symptôme hystérique peut disparaître si on en découvre la cause.

- L’origine des névroses : le retour du refoulé sous une forme substitutive  « L’examen d’autres malades hystériques et d’autres névrosés nous conduit à la conviction qu’ils n’ont pas réussi à refouler l’idée à laquelle est liée leur désir insupportable. Ils l’ont bien chassée de leur conscience et de leur mémoire, et se sont épargné, apparemment, une grande somme de souffrances, mais le désir refoulé continue à subsister dans l’inconscient ; il guette une occasion de se manifester et il réapparaît bientôt à la lumière, mais sous un déguisement qui le rend méconnaissable ; en d’autres termes, l’idée refoulée est remplacée dans la conscience par une autre qui lui sert de substitut, d’ersatz, et à laquelle viennent s’attacher toutes les impressions de malaise que l’on croyait avoir écartées par le refoulement ». Cinq leçons sur la psychanalyse, 1909.

Comment faire remonter à la conscience les idées inconscientes qui causent le trouble ? Freud va utiliser successivement deux méthodes L’hypnose

(2) La méthode des associations libres. ● Hypothèse du déterminisme psychique. ● accumulation d’un « matériau psychique » (pensées, souvenirs, fantasmes, rêves racontés par le patient) ● interprétation (suivant certaines règles. Voir Sur les rêves) ● accès aux idées refoulées

Le test de Rorschah est un outil d’évaluation psychologique élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Une série de planches sur lesquelles sont dessinées des taches symétriques sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée. Les réponses fournies serviront à évaluer sa personnalité.

Il s’agit de faire revenir à la conscience les éléments refoulés, pour que le patient puisse les réintégrer à sa conscience, et s’en rendre maître. L’obstacle majeur : la « résistance »

2- généralisation à toutes les « névroses » : • La psychanalyse : école de psychologie clinique Voca : psychologue / psychothérapeute / psychiatre • expliquer et soigner les « névroses » : Névroses : affections caractérisée par des troubles affectifs (angoisse, obsessions, phobies, etc.) dont le sujet est conscient (≠ psychose) mais dont il ne peut pas se débarrasser. • Or, selon Freud, nous sommes tous névrosés à un certain degré. → continuité santé - maladie → portée universelle

conscience inconscient 3- une concept° originale de l’esprit •Thèse générale de Freud : - l’incsct est radicalement distinct de la csce - Ses pouvoirs sur nos conduites sont égaux/supérieurs à ceux de la csce. conscience « Le psychique ne coïncide pas en toi avec le conscient : qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose inconscient 38

ça conscience inconscient ● Nos névroses s’expliquent par un conflit psychique. Conflit → plusieurs parties dans l’esprit. MOI conscience SURMOI inconscient ça Cf. Freud,« Le moi et le ça », 1923 39

ça • Le moi : ensemble des pensées conscientes →but : s ’adapte aux contraintes du réel (soumis au « principe de réalité » ) MOI • Le surmoi : les interdits sociaux intériorisés SURMOI • le « ça » : l’ensemble des pulsions refoulées → tendances provenant du corps qui cherchent à se satisfaire par n’importe quel moyen. (soumises au « principe de plaisir ») ça

4- les pulsions sexuelles et le complexe d’Oedipe Quelles sont les désirs refoulés dans l’inconscient? « Il s’agit presque toujours de tendances sexuelles »

Ingres, Œdipe et le Sphinx, 1808, Musée du Louvre « A cette époque, l’homme se trouve devant une grande tâche qui consiste à se détacher des parents, et c’est seulement après avoir rempli cette tâche qu’il pourra cesser d’être un enfant pour devenir un membre de la collectivité sociale. La tâche du fils consiste à détacher de sa mère ses désirs libidineux pour les reporter sur un objet réel étranger, à se réconcilier avec son père, s’il lui a gardé une certaine hostilité, ou à s’émanciper de sa tyrannie lorsque, par réaction contre sa révolte enfantine, il est devenu son esclave soumis. Ces tâches s’imposent à tous et à chacun, et leur accomplissement réussit rarement d’une façon idéale, c’est-à-dire avec une correction psychologique et sociale parfaite. Les névrotiques, eux, échouent totalement à ces tâches. C’est en ce sens que le complexe d’Œdipe peut être considéré comme le noyau des névroses ». Ingres, Œdipe et le Sphinx, 1808, Musée du Louvre

• les activités culturelles ↔ symptômes névrotiques et rêves : 5- la sublimation • sublime, sublimer • en psychanalyse • thèse : les activités culturelles sont le produit d’une sublimation des pulsions • les activités culturelles ↔ symptômes névrotiques et rêves : fruit de la répression sociale des pulsions offrent une compensation 44

La dimension érotique d’une oeuvre peut être consciente … Titien, Vénus d’Urbin, 1538

Ou inconsciente, parce que sublimée Le Bernin, Extase de sainte-Thérèse d’Avila (1652)

5- justification de la théorie selon Freud Un certain succès thérapeutique. Une théorie générale qui donne du sens à nombres de phénomènes humains restés inexpliqués

On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse. L'on doit donc se ranger à l'avis que ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience. On peut aller plus loin, et avancer, pour étayer la thèse d’un état psychique inconscient, que la conscience ne comporte à chaque moment qu’un contenu minime si bien que, mis à part celui-ci, la plus grande partie de ce que nous nommons connaissance consciente se trouve nécessairement, pendant les plus longues périodes en état de latence, donc dans un état d’inconscience psychique. Si l’on tenait compte de l’existence de tous nos souvenirs latents, il deviendrait parfaitement inconcevable de contester l’inconscient . Freud, Métapsychologie (1915)

IV. Limites et critiques de l’hypothèse de l’inconscient 1- une théorie scientifique ? • la théorie n’est pas suffisamment vérifiée. Guérison ≠ preuve Donc peut-être fausse. • la théorie n’est pas falsifiable, donc pas scientifique (K.Popper) Une théorie est scientifique (≠ vraie) si on peut concevoir un test capable de montrer qu’elle est fausse. Karl Popper

2- l’Inconscient : un sujet dans le sujet (Wittgenstein) • 1ère erreur : croire qu’il y a un sujet partout où il y a un nom (1) Œdipe désire s’unir avec sa mère sans le savoir (2) ‘’ ‘’ ‘’ inconsciemment (3) L’inconscient d’Œdipe désire qu’il s’unisse à sa mère → la tournure grammaticale nous induit en erreur

• 2ème erreur : confondre description (mise en évidence d’un phénomène) et explication de ce phénomène Freud dirait : Œdipe est en proie à des troubles névrotiques parce qu’en lui s’affrontent deux forces antagonistes : son Inconscient est amoureux de sa mère / son Surmoi le lui interdit. Selon Freud, les sentiments du sujet sont produits par le conflit de deux forces situées à l’intérieur du sujet. Mais : on devrait dire plus simplement : Œdipe est troublé. En effet, d’un côté il désire sa mère inconsciemment, et de l’autre il refuse l’inceste. → on dit la même chose sans prétendre l’expliquer par des forces mystérieuses : on ne fait qu’expliciter en quoi Œdipe est troublé.

→La reformulation nous montre qu’on a pas besoin de diviser le sujet en plusieurs sujets, comme le fait Freud

3-Cette critique s’applique à la notion de conscience … • risque de substantification : « il a repris conscience » ≠ il a retrouvé qque chose qu’on appelle la conscience « l’homme a conscience de soi » ≠ il a en lui une conscience de soi • confusion de description et d’explication : «  l’homme est capable de faire le bien parce qu’il a une conscience morale » La « conscience » devrait désigner l’état de celui qui est conscient comme l’inconscience désigne l’état du sujet qui ne sait pas quelque chose 54

4- … et à tous les phénomènes mentaux « Le désir m’a poussé dans la mauvaise pente » « la peur me hantait continuellement, parfois en sommeil, elle se réveillait et ne me lâchait plus » (Maupassant) « C’est l’amour qui me fait agir ainsi » « en disant que quelqu’un fait quelque chose par amour, je n’explique pas son geste, au sens d’une explication théorique (par laquelle on rend compte d’un fait en montrant sa cause, un autre fait indépendant du premier, mais pourtant lié au premier, qui est son effet, sa conséquence), j’en complète la description. Je peux bien dire que quelqu’un écrit des lettres, porte une certaine photo sur son cœur, et sursaute chaque fois que le téléphone sonne parce qu’il est amoureux. Pourtant, je n’ai pas expliqué ici un fait (les lettres, la photos, etc.) par un autre fait (l’amour). Être amoureux consiste précisément à faire des choses de ce genre et d’autres encore, ce n’est pas un fait distinct que l’on pourrait isoler pour lui-même. Bien entendu, que cet amour soit conscient ou inconscient ne change rien à l’affaire. » Vincent Descombes

Conclusion : Peut-on tout savoir de soi ? Ou y a-t-il dans le sujet une partie de son esprit qui lui échapperait absolument, et qui agirait malgré lui ? Une telle hypothèse est douteuse et dangereuse Il est préférable de ne reconnaître qu’un seul sujet : l’homme. En général, le sujet désire /pense quelque chose de manière consciente. Parfois il désire /pense quelque chose de manière inconsciente. Mais s’il désire ou s’il pense quelque chose, alors cela s’exprime en général dans ses comportements - à moins d’une maîtrise (consciente) de soi. Ils sont donc accessibles au moins à autrui. Le psychanalyste peut nous aider à prendre conscience de certains désirs ou pensées que le sujet a des difficultés à reconnaître.