COMMENT REPÉRER UN TROUBLE D’APPRENTISSAGE SPECIFIQUE? Je remercie AG de m’avoir proposé de présenter le repérage des dys, je remercie également inspecteurs de nous avoir invité Du plus loin que je me souviennes j’ai toujours adoré l’école…j’ai appris à lire, écrire, etc sans difficulté et j’ai toujours eu de bonnes notes Donc quand je voies tous les jours des enfants intelligents qui n’aiment pas l’école et qui ont des difficultés à apprendre qq chose que nous avons fait très spontanément, c’est assez déroutant et on est confronté à une certaine incompréhension mutuelle, de quel côté est le handicap ? Je connais de nombreux instits qui ont des enfants en difficulté en classe et qui souffre de ne pas savoir comment les aider, donc la souffrance des élèves se trouvent confronter à celle des enseignants. Le fait de repérer, comprendre et reconnaître les troubles permet de mieux apprivoiser les particularités de chaque enfant et de faire face tous ensemble au défi que représente un trouble d’apprentissage Magali Rebattel Psychologue spécialisée en neuropsychologie Service de Pédiatrie CHU Carémeau NIMES
Le cerveau est un puzzle hyperconnecté de systèmes spécialisés dans chacune des différentes fonctions cognitives chacune peut faire l’objet d’un DYSfonctionnement alors que les autres vont être intactes !!! Geste Attention Langage
Hypothèses génétiques ou d’anomalies structurelles cérébrales des DYS A- phasie DYS- phasie Boîte Langage expressif ici La littérature met en évidence des hypothèses Si on prend l’ex de la dysphasie
Hypothèses génétiques ou d’anomalies structurelles cérébrales des dyslexies Prédisposition génétique pour cinq gènes, tous impliqués dans la migration neuronale difficultés de lecture des enfants dyslexiques se traduisent à l’IRM par un déficit de connexion entre les aires visuelles et du langage (Habib &Demonet, 2000). Risque familial: 50% au premier degré ; études jumeaux= Transmission autosomique dominante avec pénétrance plus garçon (héritabilité 50%) Enregistrement de l'activité cérébrale par TEP (tomographie par émission de positons) dans un groupe de dyslexiques pendant la lecture d'une suite de mots. Une région dulobe temporal gauche est moins active que celle d'un sujet normal.
Le cerveau de l’homme du 21ème siècle Habiletés modernes : lecture, écriture, calcul, traitement d’images… « Faire du neuf avec du vieux » (S.Dehaene, Les neurones de la lecture, 2007) apprentissage systématique et volontariste dans un lieu dédié : l’école. possibilité de « pannes neurologiques » (A. Pouhet, médecin rééducateur). Le cerveau est confronté au traitement d’informations récentes au regard de son évolution l’être humain est amené à recycler des fonctions « anciennes » non prévues au départ pour des tâches « nouvelles » Les habiletés « modernes » nécessitent en revanche un apprentissage = école La nécessité de construire des circuits cérébraux complexes non prévus initialement, rend fréquente la possibilité de « pannes neurologiques »
Ceci est un trouble spécifique d’apprentissage neurodéveloppemental = handicap durable 5 à 10% (1 à 3 enfants/classe) DYS sauf dyscalculie QI dans la « moyenne » Décalage D’une fonction cognitive
Ceci n’est pas un trouble spécifique d’apprentissage déficit sensoriel Un retard mental QIT < 70 Environnement Socio-culturel - Un trouble psycho-affectif
Un DYS…, des DYS…, Multi-DYS… DYSPHASIE DYSGRAPHIE DYSPHASIE TDAH, EIP, etc Troubles d’apprentissage DYSCALCULIE DYSPRAXIE DYSLEXIE DYSORTHOGRAPHIE Un DYS…, des DYS…, Multi-DYS…
Démarche diagnostique MULTIDISCIPLINAIRE Parents Professeur Qui repère ? Médecin scolaire infirmière Neuropédiatre Pédopsychiatre Qui pose le diagnostic ? Centre référent Psychologue scolaire ou COP Neuropsy Qui aide au diagnostic ? Ortho, ergo, etc
Aménagements scolaires en fonction du profil intra-individuel de chaque enfant PAP/PPRE Professeur Médecin scolaire Infirmière Parents Pédopsychiatre ENFANT Neuropédiatre Neuropsy, Ortho, ergo, etc Psychologue scolaire ou COP PPS MDPH, E.R.
Enseignants en pôle position Repérer (tous niveaux, dès la PS) Prévenir (Cycles I et II) Aider spécifiquement en groupe restreint (tous niveaux) Adapter la pédagogie en classe (tous niveaux) Février 2000 : rapport Jean-Charles RINGARD préconise l’adoption de mesures pour améliorer le repérage, le dépistage, et la prise en charge Mars 2001: Plan d’action interministériel La loi n°2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a été votée le 11 février 2005 (Journal officiel du 12/02/2005).
REPERER L’enfant ne parle pas ou peu L’enfant est isolé de ses pairs L’enfant a des problèmes de comportement L’enfant est maladroit L’enfant ne semble pas comprendre… Divorce ? Retard ? Audition ?
PREVENIR Qui prévenir ? - Psychologue scolaire/médecin scolaire/infirmière scolaire Et si les difficultés persistent et/ou sont importantes… ? - CMPP/PMI - Neuropédiatre/pédopsychiatre Maternelle Primaire Collège Bilan ORL et ophtalmo Bilan orthophoniste, ergothérapie, psychomotricité, orthoptiste, neuropsy
Evaluation = photo du profil cognitif Variabilité inter-individuelle hypothèses diagnostiques précoces adaptations = pédagogiques rééducatives thérapeutiques Diagnostic médical
Signes cliniques communs à tous les DYS ou presque Pas Multi-tâches Perte confiance en lui et adulte Variabilité Handicap invisible lenteur DYS Trouble attentionnel surcharge Troubles associés Fatigabilité
DYSPHASIE trouble durable de l'acquisition et du développement du langage oral. 10% des enfants présenteraient des difficultés de langage Retard simple de la parole (généralement rattrapé avant 6 ans) 2% Dysphasie (caractère déviant avec troubles associés = dyslexie, TDAH, etc.) Absence de phrases à 3 ans et communication orale déficitaire même après 5 ans
Repérer les signes cliniques Domaines du langage déficitaires ou préservés indépendamment les uns des autres. > Importance du bilan orthophonique Réceptive Compréhension Trouble phonologique Élocution DYSPHASIE Mémoire Auditivo-verbale Traitement séquentiel Informativité Expressive Vocabulaire « truc », néologisme, paraphasie, écholalie, etc. Syntaxe « maman gâteau manger » Evocation de mots syntaxe
Profil Psychologique Possible trouble du comportement externalisé de part la frustration réponse oui/non, gestes, inhibition, hypospontanéité voire mutisme, isolement L’enfant garde néanmoins un grand désir de communication Grande souffrance psychologique car comprend, désire communiquer mais ne peut pas Le point clé est l’intelligibilité, c’est elle qui conditionne ou non la souffrance
« Bin alors t’as perdu ta langue ? » De manière générale en Simplifier et expliciter l’implicite S’aide du contexte, non-verbal, langage écrit Éviter 2nd degré « Bin alors t’as perdu ta langue ? »
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Mot écrit/vocabulaire Autonomie Compréhension Séquences visualisés Aide mémoire Assis Maths Fini Ranger Bravo Mot écrit/vocabulaire Renforçateur social Explicitation Pictogrammes sclera.be
Quand consulter une orthophoniste ? En maternelle dès PS si l’enfant ne parle pas si persiste un retard de parole et de langage, des problèmes de comportement, d’isolement des troubles conscience phono en grande section Diagnostic différentiel retard langage/dysphasie/Trouble du spectre autistique ? EMPPE Dr Colin sur Nîmes
Exercice de calcul de CE1 Résolvez ce problème en moins de 2 minutes : Monsieur etma damare novon deupari achameau nit. Ladisten cet deux 600 Km lavoix tureconsso me 10 litr rausan quil aumaître. Ilfocon thé 18€ deux pé âge d'aux taurou tet 8€ dere papour désjeu néleumidit. Les sens kou tes 1€ leli treu ilpar ta 8 eureh. Kélai laconso mas siondes sans ? Quélai ladaipan setota lepour levoiaje ? Solution : Monsieur et Madame Renaud vont de Paris à Chamonix. La distance est de 600 km et la voiture consomme 10 litres aux cent kilomètres. Il faut compter 18€ de péage d'autoroute et 8€ de repas pour déjeuner le midi. L'essence coûte 1€ le litre. Ils partent à 8 heures. Quelle est la consommation d'essence ? Quelle est la dépense totale pour le voyage ?
DYSLEXIE - DYSORTHOGRAPHIE Trouble durable de l’apprentissage de la lecture et orthographe Age de lecture d’au moins 18 mois inférieur à l’âge réel (fin CE2) mais signes précoces dès la grande section Troubles associés = dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie, TDA, trouble neurovisuel… Problème de compréhension et coût cognitif ayant des répercussions dans toutes les matières
DYSLEXIE PHONOLOGIQUE CHAVON DYSLEXIE PHONOLOGIQUE Trouble conversion grapho-phonémique approximation visuelle reconnaît le mot globalement Chaton / Savon…
CHAOS DYSLEXIE DE SURFACE / a o / - incapacité à lire des mots irréguliers - faible lexique de mots reconnus globalement - rythme de lecture très lent - problèmes de compréhension majeurs + dyslexie mixte et dyslexie visuo-attentionnelle (S. Valdois) déchiffrage grapho-phonémique systématique / a o /
REPERER Antécédent trouble du langage oral / suspicion trouble utilisation du regard Dès la Grande Section Trouble de la conscience phonologique Discrimination visuelle Mémoire verbale et de travail Problème spatio-temporel Difficultés de latéralisation Problème de graphisme Difficultés de compréhension (mémorisation, prise d’indices, inférences)
En CP/CE1 Difficultés d’apprentissage avec lenteur Problèmes de discrimination phonémique Problème de graphisme et de copie (problème de repérage et de MDT) Inversion de sons En CE2 Défaut d’automatisation de la lecture Difficulté de compréhension et d’exécution des tâches Difficultés d’orthographe /copie Répercussions dans toutes les matières Difficultés pour les langues opaques (anglais à éviter) Bonnes compétences orales
Présentation épurée Limiter lecture (et interroger à l’oral) Lire les énoncés Pas pénaliser pour les fautes d’orthographe 1/3 temps…
dysorthographie Erreurs grammaticales Erreurs Phonologiques Erreurs d’usage +/- Dysgraphie Barême graduel dictée avec notation-positive
Utilisation ordinateur et logiciels Un corbeau perché sur l’antenne d’un bâtiment tient dans son bec une souris blessée Un corbeau ………sur l’………. d’un ………. tient dans son …… une ………… blessée SdSpeech/Dysvocal
Dyspraxie Définition = problème de la conception, la planification et la réalisation des gestes appris difficulté pour engrammer des routines Moins connue handicap invisible
Trouble d’Acquisition des Coordinations dont Dyspraxie Marche tardive, tombe, se cogne… Lent pour orienter et disposer ses habits, boutonner, difficulté à faire ses lacets, utilise mal les couverts pour manger… Droite/gauche, endroit/envers, devant/derrière… « Gap » entre l’acte voulu et l’acte réalisé
Exercice : écrire ce qu’il y a au tableau L’automatisation des gestes, représente une économie d’énergie, ce qui permet de faire une autre tâche en même temps
Que faut-il pour y arriver ? Être super motivé Être concentré S’entraîner longtemps (10, 20, 100 fois) Organiser consciemment les gestes pour les automatiser peu à peu Arrivez vous à assimiler ce qui est écrit ? Surcharge cognitive / fatigue L’automatisation des gestes, représente une économie d’énergie, ce qui permet de faire une autre tâche en même temps
Difficultés repérées dès la MS Enfant dans le symbolique, plus avec adulte
Difficultés confirmées au primaire Au premier plan = DYSGRAPHIE DYSPRAXIQUE posture/tenue du stylo (douleur) Écriture non automatisée impact lisibilité, vitesse, orthographe requiert toute attention - En permanence en double tâche (surhandicap) ! Tout est coûteux, donc problème de compréhension, mémorisation, d’attention et de rendu des acquis interlignes Distorsions Hauteur des lettres Lignes non planes
Enfant doit choisir entre écriture et = Ecoute Comprend Réfléchit à l’orthographe S’intéresse au sens Fait des liens sémantique Mémorise… L’enfant progresse mais l’Écart à la « norme » se creuse D’où l’importance des aménagements même pour les enfants sans grand retentissement au primaire
Difficultés en classe liées aux troubles praxiques, neurovisuels et visuo-spatiaux En Maths, dénombrer, poser opérations, signes, tableaux, cartes/plan, problème en géométrie (topologie, orientation), outils scolaires, (dyscalculie spatiale) En lecture, de part les troubles neurovisuels (saut de lignes, lenteur, oublis de mots, confusions b/d) avec fatigue visuelle (dyslexie visuelle et dysorthographie lexicale) De manière générale = Travail lent, sale et brouillon/désorganisation, fatigabilité Variabilité des performances Anxiété (applique toi !) Perte d’estime de soi, trouble anxio-dépressif et du comportement, rejeté par ses pairs
Moyens de compensation Verbaliser étapes Oral Double tâche AVS Ergo
Applications « Attendre des miracles des écrans serait tout aussi stérile que vouloir s’en passer. Ce ne sont que des outils. Ne leur demandons pas plus que ce qu’ils peuvent donner, mais apprenons à leur demander tout ce qu’ils peuvent nous offrir » (Serge Tisseron, 2013)
DYSCALCULIE « Il est nul en maths, comme moi !» Trouble des compétencesnumériques et des habiletés arithmétiques La dyscalculie est un décalage d’au moins 2 ans par rapport à l’âge La plupart des dyscalculies repérées est associée à un autre trouble spécifique des apprentissages : dyspraxie (dyscalculie spatiale) dysphasie et/ou dyslexie.
Représentation des modules intervenants dans la construction des compétencesnumériques (région intrapariétale du cortex, S. Dehaene et al., Cognitive Neuropsychology, 20, 487, 2003.)
REPERER au CP = retard dans leur maîtrise du comptage : pendant plusieurs années, utilise la procédure laborieuse du comptage sur les doigts pour résoudre de simples additions ou soustractions ; vers 9-10 ans = sévères difficultés d’apprentissage des tables arithmétiques et de compréhension des opérations. En tout temps = fait preuve d’une aversion ou d’une anxiété envers les maths, ou présente des comportements d’évitement
différents types de dyscalculie : dyscalculie du traitement numérique : écriture et lecture des nombres déficitaires (ex=195 = 1008015) ; règles numération, nombres particuliers, etc. dyscalculie des faits arithmétiques : difficultés de mémorisation des tables de multiplication et des faits arithmétiques simples (aucune automatisation –pas de stratégie) dyscalculie procédurale : difficultés dans l’apprentissage des procédures, mémoire de travail, sélectionner, planifier, etc dyscalculie visuo-spatiale : difficultés de dénombrement d'une collection, d'alignements des nombres, outils de travail, géométrie
Bilan ortho logico-math dès l’apparition de signes dans les activités de manipulations mathématique et logique en maternelle et diagnostic CE1/CE2 Géogébra
TROUBLES DU COMPORTEMENT LA SPIRALE DE L’ECHEC DYSPHASIE DYSLEXIE DYSPRAXIE DEFICIT D’ATTENTION… ECHEC SCOLAIRE Baisse de l’estime de soi Conflits avec l’environnement TROUBLES DU COMPORTEMENT Repli Désadaptation Marginalisation Dépression sévère DÉPRESSION anxiété de performance syndrome d’échec désinvestissement/refus scolaire 48
Accompagnement Enfant PEC précoce = stratégies de rééducation et de remédiation Aménagements apprentissage et comportement Valoriser les points forts et ressources de l’enfant pour contourner le handicap Expliquer le trouble (aux pairs aussi), le comprendre permet de mieux l’apprivoiser et d’apaiser certains aspects émotionnels et comportementaux Travail autour de la Reconnaissance du handicap et de l’estime de soi Reconnaître le handicap scolaire c’est permettre de révéler l’invisible et d’expliciter un projet véritablement adapté car personnalisé pour soutenir la motivation de l’enfant Trouble neurodéveloppemental
S’appuyer sur les domaines préservés et proposés des aménagements qui ne seront pas délétères pour les autres = ¾ des gens sont visuels (mindmapping) Police dys (18 Arial) Utilisation de couleurs pour baliser et aider à la lecture, consignes orales Structuration (temps, espace, feuille, séquencage, etc.) Renforcer (Apprentissage sans erreur, valoriser la réussite) devoirs Aide pour toute l’année et exams
Quand les neurosciences rejoignent les sciences de l’éducation prédisposition génétique mais plasticité. difficultés scolaires = défis à relever par des élèves dont le cerveau est capable de changer et de s’améliorer par l’apprentissage. Importance des enseignants qui, par les choix pédagogiques qu’ils font chaque jour, peuvent aider les élèves à développer les connexions neuronales et à améliorer leurs apprentissages. S Masson Faculté de l’Education UQAM, Qc Il existe une prédisposition génétique mais le cerveau de tous les élèves fait preuve de plasticité. Les difficultés scolaires des élèves ne devraient donc pas être perçues comme des fatalités, mais plutôt comme des défis à relever par des élèves dont le cerveau est capable de changer et de s’améliorer par l’apprentissage. Le professeur Masson insiste sur l’importance des enseignants qui, par les choix pédagogiques qu’ils font chaque jour, peuvent aider les élèves à développer les connexions neuronales et à améliorer leurs apprentissages. Progrès énormes du système éducatif et des enseignants qui ne demandent qu’à être formé afin de dépasser l’incompréhension mutuelle et la souffrance de chacun. Je vous remercie encore de notre collaboration avec l’Education Nationale est une des clé pour améliorer la qualité de vie des enfants et de leurs familles.