Introduction à la préservation IX
La technologie des arts : outils gestes matériaux procédés Ontologiquement, les outils et les matériaux ont une existence matérielle qui leur est propre. Les gestes et les procédés ont une existence contingente et n’existent pas matériellement en tant que tels.
La technologie des arts : outils gestes matériaux procédés On peut étudier les outils et les matériaux qui furent utilisés lors de l’acte créateur - à tout moment - en tant que tels. Dans l’objet qui nous intéresse on peut étudier leur forme(s) (matériaux) ou trace(s) (outils/matériaux.) En revanche, il faut étudier les gestes et procédés pendant qu’ils existent: lors de l’acte créateur.
Reedy et Reedy identifient, en tout, quatre catégories de sujets de recherches: Un objet Un groupe d’objets Une méthode (ou un procédé) de réalisation, d’analyse ou d’intervention… Une reconstitution (PRINCIPlES OF EXPERIMENTAL DESIGN FOR ART CONSERVATION RESEARCH GCI SCIE NTIFIC PROGRAM RE PORT JANUARY 1992)
Ils identifient également trois phases à considérer pour chaque sujet de recherche : De création D’altération De conservation
Rappelons que Reedy et Reedy identifient, en tout, quatre catégories de sujets de recherches: Un objet Un groupe d’objets Une méthode (ou un procédé) de réalisation, d’analyse ou d’intervention… Une reconstitution
Ils identifient également trois phases à considérer pour chaque sujet de recherche : De création D’altération De conservation
objet bien culturel Un objet :
modèle objet bien culturel Un groupe d’objets : et
Un groupe d’objets :ou
Un groupe d’objets : et/ou objet(s) bien culturel Modèle(s)
Évolution technologique Histoire des sciences Connaissances scientifiques actuelles Histoire des techniques modèle objet bien culturel Modélisation des évolutions et d’éventuelles relations interactionnelles entre ces domaines Une méthode (ou un procédé) de réalisation, d’analyse ou d’intervention…:
Évolution technologique Histoire des sciences Connaissances scientifiques actuelles Histoire des techniques modèle objet bien culturel Modélisation des évolutions et d’éventuelles relations interactionnelles entre ces domaines Quatre catégories de sujets de recherche :
Évolution technologique Histoire des sciences Connaissances scientifiques actuelles Histoire des techniques modèle objet bien culturel Modélisation des évolutions et d’éventuelles relations interactionnelles entre ces domaines Des quatre catégories de sujets de recherche : La reconstitution se trouve, d’une manière implicite chez Reedy et Reedy, au niveau du modèle ou de la modélisation des évolutions et d’éventuelles relations interactionnelles entre l’un ou l’autre de ces éléments…
Les auteurs identifient également trois phases à considérer pour chaque sujet de recherche : De création D’altération De conservation
Déroulement chronologique créationaltérationConservation-restauration trois phases :
Évolution technologique Histoire des sciences Connaissances scientifiques actuelles Histoire des techniques modèle objet bien culturel Modélisation des évolutions et d’éventuelles relations interactionnelles entre ces domaines Déroulement chronologique créationaltérationConservation-restauration trois phases : Quatre catégories de sujets de recherche :
La reconstitution pourrait se trouver, bien évidemment, au niveau de chaque sujet et/ou phase mais également entre chaque sujet à chaque phase :
Évolution technologique Histoire des sciences Connaissances scientifiques actuelles Histoire des techniques modèle objet bien culturel Modélisation des évolutions et d’éventuelles relations interactionnelles entre ces domaines Déroulement chronologique créationaltérationConservation-restauration
Le cas de Kepler La découverte de la troisième loi Par la simplicité même des conceptions dont elles sont tributaires, certaines explications ou reconstitutions invitent à mettre en évidence la complexité « discursive » et « textuelle » de la découverte ou de l’invention scientifiques. La découverte de la troisième loi de Kepler, selon laquelle le rapport des carrés des temps de révolution des planètes (T) et des cubes de leurs distances de soleil (R) est constant : T²=R 3, constitue une énigme. Alors qu’ailleurs l’astronome n’épargne, en général, au lecteur aucun détail des cheminements de sa pensée, dans ce cas-ci il énonce tout à coup la loi, en restituant bien l’enthousiasme qui a accompagné sa découverte (citant notamment du Virgile), mais restant muet sur la démarche suivi.
Le cas de Kepler Une reconstitution douteuse Y. QIN & H.A.SIMON, « Laboratory Replication of Scientific Discovery Processes », Cognitive Science, XIV (1990),pp Ce silence a toujours intrigué les historiens des sciences. Deux chercheurs américains en intelligence artificielle, dont un prix Nobel en économie, en ont tiré le prétexte à une expérience de reconstitution. 14 étudiants ont reçu deux listes de cinq nombres, sans savoir que ceux-ci correspondaient aux durées de révolution de cinq planètes et à leurs distances du soleil, leur tâche consistant à trouver un rapport constant entre ces cinq paires de nombres. 4 étudiants ont « redécouvert » ainsi la troisième loi de Kepler, tandis qu’un cinquième n’en était pas loin. Un programme d’ordinateur résolut le problème en deux minutes, alors que les humains disposaient d’une heure.
Le cas de Kepler Les auteurs de l’expérience affirment avec insistance que les étudiants étaient placés exactement dans les mêmes conditions que Kepler : « …recreating, in the laboratory, discovery situations of substantial historical relevance… »; « …under conditions rather similar to those of the original discoverer… » Cela suppose : 1° que pour les étudiants les nombres aient été les mêmes que pour Kepler, pourvus du même statut de simples « données »; 2° qu’aucun facteur extérieur à ces données numériques et inconnu aux étudiants n’ait influencé la découverte de Kepler. En réalité, aucune de ces deux conditions n’est remplie.
Le cas de Kepler 1. Les nombres utilisés dans l’expérience américaine ne proviennent pas de L’Harmonie du monde, mais du World Almanach de Obtenues par dérivation, les données numériques en présence sont également le fruit d’une sélection. 2.La découverte de la 3 e loi n’était pas une pure affaire de manipulation de nombres donnés. Mais il y a plus : il fallait croire également en l’organisation de l’univers en fonction de lois mathématiques et en la possibilité pour l’esprit humain de découvrir ces lois. Ni l’une ni l’autre de ces présuppositions n’était acceptée par tous dans le premier quart du XVIIe siècle. Mais il se trouve que Kepler y croyait et que cette croyance était même la force motrice qui avait guidé toutes ses recherches depuis 22 ans, comme il dit lui-même en énonçant sa 3 e loi.