Traduire les textes de droit
Sommaire: 1. Introduction 2. Traduction juridique. Particularités 3. Difficultés dans le processus de traduction des textes de droit 4. La qualité de la traduction des textes de droit 5. Conclusion
Bibliographie David Reed, « Problèmes de la traduction juridique au Québec », Meta, vol. 24, no 1, mars Langage du droit et traduction : Essais de jurilinguistique : The Language of the Law and Translation : Essays on Jurilinguistics, collectif réalisé sous la direction de Jean-Claude Gémar, Montréal, Linguatech, 1982 Actes de colloque, DROIT ET LANGUES ETRANGERES 2: TRADUCTIONS JURIDIQUES? DOMAINE DU JURISTE? DU LINGUISTE OU DU JURILINGUISTE? sous la direction de Elsa Matzner, Perpignan, Collection Etudes, 2001 juridique-Methodes-sources,1215.html juridique-Methodes-sources,1215.html juridique-Methodes-sources,1215.html tml tml tml
1. Introduction Le est avant tout un ensemble de règles écrites, coutumières ou jurisprudentielles qui organisent la vie en société. Tout au long de sa vie, le citoyen évolue dans un réseau d'actes et de faits juridiques : sa naissance, sa situation de mineur ou de majeur, son mariage, son décès sont autant de faits créateurs d’obligations juridiques. 1. Introduction Le droit est avant tout un ensemble de règles écrites, coutumières ou jurisprudentielles qui organisent la vie en société. Tout au long de sa vie, le citoyen évolue dans un réseau d'actes et de faits juridiques : sa naissance, sa situation de mineur ou de majeur, son mariage, son décès sont autant de faits créateurs d’obligations juridiques. Les aspects caractéristiques du droit et la masse des textes qu'il génère permettent de reconnaître au sein de bien des langues un domaine particulier qu'on appelle le langage juridique. (Michel PLOURDE, Président du Conseil de la langue française, Langage du droit et traduction : Essais de jurilinguistique : The Language of the Law and Translation : Essays on Jurilinguistics, collectif réalisé sous la direction de Jean-Claude Gémar, Montréal, Linguatech, 1982 ) Car le monde du droit et son langage sont assez complexes, l’activité traduisante appliquée à cette masse de textes devient bien difficile.
2. Traduction juridique Dans certains domaines, comme la science et la technologie, l’évolution du monde contemporain a rapproché les réalités et les mots. Un terme technique aura souvent un équivalent exact, et un seul, dans une langue déterminée. Apprendre à s’exprimer dans cette langue n’exigera dès lors que la maîtrise de la terminologie et de la grammaire. Mais le monde juridique est différent: Chaque système de droit se caractérise par sa singularité fondamentale. Pour traduire, il faut appréhender le sens profond d’un texte conçu dans une langue donnée, par référence à un système juridique déterminé, et le rendre dans une langue étrangère, de façon compréhensible par un lecteur qui raisonne sur la base d’un ordre juridique différent.
C’est vrai que la langue reflète la culture, le passé historique et l’esprit des gens qui l’utilisent, on ne saurait la réduire au niveau d’un moyen «technique» d’expression. Le problème devient encore plus complexe si l’on se situe dans le domaine du droit. Loin d’être un facteur neutre la langue traduit souvent l’existence de différentes cultures et systèmes juridiques. Ainsi, le concept juridique apparaît en tant que la synthèse d’une tradition aussi bien linguistique que juridique.
3. Difficultés dans le processus de traduction des textes de droit Sur le plan de la terminologie spécialisée non juridique, les problèmes sont là encore relativement simples. Qu'il s'agisse de monnaie, de radiodiffusion, d'hydrocarbures, de chômage, d'assurance, de biens et de patrimoine culturels, etc., les concepts se superposent assez aisément d'une langue à l'autre, surtout dans le cas de deux grandes langues de civilisation occidentale comme le français et l'anglais, parlées dans des pays à l'évolution moderne comparable. Reste le plan de la terminologie spécialisée juridique. C'est là évidemment que la situation se complique, vu le nombre des concepts mêmes qui n'ont pas d'équivalents d'un système à l'autre ou la présence de concepts nouveaux créés dans un système seul. Mais la difficulté de la traduction juridique est d'autant plus grande qu'elle comporte non seulement le passage d'une langue à l'autre, mais encore la transposition du message d'un système de droit à un autre.
Il existe deux systèmes de droit: anglo-saxon (le système de Common law ) continental (ou le système civiliste) Le système civiliste tire son origine du droit romain. Il a été élaboré dans les universités européennes à partir des compilations de Justinien (à compter du XIIe siècle), et renouvelé par la codification au siècle dernier. Donc les deux caractéristiques principales des droits de cette famille sont : la réception du droit romain et la codification. Ces deux caractéristiques ne se retrouvent pas dans les droits du système de Common law : la Common law est née en Angleterre à partir de la conquête normande. Les juridictions royales de Westminster, en supplantant les juridictions locales, vont créer la Common law. C'est le droit découlant des décisions rendues par les juridictions royales anglaises, droit qui se forme à l'écart du droit romain et au fur et à mesure des décisions judiciaires.
Les principales caractéristiques du système : L’absence de la réception du droit romain et de la codification. Il y a lieu de noter que la conquête romaine de l'Angleterre n'a laissé aucune trace dans le droit anglais. Il y a lieu de noter que la conquête romaine de l'Angleterre n'a laissé aucune trace dans le droit anglais. Le caractère jurisprudentiel (le trait fondamental de la Common law), judge-made law ou case law : c'est le droit élaboré par les décisions judiciaires, grâce à la règle du précédent (STARE DECISIS). La rencontre de deux « esprits des lois » contraires entraîne d'importantes conséquences, notamment dans l'activité traduisante où le passage d'un système juridique à un autre présente de ce fait des difficultés d'une grande complexité. La rencontre de deux « esprits des lois » contraires entraîne d'importantes conséquences, notamment dans l'activité traduisante où le passage d'un système juridique à un autre présente de ce fait des difficultés d'une grande complexité. C'est pourquoi Jean-Claude Gémar constate que le vrai problème de la traduction juridique ne consiste pas dans le fait que nous sommes en présence de deux langues différentes, mais de deux systèmes juridiques différents.
La traduction des textes juridiques (lois,, accords, contrats, testaments etc.) pose et des problèmes d’ordre lexical. La traduction des textes juridiques (lois, jugements, accords, contrats, testaments etc.) pose et des problèmes d’ordre lexical. Le problème des faux amis se pose avec une acuité particulière chez les traducteurs des textes de droit. Par exemple : Acceptation - en roumain : acceptare. Mais il s’agit dans le langage juridique d’un consentement formel. Parmi les termes juridiques roumains on n’atteste pas un tel mot « acceptare ». Acceptation - en roumain : acceptare. Mais il s’agit dans le langage juridique d’un consentement formel. Parmi les termes juridiques roumains on n’atteste pas un tel mot « acceptare ». Bail (angl.) - cautionnement et non le bail La polysémie est considérée comme un obstacle majeur à la « clarté » du langage juridique. « Un mot pour chaque idée, une idée pour chaque chose », telle était la devise de ceux qui ont voulu organiser le langage juridique comme une langue scientifique. Mais à la différence des sciences « exactes », où les polysémies des termes spécifiques sont relativement réduites, le droit implique des univers de référence, des niveaux de langue et des sources d'énonciation trop variés pour que puisse être maîtrisée l'apparition des polysèmes. C'est sans doute ce qui fait la spécificité du langage du droit par rapport aux autres langues de spécialité.
Tout traducteur de textes juridiques, doit pour éviter les pièges du texte, se familiariser avec un vocabulaire juridique spécifique à la matière, ainsi qu’avec une certaine phraséologie. Clameur publique : au sens propre ‘clameur’ veut dire ‘cri de mécontentement, de réclamation’. Au sens juridique, la locution phraséologique prend le sens spécial de ‘indignation publique’ Dégradation civique : ‘peine qui enlève au citoyen certains droits civiques’
4. La qualité de la traduction des textes de droit Pour obtenir une traduction juridique satisfaisante, le traducteur doit être adapté aux travaux d’une part et, travailler efficacement avec le juriste d’autre part. Dans le processus de traduction juridique la qualité des travaux dépend de: Dans le processus de traduction juridique la qualité des travaux dépend de: - l’expérience acquise par le traducteur dans le domaine; - l’expérience acquise par le traducteur dans le domaine; - l’étendue des connaissances linguistiques; - l’étendue des connaissances linguistiques; - une connaissance complète du dossier, du client, du contexte et de la destination du document à - une connaissance complète du dossier, du client, du contexte et de la destination du document à traduire; - un véritable dialogue entre le client et le traducteur, gage d’amélioration permanente de la qualité; - un véritable dialogue entre le client et le traducteur, gage d’amélioration permanente de la qualité; joue un rôle important dans l’activité traduisante. Les dictionnaires bilingues courants nous proposeront toute une série de mots pour rendre un terme de la langue cible. Lequel choisir? Souvent le contexte nous permettra de trouver le terme exact. Dans d'autres cas, il faudra recourir soit à des dictionnaires unilingues ou à des manuels, soit à des traités du système de la langue cible. La documentation juridique joue un rôle important dans l’activité traduisante. Les dictionnaires bilingues courants nous proposeront toute une série de mots pour rendre un terme de la langue cible. Lequel choisir? Souvent le contexte nous permettra de trouver le terme exact. Dans d'autres cas, il faudra recourir soit à des dictionnaires unilingues ou à des manuels, soit à des traités du système de la langue cible.
Un bon texte juridique traduit se distingue par les trois aspects essentiels: Clarté Précision Concision
Conclusion En traduisant les textes de droit, le traducteur prend le rôle de médiateur entre les systèmes juridiques et les langues. Ce rôle est assez difficile, car appartenant au domaine des sciences sociales, le langage du droit diffuse des concepts propres à une tradition, à une culture et produit des textes le plus souvent porteurs de règles ou normes contraignantes. Par conséquent, la traduction des textes de droit entraîne un travail délicat qui engage une grande responsabilité et exige une précision sublime.