Résumé: Art paléochrétien Nouvelles croyances, nouveau style artistique: Les premiers artistes chrétiens, provenant des milieux judaïques, doivent inventer des images pour exprimer sous une forme visible des nouvelles idées chrétiennes, n’existant préalablement que sous forme orale ou écrite. Ils vont puiser l’inspiration dans tous les styles préexistants (grec, romain et orientaux); La persécution romaine et l’insécurité des premiers chrétiens ne favorise pas l’expression artistique, il ne s’agit pas d’artistes formés, éduqués, ils sont modestes et maladroits; Les chrétiens utilisent les représentations déjà existantes dans la tradition gréco-romaine, comme le poisson, la figure du « bon pasteur », les brebis, les colombes, l’ancre, le paon… Chez les chrétiens ces images sont des symboles qui font référence à la nouvelle religion: l’art des catacombes est un art symbolique. Ainsi ils peuvent “faire signe en restant cachés” Si les premiers artistes chrétiens sont souvent modestes et maladroits, ils vont toutefois poser les bases d’une nouvelle tradition en arts plastiques.
Le bon pasteur La brebis Le poisson La roue à huit rayons Devoir de travaux individuels: effectuer une recherche personnelle sur la signification des principaux symboles de l’art paléochrétien. Dans vos cahier, en faire les esquisses (crayons de couleurs) et rédiger une phrase pour chaque symbole expliquant sa signification dans l’art paléochrétien. Le bon pasteur La brebis Le poisson La roue à huit rayons Le Chi-Ro, α et Ω L’ancre Les deux colombes… Question bonus: Pourquoi est-ce très bien si vous êtes maladroits?
Question bonus: Pourquoi est-ce très bien si vous êtes maladroits en dessinant les symboles paléochrétiens? Parce qu’en étant maladroits, vous êtes comme ces artistes paléochrétiens, qui, eux aussi, étaient maladroits… Pourquoi sont-ils maladroits? Ils sont maladroits car il ne s’agit pas d’artistes formés: cette pratique est nouvelle, ces idées sont nouvelles, les premiers chrétiens provenant des milieux judaïques défavorables à l’image, ils doivent inventer leur manière de faire, inventer leurs images… Ainsi, ils s’inspirent de tous les styles préexistant, mais donnent à ses représentations une dimension symbolique. En effet, il faut se souvenir que, non seulement la religion chrétienne n’est pas officielle, donc sans moyens particuliers, mais en plus elle est interdite: ils font rapidement, en cachette, leurs « signes » plutôt qu’« œuvres ». Nous les avons comparés aux graffitis. C’est pour ça aussi qu’il sont maladroits, ils font vite, en ayant peur…
L’Art chrétien après l’Édit de Milan L’architecture
Contexte historique: L’Édit de Milan, Liberté de confession dan l’Empire Romain (313) Début d’architecture chrétienne L’Édit de Milan (313) reconnait la liberté de confessions dans l’Empire: la chrétienté est d’abord reconnue comme légale, puis devient la religion d’État, car adoptée par l’Empereur Constantin le Grand (règne 324-337). L’Église jusque-là cachée, pérsécutée, illégale, doit désormais revêtir une dignité impériale et devenir visible à tous; Il faut trouver une nouvelle architecture pour célébrer la foi chrétienne devenue officielle: le type d’édifice choisi s’inspire de la basilique païenne.
Trouver une forme d’édifice pour l’église chrétienne: La basilique, s’inspirant de la basilique païenne Le nouveau type d’édifice s’inspire de la basilique païenne, trouvée propice car elle combine un intérieur spacieux requis par le rituel chrétien avec les associations impériales (tribunal…) indiquant le statut dorénavant privilégié du Christianisme dans l’Empire.
La basilique païenne est une longue salle rectangulaire développée en Grèce hellénistique. Les Romains en construisent dans toutes les villes de l’Empire. Elles ont multiples usage civils: siège de tribunaux, marchés etc... La basilique romaine de Leptis Magna en Afrique du Nord (209-216 après J.C., Lybie), la mieux conservée développée à l’origine en Grèce hellénistique. (elles servaient souvent comme siège de tribunaux)
La basilique païenne est une longue salle rectangulaire, constituée d’une nef plus haute que les deux bas-côtés travées qui l’entourent, séparées de la nef par des rangées de colonnes supportant le toit en charpente. Aux extrémités de la nef se trouvent deux absides voutées. les deux ravées qui l’entourent (les bas-côtés t) Coupe de la basilique romaine de Leptis Magna, IIIème siècle, Lybie
Vue, plan et coupe de la basilique romaine de Leptis Magna, Lybie , IIIème siècle Terminologie: basilique, la nef, les bas-côtés, une abside, une colonne, une colonnade le plan rectangulaire de la basilique, les absides voûtées aux deux extrémités de la partie centrale, plus haute que les deux bas-côtés.
Façade de la Basilique romaine – reconstruction et restes: l’entrée de la basilique païenne est du côté, par le flanc
La basilique de Constantin, à Rome, est le dernier et le plus grand édifice d'époque impériale construit dans cette partie de Rome. Elle abritait un tribunal, et la colossale statue de Constantin en marbre et bronze. Aujourd’hui seule l’aile nord, faite de trois immenses voûtes en berceau, subsiste. La nef centrale, couverte par trois voûtes d’arrêtes s’élevait plus haut encore. La basilique de Constantin, Rome, vers 310 après J.C.
La Basilique chrétienne La basilique chrétienne, comme la basilique païenne, est constituée d’une longue nef flanquée de deux bas-côtés, avec une abside à l’extrémité est de la nef, et recouverte du toit en charpente. À la différence de la basilique païenne, la basilique chrétienne a une nouvelle orientation est-ouest: l’abside étant à l’est, face à l’autel, l’entrée, dans les basiliques païennes sur les flancs, est déplacé à l’ouest.
Devant l’entrée, un porche, ou narthex, est construit, à l’extrémité d’une cour à colonnes, ou atrium. La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre de Rome, 333 a.d.
Reconstruction et plan de la basilique primitive chrétienne de Saint Pierre de Rome, 333 a.d.
Saint Pierre de Rome, 333 – coupe et plan L’intérieur de la basilique chrétienne primitive Saint Pierre de Rome, 333 – coupe et plan
La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre n’existe plus, nous voyons ici les photographies d’intérieurs d’autre basiliques chrétiennes primitives. La difference de hauteur entre la nef et les bas-côtés permet la construction des fenêtres dans le mur de la nef. Sainte Marie Majeure de Rome – Le plus ancien ensemble de mosaïques subsistant (vers 430 A.D.) Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.)
Les arcs de la nef reposent sur les colonnes, qui séparent la nef des bas côtés. À l’extrémité est, un grand arc: c’est l’arc triomphal, qui encadre l’autel et l’abside voutée. Le transept, perpendiculaire à la nef au niveau de l’autel, peut être omis. Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.) Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.)
Édifices ronds ou polygonaux Autre type d’édifice adopté par l’architecture chrétienne à l’époque de Constantin sont les constructions rondes ou polygonales couronnées d’une coupole. Inspirés des bains publics romains ou mausolées des empereurs païens, dans l’architecture chrétiennes, ces édifices deviennent des baptistères ou chapelles funéraires. Le plus bel exemple subsistant est le mausolée de Sainte-Constance, fille de Constantin, à Rome:
Mausolée de Sainte-Constance, fille de Constantin, Rome, vers 350 a.D.
Intérieur du mausolée de Sainte-Constance, Rome
Plan et coupe de la Sainte-Constance à Rome, vers 350 a.D. Un noyau cylindrique surmonté d’une coupole, éclairé par les fenêtres hautes percées dans le mur au dessus des arcades et un « déambulatoire » circulaire couvert d’une voûte en berceau. Le plan est circulaire, un noyau cylindrique, plus haut (une « nef ») surmonté d’une coupole au milieu, et un « déambulatoire » circulaire, plus bas (« le bas-côté ») couvert d’une voûte en berceau.
Intérieur de Sainte-Constance de Rome (350 A.D.) L’intérieur est éclairé par les fenêtres hautes dans le mur du noyau cylindrique, plus haut que le déambulatoire circulaire (comme les bas-côtés d’une basilique). Le noyau, au milieu, est couronné d’une coupole, alors que le déambulatoire est couvert d’une voûte en berceau.
L’intérieur du Mausolée de Sainte Constance, tout comme d’autres églises primitives chrétiennes, est richement décoré de mosaïques, où nous retrouvons les symboles paléochrétiens. Mais c’est le thème du cours prochain… Santa Constance, Rome, 350 a.D., mosaïques: les deux colombes buvant à une coupe, les paons…
Dégager l’essentiel: L’Art chrétien après l’Édit de Milan L’architecture: la basilique et les édifices ronds et polygonaux
L’architecture chrétienne après l’Édit de Milan L’Édit de Milan (313) reconnait la liberté de confessions dans l’Empire romain. La religion chrétienne s’impose comme la nouvelle religion d’État, car adoptée par l’Empereur Constantin le Grand (règne 324-337). L’Église jusque-là cachée, doit devenir visible à tous. La nouvelle forme architecturale choisie pour y célebrer le culte est la basilique s’inspirant de la basilique païenne, alors que pour les baptistères et les chapelles funéraires sont choisis les édifices ronds ou polygonaux s’inspirant des termes et des mausolées romains.
Coupe et plan de la basilique chrétienne La basilique chrétienne, comme la basilique païenne, est une longue salle rectangulaire constituée d’une longue nef flanquée de deux bas-côtés, éclairée par les fenêtres dans le mur de la nef, et recouverte d’un toit en charpente. À la différence de la basilique païenne, la basilique chrétienne a une nouvelle orientation est-ouest, avec une abside à l’extrémité est de la nef, face à l’autel, alors que l’entrée, dans les basiliques païennes sur les flancs, est déplacée à l’ouest.
Devant l’entrée, un porche, ou narthex, est construit, à l’extrémité d’une cour à colonnes, ou atrium. La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre de Rome, 333 a.d.
La basilique primitive chrétienne de Saint Pierre n’existe plus, nous voyons ici les photographies d’intérieurs d’autre basiliques chrétiennes primitives. Les colonnades separent la nef des bas-côtés. La difference de hauteur entre la nef et les bas-côtés permet de percer les fenêtres dans les murs de la nef. Sainte Marie Majeure de Rome – Le plus ancien ensemble de mosaïques subsistant (vers 430 A.D.) Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.)
Le plafond est en charpente Le plafond est en charpente. À l’extrémité est, un grand arc: c’est l’arc triomphal, qui encadre l’autel et l’abside voutée. Le transept, perpendiculaire à la nef au niveau de l’autel, peut être omis. Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.) Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome (commencée en 386 A.D.)
Édifices ronds ou polygonaux Autre type d’édifices adopté par l’architecture chrétienne à l’époque de Constantin sont les constructions rondes ou polygonales couronnées par une coupole. Inspirés des bains publics romains ou mausolées des empereurs païens, dans l’architecture chrétiennes, ces édifices deviennent des baptistères ou chapelles funéraires. Le plus bel exemple subsistant est le mausolée de Sainte-Constance, fille de Constantin, à Rome:
Intérieur de Sainte-Constance de Rome (350 A.D.) L’intérieur est éclairé par les fenêtres hautes dans le mur du noyau cylindrique, plus haut que le déambulatoire circulaire (comme les bas-côtés d’une basilique). Le noyau, au milieu, est couronné d’une coupole, alors que le déambulatoire est couvert d’une voûte en berceau.
Décoration intérieure et extérieure, Santa Constance, Rome, 350 a.D.
Mini dictionnaire: terminologie Liberté de confession; La basilique, la nef, les bas-côtés, le transept, l’abside, le déambulatoire, le narthex, l’autel; Toit de charpente, la voûte, la voûte en berceau, l’abside voûtée, la coupole; Une église, un baptistère, un mausolée, une chapelle funéraire.
Mini test: Decrivez les deux types d’édifices choisis par l’église chrétienne primitive pour le besion du culte? Mausolée de Sainte-Constance, Rome Saint Pierre de Rome Mausolée de Sainte-Constance, Rome, vers 350, Saint Pierre de Rome (333)