La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

Peut-on tout savoir de soi ?

Présentations similaires


Présentation au sujet: "Peut-on tout savoir de soi ?"— Transcription de la présentation:

1 Peut-on tout savoir de soi ?
Conscience de soi et Inconscient

2 Problème : par la conscience que j’ai de moi-même spontanément ou que je peux prendre de moi-même (par un par un effort, une enquête) , puis-je me connaître entièrement ? N’y a-t-il pas une part irréductiblement inconsciente de moi-même ?

3 I- la conscience : un terme équivoque
Expressions : -reprendre conscience = reprendre connaissance ; revenir à la conscience ; être inconscient : avoir perdu connaissance -être conscient de quelque chose ; prendre conscience de quelque chose : «  j’ai pris conscience de cela en vieillissant"; être inconscient des conséquences de ses actes : « il est totalement inconscient du danger » ; -être conscient de ce qui nous arrive, conscient de soi -avoir quelque chose sur la conscience ; avoir (ou se donner) bonne conscience ; avoir mauvaise conscience ; agir par acquis de conscience ; soulager sa conscience ; la conscience professionnelle ; examen de conscience ; écouter la voix de sa conscience ; →les mots conscience, conscients sont très équivoques La sensation paraît être le donné le plus élémentaire : elle n’est pas encore une connaissance, elle est ce qui est vécu immédiatement par un sujet situé dans le monde : le chaud, le froid, le rouge, le bleu, le piquant, le sucré, l’amer. La sensation n’est pas une connaissance, elle n’est pas une peinture fidèle et inerte du monde extérieur, mais une réaction biologique de l’organe sensoriel à son milieu. D’où son caractère subjectif. Jacob von Uexküll a montré, dans Mondes animaux et monde humain, comment la vie d’un insecte comme la tique se limite à trois déterminants seulement : la perception de la lumière, qui pousse la tique à se placer en hauteur sur les végétaux pour attendre sa proie; la perception de l’acide butyrique dégagé par les glandes sudoripares des mammifères, qui l’amène à se laisser happer par sa proie; la perception de la chaleur, qui lui fait s’enfoncer dans les poils de celle-ci jusqu’à atteindre la peau, où elle se fixera, s’emplira de sang, se détachera et mourra après avoir pondu.

4 1- la conscience morale 1ère distinction : Conscience morale ≠ Conscience ‘en général’ Conscience (morale ): perception actuelle des principes moraux à suivre et capacité de juger une action selon ces principes. Il n’ a pas de conscience ; j’ai bonne conscience; agis selon ta conscience… → historiquement, c’est le premier sens du mot Étymologie : "cum-scientia", « avec science, savoir » = "accompagné de savoir" :  en fait d’un savoir moral Mais le sens s’est élargi…

5 2- la conscience sensible ou « spontanée »
a- en un sens, toute perception sensorielle est conscience de l’environnement • « être conscient » (intransitif) : avoir les sens en éveil (≠ comas profond) • La conscience désigne alors la capacité à percevoir le monde environnant • pour les éthologues, tout système vivant doté d’organes sensoriels et capable d’interagir avec le monde environnant peut être qualifié de « conscient ». La sensation paraît être le donné le plus élémentaire : elle n’est pas encore une connaissance, elle est ce qui est vécu immédiatement par un sujet situé dans le monde : le chaud, le froid, le rouge, le bleu, le piquant, le sucré, l’amer. La sensation n’est pas une connaissance, elle n’est pas une peinture fidèle et inerte du monde extérieur, mais une réaction biologique de l’organe sensoriel à son milieu. D’où son caractère subjectif. Jacob von Uexküll a montré, dans Mondes animaux et monde humain, comment la vie d’un insecte comme la tique se limite à trois déterminants seulement : la perception de la lumière, qui pousse la tique à se placer en hauteur sur les végétaux pour attendre sa proie; la perception de l’acide butyrique dégagé par les glandes sudoripares des mammifères, qui l’amène à se laisser happer par sa proie; la perception de la chaleur, qui lui fait s’enfoncer dans les poils de celle-ci jusqu’à atteindre la peau, où elle se fixera, s’emplira de sang, se détachera et mourra après avoir pondu. Ex : Jacob von Uexküll, Mondes animaux et monde humain

6 Von Uexkull, père de l’éthologie
Par la perception, l’animal est conscient de son environnement (pour la tique : l’odeur des glandes sudoripares des mammifères), une donnée tactile (peau fine); la lumière, la chaleur) Descartes : la « perception » animale n’est qu’une réaction mécanique : l’animal est comme une machine, il n’a pas de conscience.

7 b- le « ce que ça fait que de… « : l’expérience consciente
• est-ce une conduite simplement automatique ? peut-être qu’il n’y a pas de choix; mais ca peut faire quelque chose à l’animal de percevoir. Thomas Nagel et l’echo-localisation de la chauve-souris : un certain ressenti (qualia) Autre exemple, plus évident : imaginons un homme en train de savourer du chocolat. Ses récepteurs gustatifs, stimulés, donnent naissance à des influx nerveux qui se propagent dans le cerveau et qui lui font reconnaître le goût du chocolat. Si un scientifique enlevait la calotte crânienne de cet homme; il n’y verrait que de la matière grise. Grâce aux techniques d’imagerie, il pourrait voir que certaines régions sont activées et d’autres pas. Mais percevrait-il le goût du chocolat? (Nagel) Ou alors remplacer tout cela par l’analyse logique de Wittgenstein (pour ne pas retomber dans le mythe de l’intériorité) : différence entre proposition descriptive et « proposition » expressive (expression), ou entre prédicat physiques ou comportementaux et prédicats psychologiques: la symétrie entre 1ère personne et 3ème d’un côté, asymétrie de l’autre.

8 • extension de la conscience spontanée (= conscience immédiate de nos expériences) :
Si l’on comprend la conscience dans le sens du ressenti de l’expérience subjective, Elle ne se réduit pas à la conscience sensorielle : il faut ajouter d’autres états mentaux, (au moins chez l’homme ) j’évoque un souvenir, je m’imagine un avenir je résous un problème pratique → toutes les expériences dont je sens ou je sais que je les vis sont en ce sens conscientes John Locke David Chalmers

9 3- la conscience intentionnelle et un de ses paradoxes : la conscience comme croyance et la conscience comme savoir • le sujet est généralement conscient des objets de ses représentations mentales Ici l’adjectif conscient et le substantif conscience réclame un complément: : de quelque chose = l’intentionalité (Husserl) •forme de conscience plus élaborée que la seule conscience sensible. Ne concerne sans doute pas les animaux les plus primitifs (ex : la tique n’a pas conscience du chevreuil)

10 •cet usage du mot entraîne un paradoxe, selon qu’on se place du point de vue du sujet ou d’un point de vue objectif Ex : « Du son point de vue (point de vue de sa conscience) Quichotte a affaire à des géants. Il n’a pas conscience qu’il a affaire à des moulins à vents » → conscience signifie ou toute représentation consciente (vraie ou fausse) ou seulement les représentations vraies, le savoir Conscience signifie ou le point de vue subjectif ou la vérité

11 4- la conscience de soi L’intentionalité peut porter sur soi : le sujet peut aussi penser à lui-même : •se percevoir, lui ou son image et de se reconnaître, savoir que c’est lui (animaux intelligents)

12 • parler de lui-même en 1ère personne (je/nous)
• se faire une idée de ce qui le caractérise, de ce qu’il est - physiquement → cf. pratique de l’autoportrait (ex : Rembrandt) « moralement »« , psychologiquement … dans nos actions … nos comportements sociaux … dans notre intériorité - pratique de l’introspection (intra- spicere : regarder à l’intérieur) → cf. pratique de l’autobiographie (ex: Rousseau, les confessions)

13 Quelques autoportraits de Rembrandt (1606-1669)

14 La prise de conscience de soi : l’histoire d’Œdipe
Devenu Roi de Thèbes, la ville est maudite par les dieux parce que le meurtrier de Laïos, l’ancien roi, court toujours. Œdipe enquête - Découvre que → celui qu’il croyait être (le fils du roi de Corinthe) il ne l’est pas → celui qu’il pourchassait, le meurtrier de Laïos, c’était lui-même Œdipe et le sphinx, Ingres (1808)

15 • La conscience de soi crée un décalage de soi à soi.
Prendre conscience de ce que je suis/ de qui je suis Me fait prendre conscience de ce que je suis /de celui que je voudrais être Ex : Augustin, sa vocation religieuse et sa conversion (Confessions) Botticelli, Augustin dans son cabinet de travail

16 Mais avant même la question de la volonté (qui je veux devenir),
Est-ce que j’ai conscience de ce que je suis ? La conscience que j’ai de moi-même - n’est-elle pas superficielle ? - n’est-elle pas en partie erronée, voire illusoire ?

17 « J’ai retrouvé Roger inconscient sous la table du salon »
Exercice : Travail de distinction des différents sens de la notion d’inconscient. « Tu es inconscient ! » « J’ai retrouvé Roger inconscient sous la table du salon » « Il tapait inconsciemment avec ses doigts les accoudoirs du fauteuil » « Il désirait inconsciemment échoué à son examen, c’est pourquoi il n’a pas entendu son réveil ce matin-là.

18 ═ II. L’inconscient potentiellement conscient • distinction :
l’inconscience : qualifie l’état du sujet qui n’est pas conscient … de son environnement … d’un danger … qu’il agit mal (conscience morale) l’inconscient : désigne les phénomènes eux-mêmes qui sont inconscients, qui ne sont pas connus du sujet

19 1-les mécanismes du cerveau échappent à la conscience spontanée
• histoire : on a découvert que le cerveau était le véhicule principal de la pensée •les mécanismes cérébraux échappent tout à fait à la conscience spontanée • ils peuvent être l’objet d’une conscience d’objet informée par la science • mais restent pour l’instant l’objet d’une connaissance générique 2- les opérations mentales du sujet sont en partie inconscientes • la perception : exemple de l’audition (Leibniz); Chalmers • les étapes d’un raisonnement ou d’une remémoration (Joëlle Proust)

20 s’arrêter au feu rouge → perception souvent inconsciente
admirer la couleur du coucher de soleil → perception consciente du rouge s’arrêter au feu rouge → perception souvent inconsciente point de vue de David Chalmers et des sciences cognitives cf. Joëlle Proust in -David Chalmers, l’Esprit conscient, I,2

21 Un point sur la conception de Bergson
« Quelque idée qu’on se fasse de la conscience de soi, telle qu’elle apparaîtrait si elle s’exerçait sans entraves, on ne saurait contester que, chez un être qui accomplit des fonctions corporelles, la conscience ait surtout pour rôle de présider à l’action et d’éclairer un choix. Elle projette donc sa lumière sur les antécédents immédiats de la décision et sur tous ceux des souvenirs passés qui peuvent s’organiser utilement avec eux ; le reste demeure dans l’ombre ». Matière et Mémoire, p. 156. Henri Bergson,

22 = données actuellement inutiles au sujet = données actuellement
(Thèse de Bergson) la conscience est la part de l’esprit intéressée à l’action et au présent. La part laissée dans l’ombre peut être considérée comme inconsciente. « Inconscient » = données actuellement inutiles au sujet « Conscient » = données actuellement utiles au sujet (Définition) « Sont inconscientes les données que je connais sans en avoir besoin mais que je pourrais retrouver si elles m'étaient utiles ».  esprit

23 3- les traits mentaux durables du sujet sont en partie inconnus de lui :
• des idées • des traits comportementaux • des désirs et sentiments

24 4- progresser dans la connaissance de soi :
• ce à quoi on n’a pas accès directement par la conscience de soi, on peut y avoir souvent accès indirectement, par apprentissage : .. par l’auto-observation et l’auto-interprétation de nos manières d’agir en situation .. Par l’effort de remémoration et de synthèse .. Par l’écoute de ce que les autres disent de nous .

25 Apprendre à se connaître est très difficile [
Apprendre à se connaître est très difficile [...] et un très grand plaisir en même temps (quel plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous-mêmes à partir de nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d'autres, sans nous rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour beaucoup d'entre nous, par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement. Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est un plaisir qui n'est pas possible sans la présence de quelqu'un d'autre qui soit notre ami ; l'homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d'amitié pour apprendre à se connaître soi-même. ARISTOTE, La Grande Morale, II, 15

26 • tout cela suppose disposer d’une maîtrise du vocabulaire (ex : voca
• tout cela suppose disposer d’une maîtrise du vocabulaire (ex : voca. des passions) qui nous permettra - d’exprimer ce que nous pensons être - et même de penser ce que nous sommes conscience de soi suppose une maîtrise de concepts capables de nous décrire

27 III- L’hypothèse d’un inconscient refoulé

28 « Dans le cours des siècles, la science a infligé à l’égoïsme naïf de l’humanité deux graves démentis. La première fois, ce fut lorsqu’elle a montré que la Terre, loin d’être le centre de l’Univers, ne forme qu’une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic, bien que la science alexandrine ait déjà annoncé quelque chose de semblable. Le second démenti fut infligé à l’humanité par la recherche biologique, lorsqu’elle réduisit à rien les prétentions de l’homme à une place privilégiée dans l’ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l’indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s’est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch. Darwin, de Wallace et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains. Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique.  » Sigmund Freud, Introduction à la Psychanalyse

29 Les 3 grandes blessures narcissiques dans l’histoire de l’humanité selon F. :
la Terre n’est pas au centre de l’univers L’homme n’est pas au sommet des espèces vivantes L’homme n’est pas maître dans son propre esprit

30 Brouillet, Une leçon de Charcot à la Salpêtrière, 1887
1- Le problème initial : Comment expliquer et soigner « l’hystérie » ? Hystérie : trouble nerveux reconnu dès l’antiquité et resté mystérieux, aux manifestations très diverses, des crises de convulsions aux hallucinations et aux paralysies sans cause organique apparente. Hypothèses jusqu’alors : -possession démoniaque Simulation etc. Brouillet, Une leçon de Charcot à la Salpêtrière, 1887

31

32 Le cas Elisabeth Les symptômes l’hypothèse « traumatique » et la résistance Pour tenter d’expliquer la pathologie, il faut faire l’hypothèse de l’existence de représentations inconscientes (d’événements oubliés traumatiques, de « réminiscences ») qui occasionneraient certains effets pathologiques.

33 La psychanalyse n’a pour simplement pour but de fournir une explication théorique de l’hystérie ou des névroses. Elle a aussi une visée essentiellement thérapeutique. Comment guérir quelqu’un qui présente des symptômes hystériques?  Le symptôme hystérique peut disparaître si on en découvre la cause.

34 - L’origine des névroses : le retour du refoulé sous une forme substitutive 
« L’examen d’autres malades hystériques et d’autres névrosés nous conduit à la conviction qu’ils n’ont pas réussi à refouler l’idée à laquelle est liée leur désir insupportable. Ils l’ont bien chassée de leur conscience et de leur mémoire, et se sont épargné, apparemment, une grande somme de souffrances, mais le désir refoulé continue à subsister dans l’inconscient ; il guette une occasion de se manifester et il réapparaît bientôt à la lumière, mais sous un déguisement qui le rend méconnaissable ; en d’autres termes, l’idée refoulée est remplacée dans la conscience par une autre qui lui sert de substitut, d’ersatz, et à laquelle viennent s’attacher toutes les impressions de malaise que l’on croyait avoir écartées par le refoulement ». Cinq leçons sur la psychanalyse, 1909. (Exemple) Le personnage de Terry dans le film de Charles Chaplin, Les feux de la Rampe (1952), voir aussi le cas « Elisabeth » rapporté par Freud (Cf. manuel, p. 32)

35 Comment faire remonter à la surface, à la conscience ce qui cause le trouble et est justement inconscient? Freud va utiliser successivement deux méthodes : l'hypnose et le travail d'analyse (Cette dernière marque le début de la psychanalyse). (1) L’hypnose permettait de se procurer un accès direct aux représentations refoulées, cause des symptômes. (Méthode dite « cathartique »)

36 (2) La méthode des associations libres.
L'idée de Freud, c'est celle de l'existence d'un déterminisme psychique. C'est par le biais de ses pensées, souvenirs ou fantasmes racontés par le patient que Freud espère, par interprétation, accéder aux représentations inconscientes qui perturbent la vie psychique de ses patients.

37 Le test de Rorschah ou psychodiagnostik est un outil d’évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en Il consiste en une série de planches sur lesquelles sont dessinées des taches symétriques et qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée. Les réponses fournies serviront à évaluer sa personnalité.

38 L’obstacle majeur : la « résistance »
Le travail du psychanalyste est donc de faire revenir à la conscience les éléments refoulés à l’origine du trouble afin que le patient s’en rende maître et puisse les réintégrer à sa conscience L’obstacle majeur : la « résistance » « La découverte de la sexualité infantile et la réduction des symptômes névrotiques à des composantes instinctives érotiques nous ont conduits à quelques formules inattendues sur l’essence et les tendances des névroses. Nous voyons que les hommes tombent malades quand, par suite d’obstacles extérieurs ou d’une adaptation insuffisante, la satisfaction de leurs besoins érotiques leur est refusée dans la réalité. Nous voyons alors qu’ils se réfugient dans la maladie, afin de pouvoir, grâce à elle, obtenir les plaisirs que la vie leur refuse. (…) La fuite hors de la réalité pénible ne va jamais sans provoquer un certain bien-être, même lorsqu’elle aboutit à l’état que nous appelons maladie parce qu’il est préjudiciable aux conditions générales de l’existence ». Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, pp

39 2- généralisation à toutes les névroses :
La psychanalyse : école de psychologie clinique psychanalyste; psychologue; psychothérapeute; psychiatre La psychanalyse va expliquer ainsi toutes les névroses : affections caractérisée par des troubles affectifs et émotionnelles (angoisse, obsessions, phobies, etc.) dont le sujet est conscient mais dont il ne peut pas se débarrasser. Or, selon Freud, nous sommes tous névrosés à un certain degré. Sa théorie a donc une portée universelle.

40 conscience inconscient 3-une nouvelle conception de l’Inconscient
(Thèse soutenue) L’inconscient est radicalement distinct de la conscience ; c’est une part de l’esprit dont les pouvoirs et les effets sur la conduite humaine sont égaux, voire supérieurs, à ceux de la conscience. conscience « Le psychique ne coïncide pas en toi avec le conscient : qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose.  inconscient

41 ça La structure de l’esprit
• Le moi : ensemble des représentations mentales dont nous avons conscience. Fonctionnement : a pour but que l’individu s’adapte aux contraintes du réel, naturel et social. Donc soumis au « principe de réalité » La structure de l’esprit MOI • Le surmoi : constitué par l’ensemble des interdits sociaux intériorisés par l’individu. Double face : censure / Idéal du moi. SURMOI ça • L’inconscient ou le « ça » : l’ensemble des pulsions qui constituent l’être humain et qui vont être refoulées. « Pulsions » : tendances provenant du corps et qui cherchent à se satisfaire par n’importe quel moyen. Sont soumises au « principe de plaisir ». Cf. Freud,« Le moi et le ça », 1923

42

43 4- les pulsions sexuelles et le complexe d’Oedipe
Quelles sont les tendances refoulées que l’on retrouve dans l’inconscient? « Il s’agit presque toujours de tendances sexuelles » Chez Freud, c’est dans le « complexe d’Œdipe » que se règle dès la petite enfance la prohibition de l’inceste.

44 Ingres, Œdipe et le Sphinx, 1808, Musée du Louvre
« A cette époque, l’homme se trouve devant une grande tâche qui consiste à se détacher des parents, et c’est seulement après avoir rempli cette tâche qu’il pourra cesser d’être un enfant pour devenir un membre de la collectivité sociale. La tâche du fils consiste à détacher de sa mère ses désirs libidineux pour les reporter sur un objet réel étranger, à se réconcilier avec son père, s’il lui a gardé une certaine hostilité, ou à s’émanciper de sa tyrannie lorsque, par réaction contre sa révolté enfantine, il est devenu son esclave soumis. Ces tâches s’imposent à tous et à chacun, et leur accomplissement réussit rarement d’une façon idéale, c’est-à-dire avec une correction psychologique et sociale parfaite. Les névrotiques, eux, échouent totalement à ces tâches. C’est en ce sens que le complexe d’Œdipe peut être considéré comme le noyau des névroses ». Ingres, Œdipe et le Sphinx, 1808, Musée du Louvre

45 5- la théorie freudienne est-elle justifiée ?

46 On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques ; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse. L'on doit donc se ranger à l'avis que ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience. On peut aller plus loin, et avancer, pour étayer la thèse d’un état psychique inconscient, que la conscience ne comporte à chaque moment qu’un contenu minime si bien que, mis à part celui-ci, la plus grande partie de ce que nous nommons connaissance consciente se trouve nécessairement, pendant les plus longues périodes en état de latence, donc dans un état d’inconscience psychique. Si l’on tenait compte de l’existence de tous nos souvenirs latents, il deviendrait parfaitement inconcevable de contester l’inconscient . Freud, Métapsychologie (1915)

47 Egon Schiele, Mère et enfant, 1910
Egon Schiele, Femme assise à la jambe repliée, 1917

48 Gustav Klimt, La jeune fille, 1912-13

49 René Magritte, Le Libérateur
6-« Les rêves : la « voie royale » vers l’inconscient » « L’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient », 1900, L’interprétation des Rêves. René Magritte, Le Libérateur

50 S. Dali, Une seconde avant le réveil d'un rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade, 1944

51 Processus de formation du rêve :
Lorsque l’on dort, notre conscience n’est plus aussi vigilante qu’à l’état de veille. -La censure est donc plus facile à contourner -mais la conscience n’est jamais tout à fait absente (preuve: on peut être réveillé par le réveil): l’inconscient doit donc déguiser les désirs qu’il veut faire passer. Pour Freud, donc, « le rêve est la satisfaction inconsciente et déguisée d’un désir refoulé ». Dévoiler la signification du rêve réclame donc un effort d’interprétation

52 La figuration ou le symbolisme
Production du rêve par déformation/travestissement La condensation Le déplacement La figuration ou le symbolisme Contenu latent : pensées, désirs inconscients Contenu manifeste : le rêve tel que s’en souvient le rêveur Travail d’interprétation du rêve

53 Interprétation : opération intellectuelle visant à dévoiler le sens caché d’un fait humain signifiant (action, message, œuvre d’art, …) (exception : « interprétation libre » : dans un contexte artistique ou littéraire, interprétation où la subjectivité de l’interprète prévaut sur l’objectivité de l’interprétation). Problème : peut-on être objectif dans la mesure où le sens (de l’action, du rêve, etc.) ne s’observe pas comme un fait objectif ? Réponse : Une interprétation peut être plus ou moins arbitraire. s’appuyer sur des règles justifier l’adoption de ces règles (par l’expérience, par l’autorité, …)

54 La figuration ou le symbolisme
Ce dont le rêveur se souvient au réveil est le contenu manifeste; le manifeste désigne le visible. Mais Freud postule que sous ce contenu manifeste se cache des pensées latentes, inconscientes et qui sont en fait à l’origine de la production du rêve. La démarche psychanalytique affirme que sous les apparences il y a des émois, des désirs, des pulsions inconscientes qui, par un processus appelé « travail du rêve », ont amené la production du contenu manifeste. Le travail du rêve consiste à transformer le contenu latent du rêve en représentations suffisamment acceptables par le conscient. Quels sont les mécanismes à l’œuvre dans le travail du rêve, c’est-à-dire le déguisement des pensées latentes en contenu manifeste, le but étant de faire accepter celui-ci à la conscience, échapper à la censure? La condensation Le déplacement La figuration ou le symbolisme

55 Hitchcock, La maison du docteur Edwardes (Spellbound)
Constance, médecin dans un asile d’aliénés, tombe amoureuse du nouveau directeur. Cependant, elle s’aperçoit rapidement que l’homme qu’elle aime est en réalité un malade mental qui se fait passer pour le Dr. Edwardes. Quand il prend conscience de son amnésie, il croit avoir tué le véritable docteur et s’enfuit de la clinique. Constance le retrouve et le cache chez son vieux professeur qui va analyser les rêves du malade et trouver l’origine de son déséquilibre.

56

57 3. Limites et critiques de l’hypothèse de l’inconscient
a-s’agit-il d’une théorie scientifique ? • la théorie n’est pas suffisamment vérifiée. Guérison ≠ preuve • la théorie n’est pas falsifiable

58 b- l’Inconscient : un sujet dans le sujet qui expliquerait ce que fait ce dernier ? Un mythe.
1ère erreur : croire qu’il y a un sujet partout où il y a un nom. Sophisme. Œdipe désire s’unir avec sa mère sans le savoir Œdipe désire s’unir avec sa mère inconsciemment L’inconscient d’Œdipe désire qu’il s’unisse à sa mère. 2ème erreur : croire qu’on explique quelque chose alors qu’on ne fait que continuer la description de cette chose Œdipe va s’unir à sa mère, parce que son Inconscient le veut.

59 Freud dirait : « Œdipe est en proie à des troubles névrotiques parce qu’en lui s’affrontent deux forces antagonistes : son Inconscient est amoureux de sa mère / son Surmoi le lui interdit. » Les sentiments du sujet s’expliquerait par l’action conflictuelle de deux sujets ou forces concurrents. = mythe. Wittgenstein retraduirait : Œdipe est troublé en ce que d’un côté il désire sa mère inconsciemment, et de l’autre il refuse l’inceste. = ici il n’existe qu’un sujet, Oedipe

60 Ces critiques valent pour la conscience :
• le risque de substantification : « il a repris conscience » ≠ il a retrouvé quelque chose qu’on appelle la conscience « l’homme a conscience de soi » ≠ il a en lui quelque chose qu’on appelle … «  ma conscience me dit que cela est mal » ≠ • le sophisme de l’explication : «  l’homme est capable de faire le bien parce qu’il a en lui une conscience morale »

61 Vaut pour tous les phénomènes mentaux
la pensée, le désir, le sentiment, l’émotion, etc. « Le désir m’a poussé dans la mauvaise pente » « C’est l’amour qui me fait agir ainsi » « la peur me hantait continuellement, parfois en sommeil, elle se réveillait et ne me lâchait plus »

62 • contre la substantification :
On peut utiliser ces expressions, ces mots, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il ne s’agit là que d’abréviations. On peut remplacer le substantif par un adjectif ou un adverbe. Dans ce cas, il n’y a qu’un sujet : la personne. Tous les phénomènes mentaux sont des propriétés de la personne ou de ses actions. • contre la pseudo-explication : Il faut cesser de croire expliquer quelque chose là où on n’explique rien. « Mais pourquoi fait-il cela ? Parce qu’il est l’amour le fait agir ainsi » Cela doit s’entendre au sens où l’on découvre un aspect de la réalité qu’on n’avait pas encore vu, et qui permet d’éclairer la réalité qu’on n’avait vu en l’(intégrant dans un ensemble plus large. « Parce qu’il est amoureux » : son acte est un acte amoureux. On n’est pas là en train de montrer une cause différente de ce qu’on est en train de décrire.

63 Qu’est-ce que l’amour ? « en disant que quelqu’un fait quelque chose par amour, je n’explique pas son geste, au sens d’une explication théorique (par laquelle on rend compte d’un fait en montrant sa cause, un autre fait indépendant du premier, mais pourtant lié au premier, qui est son effet, sa conséquence), j’en complète la description. Je peux bien dire que quelqu’un écrit des lettres, porte une certaine photo sur son cœur, et sursaute chaque fois que le téléphone sonne parce qu’il est amoureux. Pourtant, je n’ai pas expliqué ici un fait (les lettres, la photos, etc.) par un autre fait (l’amour). Être amoureux consiste précisément à faire des choses de ce genre et d’autres encore, ce n’est pas un fait distinct que l’on pourrait isoler pour lui-même. Bien entendu, que cet amour soit conscient ou inconscient ne change rien à l’affaire. »


Télécharger ppt "Peut-on tout savoir de soi ?"

Présentations similaires


Annonces Google