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La mode populaire, le temps et le pouvoir

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Présentation au sujet: "La mode populaire, le temps et le pouvoir"— Transcription de la présentation:

1 La mode populaire, le temps et le pouvoir
La mode populaire, le temps et le pouvoir. Le sémiopouvoir de l’habillement http.upload.wikimedia.orgwikiped iacommonsarchive ! Guy Lanoue, Université de Montréal, 2012

2 La mode populaire dans les années 1950s
Hawaiian shirts Letterman jackets Peter Pan collar firstversionstyle10208_alt0_LRG%20(4).jpg _I/AAAAAAAAAbo/snlUt6WA0tM/s400/hawaiian+shirts+A.jpg /products/thumb_Temescal%20Letterman%20Jacket.jpg Poodle skirt Cat’s eyes glasses Saddle shoes 07/adult-light-blue-poodle-skirt-with-blue-sequin-belt.jpg /images/saddle_shoes.jpg b/0/0/57/4/AAAAC-vkFL8AAAAAAFdDYw.jpg

3 La mode populaire dans les années 1950s
UfDI/AAAAAAAAA4s/heAHErg5ydo/s320/cuffedjeans1 White tees Circle skirts Deep cuff blue jeans /IDlZUHShbtM/s320/Marlon+Brando+greaser+The+Wild+One.jpg

4 La mode populaire dans les années 1960s
/uploads/2007/09/southwest-go-go-boots.jpg Go-go boots pillbox-hat_tcm jpg Pillbox hat color/main/65797/_DSC0132.jpg Shift dress Miniskirt Hot pants /SLJM9eqMdfI/AAAAAAAABKg/yW3Yitv _Pzo/s400/mini+skirt+8.jpg

5 La mode populaire dans les années 1960s
/2009/04/art-09april15-the-beatles-trivia-pic.jpg /Images/Ribbed_Tunic_2A.jpg suit/velvet/mens_velvet_nehru_jacket.jpg Beatle haircuts Tie-dye Baby doll dress ¾ length sleeves Nehru jacket costumes.com/cached/15FM61931.jpg

6 La mode populaire dans les années 1970s
Platform shoes clipart/uk/dk/costume/image_costume003.jpg Bell bottoms Track suit Mood ring Earth shoes _images/pLEVI t234x394.jpg nike/tracksuits/tracksuit2.jpg

7 La mode populaire dans les années 1970s
Glam rock Afros wp-content/uploads/2009/05/afro-curls-1.jpg .fr/images/klaus_nomi.jpg Printed nylon shirts Leisure suits Bauer/EB09IB_ _993C1?$canvas$

8 La mode populaire dans les années 1970s
content/uploads/2007/10/dulan-jewfro.jpg Jewfros Corduroy suits Adidas _heH0wTR206E/SbKaqcpEu YI/AAAAAAAAAk8/p_I832m 26SQ/s400/adidas-originals-era--02.jpg Abba (le glam dénaturé) Soft hair org/wikipedia/commons/ 1/17/Barry_Manilow_1979.jpg g/wp-content/uploads/2008/08/sts022.jpg

9 La mode populaire dans les années 1980s
’staches commons/3/39/Dr_Martens%2C_black%2C_old.jpg e.fr/files/2009/05/tom-sellec k-magnum-pi-c jpg Doc Martens Polo shirt Big hair Designer jeans Flashdance leg warmers OoUI/AAAAAAAAA0k/PYjAIQckQ2U/s320/J en+flashdance.jpg

10 La mode populaire dans les années 1980s
Punk styles Michael Jackson jackets Sections/News_And_Analysis/_News/ _SLIDESHOWS/Michael_Jackson _Auction/Jackets.jpg Parachute pants Padded shoulders LpCS5js9VI/AAAAAAAAAkU/msFEYDewzpA/s400/Madonna.jpg Acid wash jeans chools/unc/sports/m-baskbl/auto_action /57383.jpeg s/uncategorized/2007/08/07/acidwashjeans.jpg

11 La mode populaire dans les années 1990s
Mullets Skullets inderland-files-wordpress-com200902grunge_and_glory-13.jpg cPOB5gyI/AAAAAAAADvM/HCRBSQInvek /s400/3183_mullet_2003usopen.jpg p-content/uploads/2008/06/skullet.jpg Cargo pants Grunge images/users/000/044/772/products_ images/Authentic_Boys_Cargo_Pants.jpg Straight hair

12 La mode populaire dans les années 1990s
Minimalist design /2009/05/ghetto-fabulous.jpg Tattoos .com/fashion/images/2008/08/14/ fall_fashion_trends_minimalist.jpg Ghetto fabulous Power bracelets Tank tops Pashminas /Chakra%20Power%20Bracelet.jpg com/images/Jericho_Tank_Top_Soy.jpg

13 La mode populaire dans les années 2000s
Beehives «ironiques» Layering, Leggings Neo-punk for preteens .com/2008/07/amy-winehouse2.jpg /wikipedia/commons/thumb /d/d7/Leggings.jpg/380px-Leggings.jpg ABC5vdXQKFklPb1pqdVlaM1JHc EVXWnItNk56ZlEAAAACaWQK AXgAAAAEc2l6ZQ.jpg _images/Emo-Hair jpg Whale tail Tramp stamp com/archives/trampstamp.jpg /commons/7/7d/Whaletail_oc.jpg Emo hair

14 La mode populaire dans les années 2000s
Faux-hawks Bling-bling Baseball Caps org/wikipedia/commons/2/23/ Texas_Tech_Red_Raiders_ baseball_cap.jpg Uggs /grafics/genuine%20uggs.jpg XAePxwGya7E/SGY8fh-9T0I/A AAAAAAABMo/cdOJjjczx-Q/s400/blake_fauxhawk_side.jpg /files/bling jpg Geek chic 2005/gallery/retrofitted/jlopez.jpg Hoodies com/photo_images/68783/BBC_ ClothingBBC_HoodiesBBC_mens_ JeansBBC_Jeans.jpg Retro fashion see Beehives /thumb/9/95/Stepherrorwear114.jpg /450px-Stepherrorwear114.jpg

15 La brigade Kanuk Kanuk est un manufacturier de vêtements d’hiver de haut de gamme à Montréal, surtout connu pour ses vêtements à duvet. Ses manteaux sont chauds, mais plusieurs personnes y ajoutent des accessoires comme s’ils partaient en expédition au Himalaya. Ce n’est pas uniquement à Montréal où se trouvent les personnes inspirées par le style trekking/grano. Ici, elles sont particulièrement voyantes parce qu’elles sont Pour ajouter à l’effet, des bottes de trekking, obligatoire. associées à une catégorie sociale liée (mais pas limitée) à la montée des sentiments nationaux au Québec, qui a créé une variété de positions professionnelles et semi-professionnelles impliquées dans la gouvernance «nationale», dont une grande partie semble occupée par les membres de cette catégorie. Les attributs liés au trekking les unissent symboliquement à la force primordiale de la nature. En été, sans la protection de leur plumage d’hiver, ils doivent se contenter de souliers «confortables» et se réunir à certains endroits névralgiques. esignresource.ca/offici algallery/wp-content/up loads/2008/05/tilley-hat- canada.jpg L’homme le plus intéressant de la planète part en expédition à Madagascar. Il est protégé par son chapeau Tilley. Obligatoire -expedition-strapping-boots-dsquared-expedition-st rapping-boots-6.png press.com/2009/04/17-water_bottle.jpg Leur alimentation spirituelle Le sac à dos urbain /albums/b259/cjerome/mtl_ 706/LeDevoir.jpg -thing?.out=jpg&size=l&tid= stories/tips-for-travellers2.jpg /images_x/static/p_kanuk.gif venues/cafe-cherrier/cafe-cherrier_ montreal-1.jpg/image_regular L’habitat naturel

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17 Enfin, la mode contemporaine comparée à celle des décennies précédentes
La grossièreté d’une époque devient le chic d’un autre Joe the plumber gets his tools … … meanwhile, across town, Jane looks for hers

18 Le haut et le bas Quelle est la forme (métaphorique) de la «structure» de la société: une pyramide ou une coupe de champagne inversée? Autrement dit, quel est le rapport entre le haut et le bas? Est-il possible de préciser le degré de communication et de mobilité sociale entre le haut et le bas? Est-ce que la mode et les gouts vestimentaires parmi la grande masse de personnes sont-ils des tentatives d’imiter les attitudes et les styles propres aux cultures du «haut» (des élites)? Est-ce que le «bas» (qui inclut les classes moyennes et subalternes) imite-t-il les cultures du «haut» dans l’espoir d’augmenter la chance d'acquérir un statut «haut» et faire un saut de classe?

19 Les sauts vers le «haut»
Plus la société ressemble à une pyramide, plus est-il probable que le «bas» est positivement influencé par les cultures du «haut», car en imitant les cultures élites, les membres des classes subalternes ont une chance légèrement meilleure de faire un saut, tout simplement parce qu’il y a plus de place pour eux au milieu et au sommet de la pyramide sociale. Bref, le saut du bas vers le sommet est plus facile quand la distribution du pouvoir définit un espace social plus pyramidal, plus ouvert. Ceci peut déclencher une «guerre de la mode», car les élites répondent à l’imitation en créant ou en adoptant de nouvelles modes, obligeant les classes inférieures d’adopter ces nouveaux styles; c’est la Guerre Froide de l’habillement, car les vêtements sont un marqueur de classe très puissant. À gauche: des sauts, pas tout liés au statut

20 Wilfredo Pareto, sociologue-économiste du 19e siècle, a noté vers 1900 que la distribution de richesses en Italie adhérait à une règle de 80/20, que 20% de la population contrôlait 80% des ressources. À son grand étonnement, il a observé le même rapport pour un ensemble de pays riches et pauvres, développés et sous-développés. Ceci est devenu le Principe de Pareto, tellement est-il accepté par les chercheurs. Aujourd’hui, ce rapport est le sujet d’un débat aigu. Si ce rapport est constant, le mouvement du bas vers le haut ne dépend pas de l’économie. Pareto et la règle 80/20

21 La distribution de la richesse
Déchiffrer les sources et les critères utilisés pour classer la richesse présente un grand défi, mais ils concordent, plus ou moins, pour appuyer l’idée de Pareto. Ce qui semble avoir changé est la distribution géographique: certains pays semblent s’enrichir davantage aux dépens des autres parties du Monde. De plus, la richesse semble se concentrer à l’intérieur du 20% élite. La Loi de Pareto ne semble plus si rigide face aux déplacements rapides typiques du régime postmoderne. Sources consultées: U.N. statistics - Distribution of Income and Consumption; wealth and poverty Research on the World Distribution of Household Wealth (UNU-WIDER) CIA World Factbook: Field Listing - Distribution of family income - Gini index « A study by the World Institute for Development Economics Research at United Nations University reports that the richest 1% of adults alone owned 40% of global assets in the year 2000, and that the richest 10% of adults accounted for 85% of the world total. The bottom half of the world adult population owned barely 1% of global wealth. Extensive statistics, many indicating the growing world disparity, are included in the available report, press releases, Excel tables and Powerpoint slides. Moreover, another study found that the richest 2% own more than half of global household assets. Despite this, the distribution has been changing quite rapidly in the direction of greater concentration of wealth ». ( ) Europe de l’Est, 2007

22 La centralisation du pouvoir
Au 19e siècle, les États de l’Occident se transforment en États-nation, s’inspirant de la radicalisation de la culture mise en place par la France révolutionnaire. Même les noms individuels, qui étaient un moyen de comptabilité pour tracer les alliances entre les maisonnées, sont politisés par les idéologues pour produire une «nation». Pour renforcer la solidarité politique, ils veulent renforcer l’unité culturelle. Les États tentent d’évacuer les menaces à leur politique de centralisation du pouvoir: les traces du système de classe de l’Ancien Régime, les privilèges hérités, les prétentions de l’Église qui réclame le partage du pouvoir, l’ethnicité comme base de l’identité sociale (aux États-Unis, ceci assume des conséquences tragiques pour les peuples autochtones; plus tard, en Allemagne, la situation devient pire pour les Juifs et les Gitans), les syndicats (qui prétendent définir une base du pouvoir qui s’oppose à celle de l’État), et même la parenté (qui fournit aux personnes de ressources psychiques et émotives pour résister à l’État, et donc devient un des premiers domaines où intervient l’État, qui prend le contrôle des mariages, de la sexualité et de la reproduction). Les personnes sont donc poussées vers une guerre de résistance psychique sur les intrusions étatiques. La mode et d’autres domaines (la musique, la littérature et le théâtre populaire, toutes des formes qui deviennent, pour l’État et ses idéologues, de formes «basses», «vulgaires» «dérivatives» de la «haute» culture – les musées et son esthétique, la musique «classique», etc.) deviennent des champs de bataille où les personnes cherchent à affirmer leur autonomie face à l’État. Signing the Marriage Register, 1896, James Charles

23 Le pouvoir et le capital culturel
Aujourd’hui, les anthropologues reconnaissent que la dimension économique n’est pas l’unique domaine où réagissent les personnes à des inégalités créées par la structure du pouvoir. On parle plutôt de «capital culturel» (Pierre Bourdieu, La distinction), les éléments (qui incluent la mode) qui permettent aux personnes de manœuvrer positivement dans un système de statut sans nécessairement accéder au vrai pourvoir détenu et gérer par l’État. Autrement dit, les modèles qui se basent sur la centralisation du pouvoir ne sont plus nécessairement utiles pour comprendre des cultures nationales décentralisées par le système mondial. P.-S. La belle jeune femme n’est pas censée représenter l’idée que le pouvoir donne accès aux jeunes femmes. Elle incarne plutôt l’idée de la mode et de beauté comme des manifestations du capital culturel, comme le diplôme universitaire et la voiture semi-luxueuse. En Occident, les personnes belles, grandes et minces ont souvent plus d’avantages dans la vie.

24 Le pouvoir Ce concept (capital culturel) nous permet de mieux comprendre comment les personnes réagissent au pouvoir en utilisant les outils à leur disposition. La mode en est un de ces instruments du peuple. Autrement dit, la mode n’est pas uniquement un aspect du Soi censé établir le statut de l’élite vis-à-vis des classes subalternes, mais également une façon individuelle de se positionner vis-à-vis du pouvoir (James Scott, Weapons of the Weak, 1985), surtout dans un espace social pyramidal, où la structure plus ouverte encourage un peu de souplesse sociale. Tags individuels; /224/ _a9e6c5e5e5.jpg Manhattan Municipal Building Muhammad-Ali; allposters.com/images/pic/145/SP0053~ Muhammad-Ali-Posters.jpg

25 La mondialisation et la société ouverte
Je tente d’exposer un paradoxe: oui, la mondialisation pousse la société locale vers un modèle «coupe de champagne», mais en élargissant les frontières des communautés (largement en les fragilisant), elle crée l’illusion qu’il a plus de niches prêtes à recevoir les personnes qui maitrisent la culture de ce nouvel espace «international», les «nouveaux cosmopolites» qui adoptent certains traits «urbains» et «cosmopolites» pour prendre place au banquet du régime mondial et de sa culture de déplacement (soit, ils veulent participer, soit ils veulent s’isoler). Autrement dit, la mobilité sociale et géographique est liée à l’appauvrissement croissant. Ceci est une nouveauté: pour les régimes de la modernité «classique», la pression sociale sur les classes inférieures souvent produisait la stagnation sociale et culturelle (ou de l’émigration, pour se soustraire complètement du système oppressif).

26 L’espace social était assez complexe avant la mondialisation; aujourd’hui, il l’est davantage, car le l’espace public où traditionnellement les lignes de force agissaient et se chevauchaient est brouillé. Qu’est-ce qu’un lieu public de nos jours? Il y a un autre aspect problématique à la mondialisation: on parle incessamment des frontières poreuses (États, nations, pays, individus), comme si la migration était devenue un paroxysme global. Mais c’est inexact: comparé au 19e siècle, le taux de migration comme proportion de la population totale est relativement faible. Cela suggère que la perception de la migration ait changé, d’un élément qui contribuait à la construction de la nation (au 19e siècle) à quelque chose que la menace (aujourd’hui). Le Canada qui accueille les immigrants, 1880 ipedia/commons/a/a1/Come_To_Stay.gif .org/datahub/charts/historic-1.jpg Immigration aux États-Unis,

27 «The New Cosmopolitanism»
Ce n’est pas que le monde d’aujourd’hui soit plus compétitif (il l’est, sans aucun doute, grâce au néolibéralisme qui a tendance à gruger les racines communautaires des personnes), mais qu’il donne l’impression qu’il est possible pour un individu de sortir du tourbillon en maitrisant la nouvelle culture de cet espace «cosmopolite». Le cosmopolitisme donne l’impression que la personne s’orne d’une couche protectrice culturelle, en maitrisant certains signes iconiques d’un monde dominé par les déplacements de personnes, marchandises et d’images. Le cosmopolitisme n’est plus signalé par la maitrise ou par l’amour d’une culture étrangère, mais par la consommation de certaines marchandises devenues iconiques: certains vêtements et bijoux; la musique; les voyages: mieux passer de vacances au Lac Champlain ou à Bali, Disney World ou un projet d’aménagement d’égouts au Mali?

28 La rationalité et l’espace
Parmi d’autres techniques de gouvernance, les États projettent leur pouvoir pour transformer l’espace public en symbole de la communauté politique. Quand un gouvernement établit des normes de l’utilisation de l’espace censées être «rationnelles», il autorise et impose une vision de causalité sur ses citoyens. Inconsciemment et involontairement, le contrôle de l’espace selon un modèle d’une utilisation rationnelle du temps établit le pouvoir culturel de l’État. Par exemple, une personne qui calcule le «meilleur» parcours pour arriver au travail tente (normalement) de minimiser le temps du trajet, non le nombre d’arbres qu’il doit voir en chemin. Quand les individus contrôlent leurs déplacements selon le modèle «rationnel» de l’État, ils se sensibilisent aux lignes de force de l’espace public et donc adaptent également les rythmes intimes de leurs corps (dormir, manger, etc.) à cette rationalité. L’espace public de l’État (et sa métaphore du «corps social») devient l’espace intime du corps. Plus importante, cette définition spatiotemporelle de la rationalité devient le standard qui définit l’ensemble de la causalité, qui permet même une comptabilité de l’intimité («je te quitte parce que tu n’es pas prêt à investir dans notre couple», ou ses variantes). Tokyo

29 Comment s’établit le contrôle du temps et de l’agir individuel
1a) établir des usages prescrits de l’espace («zoning»); ceci oblige les personnes à faire une navette liant les zones résidentielles, de travail, et de loisir; 1b) le zonage des magasins alimentaires établit le temps nécessaire pour les emplettes; 2a) établir, initialement en collaboration avec les propriétaires d’usines et, aujourd’hui, règlementer la «tradition» qui fixe les horaires de travail et des écoles; 2b) ceci va déterminer les horaires de l’intimité – quand manger ensemble, etc.; 3) établir le nombre de jours ou même les périodes de vacances (ce qui oblige les personnes à prendre des décisions de «rester à la maison» ou de voyager); 4) standardiser les unités utilisées pour établir le temps; les fuseaux horaires standards ont émergé uniquement au 19e siècle; ceci en partie contribue à définir les frontières du «Nous» en sabotant les temps «locaux» 5) au 19e siècle, définir des standards d’hygiène qui obligeaient les personnes à établir certaines habitudes règlementées selon un horaire (se laver, s’habiller, etc.); 6) établir, par un système de musées, ce qui constitue «le passé» pour définir ce qui est «le présent»; 7) règlementer les moyens de transport public (nombre, fréquence, parcours) et donc les horaires de déplacement; 8) règlementer les horaires des magasins et donc définir les habitudes d’achat. 9) définir l’année financière et donc la «rationalité fiscale»

30 Les changements de mode
Traditionnellement, la mode appartient aux classes supérieures; les «autres» portaient des vêtements adaptés au travail ou des guenilles. Les changements à la mode ont donc été naturellement interprétés comme des tentatives des classes supérieures d’établir de microdistinctions à l’intérieur de la catégorie «supérieure», et de définir un écart les séparant des classes moyennes qui, elles, cherchaient à imiter les classes huppées pour s’infiltrer dans une catégorie supérieure. La mode est donc liée à un système de pouvoir.

31 Les vêtements standardisés et l’espace
Comme dans le cas de vêtements formels, le costume «folklorique» ou «national» exprime l’identité affichée en l’espace public et non l’identité de l’intimité. À place de transformer les citoyens en petits robots porteurs/porteuses de l’identité «nationale», ce costume est adopté uniquement en public lors de fêtes nationales, et donc il signale l’existence d’une dimension privée, dont les traits souvent servent à tenir l’intime à l’abri de la dimension publique trop «bruyante» et trop intrusive. Il favorise la qualité hermétique et quasi-sacrée de l’intimité dans un environnement autrement dominé par un social un peu trop présent, car il précise les contours de l’espace public et donc trace les limites du pouvoir de l’État. Ici, on veut un jeune couple balkanique posé pour une carte postale dans les années 1980s.

32 Parodie des chefs du G-8, 2010a
La ritualisation du corps et de son symbolisme est une façon d’affirmer le Soi aux dépens du pouvoir projeté sur le lieu: les «vêtements de travail» sont auto-identifiants, mais l’habillement formel est valide pour tous les lieux et donc isole la personne de son environnement: le pouvoir du lieu est toujours local, mais l’habillement formel est, en contraste, polyvalent, car il se base sur un modèle universel et donc simplifié de l’espace social. Les vêtements formels permettent aux personnes de s’isoler des lignes de force qui parsèment les lieux publics. Leur absence ici souligne l’effet parodie.

33 Le biopouvoir, l’espace et le temps
Traditionnellement, il y plusieurs moyens utilisés par les États pour exercer le pouvoir par le contrôle du temps (qui, par ses effets sur le corps, fait partie du concept de biopouvoir de Michel Foucault – Histoire de la sexualité; voir aussi Anthony Giddens, The Consequences of Modernity [1990]: «le contrôle de l’espace commence avec la coordination du temps»). L’image illustre la vie biologique et le pouvoir de Dieu (la Chapelle Sixtine de Michelangelo), mais il ne s’agit pas du biopouvoir, qui, selon Foucault, lie le pouvoir impersonnel de l’État à l’intimité et aux rythmes du corps. Le biopouvoir est la politisation de la dimension biologique de l’humain. Par exemple, obliger des élèves à respecter un plan rigide de placement dans une salle de cours, jour après jour, est un exemple du biopouvoir. Ils apprennent que leur corps, censé être au cœur de l’individualité, peut devenir un engin de soumission (et, avec de tatouages, de vêtements, d’une gestualité, le corps devient un engin pour la rébellion).

34 La mode et ses changements contre le pouvoir temporel de l’État
Year Annual 1997 693 1998 669 1999 679 2000 755 2001 708 2002 727 2003 653 2004 756 2005 774 2006 778 2007 773 Year Annual 1997 978 1998 913 1999 1010 2000 1065 2001 1030 2002 972 2003 854 2004 900 2005 1097 2006 961 2007 1146 La mode et ses changements contre le pouvoir temporel de l’État Et si la mode et ses changements ne seraient-ce une simple tentative d’épater les autres, mais plutôt une réaction individuelle contre le contrôle étatique du temps? Si, en restant «à la mode» et sensible aux changements (n’oublions pas, liés au statut individuel), les personnes voulaient lancer le message qu’elles sont les «vrais» maitres du temps? Selon les hypothèses avancées au début sur la structure de la société («pyramide» ou «coupe de champagne renversée»), plus les États réagissent à diminution récente de leur pouvoir (due aux effets de la mondialisation) en renforçant les moyens traditionnels de contrôle étatique, et plus les personnes se sentent victimes des mêmes dynamiques de la mondialisation, plus elles devraient devenir sensibles aux rythmes de la mode pour affirmer leur pouvoir individuel. En fait, elles vont même créer des demandes qui vont accélérer ces rythmes. Les données ne sont pas sans équivoques, mais elles suggèrent néanmoins une augmentation des dépenses pour les vêtements: (1) montre les dépenses pour des femmes américaines urbaines de tous âges pour la période ; (2) les dépenses de femmes américaines avec doctorat ou autre diplôme professionnel pour la même période. Source: Bureau of Labor Statistics, United States Department of Labor; consulté le (1) (2)

35 La fréquence des changements
Selon cette position, non seulement les dépenses, mais la fréquence avec laquelle les personnes peuvent adopter de nouvelles modes est signe de cette lutte entre l’individu et le pouvoir. Par exemple, le cout de chaque item individuel peut baisser à fur et à mesure que les marchands importent des vêtements fabriqués en Chine ou en Inde (à bas prix), mais le nombre d’items consommer peut augmenter si le rythme de la mode accélère, avec des changements tous les 5 ou 6 mois. Autrement dit, les personnes sacrifient la qualité pour la quantité. Il serait intéressant de constater la quantité de vieux vêtements dans les garde-robes (selon ce scénario, on ne peut mesurer la quantité donnée aux charités traditionnelles, car ces vêtements de qualité inférieure sont probablement jetés et non recyclés). Il est également possible que les personnes achètent davantage aux friperies, augmentant toujours la quantité aux dépens de la qualité (ou de la durée de vie de chaque item). Le gout contemporain pour le rétro est peut-être émergé de cette tendance (alimentée par les conditions économiques désastreuses d’aujourd’hui). Comme vous pouvez constater, il y a de multiples possibilités et plusieurs pistes de recherche. images/store_big.jpg Un magasin à détail best_of_chicago_09/fashion/used_ clothing/lennyandme.jpg Une friperie

36 Les garde-robes «The growth of the suburbs was facilitated by the automobile and an expanded road network after the 1958 Interstate Highway Act. The space occupied by American homes began to increase as the population density pressure eased further out from city centers. A typical home built in 1900 had between 700 and 1,200 square feet of living space. Compare that with 1,000 square feet for a home built in 1950 and 2,265 square feet in the average home built in American closets have kept up with the growth in the home. Many floor plans now include not one but two walk-in closets.  The increase in American wealth has led to more and more elaborate closet designs. In 2006, Business Week estimated that the market for custom closet design and do-it-yourself closet retail represents a $2 billion industry that grew 25% a year between 2000 and The American closet has come into its own as an accepted and indispensable part of our homes.» Garde-robe dans un logement rénové, 2000 Garde-robe, appartement des années 1960s, 8 pi carrés indiqués par la flèche Admin/articlefiles/462-1Place_Bed1.jpg

37 Le consumérisme et l’identité postmoderne
Le monde est-il profondément transformé par le capitalisme postmoderne? Sommes-nous devenus des esclaves du consumérisme? Est-ce que la force motrice censé définir le Soi social s’est-elle déplacée du rapport qu’a l’individu avec le système de production, vers son rapport avec la consommation? D’innombrables arguments existent sur ce sujet, mais il est important à souligner, comme le font Falk et Campbell (The Shopping Experience, Sage, London, 1997) qu’il n’est pas nécessaire que les personnes achètent des marchandises ou des objets culturels (ou même qu’elles les consomment sans nécessairement les acheter) pour que la vie soit dominée par le consumérisme. L’identité (ou au moins une partie importante) peut se construire dans des lieux d’achat. Autrement dit, les personnes peuvent fréquenter des lieux mercantiles pour se définir vis-à-vis des offrandes, parfois de façon positive, mais aussi de façon négative, en rejetant le rôle de robot-consommateur, en s’engageant dans une négociation psychique avec les objets, marchandises ou styles culturels. Ces lieux sont devenus les champs de bataille pour définir le Soi, où les personnes à la recherche de nouvelles communautés peuvent rentrer en dialogue avec les autres à travers le symbolisme des objets. Les objets pour le consommateur ne dénotent pas son statut, mais le fait qu’une personne les sélectionne et les adapte à ses conditions psychiques. Cette nouvelle manifestation du biopouvoir foucaldien devient la première ligne de défense contre le déplacement réel et symbolique du nouveau système mondial. Centre Eaton, Montréal

38 La galerie d’achat En tant que telle, l’importance du centre d’achat est son caractère de non-lieu (dans le sens proposé par Marc Augé, (Non-Lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité, 1992; c-à-d., pas attaché à un système local de significations). Il fait partie, dans un sens, du système mondial, car il est gavé de marchandise provenant de partout dans le monde, et c’est précisément cette qualité d’amener et de présenter «l’ailleurs» (qui autrement représente la cause des instabilités économiques locales quand, par exemple, les entreprises transfèrent la partie manufacture en Chine ou en Corée) qui l’évacue de ses significations locales – le centre d’achat n’est plus dans la même dimension mercantile du bistro local, du dépanneur du coin, de «mon» boucher. De plus, ces lieux ne sont pas des endroits pour flâner, car ils sont trop surchargés de significations positives et négatives: c’est le lieu rempli d’objets qui incarnent la menace à la stabilité d’emplois causée par le système international de production; c’est aussi le lieu qui incarne avant tout le choix, et donc le lieu où les personnes peuvent créer le simulacre du pouvoir individuel. Bref, l’identité «étrangère» et sémiotiquement surchargée du centre évacue le sens purement économique ou purement utilitaire des objets, transformant la négociation avec l’objet en une projection des pulsions émotives de la psyché individuelle; dans la postmodernité, ces pulsions définissent l’individu.* Autrement dit, les personnes peuvent fréquenter ces lieux, comme le notent Falk et Campbell, sans nécessairement vouloir acheter ou se définir par la consommation. Visiter ces endroits est une aventure, c’est frôler le danger pour en sortir plus fort. Eaton Centre, Toronto Centre_HDR_style.jpg/350px-Eaton_Centre_HDR_style.jpg * À différence de certains chercheurs qui prétendent que les individus «postmodernes» soient secoués et fragilisés par les dynamiques de déplacement qui dominent ce régime, je crois que les personnes «désencadrées» par la fragilisation des frontières (psychiques autant que nationales) et voulant renforcer leur présence dans les communautés poreuses, réagissent en mettant l’accent sur leur coté psychique émotif et sur le comportement agressif. Mais ceci est le sujet d’une autre enquête.

39 Clothing Manufacturing [NAICS 315] - Major Economic Indicators (millions of $ CAN. employment in thousands) Economic Indicators 2004 2005 2006 2007 2008 08-07 % CAAGR Apparent Domestic Market 10 182.0 10 065.5 10 450.0 10 517.0 10 301.6 -2.0% 0.3% Shipments -24.0% -14.8% Gross Domestic Product -22.5% -13.6% Manufacturing Intensity Ratio 46.6% 48.2% 47.3% 48.4% 49.4% 1.9% 1.5% Total Imports 7.0% 6.8% Domestic Exports 896.5 -25.3% -19.6% Trade Balance 13.3% 15.5% Import Penetration 59.8% 64.7% 66.8% 70.3% 76.8% 9.3% 6.5% Export Orientation 34.3% 32.8% 30.3% 27.7% 27.3% -1.7% -5.6% Domestic Market Share 40.2% 35.3% 33.2% 29.7% 23.2% -21.9% -12.8% Labour Productivity 35.4 37.9 36.3 37.3 36.6 0.8% Employment (Thousands) 82.2 67.3 65.0 56.2 44.4 -21.0% -14.3% Source : Industrie Canada ( )

40 Les importations entre 2004 et 2008 sont passées de 60% à 77% (Import Penetration) de la valeur totale du secteur, soit de 6mld à 7,9mld (total imports). Donc, la valeur des importations durant cette période augmente plus que les seules quantités d’importations. Du meme rapport: « Apparel imports have grown consistently over the 2004 to 2008 period at a time when the apparel domestic market showed a very modest average annual increase of 0.3%. This underscores the pressure being felt by Canadian apparel producers in that they are accounting for a declining percentage of a non-growing market ». Les données n’indiquent pas la proportion exacte du secteur « de luxe », mais l’augmentation de la valeur des importations suggère que le changement n’est pas limité au gradin le plus bas du secteur, où de vêtements économiques importés de la Chine remplacent les vêtements jadis produits au Canada. Bref, une grande partie des changements est sans aucun doute due à des réaménagements motivés par la mondialisation; cependant, il semble y avoir une évolution dans la demande pour des articles plus dispendieux venant de l’étranger.


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