ENSEIGNER le DÉVELOPPEMENT DURABLE Yvette VEYRET Professeur Université PARIS X Jacqueline JALTA IA-IPR Festival International de Géographie Saint Dié des.

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1 ENSEIGNER le DÉVELOPPEMENT DURABLE Yvette VEYRET Professeur Université PARIS X Jacqueline JALTA IA-IPR Festival International de Géographie Saint Dié des Vosges Octobre 2010

2 QUELQUES QUESTIONS des ENSEIGNANTS autour du DÉVELOPPEMENT DURABLE l Enseigner les thèmes nouveaux des programmes : santé, éducation, pauvreté, ménager l’atmosphère et DD ? l Enseigner les thèmes déjà connus : la population, l’eau, l’agriculture la ville et DD ? l Enseigner un objet « politique et ses incertitudes » ?

3 EN QUOI le DÉVELOPPEMENT DURABLE EST-IL GEOGRAPHIQUE ? l La géographie entre dans la question du DD par le social : les inégalités spatiales et sociales (riches et pauvres, inégalités face à la santé, à l’éducation, à la nourriture). Les inégalités face aux ressources (eau, énergie), face aux risques (naturels, technologiques). Le DD est inscrit dans la réflexion sur le développement, sur les acteurs et sur le politique. l La géographie situe sa réflexion entre le global et le local, à différentes échelles (une grande région l’Arctique, une ville, ou un espace littoral…). l La géographie permet de proposer des solutions multiples et variées pour le futur au travers d’études de cas. Elle se veut prospective. Développement Durable : trois entrées et la dimension politique.

4 GÉOGRAPHIE et DÉVELOPPEMENT DURABLE : le fil du programme de seconde l ENJEUX de POPULATION et de DÉVELOPPEMENT : le développement durable implique d’envisager les dynamiques de population et les inégalités sociales. Inégale répartition de la population. Rapport population/ressources. l GÉRER les RESSOURCES : définition des ressources et disponibilité. Accès aux ressources. Usages et inscriptions spatiales, conflits d’usage, acteurs. Les ressources entre gestion et protection. l GÉRER les ESPACES : entre gestion et protection. Aménager les territoires (équité). Acteurs et choix politiques.

5 POPULATION ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

6 POPULATION et DÉVELOPPEMENT DURABLE l Quels rapports peut-on envisager entre population et développement durable ? l Une forte densité est-elle compatible avec le développement durable ? Qu’en est-il d’une faible densité ? l La notion de surpopulation est-elle pertinente ? l La question de la population, autrement dit, sa répartition, sa croissance doit être envisagée en relations avec les ressources, avec les pollutions, plus largement avec ce que l’on nomme l’environnement. Ces différents aspects concernent selon différents degrés d’approfondissements aussi bien les enseignants de Seconde que ceux de Cinquième.

7 IDÉES RECUES l « Pour pouvoir stabiliser la population mondiale, il serait nécessaire d’éliminer 350 000 personnes par jour ». Commandant Cousteau in Courrier de l’UNESCO. l Le même Cousteau considérait en 1992, qu’il faut « ramener la population de la planète à 600 à 700 millions » (soit en supprimer environ 90 %) (in Nouvel Observateur, 1992). l En 2006 Y. Paccalet ancien collaborateur de Cousteau publie « l’humanité disparaîtra, bon débarras ». l On parle de la « bombe p » (Ehrlich 1968). l « Limiter les naissances, un remède au péril climatique » ! Le Monde, 2009

8 Constat : Croissance de la population mondiale et évolution au XXIe siècle Espérance de vie à la naissance en France Milieu du XVIII e siècle : 30 ans 1900 :44 ans 1950 :66 ans Depuis 2004 plus de 80 ans (hommes et femmes confondus) Espérance de vie dans le monde l 1950 l 2005 Femmes 48 ans 68,6 ans Hommes 45,2 ans 64,2 ans fin du XVème siècle500 millionsProjections (ONU) en 1750750 millionsen 20308,3 milliards en 1800950 millionsen 20509 milliards en 19001,65 milliard en 20106,84 milliards Noter que l’espérance de vie agrège des données touchant à l’alimentation, à la qualité de l’environnement (air, eau…), aux soins… donc à l’éducation, à la pauvreté ou à la richesse. C’est un des meilleurs et des plus fiables indicateurs permettant d’envisager la situation (l’état) d’une population et son rapport à son environnement au sens large.

9 Edition Autrement

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12 Pourquoi une telle évolution ? l Baisse de la mortalité infantile, de la mortalité des femmes (en couche). l Meilleure alimentation globalement malgré les problèmes qui demeurent dans certains pays. l Meilleure hygiène et développement des réseaux sanitaires malgré bien des limites encore. l Le progrès technique réduit globalement la pénibilité du travail. l L’effet des médias et du modèle occidental dans certains pays en développement qui pousse à réduire les naissances. Pas forcément de lien entre développement (des sociétés), sortie de la pauvreté et baisse de la fécondité. Cela a surpris les experts…

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14 RAPPORTS POPULATION/RESSOURCES l Population inégalement répartie. Peut-on parler de surpeuplement ? ou sous peuplement ? l On entre donc dans l’analyse des rapports populations/ressources qui font l’objet d’un chapitre du programme de la classe de seconde. Dans certaines régions, il fallait plusieurs hectares pour nourrir un homme, ailleurs quelques m² suffisent… mais une telle situation oublie aussi les échanges.

15 DES IDÉES REÇUES l Malthus au XVIIIe siècle (publication en 1798 Essai sur le principe de population tant qu’il influe sur le progrès futur de la société » : distorsion entre croissance de la population et croissance des ressources. La population dépasse-t-elle les capacités productives de la planète (cf. l’empreinte écologique,= la population dépasserait de plus de 20 % la « capacité de la terre » à subvenir à ses besoins). Notion de capacités de charge de la planète. l Croissance de la population = fortes densités l Fortes densités = urbanisation « galopante » = pollution = dégradation de l’environnement = destruction des ressources = famines…

16 RAPPORT DENSITÉ/RESSOURCES l Globalement, plus la population est nombreuse plus la demande de ressources est grande. l Pourtant une forte densité de population peut gérer correctement le milieu (Cf. les Pays Bas) par des politiques adaptées. Une faible voire très faible densité peut provoquer des dégradations des couverts végétaux… gaspillage des ressources. l Rôle de la technique, de la science, nouveaux types de plantes, usage raisonné de l’eau, recyclage, économie des ressources. Pour réduire les déchets et les pollutions, de nouvelles formes de gestion des ressources, une agriculture où les intrants sont réduits voire supprimés, est envisageable. l Rôle des politiques agricoles et commerciales, les émeutes de la faim ces dernières années sont dues non à une insuffisante production mais à une distribution inacceptable, pour faire augmenter les prix. « greniers pleins, ventres vides. » Quelques remarques

17 RAPPORT POPULATION et RESSOURCE EN EAU l Le non accès à l’eau n’est pas toujours dû au manque de ressources et à une population trop nombreuse. l Non raccordement pour des raisons politiques et économiques. l Économiser l’eau (notamment pour irrigation et pour usages domestiques), récupérer l’eau de pluie. l Recycler l’eau. l Transferts d’eau.

18 VILLES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

19 LA VILLE et le DÉVELOPPEMENT DURABLE Définition l La ville durable n’est pas un modèle figé et unique, elle est d’abord un projet et une démarche pour le futur, qui intègre le passé. l Projet et démarche doivent être collectifs réunissant les acteurs locaux autour d’une volonté commune, d’une proposition politique. l La ville durable implique un développement économique respectant les critères du développement durable, équité sociale, qualité environnementale, préservation des ressources et du patrimoine, cohérence des territoires. l Elle renvoie à la mixité fonctionnelle et sociale, à la question de la densité et à celle de l’étalement urbain. l L’amélioration du cadre de vie ainsi que la prise en compte de la dimension culturelle, patrimoniale et du sens de l’urbanité en constituent les volets principaux.

20 La population urbaine dans le monde, évolution du taux d'urbanisation et projection en 2025 Taux d'urbanisation ( % ) Année19501970199020002025 Ensemble du monde2837455165 Pays en développement1725374561 Pays développés5366737583

21 Les principes qui prévalent pour une ville durable La rupture avec l’hygiénisme Hygiénisme fin XIX, début XXe sièclesVille durable Zonage, séparation des fonctions et des populations. Mixité fonctionnelle et sociale des espaces (réduction des mobilités) Circulation gage d’hygiène (circulation de l’air, de l’eau…). Nuisance, pollution atmosphérique, de l’air, de l’eau. Besoins énergétique et besoins d’infrastructures dévoreuses de terre Dédensification pour des raisons d’hygiène (assainir, aérer). Éviter l’étalement urbain, favoriser une ville dense. Assèchement des villes. Recouvrement des rivières et des canaux, enfouissement des eaux usées. Perméabilité des sols. Réhabilitation de l’humide. Traitement des eaux en surface. Espaces verts, jardins et parcs, compositions paysagères. Préservation des espaces existants, de la biodiversité. Notion de corridors verts.

22 Charte d’Aalborg (villes durable sen Europe 1994) Importance de la dimension patrimoniale, associer futur et passé. L’existant est pris en compte dans l’élaboration de nouveaux projets urbains et architecturaux. L’insertion du bâti dans l’environnement doit être envisagée, sa dimension patrimoniale est présente. Identité locale. Réduction de la mobilité, contrainte face à l’hégémonie de la voiture. Une voie pour plusieurs modes de transports. Circulation douces privilégiées. La rue revalorisé, lieu des achats, de la sociabilité et de la mobilité… Urbanisation participative, gouvernance, singularité des réponses.

23 Grenelle de l’environnement et ville durable Mesure 48 Reconquête des centres-villes en déclin. Mesure 49 Chaque ville devra construire au moins un éco-quartier d’ici 2012. Mesure 50 Un nouveau cadre législatif est nécessaire pour parler de la ville durable. Cette mesure porte notamment sur le SCOT et les zones de densification environnementale. Mesure 72 Chaque PLU devra fournir des indicateurs sur le recul des surfaces agricoles. Mesure 76 Restauration de la place de la nature en ville.

24 Un agenda 21 l L’agenda doit fournir des réponses à une série d’enjeux pour le futur pour un territoire donné. Un agenda 21 local est un projet de territoire (pour 10 à 15 ans), fondé sur une gestion plus économe, plus équitable, plus intégrée au territoire. l Le projet est soutenu par l’ensemble de la collectivité, porté par les élus municipaux après qu’aient été définis les besoins, les attentes de la population et après concertation. C’est un projet fondé sur une démarche participative. La gouvernance est fondamentale. l L’agenda impose de décloisonner les compétences pour travailler de manière transversale. l L’agenda 21 implique une approche patrimoniale qui met l'accent sur le capital naturel et culturel, sur la politique de réhabilitation, l'embellissement de la ville. l L’agenda 21 nécessite une approche sociale fondée sur l'équité. l L’agenda 21 s’inscrit dans une approche économique qui concilie mécanisme du marché et gestion économe de la ville.

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26 Cinq thèmes d’action 1. Énergie 2. Pollutions 3. Ville solidaire 4. Cadre de vie 5. Gouvernance

27 Les questions du programme de 5ème peuvent être envisagées sous l’angle de la ville (1/3) DANS LE PASSÉAUJOUR'HUI SANTÉ et VILLE Indicateur 1.de la qualité de l’environnement. 2.de l’existence d’un réseau de soins, de surveillance (équipement médical, hôpitaux…). 3.des inégalités sociales (quartiers riches bien équipés, quartiers pauvres délaissés). XVIII, XIXe siècles Épidémies, peste, choléra… Saleté de la ville, déchets, eaux usées… Pollution atmosphérique XIX-XXe siècle (le smog). Villes des pays riches  Ramassage des déchets, traitements, recyclage.  Réglementation.  Mais pollution (maladies liées aux pollutions). Villes des pays en développement  Pollution, eaux usées, déchets… maladies nombreuses (paludisme…).  Insuffisance des réseaux de soins.  Inégalités entre quartiers, entre villes.

28 Les questions du programme de 5ème peuvent être envisagées sous l’angle de la ville (2/3) DANS LE PASSÉ AUJOUR'HUI L’EAU EN VILLE Indicateur 1.des conditions du milieu (sec ou humide) de la présence de nappes souterraines ou non. Inégale importance de la ressource pour les villes. 2.des inégalités face à l’eau non équipements de quartiers pauvres (eau potable et eaux usées), pas de recyclages. 3.de mode de gestion raisonnés. Recyclage, traitement, usages sans gaspillage. Dessalement, transferts. Eaux non traitées, eaux usées non récupérées. Parfois difficile accès à l’eau pour tous. Maladies (choléra…) Situation meilleure avec l’Hygiénisme. Demande croissante de l’eau pour des usages industriels, agricoles au XIX, XXe siècles. Pollution de l’eau.  Forte demande domestique dans les villes des pays riches.  Concurrence entre divers usages. Nécessité de faire des choix.  Transferts d’eau, Cf. Barcelone, Pékin. pour alimenter ces métropoles.  Traitement, recyclage, économie nécessaire. Réglementation sur la qualité de l’eau : directive européenne.  Différences villes pays riches.  Villes des pays pauvres souvent mal raccordées et problème du coût de l’eau. Qualité de l’eau…

29 DANS LE PASSÉAUJOUR'HUI LES ÉNERGIES EN VILLE XIXème siècle  Charbon Cf. Londres, smog, nombreux morts jusqu’au milieu du XXe. Forte pollution.  Réglementation et disparition du smog.  Importance des énergies dans le fonctionnement de la société et des villes (éclairage, machines, chauffage… circulation).  Premier rang des pollueurs, transport et les habitations. Dans les pays européens  Réglementations, promouvoir circulations douces (vélo…, tramways).  Promouvoir des maisons passives… moindre gaspillage mais coût.  Réfléchir à une ville moins étalée. Situation difficile dans les pays pauvres  Étalement, expansion urbaine.  Voitures nombreuses très polluantes (Cotonou).  Usage du charbon (Chine) mais en Chine notamment des efforts. Les questions du programme de 5ème peuvent être envisagées sous l’angle de la ville (3/3)