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Histoire de l’Afghanistan : des origines à demain…

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1 Histoire de l’Afghanistan : des origines à demain…

2 L’Afghanistan dans la Guerre Froide
1 – Mohamed Nadir Shah ( ) 2 – Zaher Shah, dernier roi d’Afghanistan ( ) 3 – Brève histoire du PNDA 4 – Le dernier gouvernement Daoud ( ) 5 – La révolution de Saur (avril 1978) 6 – Prélude à la guerre civile

3 1 – Mohamed Nadir Shah (1929-1933)
Mohammad Nadir ( ) Shah est né à Dehra en Inde et ce n’est qu’à l’âge de dix-huit ans qu’il mettra les pieds en Afghanistan, lorsque les Anglais permirent à son grand-père paternel de rentrer d’exil. C’est d’ailleurs par ce grand-père qu’il descend de la famille régnante, mais d’une autre branche, s’agissant du frère de Dost Mohammad, Mohammad Telaï. Rapidement, Nadir Shah se fait une place au sein de l’appareil militaire du régime. Il devient général sous la gouverne d’Amanullah, avant de devenir ministre de la Défense, puis des Affaires étrangères.

4 Mohamed Nadir Shah

5 Proche de l’émir dans un premier temps, il prend ses distances dans la foulée des de la crise sociale que les réformes provoquent. Sans y être opposé, il considère que l’émir va trop vite. Peu de temps après l’éclatement du conflit au Kohistan, Nadir Shah quitte l’Afghanistan et se retrouve en France, où il occupera un certain temps le poste d’ambassadeur. Il ne reviendra vraiment en Afghanistan qu’en 1929, après que Kalakani se soit emparé du pouvoir à Kaboul. À ce moment, alors qu’il est parvenu à rallier le soutien militaire et financier des britanniques, il prend la tête de l’opposition des tribus pachtounes contre l’usurpateur tadjik. Après avoir repris le contrôle des principaux centres régionaux du pays, il parvient à s’emparer de Kaboul le 13 octobre 1929, après avoir mis en fuite Kalakani.

6 Amanullah avait manifesté son désir de revenir sur son abdication et Nadir lui avait promis de lui rendre son trône. Mais le prestige d’Amanullah étant très bas, Nadir Shah se laisse convaincre par les notables de Kaboul de s’assoir sur le trône à sa place et le 15 octobre 1929, il est proclamé roi. Amanullah quitte alors le pays pour se réfugier en Occident, où il mourra en Quant à Kalakani, après lui avoir promis l’amnistie, il le fait exécuter. Après avoir réprimé ses opposants, pour la plupart proches d’Amanullah, Nadir Shah s’emploie à réformer les structures politiques du pays, mais en douceur : les grandes réformes de son prédécesseur sont annulées, pour être remplacées par une politique réformiste nettement plus modérée. Souffrant d’un manque de légitimité à l’extérieur de Kaboul, son gouvernement s’appuiera avant tout sur les membres de sa famille.

7 En 1931, il impose une nouvelle constitution qui octroie de larges concessions aux tribus qui l’ont soutenue, ce qui se manifeste par les pouvoirs octroyés à la Loya Jirga, seule institution ayant le pouvoir de modifier la constitution du pays. En politique étrangère, Nadir Shah s’en tient à la neutralité et entretient des relations cordiales avec ses voisins sur la base de l’égalité entre eux, afin de se maintenir le plus possible loin des conflits régionaux. Néanmoins, les Britanniques continuent d’avoir une influence importante sur le pays. Désireux de contrebalancer l’influence de ceux-ci, il s’emploie à établir des relations cordiales avec l’URSS et en ce sens, il cesse de soutenir les islamistes agissant sur le territoire de l’Asie centrale soviétique. En 1931, Kaboul et Moscou signent un traité de non agression pour une durée de cinq ans, avec prolongation automatique.

8 Arrivé au pouvoir suite à une guerre civile, Nadir Shah va s’employer à reconstruire l’autorité centrale en luttant sans merci contre ses opposants. L’exécution de membres importants du gouvernement d’Amanullah en 1932 va dresser contre lui une part importante de la population, ce qui conduira éventuellement à son assassinat le 8 novembre 1933.

9 2 – Zaher Shah, dernier roi d’Afghanistan (1933-1973)
Zaher Shah ( ), deuxième fils de Nadir Shah, qui deviendra le dernier roi d’Afghanistan, monte sur le trône à l’âge de 19 ans. Dans les vingt premières années de son règne, il sera en quelque sorte l’otage de ses premiers ministres, tous issus de la famille régnante. Ce n’est qu'en 1964, exaspéré par le comportement de son cousin, qu’il le destitue de son poste de premier ministre pour prendre lui-même la tête du gouvernement.

10 Réformateur modéré, il favorisera l’émancipation des femmes, entre autres en permettant à celle-ci de ne pas porter le voile et d’accéder de plus en plus nombreuses aux institutions d’enseignement. En 1964, il donne à son pays une nouvelle constitution très inspirée de celle de la France, pays où il a étudié. Son règne correspond à une période de développement économique et social sans précédent dans l’histoire du pays, alors que l’Afghanistan est de nouveau l’objet de toutes les attentions des puissances voisines.

11 2.1 – Un nouveau Grand Jeu La décolonisation va entraîner en Asie centrale une redistribution des cartes. À terme, les mouvements nationalistes qui se développent dans la région vont conduire à l’indépendance de la Fédération indienne au sud et à celle du Pakistan, au nord. Pour l’Afghanistan, cela veut dire une chose : la disparition de l’Empire britannique laisse plus de latitude à l’Union soviétique, surtout dans un premier temps, alors que les Américains s’intéressent peu au pays, laissant le Pakistan jouer le rôle d’avant-garde. Au fil des fluctuations dans les relations entre les États- Unis et l’URSS, les premiers s’impliqueront davantage dans la région et les relations bilatérales de l’Afghanistan et des grandes puissances seront déterminées par les relations que ces deux pays entretiennent.

12 L’Afghanistan n’est pour elles que l’un des terrains où se déroule la confrontation est-ouest, au même titre donc que le Vietnam, la Corée, Cuba, l’Angola, etc. Cette situation qui prévalait entre 1948 environ et 1988 a été instrumentalisée à profit par certains États, d’autres, trop proche de l’une ou de l’autre des puissances, n’étaient pas en mesure de le faire. Ce sont les États les moins développés au plan économique et social qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. La confrontation URSS-États-Unis a permis le développement de certains États qui sont restés prudents et ont rejoint le camp des « non-alignés », c’est-à-dire qu’ils refusaient de choisir entre l’est ou l’ouest et considéraient que cette dichotomie ne concernait que les États développés. Entretenant de bonnes relations avec les deux centres, les non alignés pouvaient faire monter les enchères comme prix de leur collaboration.

13 La ligue des non-alignés fut fondée à Belgrade en par Tito, Nehru et Sukarno. Dans les années qui suivent, de nombreux pays « neutres » d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine vont rejoindre l’organisation. L’Afghanistan, sans être l’un des membres fondateurs, rejoint le mouvement au début des années 60. Les pays non alignés ont la plupart du temps penché du côté de l’URSS lorsqu’ils furent mis en demeure de choisir leur camp. Cela s’explique par les différences d’approches des deux puissances en ce qui concerne leur relation avec les pays du Tiers-monde. Le bloc occidental est plus exigeant dans ses relations avec ces pays. Le système capitaliste, darwinisme économique, implique logiquement de limiter le développement des autres pays afin d’assurer son propre développement et sa suprématie.

14 Au niveau international, cela entraîne une grande agressivité dans les relations entre États.
Il convient d’ajouter le facteur messianique propre à l’Occident. Qu’il s’agisse du « fardeau de l’homme blanc » ou de la mission pacificatrice des pères fondateurs américains, la domination de l’occident sur le reste du monde a entraîné le développement d’un occidentalocentrisme qui se manifeste par le désir des États occidentaux d’imposer leur modèle Les États-Unis ne se contentaient pas d’imposer leur modèle et de tirer profit de leurs relations bilatérales, mais mettaient au ban de l’Humanité quiconque négociait avec l’URSS. Pragmatisme oblige, ce second principe a variablement été mis de côté durant la Guerre froide, dans le but de couper l’herbe sous le pied des Soviétiques dans certains pays. Le cas le plus spectaculaire de revirement fut sans doute celui de l’Égypte de Sadate.

15 Pour l’URSS, la méthode et les objectifs sont autres
Pour l’URSS, la méthode et les objectifs sont autres. Comme tous les pays de la planète, l’URSS est avant motivée dans ses relations intergouvernementales par la défense de ses intérêts. Mais le système soviétique n’étant pas capitaliste et ne considérant pas que « intérêts » et « argent » sont synonymes, il était beaucoup plus facile de s’entendre avec elle. D'abord, son discours en est un « d’ouverture » et de collaboration contre le bloc capitaliste. L’URSS n’a jamais exigé d’un pays qu’il se convertisse à son système en échange de financement. Son but n’est pas tant de fédérer des États autour d’elle, d’une idée, mais contre le système capitaliste. C’est cette flexibilité qui attira de son côté, la plupart du temps, les États dits « non alignés ».

16 Et l’Afghanistan dans tout cela
Et l’Afghanistan dans tout cela? Au début du XXe siècle, les élites afghanes s’occidentalisent, mais compte tenu de la plus grande facilité à obtenir de l’aide de l’URSS que des États-Unis, tout au fil du siècle, et surtout à partir des années 50, l’Afghanistan sera entraîné lentement mais sûrement dans l’orbite de l’URSS, avec qui il partage des frontières, des populations, des alliés et des ennemis, de même que d’excellentes relations depuis les années 20. Plus le temps passe, plus le pays se « soviétise » et ce bien avant l’arrivée des blindés en 1979.

17 2.2 – Réformes et occidentalisation
Les premiers règnes du XXe siècle font osciller le pays entre conservatisme et modernisation rapide. Il s’agit d’un phénomène récurrent en histoire et qui concerne tous les États en cours de modernisation.  Malgré les très bonnes relations qu’entretiennent l’Afghanistan et le nouvel État soviétique, ce sont les Britanniques, jusqu’en 1948, qui constituent la puissance dominante dans la région. Ainsi, les réformes entreprises portent nettement la marque de l’Ouest. Pour Amanullah et pour les premiers premiers ministres du règne de Zaher Shah, il s’agit de moderniser le pays suivant les recettes occidentales.

18 On assiste donc au développement d’une nouvelle élite occidentalisée, dont plusieurs membres seront formés dans les universités occidentales et qui de retour dans leur pays, vont tenter d’y implanter les institutions politiques et sociales de l’Occident. L’élément le plus marquant de cette époque est le développement de l’instruction. Des écoles commencent à apparaître un peu partout et c’est autour de ce système d’éducation que vont se dessiner les contradictions typiques des États traditionalistes qui se lancent dans un processus de modernisation. Afin de moderniser l’État, le pays a besoin de former des cadres, donc d’écoles, d’instituts, d’universités. Mais peu à peu ceux-ci sont formés en trop grand nombre pour les possibilités limitées du pays. D’autant plus que les anciennes classes dirigeantes freinent le processus de modernisation.

19 Ces nouveaux intellectuels se trouvent marginalisés : bien formés, instruits, ils sont bloqués dans des rôles subalternes et se voient impuissants à combattre la misère que leur instruction leur permet de constater. Dès lors, ils forment des organisations qui deviennent révolutionnaires et tentent d’accélérer l’évolution du pays par un processus révolutionnaire. C’est précisément de cette classe que naîtront le PNDA d’une part, et les mouvements religieux radicaux d’autre part.

20 2.3 – Réformes et soviétisation
À mesure que se développe le marxisme dans les jeunes générations, la présence de l’Union soviétique se développe. À partir du premier gouvernement Daoud ( ), cette influence ira croissante, se manifestant de trois façons : l’aide économique au développement, la fourniture d’armes et la formation des officiers, et enfin le commerce. L’aide économique : au cours de la période , l’aide soviétique et de ses alliés fut toujours supérieure à celle de l’occident. L’aide soviétique est plus attrayante parce que moins contraignante.

21 Le gros de ces investissements concerne les infrastructures civiles
Le gros de ces investissements concerne les infrastructures civiles. La prédominance de l’aide soviétique aura des conséquences directes, puisqu’elle constitue un encouragement à la planification économique et à l’expansion du secteur public, au détriment du privé. C’est cependant grâce à la coopération militaire que l’URSS va accroître son influence en Afghanistan, laquelle finira par s’imposer d’autant plus facilement que Washington va longtemps refuser de fournir des armes. Entre 1955 et 1967, l’aide militaire soviétique directe s’élevait à près de 250 millions de dollars. Ce qui inclut des armes, mais aussi la formation des cadres et officiers : entre 1955 et 1970, plus de 7 000 officiers de l’armée afghane ont reçu une formation dans l’un des pays du pacte de Varsovie.

22 Au début de 1980, la quasi-totalité des armes dont disposaient les forces armées afghanes provenait de l’URSS ou de l’un de ses alliés. Enfin, le commerce. Dès avant l’arrivée de Daoud, l’URSS absorbe déjà plus de 30 % du volume des exportations de l’Afghanistan. Quant aux importations, dès le milieu des années 50, l’URSS prend la première place. Au moment où les tensions entre l’Afghanistan et le Pakistan seront les plus vives, l’Afghanistan dépendra à 100 % des routes soviétiques afin d’exporter sa production agricole.

23 3 - Brève histoire du PNDA
Les origines du PNDA se trouvent d'abord dans la société afghane, malgré la faiblesse du marxisme afghan. Le noyau dur des deux factions du PC afghan rassemblait en 1978 environ membres. Bien des Afghans formés en URSS n'ont pas adhéré au PC, mais en revanche, beaucoup de ceux qui sont revenus de pays non communistes sont devenus des léninistes fervents. Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de ce marxisme, ce qui n’est guère étonnant après l’épisode

24 L’extrême gauche afghane, très minoritaire, n’en est pas moins très active. De l’avoir négligé aura couté la vie à Daoud. De plus, elle était implantée dans le cœur et le cerveau de l'État : la bureaucratie, l'état-major et l'Université. À partir de 1946 commença à s'étendre un réseau de lycées dans les principales villes de province, et d'écoles primaires dans de nombreux chefs-lieux. À la veille du coup d'État de 1978, le pays comptait déjà établissements scolaires. Le mouvement intégriste islamique fit énormément d'adeptes parmi les étudiants. Mais c'est dans la même couche sociale que le marxisme-léninisme se propagea rapidement à partir des années soixante.

25 La première contestation du régime royal remonte aux années et est initiée par le « Réveil des jeunes ». Assemblage de tendances diverses, il accepte la nécessité du maintien du régime, mais réclame sa libéralisation. L'octroi de la démocratie formelle par le roi avec la Constitution de 1964 libère l'expression de forces politiques et le 1er janvier 1965 est fondé le Parti national démocratique d'Afghanistan (PNDA). Quelques-uns de ces tout premiers communistes afghans étaient des anciens de l'aile gauche du « Réveil des jeunes ». C’est le cas de Mahmoûdî et de Ghobâr. Lorsqu’ils sont arrêtés en 1952, et ce, malgré leur libération en 1964, c’est une autre génération qui va s’imposer, celle des Taraki, Amin et Karmal.

26 Taraki appartient à la tribu des Ghilzaï et est issu d’un millier modeste, mais suffisamment aisé pour lui permettre de faire des études. De 1932 à 1939, il travaille en Inde où il apprend l'anglais et s'initie au marxisme; de retour en Afghanistan, il devient fonctionnaire et commence à militer à la fin des années quarante dans le « Réveil des jeunes ». De 1955 à 1958 puis de 1962 à 1963, il travaille comme traducteur pour les représentants américains. Son opposé, « Karmal » est né en 1929 à Kaboul. Par ses origines sociales, il se situe aux antipodes de Taraki. C'est un aristocrate Durani, lié à la famille royale. Babrak reçoit son éducation au lycée allemand de Kaboul. Il poursuit ses études à la faculté de droit et de sciences politiques dès Militant en vue de l'aile gauche du Wikh, il est arrêté en 1953 puis relâché en 1956.

27 Hafizollâh Amin est le troisième architecte du Parti communiste afghan et a les mêmes origines sociales et ethniques que Taraki. Il est formé au Lycée des instituteurs de Kaboul, où il apprend l'anglais, puis obtient son diplôme de la faculté des sciences en 1951; de 1951 à 1957, il enseigne dans différents lycées de Kaboul; de 1957 à 1959, puis de nouveau de 1962 à 1965, il reçoit des bourses pour étudier aux États-Unis. L'ouverture démocratique de permettra au PC d'étendre son influence. Le but immédiat des dirigeants est se faire élire au Parlement. Lors des élections de 1965, Babrak est élu, Taraki et Amin sont battus. Les dissensions entre Karmal et Taraki vont faire éclater le PC dès les premières années de son existence.

28 Le journal de Taraki, Khalq, est interdit au bout de six numéros par le gouvernement en Karmal propose alors de créer un nouveau journal, Partcham, et d'obtenir la permission de le publier grâce à une attitude plus conciliante envers le gouvernement. Taraki et Amin sont des purs et durs; les membres du Partcham de Karmal sont plus conciliants. De nouvelles fissures affaiblissent encore le Parti en Si l’hostilité Partcham/Khalq traduit la vieille rivalité au sein de l'ethnie pachtoune, les marxistes des autres ethnies afghanes refusent la prédominance de l'un ou l'autre de ces deux clans et forment leurs partis propres. Aux élections parlementaires de 1969, la représentation communiste est réduite. Amin du Khalq et Karmal du Partcham sont tous deux élus.

29 Le Khalq Nur Mohammad Taraki ( ) Hafizollah Amin ( )

30 Babrak Karmal ( )

31 Précisons que parmi le noyau prosoviétique des officiers de l'état-major, Amin jouit d'un ascendant décisif. En juillet 1973 a lieu un premier coup d'État. Sans s’en rendre compte, Daoud rend aux deux factions du PNDA deux immenses services : il installe leurs membres aux rouages de l'État et brise la continuité du gouvernement afghan en abolissant la monarchie. En 1977, les deux factions sont à égalité : le Partcham est implanté dans les ministères, mais le Khalq tient l'armée. En juillet 1977, Partcham et Khalq se réconcilient officiellement. Mais la tension subsiste : le Partcham veut continuer à gouverner derrière la façade de Daoud, mais le Khalq préconise la prise du pouvoir par coup d'État.

32 4 - Le dernier gouvernement Daoud (1973-1978)
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1973, alors qu'il séjournait en Italie, le cousin de Zaher, Daoud, le renversait par un coup d'État militaire. Orgueilleux, volontaire, bourru, autocratique et très patriote, Daoud ne tolère aucune critique et jugule la démocratie. Il fait arrêter son ancien premier ministre et le 20 octobre 1973, il est étranglé dans sa cellule. C'est la première exécution politique en Afghanistan depuis quarante ans. En 1974, Daoud s’attaque aux intégristes islamiques. Le roi avait toléré la contestation islamiste, Daoud l'interdit, car le parti islamique de Golboddin Hekmatyar s'est infiltré parmi des instituteurs, des officiers. Les responsables islamistes s'enfuient au Pakistan.

33 Le roi Zaher Shah ( ) Mohammad Daoud Khan ( )

34 Pour empêcher le retour du roi, il proclame une République afghane dont il devient le premier président. Son mandat n'est pas clair : la commission constitutionnelle n'a pas terminé ses travaux au moment du coup d'État communiste d'avril 1978. Porté au pouvoir par les officiers prosoviétiques de l'armée, le premier cabinet de Daoud comporte une proportion importante de communistes; après 1974, il limogera plusieurs de ses ministres communistes. Daoud s'imagine utiliser les services des communistes et se débarrasser d'eux, ou les maintenir sous contrôle, une fois à la tête de l'État. Mais lorsqu'il procède à l'arrestation des membres du Parti en avril 1978, il est trop tard pour enrayer le processus de prise du pouvoir établi de longue date.

35 Daoud n'est pas un « homme de gauche »
Daoud n'est pas un « homme de gauche ». Prince imbu de son lignage, il partage avec les membres de l’aristocratie afghane une condescendance méprisante pour le peuple. Son attachement au modernisme lui donne un air « progressiste », et c'est lui, après tout, qui permit aux femmes des villes de se dévoiler en Mais il est d’un chauvinisme ombrageux. En 1963, il précipite son pays dans l'effondrement économique en s'acharnant contre le Pakistan, mais les Pachtouns du Pakistan, une des ethnies privilégiées de ce pays, n'ont guère montré d'empressement à se rattacher à l'État afghan; l'un des leurs, Ayoub Khan, devint même dictateur du Pakistan de 1958 à 1969. Quand Daoud revient au pouvoir en 1973, le président pakistanais Bhutto, prudent, multiplie les routes, barrages et canaux d'irrigation pour faire plaisir à « ses » Pachtouns.

36 L'idéologie de Daoud, le fondement de son patriotisme se ramenaient à la pure exaltation du sang, de la race, de la langue et du sol, une sorte de sous-fascisme qui colore aussi les nationalismes turc, arabe et iranien dans le Proche-Orient d'après Le terme n'est pas exagéré pour le plus virulent des partis nationalistes afghans fondé dans les années soixante, l’Afghan Mellat ou « nation afghane », qui inculquait la splendeur de la race pachtoune et le mépris des valeurs démocratiques occidentales et de l'élément culturel islamique et arabe.

37 5 - La révolution de Saur (avril 1978)
Le 18 avril 1978, Mîr Akbar Khaïbar, ami de Babrak, est assassiné et le 20 avril, les deux factions organisent pour ses obsèques une manifestation monstre. Daoud est interloqué par l'ampleur de la manifestation. Il ne connaît probablement pas l’existence d’un complot, mais il est résolu à se débarrasser des dirigeants communistes. Le soir du 25 au 26 avril, la police arrête Taraki, Karmal et les autres membres du comité central. Mais pas Amin, ce qui laissera à ce dernier le temps nécessaire de finaliser les préparatifs du coup, avant son arrestation au matin du 26 avril.

38 L'arrestation de Taraki est le signal convenu avec les officiers pour l'insurrection générale. Le coup d'État du 27 avril est un modèle d'efficacité militaire. Après s’être emparés des principaux points de contrôle de la capitale, les insurgés parviennent à libérer les dirigeants communistes de leur prison à 17 h 30. Ceux-ci commencent déjà à se disputer concernant le sort de Daoud barricadé avec sa famille à l'intérieur du palais présidentiel. Finalement, le 28 avril, les insurgés forcent l’entrée et massacrent à la mitraillette Daoud et toute sa famille. Le 30 avril, les pouvoirs sont répartis entre les deux factions et le président Taraki déclare la neutralité de son régime, reconnu le même jour par le gouvernement de l’URSS.

39 6 - Prélude à la guerre civile
La situation politique se détériore dès le lendemain du coup d'État. Le Khalq, qui a mené l’insurrection, s'irrite des prétentions du Partcham à s'approprier la direction de l'État. En juillet 1978, les ministres du Partcham sont écartés, certains pour être expédiés à leur tour en camp de concentration. Karmal, protégé par les Soviétiques, est envoyé comme ambassadeur à Prague. La résistance contre le régime commence à la fin de l'été 1978 et prend toute son ampleur au printemps de En quelques mois, la dissidence gagne tout l'Est afghan.

40 La dissolution de l'armée , qui passe de hommes à en quelques mois, sape les fondations mêmes du régime. En mars 1979, le soulèvement de la garnison de Herat entraîne le soulèvement de la ville. Taraki est reçu par Brejnev au Kremlin. Leur plan consistera à déclarer Amin responsable de tous les « excès » et à le destituer afin de regagner un peu de popularité dans le pays. Mais Amin a vent de ce plan, prend les devants et tue Taraki; Amin se refuse à appeler officiellement l'intervention de l'Armée rouge, mais ne peut décliner l'offre de renforts « fraternels » : vingt bataillons entrent en Afghanistan le 3 novembre; des troupes aéroportées débarquent à Kaboul les 3, 4 et 7 décembre. Mille cinq cents parachutistes soviétiques occupent la base aérienne de Bagrâm.


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