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De la répétition à l'art : le discours prométhéen d'Abellio 1/17Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 2015 L'homme ne peut qu'être prométhéen,

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1 De la répétition à l'art : le discours prométhéen d'Abellio 1/17Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 2015 L'homme ne peut qu'être prométhéen, ou n'être pas. La Structure Absolue, Ch. 3, p. 140

2 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 20152/17 1 ère Partie Une étude informatique textuelle de La structure absolue  Numérisation du livre  Applications de la linguistique informatique : Statistique d’ensemble sur le livre Les mots, les « familles » de mots, leurs occurrences  Interprétations structurales et sémantiques

3 Reconnaissance de caractères et numérisation Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 20153/17 Étude textuelle de La structure absolue : numérisation Une « photo » d’une page de La structure absolue (capture par scanner) Cette page numérisée (code à gauche, caractères à droite)

4 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 20154/17 Étude textuelle de La structure absolue : vue globale

5 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 20155/17 Mots et familles de mots dans La structure absolue Mots 198.479 mots dans les 12 chapitres (hors Annexes) de La structure absolue Critère de définition du « mot » : c’est une suite de lettres encadrée par des signes de ponctuation, un début ou une fin de page, etc. Le logiciel balaye l’ensemble des textes numérisés en appliquant ce critère Il compte les mots, les regroupe en entrées de dictionnaire (appelées aussi lemmes) ex : atteindre, atteindrais, atteignais, etc… Ces groupes sont dits lexicaux car ils sont basés sur des lexiques de la langue (numérisés) ex : le logiciel utilisé ici comprend un lexique français d’environ 450.000 mots regroupés en 70.000 groupes lexicaux « Famille » de mots : regroupement sémantique des groupes lexicaux On regroupe les entrées qui ont des significations apparentées en familles sémantiques ex : voir, vision, visuel, visible,… Dans notre étude le regroupement en familles a été fait en deux étapes itératives :  une étape logicielle basée sur des dictionnaires de synonymes  une étape « humaine » qui, en fonction du contexte sémantique du livre, affine les groupes de « synonymes L’étude a détecté dans La structure absolue environ 16.000 familles sémantiques Pour chaque famille sémantique le logiciel a compté les occurrences des mots qui lui appartiennent

6 6/17 Étude textuelle de La structure absolue : top 60 des mots les plus fréquents Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 2015

7 7/17 Interprétations structurales et sémantiques le 1 er mot, voir, désigne la visée du livre : présenter une vision du phénomène d’être (et de l’être du phénomène) dans le monde (pas dans un monde: c’est la visée de l’universel) Les trois premiers mots : (les) sens, (le) sens : cette ambigüité désigne les deux extrêmes de la perception selon Abellio : la perception des phénomènes, la perception des « essences » (idées); c’est le premier aperçu de la sphéricité du discours abellien qui exprime que les deux extrêmes se bouclent conscience : conscience « naïve » et conscience « absolue », leur bouclage corps : l’individuel et sa transfiguration (voir Chapitre 11) Les trois suivants : structure : le sujet du livre, qui charpente la vision Le septième :

8 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 20158/17 Corps Monde Les sens Conscience Les sept mots les plus fréquents dans La structure absolue être vision {structure} Structure absolue : notons que l’adjectif « absolu » est le 22 ème mot du classement, il couronne les deux septénaires suivants : homme, objet, rapport, temps, constituer, femme, essence inversion, intensification, fils, mode, connaissance, apparaître, formation

9 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 20159/17 2ème Partie L’art du discours dans La structure absolue : style et « rhétorique »  Répétitions de « formes syntaxiques »  Un style « sphéroïdal » : boucler pour enseigner  Abellio prométhéen

10 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201510/17 Le style « sphéroïdal » d’Abellio (1) « la répétition […] organisant le chaos. » SA, Ch. 4, p 170 Répétition et invocation simultanée des contraires / complémentaires (172 occurrences de à la fois) « Toute perception, tout acte, tout moment sont à la fois sortie conscientielle hors d'un mode ancien du monde et plongée matricielle dans un mode nouveau de ce même monde ». SA Ch 1, p 75 « La double transcendance est à la fois au cœur de l'acte et sur sa frange, et elle y fait le plein par le moyen de deux vides, en vidant le vide de son propre vide et en plénifiant le plein ancien d'un plein plus plein que lui-même. » SA,Ch 3, p 153 « L'objet proprement dit réside donc à la fois tout entier dans chacune de ses apparitions infiniment diversifiées et tout entier dehors : tout entier dedans en ce sens qu'il se manifeste intégralement par cette apparition et que nous le reconnaissons d'emblée par elle seule, tout entier dehors en ce sens que la série infinie des apparitions n'apparaîtra jamais ni ne peut apparaître. » SA, Ch 4, p 188 « Toute contemplation résulte d’une double démarche et résout une contradiction qui procède de l’essence même de l’Intdéterminé : elle est à la fois acceptation de la distance et abolition de la distance, c’est-à-dire acte unique de transfiguration de cette distance » SA, Ch. 8, p 315 « La vie mystique […] est à la fois une réalité achevée […], et une aliénation ou une réalité inachevée… » SA, Ch 11, p 479

11 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201511/17 Le style « sphéroïdal » d’Abellio (2) La succession dans la simultanéité (et l’inverse) « Dès qu’on admet pouvoir entrer dans la voie de l’intersubjectivité universelle, qui est celle de la conscience ‘ absolue ’, toutes ces distinctions d’étapes, d’instants et de périodes sont évanouissantes, et le brouillage de leurs limites annonce la future abolition du temps lui-même. » SA, Ch 1, p39 « […] il est dans la mission propre de la phénoménologie transcendentale de dégager clairement ces origines absolues pour les renverser en finalités également claires et elles aussi absolues dans une juste vision de la contiguïté des extrêmes, en tant qu'acte vécu du bouclage de l'espace sur lui-même et de l'abolition corrélative du temps. SA, Ch. 2, p.102 « […] la mélodie n’est rien sans le temps, mais […] le temps n’est rien sans l’harmonie. Le temps fonde la mélodie, l’harmonie fond le temps, elle se passe du temps, elle l’arrête, mais c’est parce qu’elle le remplit. Le comble du temps est la fin du temps. » SA Ch 5, p 227 « Cette prise de conscience de la réversibilité du temps, liée à la réversibilité de toute structure génétique, tend évidemment à transformer la vision naturelle de la ‘ succession ’ en vision transcendentale et initiatique de la ‘ simultanéité ’ telle qu'elle apparaît dans la notion de l'éternel présent, elle-même corrélative de la révélation de l'interdépendance universelle. » SA,Ch 6, p 237 « Un seul fait domine : l’essence de l’absolu est dans l’inversion et l’inversion de cette inversion même. » SA, Ch 8, p 317

12 Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201512/17 Le style « sphéroïdal » d’Abellio (3) Le phénomène d’être et l’être du phénomène « L’homme n’est complètement lui-même qu’en sortant de soi. » SA, Ch, 4, p 179

13 Le discours sur l’abolition du discours « […] la nécessité d'une structure absolue qui sera l'abolition de toute partialité mais aussi de tous les noms. » SA, Ch. 1, p. 41 Le style « sphéroïdal » d’Abellio (4) Abellio oppose à juste titre le discours, qui est de l’ordre de la démonstration, au vécu, qui est de l’ordre de la monstration La structure absolue est un discours qui veut démontrer pas à pas que tout discours est abandonné (aboli) par le vécu lorsque l’accession à la « conscience absolue » nous est montrée. Et que nous la réalisons ! Selon Abellio, cette démonstration est nécessaire car : notre époque est celle d’un développement et d’une intensification des pouvoirs de l’intellect rationnel l’homme et la femme actuels « avancés » ont besoin de cette intensification pour basculer dans la conscience de l’interdépendance universelle (cf. l’opposition abellienne entre mystique et gnose) ce basculement est lui-même une inversion d’inversion, c’est-à-dire une sorte d’événement non événementiel Ce discours « sphéroïdal » n’est ni une tautologie ni une contradiction dans les termes car : le « bouclage rhétorique » abellien ne se ferme pas sur la « stase » initiale mais s’ouvre sur « stase » de niveau supérieur (possiblement inférieur) par une « ek-stase » qui est une montée en spirale (possiblement une descente). Le discours abellien de La structure absolue s’apparente à ce que les logiciens appellent une structure paradoxale : pour suivre la démonstration, il faut déjà avoir accepté le point d’arrivée, c’est-à-dire le « postulat » de l’interdépendance universelle, qui est évidemment aussi le point de départ ainsi, le discours abellien donne peu de prise à la réfutation argumentée. Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201513/17

14 L’interdépendance universelle "vue d'en bas" Répétitions et boucles rhétoriques sont comme des « projections » de parcours sphériques sur la ligne du discours écrit. En voici une représentation sur 2 dimensions. Comme dans le monde « temporel » de la musique, le discours de La structure absolue a une structure de thème et variations : c’est l’équivalent, dans l’écrit destiné à être lu, de la mélodie et du rythme. Le style « sphéroïdal » d’Abellio est la transposition de la sphère sénaire dans le monde linéaire de l’écrit. Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201514/17 La sphéricité du discours abellien de La structure absolue exige la relecture afin que son harmonie apparaisse à l’oreille intérieure. Comme dans le monde de la musique ou l’harmonie se sent dans une résonance globale quasi-instantanée. « Le rythme était le déploiement organique du temps, l'harmonie en est le resserrement fonctionnel. Tandis que la mélodie additionnait des mots et que le rythme additionnait des phrases en totalisant des mots, l'harmonie totalise des phrases et n'additionne plus rien. » SA, Ch. 5, § XIX, p.226

15 L’interdépendance universelle : intérieur et extérieur L’interdépendance universelle, telle que présentée par Abellio, n’est pas un postulat, En effet, ce n’est pas une assertion  dont on peut tirer une théorie qui serait démontrable  qu’on peut remplacer par une autre assertion fondant une autre théorie, etc… L’interdépendance universelle ne relève pas du « vrai-faux », c’est une intuition « sphérique ». Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201515/17 Du point de vue d’une science nouvelle, on ne peut ni refuser ni accepter le principe de l’interdépendance universelle. On ne peut que « sortir de la sphère ». C’est pourquoi je propose : Le principe universel de l'interdépendance… …plutôt que le principe de l'interdépendance universelle. « Universel » signifie ici : dans tous les mondes que nous pouvons imaginer, concevoir, vivre… « Principe de l’ Interdépendance » signifie : l’interdépendance joue partout mais ne couvre pas « tout »

16 Des mondes créent en nous, à travers nous Accepter l'inconnu et le multiple  Des niveaux différents d'existence  Des modes différents d'être (ontologies)  Des mondes plutôt que le monde Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 201516/17 Accepter la communication des mondes psychiques (affirmée par Abellio)  Dans « notre » monde : une énergie physique et psychique à l'oeuvre  … qui rend possible la créativité si nous sommes ouverts Communication et ouverture : le « non-vouloir » et la « création »  L'énergie psychique / physique nous traverse si nous nous y abandonnons…  … au moins temporairement  C'est cette énergie qui crée, pas mon ego

17 Le discours prométhéen d'Abellio Prométhée : celui qui apporte la connaissance aux hommes en la « volant » aux dieux Abellio : celui qui apporte la vision de l’absolu (« l’interdépendance universelle ») à notre époque de di-vision en l’empruntant aux traditions et aux religions en la re-créant en la passant au moule de l’intellect analytique pour l’ensemencer dans les hommes de l’ « âge noir » et pour que ces hommes retrouvent la vision de l’ « absolu » La structure absolue est le feu prométhéen d’Abellio Le feu n’est pas seulement lumière Le réel n’est pas seulement vision Abellio : un « hyper-théologien » pour une époque sans apôtres 17/17Daniel Verney - Colloque "Art et Connaissance" - Porto 2015


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