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L’Après-Marcinelle (en Belgique) Un mois après la catastrophe, le Ministre Jean Rey proposait au Conseil des Ministres de la CECA de réunir une « Conférence.

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1 L’Après-Marcinelle (en Belgique) Un mois après la catastrophe, le Ministre Jean Rey proposait au Conseil des Ministres de la CECA de réunir une « Conférence sur la sécurité dans les mines de houille » composée de 16 experts par pays (8 gouvernementaux, 4 employeurs et 4 travailleurs) en vue de réduire au maximum les risques d’accidents dans les mines en mettant en commun toutes les connaissances acquises dans les 6 Etats Membres

2 La Conférence devait s’attacher surtout aux accidents collectifs -Explosions de grisou et de poussières inflammables -Lutte contre les feux et incendies en tenant compte de l’évolution de la technique Elle devait, en outre, créer un « Organe Permanent pour la sécurité et la salubrité (O.P.) dans les mines » composé de 24 membres (2 gouvernementaux, 1 employeur et 1 travailleur par Etat) dont elle définirait la mission et le fonctionnement destiné à proposer aux gouvernements des « recommandations » par l’intermédiaire de la Haute Autorité

3 Aujourd’hui, je me bornerai à évoquer l’essentiel du travail accompli en Belgique avec le concours de l’O.P. dans le domaine des accidents collectifs : Explosions de grisou et/ou de poussières inflammables ainsi que la lutte contre la « silicose »

4 Mesures de 1 er ordre Prévention des coups de grisou et/ou de poussières inflammables D’abord les « coups de grisou » : Rappelons que le grisou (CH 4 ) est « occlus » dans les vides entre les micelles qui constituent le charbon et« adsorbé » sur la surface interne de ces vides Dès que les travaux miniers dérangent l’équilibre du massif, le grisou se dégage à 100 % mais, heureusement, il se dilue aussi rapidement que possible dans le courant d’air

5 On sait que le grisou s’enflamme au contact d’une source de chaleur et que cette inflammation peut avoir une allure « explosive » entre 5% et 15%. On dit queL.I.E. = 5% L.S.E. = 15 % Pour avoir la sécurité il faut travailler dans une « teneur en CH 4 » de beaucoup < 5% On dit qu’on travaille dans une atmosphère « explosible » car elle est potentiellement « explosive »

6 « Teneur limite réglementaire en grisou » imposée en Belgique - 2% en plein courant d’air ; - 1% lorsque des installations électriques sont sous tension remontée à 1,5% si le réseau est protégé par un contrôleur permanent d’isolement agréé ; - 1% dans les galeries parcourues par des engins diesel Ensuite, l’emploi des explosifs n’est autorisé qu’en l’absence de grisou décelable à la lampe à flamme. Enfin, la traction électrique à trolley n’est autorisée que là où aucun afflux de grisou n’est à craindre.

7 Maintenant, voyons le danger des « coups de poussières » Depuis la catastrophe de 1906 à Courrières, plus personne ne conteste le risque d’explosion d’un mélange air-poussières inflammables : - si les poussières sont en suspension dans l’air, - si elles sont assez petites (< 75 µm par ex.) et- si elles sont en concentration suffisante (> L.I.E.) Pour empêcher ces explosions, il suffit de les mélanger à des « poussières incombustibles » en quantité suffisante Les règlements ont fixé ce « taux de neutralisation réglementaire » ainsi que la façon de le contrôler.

8 Mesures de prévention de 2 ème ordre Elles agissent sur les sources d’inflammation puisqu’il faut une source de chaleur pour provoquer l’explosion des mélanges air-CH 4 ou des mélanges air-poussières inflammables Elles se « superposent » aux mesures de 1 er ordre si par malheur celles-ci n’avaient pas été parfaitement respectées

9 1 ère source d’inflammation La lampe de sûreté à flamme Davy avait imaginé de protéger la flamme des lampes au moyen d’un tamis à maille serrée. Plus tard, on a protégé le tamis par un second et une cuirasse. Mais, la lampe ainsi conçue, appelée de sûreté n’était pas plus de sûreté lorsqu’elle était placée dans un courant d’air d’une vitesse > 15 m/s (expérience de 1950) Ce risque apparaissait si la lampe était placée « en face d’un éjecteur d’air comprimé ». On a donc imposé l’agréation de ces éjecteurs en leur imposant de ne jamais produire une vitesse de l’air à la sortie de la buse de l’éjecteur > 15 m/sec sous une pression d’A.C. de 6,5 kg/cm² Enfin, dans les galeries équipées de machine de creusement mécanisé lors de l’utilisation d’un aérage secondaire composite (soufflant/aspirant) la lampe de sûreté est interdite.

10 2 ème source d’inflammation L’emploi des explosifs Vers 1920, on disposait d’explosifs S.G.P. gainés (Sécurité Grisou-Poussières) agréés si « la mine qui fait canon » n’enflamme pas le mélange air-gaz explosif, c’est-à-dire qu’au « tir de mortier d’acier », sans bourrage, avec une charge limite en face d’une galerie expérimentale contenant un mélange air-CH 4 explosif, il ne devait pas produire d’explosion. Vers 1955, on s’est aperçu que ces explosifs n’étaient plus de sûreté lorsqu’ils étaient amorcés par « détonateurs à retard ».

11 En effet, si la mine A, amorcée d’un retard antérieur à la mine B dénude la mine B, celle-ci explose alors dans un angle et l’ancien explosif S.G.P. gainé n’est plus de sécurité.

12 Il fallait donc fabriquer des explosifs de « haute sécurité » (à ions échangés) et les tester, en outre, au « tir d’angle » au moyen d’un bloc rainuré orienté soit vers le centre de la galerie, soit en face d’une paroi de choc avec une charge limite pour les agréer.

13 Détonateurs Les explosifs de « haute sûreté » ne peuvent être amorcés que par des « détonateurs électriques antigrisouteux » instantanés ou à court retard (30 ms) qui se suivent ou qui sont espacés de 2 échelons afin de réduire le risque « de dénudation » et de « décapitation » de la mine B par la mine A.

14 Danger des circuits de tir Le courant électrique passe dans le circuit de tir à partir de l’exploseur vers les détonateurs par des lignes de tir. Les lignes de tir doivent être agréées de façon à réduire au maximum les étincelles dangereuses pendant le passage du courant. Les exploseurs sont aussi agréés. Ils doivent fournir du courant dans le circuit de tir seulement pendant 4 ms afin d’éviter toute étincelle dangereuse dans le circuit de tir lors des projections des pierres du tir.

15 Conclusions pour l’emploi des explosifs en présence de charbon Il ne peut être fait usage que d’explosifs agréés par l’Administration des Mines qui fixe: - la nature et le mode d’emploi des explosifs - la charge limite par fourneau et - la nature des détonateurs à utiliser dans chaque type de front de tir Boutefeux Les explosifs ne peuvent être confiés qu’à des préposés qualifiés porteurs d’un certificat de capacité délivré par un jury désigné par l’Autorité Compétente.

16 3 ème source d’inflammation L’emploi de l’électricité Le matériel électrique donne lieu en marche normale ou accidentelle à la formation d’étincelles presque toutes capables d’enflammer le grisou. Il faut donc imaginer si on veut prévenir ces risques - des règles de construction du matériel électrique pour atmosphère explosible et - des règles d’installation et d’utilisation de ce matériel

17 Règles de construction du matériel électrique 6 modes de protection ont été mis au point. 3, seulement, des plus appliqués en Belgique sont énoncés ici. Mode de protection par « Carter antidéflagrant » Les parties du matériel électrique susceptibles de provoquer une déflagration du mélange air-CH 4 sont emballées dans un carter - capable de supporter la déflagration sans subir d’avarie et - étanche à la flamme s’y produisant qui pourrait en sortir en la coinçant dans un interstice long (L) et étroit (i)

18 Mode de protection de « sécurité intrinsèque » (i) Dans ce matériel, toute étincelle pouvant se produire normalement ou accidentellement est incapable d’enflammer le mélange air-CH 4 parce que l’énergie libérée par l’étincelle est largement inférieure à 280 µJ (énergie minimum d’explosibilité du mélange air-CH 4 ) Ici, la sécurité est même assurée en cas de défaut. Il y a 2 catégories de sécurité intrinsèque : i a et i b en fonction - du nombre de défauts (jusque 2) et - des coefficients de sécurité appliqués lors des tests d’agréation

19 « Systèmes de sécurité intrinsèque » Les appareils de sécurité intrinsèque peuvent perdre leur capacité de sécurité intrinsèque s’ils sont reliés à des conducteurs formant « réseau » (télécontrôle, télécommande, etc.) L’O.P. a donc incorporé dans la Norme Harmonisée (H.N.) une norme « système de sécurité intrinsèque » fonction des caractéristiques des éléments associés (dans le réseau) et du nombre de défauts à considérer lors des tests.

20 La « sécurité augmentée » Utilisée pour les matériels électriques ne produisant ni étincelle, ni arc en service normal. La « sécurité est augmentée », par référence au matériel ordinaire, par des constructions particulièrement soignées pour éliminer au maximum la possibilité d’étincelle ou arc en service normal.

21 Conclusions quant à la construction du matériel électrique Dans les endroits des mines qui peuvent être mis en danger par le grisou définis par l’Autorité Compétente, il ne peut être fait usage que de matériels électriques conformes aux Normes Harmonisées (H.N.) de la Directive du Conseil de la C.E.C.A. Tous les matériels conformes aux (H.N.) font d’objet d’un « certificat de conformité » et portent une « marque distinctive communautaire ».

22 Installation et utilisation du matériel électrique Les matériels électriques construits conformément aux « modes de protection » décrits doivent conserver leur sécurité dans le temps grâce à un entretien particulièrement soigné et en veillant à ce que des accidents électriques n’annulent pas leur sécurité.

23 Protection des installations Les câbles doivent être protégés contre - un échauffement excessif qui risque de détruire leur résistance d’isolement et - les détériorations mécaniques :  les câbles rigides sont armés sous plomb  les câbles souples ont une protection électrique Les courts-circuits Les installations sont protégées contre les courts-circuits les plus élevés aussi vite que possible sans engendrer d’effets destructeurs et capables de couper les courts-circuits les plus faibles.

24 Défaut « phase-terre » Dans un réseau à « neutre-isolé », un défaut « phase-terre » n’est pas un court- circuit mais il peut en cas de contact direct d’un homme avec une « masse » engendrer l’électrocution.

25 Les mesures de précaution contre l’électrocution se situent à deux niveaux : - par un contrôle permanent d’isolement qui coupe le courant si une phase n’est plus isolée de la terre et - par un système sûr et permanent de « mise à la terre des masses » des appareils électriques (voir g t )

26 Mise à la terre des « masses » des appareils électriques Les « masses » sont reliées à la terre - par des conducteurs de protection et - par des conducteurs de terre vers « prise de terre » Les « prises de terre » du fond ne sont pas toujours satisfaisantes, c’est pourquoi la mise à la terre des masses est souvent réalisée par de longues connexions jusqu’à la « prise de terre principale du jour ».

27 Résistance d’isolement d’une phase dans le défaut « phase-terre » Le défaut d’isolement d’une phase peut à la longue abîmer les isolants des phases (comme une surcharge le fait). Si le défaut d’isolement se fait sur deux phases, il naît un court-circuit biphasé (par la terre). Donc, le « contrôleur permanent d’isolement » qui coupe le courant aussi vite que possible en cas de réduction de la « résistance d’isolement d’une phase » sous une valeur limite fixée d’avance qui est une mesure de précaution contre l’électrocution est une mesure de prévention très efficace contre les courts-circuits biphasés, donc contre les incendies et explosions.

28 Rappelons que le défaut « phase-terre » est souvent précédé d’une diminution de la résistance d’isolement du réseau laquelle peut être symétrique sur toute les phases ou asymétrique sur une phase sans avoir d’influence directe sur le réseau si la diminution de la résistance d’isolement est limitée. Il faut donc couper l’alimentation en énergie lorsque la résistance d’isolement descend en dessous d’une valeur limite fixée d’avance. Mais si le réseau a plusieurs antennes, il faudrait n’éliminer que l’antenne en défaut. Cela peut se faire en utilisant des contrôleurs d’isolement « maître » et « esclaves ». Le contrôleur « maître » coupant tout le réseau en cas de défaut et après réenclenchement automatique ou manuel du réseau, les contrôleurs « esclaves » ne permettent que le réenclenchement des antennes saines.

29 4 ème source d’inflammation Les feux et incendies Prévention contre les incendies Les bandes de convoyeurs en caoutchouc avaient provoqué des incendies catastrophiques au Royaume-Uni. L’O.P. a donc demandé de fabriquer des bandes de convoyeurs qui seraient déclarées « difficilement inflammables » par l’Administration des Mines. Pour cela, il faut : - qu’en cas de blocage de la bande sur son tambour d’entraînement en mouvement son échauffement ne provoque pas d’incendie et - qu’après exposition à un incendie intense de faible étendue, il n’y ait pas de propagation de l’incendie par la bande

30 Le danger de l’huile était apparu très grave à Marcinelle. L’O.P. a donc étudié la possibilité de concevoir des fluides « difficilement inflammables pour transmissions mécaniques, hydrostatiques et hydrocinétiques » (cfr. 6 ème rapport de l’O.P. du 13 septembre 1983).

31 Prévention des feux Un feu est une oxydation lente du charbon suite à une source de chaleur qui fait monter sa température à 80-90°C (soufre pyritique + eau  sulfate ferreux) Le test à l’eau oxygénée de MACIEJACZ (Pologne) permet de prévoir si une couche de charbon peut présenter des risques de combustion spontanée. On sait qu’un charbon qui s’oxyde produit du CO. GRAHAM a établi un indice qui permet de suivre l’apparition et l’évolution d’un foyer. G= 100 x accroissement de la teneur en CO produite par le foyer teneur en O 2 absorbée par le foyer Quand il n’y a pas de feu, on a dans le retour d’air jusque 0,005% de CO alors G = 0,6 < 1 On l’appelle « Coefficient de base » Si G augmente, il y a danger d’oxydation spontanée.

32 Mesures de précaution contre les feux et incendies 1. Protection du personnel Tous les mineurs sont munis « d’autosauveteurs » à filtre pour leur permettre de traverser une zone toxique en CO sans danger. 2. Lutte directe au moyen - d’installation de réseau d’eau dans toute la mine - de dépôts de matières extinctrices et - d’extincteurs portatifs agréés par l’Administration des Mines

33 3. Lutte indirecte par isolement par barrages au moyen - d’avant-barrage choc pour résister à une explosion éventuelle et - de barrage d’étanchéité pour supprimer le passage de l’air sur le foyer Les barrages sont traversés par : - un canar de 600-700 mm de diamètre pour assurer la ventilation pendant la construction des barrages et - un tuyau de « prise de gaz » pour pouvoir analyser les gaz de l’enceinte emmurée après fermeture

34 Au retour d’air, l’atmosphère est contrôlée - au point de vue toxicité (par détecteur portatif de CO) alors la construction des barrages y est assurée par des « sauveteurs » équipés d’appareils autonomes à circuit fermé et régénération de l’air expiré - au point de vue conditions climatiques (température sèche et humide) pour éviter la déshydratation et le coup de chaleur - au point de vue analyse précise des gaz (teneurs en %) CH 4, CO, H 2, CO 2 et O 2, l’azote étant obtenue par différence à 100% pour calculer G et ainsi suivre l’évolution du foyer et pour s’assurer que l’explosion n’est pas à craindre. Nous allons y revenir dans un instant.

35 Fermeture des barrages La fermeture des avant-barrages et barrages d’étanchéité s’ils sont finis se fait en utilisant les couvercles de fermeture rapide à boulonner sur les canars. On ferme en même temps à l’entrée et au retour d’air. Il ne peut y avoir que le personnel strictement nécessaire à fermeture. Plusieurs cas sont à envisager concernant les risques d’explosion et les risques liés aux conditions climatiques. Il n’est pas possible ici d’évoquer ces différents cas.

36 Risques d’explosion Les diagrammes de COWARD pour les trois gaz, CH 4, CO et H 2, inflammables pris isolément sont bien connus. Mais au retour d’air, on a un mélange air-gaz complexe (CH 4 + CO + H 2 ) qui est en fait composé : - d’éléments combustibles : CH 4 +CO+H 2 - d’air : O 2 x 4,79 et - de gaz inertes : CO 2 + azote en excès L’azote en excès N 2z = (N 2 -O 2 x 3,79) Pour ce mélange complexe, LECHATELIER nous dit que la L.I.E. s’obtient par Σn i =1 L.I.E. i

37 JONES du Bureau of Mines a calculé 6 triangles d’explosion pour des valeurs de R = CH 4 = 1 ; 0,8 ; 0,6 ; 0,4 ; 0,2 et 0 CH 4 +CO+H 2 Si on reproduit sur le diagramme de JONES les coordonnées  x = gaz inertes = 1,5 CO 2 et N 2z et  y = éléments combustibles = CH 4 + 1,25 H 2 + 0,4 CO correspondant au mélange complexe de retour d’air on peut apprécier le « risque d’explosion »

38 Analyse des gaz de l’enceinte isolée après fermeture Cela se fait grâce au tuyau de « prise de gaz » ou « tube renifleur ». L’analyse complète des gaz permet - de vérifier si on est en dehors du triangle d’explosion et- de calculer G Si G diminue, c’est que le foyer s’éteint. Si G augmente, c’est que l’étanchéité des barrages est insuffisante.

39 Réouverture des barrages pour récupérer le quartier isolé Elle ne peut se faire qu’après extinction présumée du foyer (G ≤ 1) et qu’avec l’accord de l’Autorité Compétente. Elle est toujours interdite si le mélange dans l’enceinte isolée est explosif. Pour évaluer le danger d’explosion, on se sert encore du diagramme de JONES du Bureau of Mines. On y représente la composition du mélange par les coordonnées x et y. On calcule R = CH 4 CH 4 +CO+H 2 On relie le point (x, y) à l’origine des axes du diagramme de JONES (0,0) si cette droite traverse le triangle explosif il y a risque d’explosion par addition d’air.

40 Utilisation de gaz inerte dans la lutte contre les feux et incendies Dans un mélange air-gaz complexe (de CH 4, CO, H 2 ), pour éliminer, à peu près, tout risque d’explosion, la teneur critique en oxygène doit descendre en dessous de 5%. Envoyer suffisamment d’azote peut donc réduire le risque d’explosion. Cette méthode a permis de récupérer de nombreux quartiers sinistrés en RFA et en France.

41 5 ème source d’inflammation Les décharges d’électricité statique Un corps porté à une potentiel V, par électricité statique peut se décharger en libérant une énergie ½ CV² > 280 µJ capable d’enflammer un mélange air-CH 4. Le risque le plus connu, depuis près de 50 ans, est celui d’une canalisation d’air comprimé en matériaux non métalliques. Pour éliminer ce risque, il suffit de lui fournir une conductibilité suffisante pour éliminer les charges d’électricité statique.

42 6 ème source d’inflammation Les étincelles volantes de friction et l’échauffement des pics des machines d’abattage et de creusement Choc d’un outil (les pics des machines) sur la roche. Plusieurs inflammations se sont produites avec des machines d’abattage et de creusement (leur nombre augmentant et la puissance de leurs moteurs augmentant). Pour éviter ces inflammations, il fallait : refroidir les pics par pulvérisation d’eau et, le cas échéant, prévoir un aérage d’appoint, le fonctionnement des machines étant asservi à ces deux dispositifs. Mesures de précaution : avoir de quoi éteindre ces flambées et empêcher leur réignition.

43 Frottement entre métaux (étincelles de friction)  Dans les ventilateurs d’aérage secondaire : frottement des pales sur les viroles Conditions d’agréation de ces ventilateurs : - Choix correct des matériaux, pour réduire l’énergie des étincelles de friction - Faire en sorte que des corps étrangers ne puissent pénétrer dans les ventilateurs  Sur les plaques de frottement en « alliage léger » des étançons coulissants. Sur ces plaques, des particules de rouille et d’aluminium peuvent être arrachées avec réaction 2Al + Fe 2 O 3  Al 2 O 3 + 2Fe + kcal (très exothermique). Ces plaques en alliage léger ont été interdites dans les mines grisouteuses.

44 7 ème source d’inflammation Les engins diesel Les moteurs diesel sont des moteurs à combustion interne qui émettent des gaz toxiques inoffensifs si le courant d’air est suffisant pour les diluer. Ils présentent cependant un danger d’incendie et un danger d’explosion. Risque d’incendie : Toutes les possibilités d’incendie sont examinées et des mesures sont prises pour les minimiser et notamment, - température maximum des éléments du moteur : 150°C - température maximum des gaz d’échappement : 70°C Risque d’explosion : Des pare-flammes sont installés - sur les conduites d’admission d’air et - sur les gaz d’échappement du moteur (avec nettoyages fréquents par démontage et remontage corrects)

45 Mesures de 3 ème ordre Limitation de la propagation d’une explosion Rappel : Mesures de 1 er ordre : éliminer les milieux réactifs (grisou-poussières) Mesures de 2 ème ordre : éliminer les sources d’inflammation d’un milieu réactif Mesures de 3 ème ordre : limiter la propagation d’une explosion si elle parvenait encore à se produire Arrêts-barrages passifs à poussières incombustibles Ce sont des plates-formes horizontales chargées de poussières incombustibles destinées à se répandre dans la galerie, sous le souffle de l’explosion en vue d’éteindre la flamme.

46 Arrêts-barrages passifs à eau Ils ont été conçus en 1962 en RFA après la catastrophe de Luisenthal en Sarre (299 morts). Ils doivent se briser ou éclater sous le souffle de l’explosion pour répandre leur eau dans la galerie. D’abord « concentrés » aux bifurcations des chantiers ensuite tous les 200 m dans les voies de chantier. Puis « répartis » en groupe d’augets tous les 30 m dans les voies de chantier.

47 Deux catastrophes :8 mars 1984 (Eisden – Belgique) et 25 février 1985 (Simon – H.B.L. France) Toutes les deux survenues dans des ouvrages ventilés par aérage secondaire. Les explosions ont été arrêtées - à Eisden : par les 5 premiers groupes d’augets de la galerie de taille - au siège Simon : par les arrêts-barrages concentrés situés de part et d’autre du montage Sans ces mesures de 3 ème ordre, les deux catastrophes auraient été beaucoup plus meurtrières.

48 Faiblesse des arrêts-barrages passifs à eau Deux considérations 1. La dispersion de l’eau dans la galerie sous le souffle de l’explosion à combattre n’est efficace à 85% que si le souffle avant coureur de la flamme = 50 mbar. 2. Or un mineur debout surpris par le souffle d’une explosion peut être renversé et blessé si la pression dynamique = 15-20 mbar.

49 Nécessité de reprendre les recherches sur les arrêts-barrages déclenchés Afin de : détecter la naissance d’une explosion qui puisse mettre en œuvre le dispositif extincteur au moyen d’une source d’énergie qui lui est propre indépendant du souffle de l’explosion. Plusieurs systèmes ont fait l’objet d’études en R.F.A., Belgique, France et Royaume-Uni. L’objectif à atteindre était : autant que possible, arrêter l’explosion aussi près que possible de son point de départ sans renverser un homme sans l’intoxiquer par le CO et sans le brûler

50 Arrêt-barrage déclenché belge (A.B.D.B.) de P.R. GOFFART Il comprend trois parties : - au moins deux détecteurs « thermo-mécaniques » - une batterie de disperseurs d’eau - un dispositif pyrotechnique reliant les détecteurs aux disperseurs

51 Les disperseurs sont reliés entre eux en série ou en parallèle suivant le cas (des minidétonateurs assurent la liaison pyrotechnique antigrisouteuse) L’A.B.D.B. a été testé à Tremonia (R.F.A.) La naissance et la propagation des explosions ont été filmées jusqu’à l’extinction complète des flambées.

52 Sauvetage Autosauveteurs à filtre Les « autosauveteurs » sont des appareils fournis à tout mineur pour lui permettre de parcourir une zone polluée par du CO sans danger avant de rejoindre une galerie d’air frais. C’est un appareil de « fuite » pour « se sauver » et, comme il ne filtre que le CO, il doit y avoir assez d’oxygène dans l’atmosphère. Il doit être porté en permanence (donc son poids est <1300 gr). L’air inspiré après filtration ne doit pas dépasser 0,01% de CO. Il risque de perdre ses qualités dans le temps (par entrée d’humidité dans le boîtier). Il doit donc être de nouveau testé après 48 mois de service. En fonction des résultats obtenus par les tests, son utilisation peut être prolongée.

53 Autosauveteurs à oxygène On aurait souhaité fournir au mineur un autosauveteur à protection totale contre les gaz toxiques et le manque d’oxygène. Des recherches ont été entreprises à ce sens mais les appareils conçus étaient trop lourds pour être portés en permanence.

54 Centrales de sauvetage et sauveteurs professionnels Malgré les mesures de 1 er, 2 ème et 3 ème ordre, une catastrophe peut encore survenir. Alors, il faut porter secours à des éventuels survivants. « Un sauvetage ne s’improvise pas, il se prépare. » On a donc, dès 1908, - constitué des dépôts d’appareils respiratoires agréés par l’Administration des Mines et - entraîné des sauveteurs à leur usage Depuis 1924, l’Administration des Mines a agréé - des appareils autonomes, à circuit fermé et régénération de l’air expiré capables d’être utilisés pendant 1h ½ minimum Après Marcinelle, toutes les centrales de sauvetage du pays et des Etats Membres de la CECA ont coordonné leurs actions et ont réuni leurs Directeurs afin de disposer des moyens les plus modernes en cas de grande catastrophe européenne.

55 Entraînement des sauveteurs aux hautes températures Les mines s’approfondissaient et, en cas de sinistre, la ventilation et la réfrigération pouvaient être défaillantes. Il fallait donc disposer d’au moins 25% de l’ensemble minimal des sauveteurs capables d’intervenir à « haute température ». L’entraînement se faisait au CCR à Hasselt dans un bâtiment isolé climatiquement de l’atmosphère extérieure où on pouvait reproduire les températures sèches et humides de la mine. Le type d’exercice était parfaitement défini par une consommation moyenne d’oxygène bien déterminée.

56 L’objectif des entraînements était de définir pour chaque sauveteur son « coefficient de fatigue ». Cinq paramètres ont été retenus : - la fréquence cardiaque après l’exercice - le % de récupération de l’augmentation de cette fréquence après dix minutes assis - la température du corps - la perte de poids par transpiration suite à l’exercice et - une appréciation subjective La moyenne de ces 5 paramètres est calculée à partir d’une courbe établie par le CCR à la suite de centaines d’entraînement ; c’est « le coefficient de fatigue du sauveteur ».

57 Constitution des équipes de sauveteurs lors d’un sinistre Ce « coefficient de fatigue » permet de prévoir le temps d’intervention MAXIMUM de chacun dans des conditions climatiques déterminées au moment d’un sinistre. Ainsi, il est possible de constituer des équipes de sauveteurs sans leur faire courir un risque qui dépasse leurs possibilités physiques.

58 Conclusions concernant les risques d’explosions La statistique de l’O.P. pour mines de charbon de la CECA montre que le risque d’accidents d’explosions est tombé de 18,4 à 1,95 par 100 000 travailleurs soit environ de 9 à 1 sur trois décénnies (de 1958 à 1985) et que le nombre de tués par explosion est tombé de 52,9 à 7,9 soit une réduction de 6,7 à 1.

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60 Prévention de la silicose En 1946, on admettait que toutes les poussières produites dans les mines pouvaient être nocives si elles étaient inhalées en quantité suffisante. La silice libre (SiO 2 ) étant particulièrement nocive entre 0,2 et 5 µ. Médecins et ingénieurs étaient d’accord pour dire que les méthodes techniques de prévention et de suppression des poussières étaient le meilleur moyen de prévention de la silicose.

61 Contrôle de l’atmosphère de la mine Au sortir de la guerre, on disposait de deux appareils de mesure courante du taux d’empoussiérage de la mine : - la pompe à main P.R.U. du Royaume-Uni pour les chantiers d’abattage du charbon et - le conimètre pour les travaux préparatoires au rocher (poussière blanche)

62 A la pompe à main, on recueillait l’échantillon sur un papier filtre ; on comparait le filtre taché, ou densitomètre, en % de lumière traversée par le filtre taché par rapport au filtre vierge. Avec le conimètre, on recueillait les poussières d’un volume donné sur une plaque de verre vaselinée et on comptait les poussières de 0,2 à 5 µ (résultat au nombre de particules par cm³).

63 Enquête épidémiologique entreprise au siège de Houthalen de 1950 à 1960 par l’Institut d’Hygiène des Mines (I.H.M.) Objectif : établir, si possible, une relation entre - l’exposition d’un travailleur à une nuisance (poussières) exprimée en terme de concentration et de durée d’exposition et - l’effet défavorable ou indésirable qui peut en résulter exprimé en termes d’évolution de la maladie par des images radiographiques des poumons (type 1, 2, 3,…)

64 1 ère étape : l’A.R. du 23 juillet 1954 Comme l’enquête épidémiologique ne pouvait donner un résultat scientifique du « taux d’empoussiérage admissible » avant 1962, le Gouvernement a décidé temporairement de fixer arbitrairement le taux d’empoussiérage admissible en imposant des mesures de précaution. Dans les chantiers d’abattage, la moyenne de 10 échantillons à la pompe à main devait donner en moyenne un % de transmission au densitomètre : - de 75 % dans la galerie d’entrée d’air - de 55 % en taille - de 65 % dans la galerie de retour d’air Dans les travaux préparatoires au rocher, la teneur en particules de 0,2 à 5 µ devait être < 650 part./cm³.

65 Conclusion de l’enquête épidémiologique de l’I.H.M. : classification des chantiers et ateliers au point de vue nocivité - Classe I, non poussiéreuse, de 0 à 10 mg/m³ de poussières de roche - Classe II, pauvre en poussières, de 10 à 15 mg/m³ de poussières de roche - Classe III, poussiéreuse, de 15 à 22 mg/m³ de poussières de roche - Classe IV, très poussiéreuse, > 22 mg/m³ de poussières des roches Pour faciliter l’obtention des résultats des mesures, on admit que les « cendres » obtenues par incinération des poussières captées = les poussières de roche (donc favorable de la salubrité)

66 Méthode de mesure Les poussières sont captées par un filtre en forme de dé appelé « Dé de Soxhlet ». Il suffit de peser le filtre avant et après l’échantillonnage et de mesurer le débit d’air capté pour pouvoir calculer le résultat en mg/m³.

67 2 ème étape : l’A.R. du 16 septembre 1965 Le classement des chantiers et ateliers y est défini par les deux facteurs : - teneur en poussières en mg/m³ au dé de Soxhlet - teneur en cendres de poussières captées (% pondéral) admissibles Les classes I et II ont des taux d’empoussiérage admissibles. La classe III dépasse les limites admissibles et doit mettre en œuvre des mesures appropriées pour redescendre en classe II dans les trois semaines. La classe IV est arrêtée. Les prescriptions réglementaires fixent les détails : - de prélèvement des échantillons et - de détermination de la teneur en poussières et de la teneur en cendres

68 Etude des sources de pollution Tout programme d’exploitation doit faire l’objet d’études approfondies pour : - diminuer, autant que possible, la formation des poussières - les abattre, le plus possible, au point de leur formation et - empêcher que celles déposées ne repassent en suspension en regroupant les sources de pollution en fonction des lieux de travail et des opérations de travail. Ex. :tailles, galeries en creusement, manutention des pierres et charbon, machines d’abattage (haveuses, rabots), machines de creusement

69 L’infusion d’eau en veine (pour accroître la teneur en humidité du charbon) par trous perpendiculaires au front de tailles ou parallèles au front de taille a rendu de très grands services. Pour la manutention des produits, l’O.P. a recommandé de réduire les hauteurs de chute de transbordement de capoter complètement les points de déversement ainsi qu’une pulvérisation adéquate à ces endroits. Pour les machines d’abattage et de creusement, il faut prévoir l’arrosage des pics et le cas échéant de dépoussiéreur d’appoint, tous ces dispositifs étant asservis au fonctionnement de la machine.

70 Conclusions concernant la lutte contre la silicose Les courbes de prévalence publiées par l’I.H.M. montrent que les mineurs atteints de silicose de « type 2 et plus » après 30 ans de service au fond des mines de Campine sont passés de 44% en 1959-1960 à 2% en 1983. Soit une réduction du risque de 22 à 1

71 Enfin, ce n’est que par la loi du 24 décembre 1963 que la silicose des mineurs a été reconnue au titre de maladie professionnelle.


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