Prise de décision au cours du vieillissement normal et pathologique 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision au cours du vieillissement normal et pathologique Jean-Pierre Jacus 1,2 et Marie-Christine Gely-Nargeot 3 1 Consultations mémoire, Centre hospitalier du val d'Ariège, Foix, France. 2 Université Catholique de Toulouse, France. 3 Laboratoire Epsylon, EA 4556, Université Paul Valéry, Montpellier, France. Mesdames, Messieurs bonjour, Jean Pierre Jacus. Je voudrais remercier le Comité Scientifique ainsi que Mme le Pr GN de m’avoir fait l’honneur de me confier cette conférence. Je vais donc vous parler de la prise de décision dans le vieillissement normal et pathologique et de ses liens avec l’autonomie.
Prise de décision Définition: Modalités: 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision Définition: Capacité à choisir à son avantage à plus ou moins long terme (Volz et al., 2006). Intimement liée aux renforcements reçus après chacun de nos choix (Bechara et al., 1998). Modalités: Sous ambiguïté: sans connaissance préalable des conséquences des choix, guidés alors exclusivement par les renforcements reçus. Sous risque: choix guidés par l’estimation des chances de réussite et les renforcements reçus (Brand et al., 2006, 2007). La prise de décision est définie comme la capacité de choisir à son avantage à plus ou moins long terme, cette capacité étant intimement liée aux renforcements reçus après chacun de nos choix. Elle se décline actuellement sous deux modalités connues: Celle dite « sous ambiguïté » où le participant ne connait pas au préalable les conséquences de ses choix, qui sont alors guidés exclusivement par les renforcements reçus Celle dit « sous risque » où les choix sont fonction des chances de réussite et toujours aussi des renforcements préalablement reçus.
Prise de décision (conceptualisation) 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision (conceptualisation) 3) Attente du renforcement: Comparaison valeur espérée – valeur réelle. Système de récompense. Emotions (surprise, regret, déception). 2) Sélection de l’action: Expression d’une préférence et sélection d’une action. Structures d’initiation des comportements (CCA). Fonctions exécutives. Motivation Sensibilité au risque Tolérance à l’attente 1) Encodage de l’option décisionnelle: Identification des options et attribution d’une valeur espérée. Structures orbitales et striatales. Importance des caractéristiques des options et modalité décisionnelle. La prise de décision est conçue comme un processus comportant au moins trois étapes: La première étape correspond à l’encodage de l’option. C’est là qu’il y a identification des différentes options et attributions d’une valeur espérée à chacune d’elle. Cette étape fait surtout intervenir des structures orbitales et striatales. A ce niveau, importent particulièrement les caractéristiques de l’option ainsi que la modalité décisionnelle. Dans une seconde étape, survient la sélection de l’action. C’est là qu’il y a expression d’une préférence et donc sélection d’une action. Cette étape fait particulièrement intervenir des structures impliquées dans l’initiation des comportements (cortex cingulaire antérieur), ainsi que les fonctions exécutives. Enfin, lors qu’une dernière étape d’attente du renforcement, survient la comparaison de la valeur espérée et celle obtenue du stimulus. Cette étape fait intervenir les circuits neuraux du système de récompense et certaines émotions comme la surprise, le regret, la déception. Tout au long de ce processus influent des facteurs telles la motivation, la sensibilité au risque, la tolérance à l’attente. D’après Gleichgerrcht et al. (2010).
Tâche: Iowa Gambling Task – IGT 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Tâche: Iowa Gambling Task – IGT 4 tas x 60 cartes, 100 sélections. Dettes cumulées Gains cumulés 0 € 1000 € 2000 € 3000 € 4000 € 5000 € 6000 € 7000 € 8000 € A B Choisissez une carte C D La prise de décision sous ambiguïté est classiquement évaluée par des épreuves comme l’IGT. L’IGT se présente comme un jeu de carte où le participant est invité à sélectionner une carte à la fois pendant une durée indéterminée. Il sait que chaque sélection amène une récompense parfois suivie d’une pénalité. Il sait aussi que certains tas sont plus mauvais et qu’il doit les éviter pour gagner En fait, au cours des 100 sélections requises par l’ordinateur, le participant va devoir apprendre que les tas A & B sont perdants, car gagnant beaucoup immédiatement mais perdant encore plus à moyen terme, alors que les tas C & D se comportent sur le mode inverse et sont donc gagnants. La performance est notamment déterminée par le nombre de choix avantageux diminué de ceux désavantageux tout au long de l’épreuve, ce qui correspond au net score. Il est aussi possible de scinder l’épreuve en deux parties: - Blocs 1 et 2 ou 40 premiers essais, réellement sous méconnaissance des risques et - Blocs 3 à 5 ou 60 derniers essais où un savoir explicite est censé se dégager de la situation ambiguë. A B C D Tas → Perdant Perdant Gagnant Gagnant Récompenses → Immédiates - Fortes Immédiates - Faibles Pertes > Gains Rapprochées Pertes > Gains Espacées Pertes < Gains Rapprochées Pertes < Gains Espacées Pénalités →
Tâche: Game of Dice Task – GDT 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Tâche: Game of Dice Task – GDT Chaque chiffre sort 3 fois selon une programmation aléatoire. Gains / pertes à chaque essai. Gains cumulés. Témoin lumineux indiquant la positivité ou négativité du score. Paris risqués (combinaisons 1–2). La prise de décision sous risque est évaluée par des épreuves telles la Game of Dice Task – GDT, au cours duquel, le sujet va devoir lancer un dé à 18 reprises tout en effectuant un pari sur l’issue du jet avant chaque lancer. Il peut opter pour des paris à une ou deux combinaisons et dit « risqués » car à faible probabilité d’occurrence et fort gains/pertes (1000 et 500 €). Il peut également opter pour des paris à trois ou quatre combinaisons de chiffres et dit « prudents » car à forte probabilité d’occurrence, et faibles gains/pertes. Vous voyez que le participant dispose de toutes les informations qui lui sont nécessaires pour estimer les risques qu’il prend à chaque moment du jeu La performance décisionnelle est notamment déterminée par le net-score, soit le nombre de paris prudent diminué du nombre de paris risqués tout au long du jeu. Signalons aussi d’autres épreuves disposant de règles mouvantes à chaque essai faisant en sorte que le participant doit estimer ses chances de réussite à chaque nouvel essai. Numérotation des essais de 1 à 18. Paris prudents (combinaisons 3-4).
Corrélats de la prise de décision Décision sous ambiguïté: 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Corrélats de la prise de décision Décision sous risque: Corrélats exécutifs cognitifs. Rôle du CPFDL (Brand et al., 2005, 2006, 2007). Cognition Décision sous ambiguïté: Corrélats émotionnels (RED). Rôle des renforcements (COF/CPFVM). → Théorie des Marqueurs Somatiques: (Bechara et al., 1994, 1998, 1999, 2000, 2005). Théorie entretenue par des corrélations controversées et disparates entre IGT et fonctions exécutives. Emotions / Cpts Aux vues de ses corrélats, la prise de décision semble solliciter particulièrement le cortex préfrontal que l’on peut scinder en 2 système : un système ventral ou orbital plus impliqué dans la gestion émotionnelle et/ou comportementale et un système dorsal ou dorso-latéral, impliqué dans la gestion de la cognition Ainsi, la décision sous ambiguïté, évaluée par l’IGT a surtout fait apparaitre des corrélats émotionnels (amplitude de la RED corrélée à la performance décisionnelle) et donc l’importance des renforcements et de structures neuro-anatomiques comme le COF incluant le CPFVM départ de la voie fronto-striatale limbique support neuro-anatomique de la régulation de nos expériences émotionnelles. Les auteurs ont déduit de ces corrélations la TMS qui postule qu’en situation d’incertitude, nos décisions sont guidés d’abord par nos émotions et qu’il existe une dissociation anatomo-fonctionnelle entre processus exécutifs et décisionnels au sein du cortex cérébral. Cette théorie a été entretenue par des corrélations disparates et controversées entre performances à l’IGT et performances exécutives. La décision sous risque a montré des corrélats exécutifs cognitifs relevant de la partie dorsale du CPF départ de la voie fronto-striatale cognitive support neuro-anatomique des fonctions exécutives.
Prise de décision dans le vieillissement usuel 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans le vieillissement usuel Prise de décision sous risque: Peu d’études (3) (Deakin et al., 2004; Dror et al., 1998; Zamarian et al., 2008). 2/3 montrent une préservation de la prise de décision avec l’âge. → Préservation des substrats exécutifs (CPFDL) avec l’âge. MAIS… 1 étude (Deakin et al., 2004) retrouve des résultats contraires en utilisant une méthodologie expérimentale différente. → Variabilité des résultats. ← Manque d’études. ← Méthodologie expérimentale. Le vieillissement cognitif est particulièrement marqué par un fléchissement exécutif qui n’est pas sans incidence sur les compétences décisionnelles. Peu d’études ont été réalisées utilisant des paradigmes décisionnels sous risque au cours du vieillissement normal. 2/3 des études réalisées ont montré une préservation des performances décisionnelles avec l’âge, alors qu’une étude (Deakin et al) a montré des résultats inverses mais a utilisé une méthodologie différente des deux autres (évaluation d’un continuum d’âge Vs comparaison de groupes « jeunes » et « âgés »). Cette variabilité des résultats, ne permettant guère de conclure souligne le manque d’étude en la matière et l’importance de la méthodologie expérimentale utilisée.
Prise de décision dans le vieillissement usuel 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans le vieillissement usuel Prise de décision sous ambiguïté: Nombreuses études: ↘ performances avec l’âge. (Denburg et al., 2005, 2006, 2007; Fein et al., 2007). → Associé à une ↘ RED à l’égard des choix avantageux. → Vieillissement prématuré de la partie orbito-frontale avec l’âge. MAIS… D’autres auteurs interprètent différemment cette déficience: Zamarian et al. (2008): ↘ des fonctions exécutives les plus élaborées avec l’âge. Ou ne la retrouvent pas: Davis et al. (2008): effet du NSC mais pas de l’âge et du sexe sur la PD sous ambiguïté. Wood et al. (2005): pas d’effet de l’âge, mais stratégies différentes suivant l’âge. En modalité sous ambiguïté, les études sont plus nombreuses et témoignent généralement d’un fléchissement décisionnel avec l’âge. Ainsi Denburg et al. constatent que ce fléchissement est associé à une diminution de l’amplitude de la RED à l’égard des options avantageuses. Suggérant un possible vieillissement prématuré de la partie orbito-frontale avec l’âge. Mais des auteurs comme Zamarian et al. entendent plus volontiers cette déficience décisionnelle comme un fléchissement des fonctions exécutives les plus élaborées avec l’âge. Et d’autres auteurs ne la retrouve pas. Ainsi Davis et al. constate un effet du NSC, mais ni de l’âge ni du sexe sur les performances à l’IGT. De même, Wood et al. ne constate pas d’effet de l’âge mais des stratégies différentes à l’IGT suivant l’âge.
Prise de décision dans la maladie de Parkinson 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans la maladie de Parkinson La MP est caractérisée par une déplétion dopaminergique au niveau nigro-striatale. Les conséquences premières sont motrices (syndrome akinéto-rigide). Ce n’est que plus tardivement, qu’apparaissent d’éventuels troubles cognitifs et/ou comportementaux, lorsque le processus neurodégénératif dépasse la voie nigro-striatale et engage notamment les voies fronto-striatales, impliquées elles-mêmes dans la prise de décision. Ceci explique notamment pourquoi cette pathologie sous-cortico-frontale a particulièrement été étudiée. Troubles cognitifs et comportementaux → le processus neurodégénératif dépasse la voie nigro-striatale et engage notamment les voies fronto-striatales.
Prise de décision dans la maladie de Parkinson 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans la maladie de Parkinson Prise de décision sous risque: Résultats homogènes → déficience décisionnelle corrélée à celle exécutive cognitive, en particulier avec la flexibilité mentale (Brand et al., 2004; Delazer et al., 2009; Euteneuer et al., 2009). Prise de décision sous ambiguïté: Résultats hétérogènes et disparates: Patients parkinsoniens = sujets contrôles (4 études). Patients parkinsoniens < sujets contrôles (6 études), mais… variabilité des corrélats: Corrélats cognitifs ou exécutifs (2 études), corrélats émotionnels (1 étude), avec la théorie de l’esprit (1 étude), ou avec la volumétrie cérébrale (2 études). ← Méconnaissance quant au rôle de la complémentation dopaminergique. ← Méconnaissance quant à la portion striatale primitivement touchée. Diapositive complète: « En modalité sous ambiguïté, les résultats sont beaucoup + disparates et contradictoires: Sur la dizaine d’études recensées, 4 constate une comparabilité des patients parkinsoniens aux sujets contrôles, alors que 6 constatent une déficience décisionnelle des parkinsoniens, mais avec une grande variabilité des corrélats (citer la diapo). Cette variabilité des résultats les rend d’autant critiquables qu’il existe… 1) 2) (striatum ventrale et donc voie limbique ou striatum dorsal et donc voie cognitive? et nous retrouvons les controverses liées aux corrélats de l’IGT et donc à la viabilité de la TMS). »
Prise de décision dans la démence fronto-temporale 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans la démence fronto-temporale Historiquement, reprend la notion de Maladie de Pick (antérieure à 1987), des dégénérescences non spécifiques du lobe frontal, et des démences dans le cadre de pathologie du motoneurone (SLA – SEP). DFTvf: troubles du comportement et indifférence émotionnelle majeure versus fonctions cognitives, dont celles exécutives, parfois entièrement préservées. Neuro-dégénérescence avec atrophie antérieure
Prise de décision dans la démence fronto-temporale 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans la démence fronto-temporale Etudes décisionnelles dans la DFTvf: Prise de risque majeure quelle que soit la modalité décisionnelle: En dépit d’une complète intégrité des processus cognitifs (Rahman et al., 1999; Manes et al., 2010). Méthylphénidate (Ritaline ®): ↘ la prise de risque, mais sans effet sur les fonctions exécutives des patients DFTvf (Rahman et al., 2006). → séparabilité des circuits neuraux cognitifs de ceux liés au système de récompense? → Intérêt des épreuves décisionnelles. Rôle des renforcements et du syst. de récompense dans chaque modalité. La déficience décisionnelle dans la DFTvf est caractérisée par une prise de risque majeure, s’accroissant à mesure des essais, sans composante apparemment impulsive. Ce ne dépit d’une intégrité complète des processus exécutifs cognitifs chez les patients souffrant de DFT dans 2 études. Par ailleurs, une autre étude de Rahman et al. (2006) a montré que l’absorption d’une dose de 40 milligrammes de méthylphénidate (Ritaline ®) atténuait la prise de risque, mais n’avait pas d’effet sur les fonctions exécutives chez ces patients. Tout ceci pourrait suggérer une séparabilité des circuit neuraux cognitifs de ceux liés au système de récompense au sein du cortex préfrontal. Ces résultats soulignent l’intérêt des épreuves décisionnelles dans le diagnostic précoce de la DFT. Ils sembleraient également confirmer le rôle particulier des renforcements et du système de récompense dans la prise de décision quelle que soit la modalité.
Prise de décision dans la maladie d’Alzheimer 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans la maladie d’Alzheimer Maladie d’Alzheimer débutante: DNF depuis système limbique: 1ers symptômes = mémoire épisodique antérograde et fonctions exécutives les plus élaborées.
Prise de décision dans la maladie d’Alzheimer 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision dans la maladie d’Alzheimer Etudes décisionnelles dans la maladie d’Alzheimer: Patients MA légers < sujets contrôles, quelle que soit la modalité: Tendance à une moindre altération dans la modalité sous risque [gains comparables mais plus de shifts paris prudents / risqués chez MA (Delazer et al., 2007)]. → Stratégie de randomisation des choix et non de prise de risque (Delazer et al., 2007; Sinz et al., 2008). Corrélations avec certains scores exécutifs (PD sous risque et sous ambiguïté) (Sinz et al., 2008). → Rôle des fonctions cognitives dans chacune des modalités décisionnelles. Les études décisionnelles dans la MA ont essentiellement été réalisées par l’Université D’Innsbruck qui a montré une déficience décisionnelle des patients MA légers comparés au sujets contrôles. Cette déficience est éventuellement moins marquée en modalité sous risque. Ainsi Delazer et al. ont pu montrer une comparabilité des patients Alzheimer aux sujets contrôles à la variable « Gains » de la GDT, mais les patients Alzheimer alternaient plus fréquemment entre paris risqués et prudents, témoignant d’un profil décisionnel aléatoire. Et c’est bien cette stratégie de randomisation des choix qui semble caractériser le profil décisionnel des patients Alzheimer alors que le profil décisionnel des patients « frontaux » semble caractérisé par la prise de risque. Par ailleurs, toujours dans la MA, les auteurs retrouvent des corrélations avec certaines performances exécutives, ce quelle que soit la modalité… … soulignant l’implication des fonctions cognitives dans chaque modalité décisionnelle.
En définitive et quelle que soit la modalité… 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. En définitive et quelle que soit la modalité… Cognition Emotions (système de récompense) Prise de décision Pathologies cognitives Pathologies comportementales Ernst & Paulus (2005) Ernst & Paulus (2005) 1) Encodage de l’option décisionnelle: Identification des options et attribution d’une valeur espérée. Structures orbitales et striatales. Importance des caractéristiques des options et modalité décisionnelle. 3) Attente du renforcement: Comparaison valeur espérée – valeur réelle. Circuit neuraux du système de récompense. Emotions (surprise, regret, déception). En somme, quelle que soit la modalité décisionnelle, la PD fait intervenir au moins deux composantes neuropsychologiques: Une composante cognitive ; Une composante émotionnelle avec le système de récompense. Les fonctions cognitives sont plus impliquées dans la première étape du processus décisionnel (estimation des chances de réussite). Le système de récompense est plus impliqué dans la dernière étape (comparaison entre valeur attendue et valeur obtenue de l’option choisie). Ce sont les neuropathologies qui nous enseignent les dissociations entre ces deux grandes composantes impliquées dans la PD: Les neuropathologies cognitives vont affecter en priorité la 1ère étape du processus décisionnel et donner lieu à un profil de randomisation des choix. Les neuropathologies comportementales vont affecter la dernière étape et donner lieu à un profil de prise de risque. Randomisation des choix Prise de risque
Prise de décision et autonomie 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision et autonomie Déficience décisionnelle: quelles conséquences? Seules quelques études → valeur écologique aux outils décisionnels: Brand et al. (2005): Joueurs pathologiques → déficients à la GDT comparés à des sujets contrôles. Denburg et al. (2007): Sujets âgés normaux déficients à l’IGT → plus souvent la proie de publicités trompeuses que sujets âgés normaux efficients à l’IGT. Quels liens entre prise de décision et autonomie? Pour autant, en cas de déficience décisionnelle, quelles conséquences dans la VQ? Seules quelques études ont suggéré une valeur écologique aux outils décisionnels: Citons notamment: Brand et al. Une autre études très intéressante de Denburg et al. a montré que des sujets âgés normaux… (lire la diapo)
Prise de décision et autonomie: étude 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision et autonomie: étude 20 patients MA DSM IV-TR NINCDS ADRDA Patient Competency Rating Scale (PCRS) → Compétences auto-évaluées par le participant et soumises à l’avis d’un proche. (Cognition – Actes V.Q. – Relations interpers. – Emotions). Score proche élevé = meilleure autonomie. Score participant – score proche = surestimation de ses propres compétences si > 0. 20 patients MCI (Petersen, 2004) MA prodromale et/ou pré hippocampique Pour étudier les liens entre PD et autonomie au cours du vieillissement, nous avons comparé 3 groupes: 20 patients souffrant d’une MA légère, critères DSM IV – TR 20 patients MCI amnésiques uni ou multi-domaines, répondant aux critères de Petersen (2004). Ils présentaient des scores psychométriques de MA prodromale et/ou une probable atteinte pré hippocampique attestée par des scores pathologiques à la DMS – 48 de Barbeau et al. Ces 2 groupes cliniques ont été comparés à 20 sujets contrôles au MMSE normatif pour l’âge et le NSC. Ils ont été comparés à l’aide: De la Patient Competency Rating Scale (PCRS) réclamant du participant qu’il côte lui-même 30 de ses compétences qui seront ensuite soumises à l’avis d’un proche. Les compétences concernent 4 domaines: cognition, actes de la VQ, relations et émotions. L’évaluation faite par le proche rendait ainsi compte d’une mesure de l’autonomie du participant sous forme de compétences, alors que celle du participant diminuée de celle du proche rendait compte d’une éventuelle surestimation de ses compétences par le participant, en cas de différentiel positif. De l’IGT (décision sous ambiguïté) dont la VD était le net score (choix avantageux – choix désavantageux). 20 sujets contrôles MMSE normatif pour âge et NSC
Prise de décision et autonomie: résultats 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision et autonomie: résultats Performances décisionnelles des trois groupes: Nous avons pris en considération la seconde partie de l’IGT (blocs 3 à 5) où les performances des groupes se différencient mieux. Nous avons coupé le net-score en deux (net score < 0 = décideurs déficients car plus de mauvais choix que de bons, net score > 0 = décideurs efficients). Les résultats montrent qu’il y a significativement plus de décideurs déficients dans les groupes cliniques que dans le groupe contrôle. Il y a significativement plus de patients MCI et MA déficients décisionnels (IGT net-score blocks 3 à 5 < 0) comparés aux sujets contrôles (χ²=6.46, p=0.03).
Prise de décision et autonomie: résultats 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision et autonomie: résultats Surestimation des compétences et autonomie des groupes: S’agissant de l’auto-estimation des compétences et de l’autonomie, le % de sujets surestimant leurs compétences par rapport à l’avis d’un proche ne diffère pas significativement entre les groupes. S’agissant de l’autonomie, nous avons coupé la variable « compétences estimées par le proche » au score médian des 3 groupes. Les participants ayant un score < au score médian avaient une moindre autonomie et réciproquement. Ils était significativement plus nombreux dans les groupes cliniques, qui étaient aussi plus âgés que le groupe contrôle. L’autonomie étant liée à l’âge, nous avons calculé l’effet du groupe sur l’autonomie avec l’âge en co-variable (c’est un odds – ratio). Pas d’effet de groupe sur la surestimation des compétences (χ²=0.93, p=0.62). Effet de groupe sur l’autonomie (ajusté par l’âge [OR=3.21, p=0.006]).
Prise de décision et autonomie: résultats 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision et autonomie: résultats Surestimation des compétences et autonomie si IGT 3 - 5 < 0: 75% des participants déficients décisionnels surestiment leur compétences. 67,9 % ont une autonomie < à la médiane de l’autonomie des trois groupes. Le risque de déficience décisionnelle est associé à la surestimation cognitive (OR=3.3, p=0.035). Il est également associé à une moindre autonomie émotionnelle (OR=4.1, p=0.01). Le graphique ci-joint montre le taux de participants (tous groupes confondus) se surestimant et avec une moindre autonomie en cas de déficience décisionnelle (net score 3 – 5 < 0). Puis lire les commentaires du graphique et préciser que dans le risque de déficience décisionnelle, nous retrouvons les deux corrélats habituels de la PD (cognition – émotion).
Prise de décision et autonomie: conclusion 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Prise de décision et autonomie: conclusion Ces résultats ne peuvent affirmer une validité écologique des outils décisionnels, mais… Confortent leur valeur écologique. Confirment les corrélats (émotionnels et cognitifs) de la prise de décision. Intérêt dans le diagnostic précoce des sujets âgés à risque de perte d’autonomie.
Merci pour votre attention 113ème Colloque International de l'Association du CPNLF. Tours, 16 - 19 juin 2015. Merci pour votre attention jeanpierrej@chi-val-ariege.fr