Dossier « Front Populaire »
1. « victoire Front Populaire » Leon Blum de gauche à droite Léon Blum, Maurice Thorez secrétaire du PCF, Roger Salengro, ministre de l’intérieur
2. Les grèves de mai juin 1936 Fraternisations de grévistes, mai-juin 1936 Manifestation dans la cour intérieure des usines Renault Billancourt le 28 mai Grève aux usines Delahaye. mai-juin 1936
3. Les accords de Matignon
Roger Salengro orchestre les accords de Matignon en juin 1936
Thorez avait défini la ligne dès le 11 juin « IL FAUT SAVOIR TERMINER UNE GRÈVE, dès que satisfaction a été obtenue. Il faut même savoir consentir au compromis si toutes les revendications n’ont pas été acceptées, mais que l’on a obtenu la victoire sur les plus essentielles des revendications«. Frachon renchérit le 13 juillet dans l’Humanité: « Nous leur disons (aux ouvriers) aujourd’hui, avec la même franchise, que le prolongement de l’agitation gréviste, que la continuation de l’occupation des usines les desserviraient. … L’occupation des usines n’est pas la seule forme de grève et la grève n’est pas le seul moyen pour obtenir satisfaction«.
4. Les lois sociales :40 h : 21 juin et semaines de cong é s pay é s le 20 juin 1936
doc.1 ; extrait Loi instituant un congé annuel payé dans l’industrie, le commerce, les professions libérales, les services domestiques et l’agriculture (6 juin 1936 ) “ CHAPITRE IV ter. Congés annuels. Art. 54 f. — Tout ouvrier, employé ou apprenti occupé dans une profession industrielle, commerciale ou libérale ou dans une société coopérative, ainsi que tout compagnon ou apprenti appartenant à un atelier artisanal, a droit, après un an de services continus dans l’établissement, à un congé annuel continu payé d’une durée minimum de quinze jours comportant au moins douze jours ouvrables. (...). Les dispositions qui précèdent ne portent pas atteinte aux usages ou aux dispositions des conventions collectives de travail qui assureraient des congés payés de plus longue durée. Art. 54 g. — L’ouvrier, employé, compagnon ou apprenti reçoit, pour son congé, une indemnité journalière équivalant ; 1° S’il est payé au temps, au salaire qu’il aurait gagné pendant la période de congé (...) Art. 54 h. — Tout accord comportant la renonciation par l’ouvrier, l’employé, le compagnon ou l’apprenti au congé prévu par les dispositions qui précèdent, même contre l’octroi d’une indemnité compensatrice, est nul.
Avec la victoire du Front Populaire aux législatives du 3 mai, un formidable mouvement de grève éclate. Les revendications portent sur la revalorisation des salaires, la limitation de la durée de travail à 40 heures par semaine... et les congés payés. Léon Blum perçoit l'importance de la demande « d'être payé à ne rien faire » et de profiter du temps libre. Il en fait l'un des sujets mis sur la table de ce qui deviendra les accords de Matignon, conclus entre la CGT et la Confédération générale de la production française (l'organisation patronale ancêtre du Medef) dans la nuit du 7 au 8 juin. Ensuite, tout va aller très vite. Léon Blum s'appuie sur un haut fonctionnaire de gauche, Charles Picquenard, directeur de cabinet au ministère du Travail, qui est chargé de rédiger un projet de loi en accéléré dans la nuit du 8 au 9 juin.. Le texte législatif est court et simple : la loi s'applique à tous les salariés liés à un employeur par un contrat de travail.. La durée des congés payés est de quatorze jours, dont douze ouvrables, après un an de services continus, et d'une semaine, dont six jours ouvrables, pour six mois de services. Déposé le mardi 9 juin à la Chambre des députés, le texte est voté le 11 à l'unanimité des 592 votants. Au Sénat, le 17 juin, le vote à main levée est aussi massif pour cette «importante réforme sociale permettant au chef de famille de partager avec les siens les jours de vacances auxquels son travail lui a donné droit». La loi est promulguée le 20 juin. Ainsi, en quelques jours, une réforme sociale considérée comme utopique pendant des décennies est finalement adoptée.
5. Les cong é s pay é s