Rendre utile la consigne sans nuire à l’autonomie Angélique BODIN.
Le vrai dilemme pédagogique… L’élève peut-il exécuter la consigne et être autonome ?
Les causes du non respect de la consigne: Que ce soit dans le contexte de l’apprentissage ou de l’évaluation, les consignes ne sont pas toujours suivies par nos élèves… Les erreurs révélatrices des causes du non respect de la consigne: Mauvaise compréhension (voir incompréhension) du vocabulaire utilisé dans la consigne. Polysémie des termes. Des difficultés à relier la consigne à la leçon, à cerner le sujet…
Il y a donc un problème de communication entre le créateur de la consigne et son lecteur …
Que faire ? Il y a deux solutions: Faire évoluer l’élève : en aide individualisée…sur la compréhension des consignes…grâce à un travail commun au sein des équipes éducatives afin de résoudre ce problème. Améliorer les consignes pour les rendre compréhensibles de tous et le moins équivoques possibles…
Nous allons réfléchir sur cette 2ème solution… Pour cela, nous devons réfléchir sur la consigne…
Qu’est-ce qu’une consigne ? C’est un ordre, une instruction, qui commande la réalisation d’une action. Celle-ci doit se faire selon un « cahier des charges » bien précis: - l’objectif visé, dans le but de donner du sens. - les critères de réalisation (que nous évaluons de façon formative.) - les conditions de mise en œuvre (avec ou sans aide, avec plus ou moins de temps…) - les critères de réussite (qui permettront l’évaluation sommative)
Remarque… Lorsque l’élève suit le cours… si celui-ci est rendu au sein d’une démarche expérimentale…: Il est facilement envisageable d’imaginer l’élève, acteur et planificateur de toutes les étapes nécessaires… du cahier des charges… il devient alors autonome…
La consigne : son contenu… Il est important de réfléchir à l’intérêt du verbe utilisé: verbe mentaliste…, verbe d’action…, verbe d’état… pour détailler une performance à réaliser… Il est important de réfléchir aux contraintes: - de temps, - matérielles… qui doivent être aussi dans la consigne (orales ou écrites)… (à l’aide de ce document, ..)
La consigne : sa forme… Traitement de texte aéré mise en évidence des termes importants… par le surlignage, les caractères gras, ou italiques… visant à faire apparaître les attributs de la consigne… Séparation des données de la consigne… Syntaxe pas trop soutenue, simple et efficace, Articulations des phrases…. par le « et », le « ou » L’affectif dans la consigne est à surveiller… (le tutoiement… ) L’infinitif est le plus neutre des moyens.
Finalement, la consigne… Est un moyen de guider l’élève dans son apprentissage… Où se situe la part de l’autonomie si on guide l’élève ?
Autonomie et consigne…ne sont pas opposées Un élève autonome est un élève qui prend en main son apprentissage et qui repère ce qu’il a à faire pour réussir, il fait des essais… Alors comment rendre l’élève Acteur… ?
Du guidage à la guidance… Le guidage peut être : Fort… Faible… Il existe toute une gradation entre les deux possibilités selon la phase d’apprentissage… L’élève peut alors être confronté à des consignes de moins en moins détaillées pour la même tâche au cours de son apprentissage et devenir autonome pour celle-ci, dans un contexte donné.
Quelques exemples: L’élève ne sera pas guidé si les activités proposées sont dotées de phase de recherche, de tâtonnement, de mise en relation… (encore faut-il donner le temps) Elles permettent la constructions des opérations mentales… L’élève sera trop guidé si les verbes mentalistes, difficiles à comprendre, sont remplacés par une série de questions précises. L’élève sera faiblement guidé si les verbes mentalistes sont peu nombreux et s’ils mettent en jeu quelques opérations mentales simples… évoluant sur les 4années collèges
La guidance…. Si la consigne est bien formulée, peu équivoque, à guidage faible… => La liberté de l’élève est présente… Cela permet à l’élève d’accéder à l’autonomie…. On parle de GUIDANCE.
Un élève acteur et autonome... Il sera autonome s’il procède à l’opérationnalisation des tâches, avec ses propres choix méthodes. L’idéal est de faire réfléchir les élèves sur les critères de réussite afin qu’il se les approprie, qui est un passage obligé vers l’acquisition de l’autonomie. Laisser l’élève se placer au sein de la progression, le laisser chercher ce qu’il doit vérifier, l’installer dans la démarche d’investigation, le motiver pour qu’il se mette en quête de savoir…
A quel moment faut-il guider fortement A quel moment faut-il guider fortement ? A quel moment faut-il moins guider ? Comment peut-on s’y prendre, pour rendre les élèves autonome, à la fin du cycle d’orientation ? C’est ce que nous allons essayer de construire ensemble lors de ce stage…