Le XVIIe : le siècle de la raison ou l’âge classique. Claude Marois 2013

«L'Âge classique intervient une profonde mutation : Bacon promeut l'idée de progrès dans la connaissance; l'encyclopédie n'est plus le recueil de tous les textes hérités de l'Antiquité, lus, relus et commentés. Elle devient l'histoire des découvertes progressives, un art d'inventer. L'Âge classique montre les rares manuscrits de ceux, tel Leibniz, qui jetèrent les bases de la conception moderne du savoir. »

Les fondements de la science moderne. Deux innovations importantes: a. Instruments de mesure fiables, b. Méthode scientifique rigoureuse. Instruments de mesure : - Perfectionnement de la lunette astronomique : Galilée. - Baromètre : Torricelli (1643) - Pascal Blaise : la notion de vide. - Thermomètre (1624) - Microscope : Leewenhoek L'expérimentation est l'une des principales méthodes scientifiques modernes.

Dorénavant, les «savants» observent le monde afin de tout saisir et tout comprendre; Galilée dans «Le discours concernant deux sciences nouvelles» (1638) : «l'expérience était commencée plusieurs fois». Ces savants fondent désormais leur raisonnement et leurs conclusions en faisant des expériences répétées : c'est la naissance de la pensée empirique ou méthode empirique. Les philosophes affirment donc que la science fonctionne par empirisme : selon eux, toute connaissance humaine provient nécessairement de l'expérience.

Galilée ( ) Un acteur important de la révolution scientifique du 17 e siècle; S’inspire des théories de Copernic; Ouvre la voie de la méthode expérimentale grâce à sa lunette atmosphérique; Pose les fondements d’une physique nouvelle avec la mécanique. Le premier qui procède à la géométrisation des phénomènes avec les mathématiques

Les courants philosophiques : Le cartésianisme : Descartes ( ) L’empirisme : Bacon ( ) Le rationalisme : Spinoza ( ) Le calcul intégral: Leibniz ( ) Le déterminisme : mécanique des corps Newton ( )

Le cartésianisme : Descartes ( ) À l’origine de la pensée moderne: selon le philosophe, seule la raison permet une connaissance claire car on ne faut pas se fier à nos sens. Étudia le rapport âme – corps - c’est l’esprit qui commande le corps. Dans son livre le « Discours de la méthode », il pose le problème de la démarche à suivre face à un problème philosophique, et propose de scinder les problèmes en problèmes plus petits. Il commence par douter de tout. « Cogito ergo sum » (je pense donc je suis). Rationaliste : il croit que la raison est à la source de la connaissance.

L’empirisme : Bacon ( ) Précurseur de la pensée moderne, il a séparé la science de la théologie; Théoricien de l’expérience scientifique et de l’utilité sociale du savoir et du progrès Pour Bacon, « la science véritable est la science des causes »; Il abandonne la pensée déductive au profit de l’« interprétation de la nature », où l’expérience apporte des connaissances nouvelles. Alors selon le philosophe: de soumettre la nature à l’expérience par une investigation et de tirer de l’expérience une « induction »; En plus, il dresse un état des connaissances pour en déterminer les « insuffisances » puis, établir la carte du savoir en tenant compte de l’« avancement » historique de la science.

Le rationalisme : Spinoza ( ) Panthéiste : Dieu est partout, dans tout. L'éthique est la doctrine des principes de la morale pour mener une vie heureuse. Son ouvrage majeur : « Ethique démontrée suivant l'ordre géométrique ». Il veut démontrer que la vie de l'homme est déterminée par les lois de la nature. Nous devons nous libérer de nos sentiments et de nos émotions afin de trouver la paix et le bonheur. Conception déterministe : tout se produit par nécessité et on doit vivre selon nos possibilités. Non pas penser le corps à partir de la perspective de l’esprit, mais au contraire penser l’esprit à partir du corps.

Newton ( ): Le déterminisme (mécanique des corps Reconnu pour sa théorie de la gravitation universelle et la création (avec Leibniz) du calcul infinitésimal; En optique, il a développé une théorie de la couleur basée sur l'observation selon laquelle un prisme décompose la lumière blanche en un spectre visible. Il a aussi inventé le télescope à réflexion composé d'un miroir primaire concave. En 1687, il publie donc son œuvre majeure : «Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica».

Leibniz ( ): le rationalisme. Descartes fait du cogito i.e. la certitude de sa propre existence comme être pensant la première vérité indubitable; Pour Leibniz, les vérités de raison sont fondées sur les principes logiques de contradiction et du tiers exclu et les vérités de fait sont fondées sur la diversité de l'expérience; La logique devrait être une langue universelle capable de produire une science générale par construction à partir d'axiomes et de règles; Contre les empiristes, Leibniz pense qu'une connaissance universelle et nécessaire serait possible grâce à cette langue.

Le XVIIe siècle : les théories de l’environnement : Jusqu’au XVIIe siècle, la compréhension des relations entre les société humaines et leur environnement naturel limitée à des explications sommaires Les études seront abondantes et diversifiées mais aussi souvent fantaisistes ; Le prélude à des études scientifiques par la méthode et détachées de conception de l’Antiquité et du Moyen Âge ; Conscience accrue du contrôle de la nature ;

Le pouvoir de l’homme sur la nature : les premières théories sur l’environnement. Avec Galilée et Descartes, une nouvelle représentation du monde apparaît avec le rejet de la philosophie scolastique : Avec l’âge classique au XVII e siècle et la naissance de la science: la nature était gouvernée par une loi universelle, la gravitation. On étend les limites du monde connu à d'autres planètes; Le monde s'étend alors au système solaire dont on connaît les lois d'évolution qu'il est possible de décrire sous une forme mathématique. La méthode expérimentale permit de faire progresser la connaissance de l’histoire « naturelle » (i.e. des sciences naturelles).

Avec les explorations: Cependant, les descriptions sont réduites à des caractéristiques morphologiques et à des considérations subjectives de caractères; Avec la découverte du Nouveau Monde l’idée du rôle de l’homme comme acteur de changement de l’environnement acquiert de l’importance; Viennent aussi des interrogations sur les questions humaines et divines à propos des peuples du monde au point où on commence à penser qu’il faut réécrire des chapitres de l’Histoire et de nouvelles explications sur la diversité des moeurs et coutumes des peuples du Nouveau Monde;

Avec la découverte du Nouveau Monde l’idée du rôle de l’homme comme acteur de changement de l’environnement acquiert de l’importance; Viennent aussi des interrogations sur les questions humaines et divines à propos des peuples du monde au point où on commence à penser qu’il faut réécrire des chapitres de l’Histoire et de nouvelles explications sur la diversité des moeurs et coutumes des peuples du Nouveau Monde;

Durant cette période, on s’intéresse aux questions de la forme de la terre, de la localisation des lieux, aux processus physiques etc.; Il y a eu des bouleversements importants dans la conception de l’univers avec les découvertes de Copernic ( ), Kepler ( ), Galilée ( ) et Newton ( ).; Varenieus ( ) fût le premier à reconnaître explicitement une géographie préoccupée par la description des lieux et une autre intéressée par la recherche de lois applicables à tous les lieux.

Dans la seconde moitié du XVll e, des philosophes comme Boyle ( ), Halley ( ) s’interrogent sur la question de la méthode scientifique; Également, on s’interroge sur les origines des continents et des océans, sur l’origine des formes de terrain, sur les méthodes de classification des plantes et des animaux etc.; Petty (( ) et Graunt ( ) font de la recherche sur les questions de statistiques démographiques.

Petty considéré comme le père de l’économie politique a ouvert la voie à l’étude de la population et l’économie; Edmund Halley a publié les premières tables de mortalité pour la ville de Breslau; En 1624, la géographie émerge dans le monde anglo-saxon avec la première publication en géographie par Carpenter ( ).

La méthode scientifique : L’observation devient le moteur de la pensée scientifique; L’observation est la voie par laquelle on peut atteindre la certitude; L'observation expérimentale engendre des progrès dans tous les domaines: astronomie, anatomie, biologie, botanique, géographie, physique etc.

Les questions statistiques : John Graunt ( ) Nathanael Carpenter ( )

John Graunt ( ) John Graunt ( ), riche drapier londonien est connu comme un des précurseurs de la démographie; Les bulletins de mortalité existaient à Londres depuis l’épidémie de peste en 1592, et y devinrent systématiques à partir de 1603; Graunt consacre plusieurs années à étudier ces bulletins de mortalité, dressant méthodiquement de véritables statistiques, où il étudie la mortalité, la fécondité, la nuptialité, la migration, ainsi que des observations épidémiologiques et économiques. Il met en évidence des phénomènes démographiques jusque là inconnus (comme le fait qu’il naît plus de garçons que de filles et contredit certaines croyances sur l’apparition des épidémies;

Il réalise les premières tables de mortalité ; Ce travail lui vaut d’être nommé membre de la Royal Society en 1664; Les observations établies par Graunt serviront aussi de base aux premiers travaux statistiques sur l’espérance de vie;