Mécanismes internes d’assurance qualité Jacques L’Écuyer 30 avril 2011
Les références européennes -- champs couverts -- 1. Politique et procédures pour le management de la qualité 2. Approbation, examen et révision périodique des programmes et des diplômes 3. Évaluation des étudiants 4. Management de la qualité du corps enseignant 5. Outils pédagogiques et soutien des étudiants 6. Systèmes d'information 7. Information du public
Les références européennes -- politique et procédures -- Les établissements doivent avoir une politique et des procédures associées pour le management de la qualité et des niveaux de leurs programmes et de leurs diplômes. Ils doivent également s'engager explicitement dans l'instauration d'une culture qui reconnaisse l'importance de la qualité et de son management. Pour y parvenir, les établissements doivent mettre en œuvre et développer une stratégie visant à l'amélioration continue de la qualité. La stratégie, la politique et les procédures doivent avoir un statut officiel et être rendues publiques. Elles doivent prévoir un rôle pour les étudiants et les autres parties intéressées.
La politique de qualité Selon l’ENQA, la politique pour le management de la qualité devrait inclure des propos sur : le lien entre enseignement et recherche au sein de l’établissement ; la stratégie de l’établissement en matière de qualité et de références ; l’organisation du système de management de la qualité ; les responsabilités respectives des départements, écoles, facultés et autres unités organisationnelles et celles des individus concernant le management de la qualité ; l’implication des étudiants dans le management de la qualité ; la façon dont la politique est mise en œuvre, suivie et évaluée.
Les références européennes -- programmes et diplômes -- Les établissements doivent disposer de mécanismes officiels pour l'approbation, l'examen et la révision périodique de leurs programmes et de leurs diplômes.
Approbation des programmes Les universités doivent avoir en place des procédures leur permettant de s’assurer que les nouveaux programmes qu’elles dispensent satisfont aux conditions suivantes : Ils sont à la fine pointe du savoir ; Leurs objectifs sont clairs, pertinents et conformes au cadre général des programmes en vigueur ; Ils répondent à des besoins réels des étudiants et du marché du travail ; Ils proposent aux étudiants un cheminement efficace vers l’atteinte des objectifs du programme ; Les ressources nécessaires pour bien dispenser le programme sont présentes.
Procédures d’approbation Dans tous les cas, la décision d’ouvrir un nouveau programme devrait être prise par les plus hautes autorités de l’établissement après avoir reçu les avis nécessaires. Au Canada, par exemple, tous les projets de nouveaux programmes doivent être soumis à l’évaluation d’experts externes à l’établissement. En Angleterre, la Quality Assurance Agency a des exigences semblables concernant l’approbation des nouveaux programmes.
Révision périodique La révision périodique des programmes fait partie des mécanismes essentiels d’assurance qualité des universités. Dans plusieurs pays, il est demandé qu’au moment de l’évaluation périodique d’un programme, on fasse appel à des experts externes. C’est le cas au Canada, en Angleterre, en Suisse et dans plusieurs autres pays. La périodicité de l’évaluation ne dépasse habituellement pas dix ans. Elle est plus courte dans le cas des programmes professionnels comme Ingénierie et Médecine qui sont ré- accrédités tous les cinq ou six ans.
Éléments à examiner Lors de l’évaluation périodique, les points suivants doivent être examinés : Son actualité par rapport à l’évolution des connaissances ; Sa pertinence par rapport aux besoins ; L’état des ressources ; Son efficacité interne, c’est-à-dire la maîtrise de ses objectifs par ses étudiants et le taux de réussite de ces derniers ; Son efficacité externe, c’est-à-dire le degré de satisfaction des diplômés et des employeurs et le taux d’insertion des diplômés.
Les références européennes -- évaluation des étudiants -- Les étudiants doivent être évalués en fonction de critères, règlements et procédures publics, appliqués de manière systématique et constante.
Évaluation des étudiants L’ENQA affirme que « l’évaluation des étudiants doit normalement : être conçue pour mesurer le degré d’atteinte des objectifs de formation et des autres objectifs des programmes ; être adaptée au but recherché, que ce soit un bilan, l’appréciation d’un résultat intermédiaire ou d’un contrôle final ; présenter des critères clairs et publiés pour la notation ; être menée par des gens qui comprennent le rôle de l’évaluation dans la progression des étudiants vers l’acquisition des connaissances et des aptitudes relatives aux qualifications qu’ils visent ; --- être soumise à des mesures de contrôle administratif garantissant le respect des procédures . »
Pratiques exemplaires Dans le monde anglophone, on trouve la pratique de l’examinateur externe qui agit comme un conseiller indépendant et impartial et soumet ses commentaires sur les standards académiques et les réalisations des étudiants au regard de ces standards. Il faut aussi noter que les agences qui évaluent des programmes vérifient habituellement la qualité et la fiabilité des examens. Enfin, certaines universités utilisent les examens comme de véritables outils pédagogiques et perfectionnent leurs professeurs à cette fin.
Les références européennes -- corps enseignant -- Les établissements doivent avoir les moyens de s'assurer de la qualité et de la compétence de leur corps enseignant. Ces moyens doivent être à la disposition des équipes d'évaluation externe et faire l'objet de commentaires dans les rapports d'évaluation.
Les moyens Pour assurer la qualité du corps enseignant, les universités prennent habituellement les moyens suivants : Un recrutement soigné avec vérification de la compétence scientifique et pédagogique et, le cas échéant, des mesures de perfectionnement pour améliorer la compétence pédagogique ; Des incitations à se perfectionner régulièrement sur le plan scientifique et sur le plan pédagogique ; L’évaluation systématique de l’enseignement des professeurs par les étudiants, ou autrement, et un suivi approprié lorsque des lacunes sont constatées ; La prise en compte des efforts de perfectionnement dans les décisions de promotion et d’avancement dans la carrière. Des mesures appropriées devraient aussi être employées pour l’ensemble du personnel dans le cadre d’une politique de management des ressources humaines.
Les références européennes -- outils pédagogiques et soutien des étudiants -- Les établissements doivent s'assurer que les ressources affectées aux outils pédagogiques et au soutien des étudiants sont adéquates et adaptées à chaque programme proposé.
Outils pédagogiques Outre leurs professeurs, les étudiants doivent pouvoir compter sur un certain nombre de ressources pédagogiques pour faciliter leur apprentissage. Celles-ci comprennent, entre autres, les bibliothèques, le parc informatique et les autres ressources informationnelles. Les outils pédagogiques doivent être aisément accessibles aux étudiants et adaptés à leurs besoins.
Soutien aux étudiants Parmi les mesures d’assurance qualité, celles concernant l’encadrement et le soutien aux étudiants doivent être prévues avec soin. Ceux-ci peuvent avoir besoin d’une aide spécifique pour solutionner des problèmes de diverses natures : adaptation aux études universitaires ; orientation dans leur choix de carrière ; détresse psychologique et autres problèmes de santé ; gestion du temps ; difficultés financières ; difficulté de compréhension de leur sujet d’études. En conséquence, il faut leur apporter le soutien nécessaire au moyen de ressources telles que des tuteurs, des conseillers d'orientation ou autres. Les établissements doivent régulièrement contrôler et améliorer l'efficacité des services de soutien aux étudiants. Les agences d’évaluation accordent une grande importance au soutien aux étudiants, certaines, comme la QAA d’Angleterre, s’intéressent même à l’appui donné aux étudiants handicapés.
Les références européennes -- systèmes d’information -- Les établissements doivent garantir qu'ils collectent, analysent et se servent des informations nécessaires au pilotage efficace de leurs programmes de formation et autres activités.
Contenu du système d’information Le système d’information doit contenir toutes les informations nécessaires à la prise de décision. Cela inclut des données concernant entre autres : l’effectif étudiant – caractéristiques, taux de réussite, taux d’échec, taux d’abandon, taux d’insertion, taux de satisfaction ; le corps enseignant – qualifications, champ de compétence, activités d’enseignement et de recherche ; le suivi des plans stratégiques – objectifs, plan d’action, responsables, réalisations, indicateurs ; la situation financière – ressources, allocations budgétaires, réalisations.
Les références européennes -- information du public -- Les établissements doivent régulièrement rendre publiques des informations à jour, impartiales et objectives, à la fois quantitatives et qualitatives, sur les programmes et les diplômes qu'ils proposent.
Information du public Comme le signale l’ENQA, « les établissements d’enseignement supérieur ont la responsabilité de fournir des informations sur les programmes qu’ils offrent, les objectifs de formation, les diplômes délivrés, l’enseignement, les méthodes d’apprentissage et d’évaluation utilisées et l’offre de formation aux étudiants ». Des efforts particuliers devraient être apportés à la clarté, à la précision et à l’exactitude des objectifs des programmes et des perspectives d’emplois.
Information interne Outre l’information donnée au public, il importe de s’assurer de la qualité de l’information circulant à l’intérieur de l’université et de veiller à ce qu’elle soit diffusée adéquatement. En Suisse, par exemple, l’un des critères d’évaluation se libelle comme suit : « Un compte rendu transparent portant sur la procédure et les résultats des mesures d’assurance qualité garantit le retour d’information aux groupes concernés au sein de la haute école universitaire ». Il y a là une précision importante dans le cadre d’une stratégie d’assurance qualité.