Rééducation et Maladie de Parkinson Dr Emilie Leblong, médecin de Médecine Physique et de Réadaptation Pôle MPR St Hélier Pléneuf-Val André 18/05/2017
Une maladie aux multiples visages Des troubles de la programmation motrice Des troubles de la communication Des troubles vésico-sphinctériens Des troubles de déglutition Des troubles cognitifs et neurocomportementaux… Du fait de l’atteinte d’aires associatives Le handicap visible et le handicap invisible
Un temps différent pour chacun Un temps pour la rééducation… … un temps pour la réadaptation Des prises en charge aussi variées que les patients et leurs symptômes
Un constat Avec la maladie, les activités physiques sont réduites d’au moins 30% Bloem 2004 Augmentation du risque cardiovasculaire Déminéralisation osseuse, ostéoporose constipation Dépression, insomnies... La pratique d’activités physiques à un rôle potentiellement neuroprotecteur Cohen 2003, Faherty 2005
Des bénéfices Réduction des phénomènes d’inflammation Diminution du stress oxydatif Optimisation du système dopaminergique (Vucckovic 2010, Fisher 2013) Diminution du risque de chute (Protas 2005) Amélioration des performances motrices Amélioration des performances cognitives Amélioration de la qualité de vie (Cascaes da Silva2016, Baatile 2000)
Du sport, Mais lequel ? comment ? combien ?
Comment ? Pas d’effets long terme => entraînement au long cours Reuter 1999 ; Deane 2001 ; Pellecchia 2004 État ON pour optimiser l’exécution du travail physique ? Koller 1989 Tôt le matin en état OFF avant la première prise de lévodopa : améliore la disponibilité de la dopamine au niveau du striatum et retarde potentiellement l’heure du premier besoin de lévodopa Ouchi 2001, Reuter 2000
Comment ? L’importance des activités en groupe pairémulation Carne 2005, Ellis 2008,Koleva 2013 Egalement démontré dans d’autres pathologies chroniques (BM) Impact sur la qualité de vie Herman 2007
Combien ? AUTOREEDUCATION Au moins 3 x 1 heure par semaine Dans l’idéal au moins 45 min par jour AUTOREEDUCATION
Importance de l’éducation thérapeutique pour avoir une activité physique régulière Pour instaurer une routine motrice EDUPARK (Nice) depuis 2013 En groupe de 3 à 8 mais aussi séances individuelles Sur 19 semaines, 30/an 1/sem à 1/15jours IDE, kiné, orthophoniste, neuropsy, MPR (pas d’ergo) Ecole du Parkinson (Créteil) Programme PADRECC Diaz 2005
Lequel ? Le sport qui plait Adapté à chacun
Stade peu avancé 1. Exercice physique aérobie = endurance - Effets métaboliques Ouchi 2001, Reuter 2000 - Effet neuroprotecteur +++ Cohen 2003, Faherty 2005
2. Entraînement en résistance = renforcement musculaire - Réduit l’hypertonie ++ - Améliore l’équilibre Scandalis 2001; Hirsch 2003 3. Étirements des muscles fléchisseurs
4. Stratégies attentionnelles Auditives, visuelles, proprioceptives, cognitives (double tâche)… Martin and Hurwitz, 1962; Muller 1997; Morris et Iansek, 1996; Rubinstein 2002; Georgiou 1993, Kritikos 1995; Ma 2004; Thaut 1996, McIntosh 1997, ; Howe 2003, Suteerawattananon 2004; Canning, 2005; Rochester 2005 CUEING
Stade plus avancé 1. Discipline +++ et motivation (tierce personne) pour continuer autant que possible les exercices 2. Séparation de tâches en sous-tâches imagerie mentale (Caligiore 2016) 3. Stratégies pour le demi-tour (grand arc de cercle) Stratégies d’enrayage cinétique (« stop, un pas seulement », pied-obstacle Éviter deux tâches simultanées
5. Modification de l’environnement du domicile hauteur sièges, draps 2/3 satin - 1/3 coton, tapis, objets ou meubles inutiles 9. Aides techniques pour la déambulation… ghoseiri 2009 diminution du délai d’initiation du pas de 1,41 sec
Le programme Parkins’ON syndromes parkinsoniens et syndromes apparentés Patients avec une plainte concernant l’équilibre et la marche Hospitalisation de jour 3 fois par semaine pendant 4 semaines puis en auto-rééducation à domicile (5° semaine suivie à distance) Groupe de 4 à 6 patients par session
Objectifs Informer et permettre l’acquisition de connaissances Développer des compétences d’autosoins Eduquer pour anticiper l’évolution de la maladie et poursuivre une activité physique et fonctionnelle. Adapter l’environnement Prendre en compte la place de l’aidant naturel Améliorer l’autonomie et maintenir la qualité de vie du patient et de son entourage. par le patient concernant la maladie et ses complications pour pouvoir identifier et gérer l’apparition de complications et nouveaux signes moteurs et non moteurs pour apprendre au patient à à l’évolution des symptômes dans le projet de soin 18
Journée type Réentrainement à l’effort (45min – 3fois/s) Parcours dynamique (1h - 3fois/s) Danse (1h - 2fois/s) Etirements (30min - 2fois/s) Repas Sieste Activité motrice (1h - 3fois/s) Séance individuelle ergo et kiné (30min - 1fois/s) Relaxation (30min - 1fois/s) Intégration des aspects non moteurs (communication et cognition, déglutition et TVS)
Résultats Amélioration significative sur : 30 patients (10 femmes, 20 hommes) 67.5 ans (+/- 10.3) durée d’évolution de la maladie 4.65ans ( de 1 à 18 ans), UPDRS moyen 19.6 Amélioration significative sur : La marche : vitesse de marche confortable sur 10m (p = 0.007) et rapide (p = 0.008), test de marche de 6 min (p = 0.003), L’équilibre : Time up and Go Test (p = 0.001), équilibre unipodal du côté le plus déficitaire (p = 0.015). Pas de différence sur la bradykinésie aux membres supérieurs sur le Box and Block Test et le Nine Hole Peg Test Tolérance : Fatigue notée chez 26 patients sur 30 en fin de séjour
L’enjeu : la poursuite d’une activité sur le long terme Par le développement de : professionnels de santé formés à l’importance de l’activité physique dans la maladie Réseau associatif pour des activités encadrées Danse (Hachney 2007, Lotzke 2015 (revue avec méta-analyse avec 13 études dont 9 RCT) Vélo (Alberts 2011) Taichi(Li 2007) Marche nordique…
D’outils et d’organisation innovants Favoriser la motivation +++ Livret d’autoexercices et cahier d’observance « Jeu sérieux » ou serious game : une application numérique couplé à une capteur de mouvement
L’étude BYM PARK 3 mois M 0 M3
L’étude TéléP@rk évaluation des usages à l’échelle d’un territoire de santé de l’utilisation d’un serious game de rééducation couplé à un suivi en télémédecine Déploiement de l’outil numérique de rééducation dans des cabinets de kinésithérapie du territoire 5 Suivi en téléconsultation avec kinésithérapeutes en centre de MPR et/ou médecins MPR au côté du kiné libéral (organisation apprenante au « lit » du patient) Proposition à des patients d’utilisation en autorééducation à domicile acceptation et appropriation de l’outil ? Faisabilité/reproductibilité/possibilités d’essaimage d’une organisation innovante ?
La maladie de Parkinson, c’est : Des troubles de l’équilibre Des difficultés à marcher Des chutes Des tremblements Des blocages…
Mais c’est aussi et surtout : vidéo
On aurait pu parler de : Aides techniques Orthophonie Toxine Bilan urodynamique Adaptation des textures Travail neuropsychologique…
L’activité physique et l’autorééducation dans la maladie de Parkinson D’abord un TRAITEMENT Pour optimiser les systèmes dopaminergiques pour prévenir les complications cardiovasculaires et l’ostéoporose Pour conserver le plus longtemps possible le plus de capacités fonctionnelles possible pour conserver voire améliorer la qualité de vie Et aussi un facteur d’INSERTION SOCIALE pour changer de regard sur la maladie
Merci Merci aux patients qui participent aux groupes et ont accepté d’être filmé, merci aux thérapeutes qui les accompagnent Merci à tous pour votre écoute,