Facteurs de risque (FDR) de pasteurellose invasive zoo-02 V. Nollet (1) , L. Souply (2), B. Rosolen (1), M. Mohseni-Zadeh (1), D. De Briel (2), M. Martinot (1) (1) Service d’Infectiologie, Hôpitaux Civils de Colmar , (2) Laboratoire de Microbiologie, Hôpitaux Civils de Colmar Introduction et Objectif. La pasteurellose est une zoonose peu fréquente, transmise principalement par morsure ou griffure de chats et chiens. Les formes invasives sont rares mais ont une morbi-mortalité non négligeable. Cette étude rétrospective cherche à mettre en évidence des facteurs de risque (FDR) de pasteurellose invasive. . Matériel et Méthode. Critère d’inclusion : tout patient avec un prélèvement positif à Pasteurella sp de 2000 à 2015 (laboratoire HCC) . Les formes cliniques ont été classées en invasive (infections des grosses articulations, neurologiques, pneumologiques, abdominales, bactériémies   ou choc septique) ou locorégionales (formes cutanées et ostéo-articulaires à proximité d’une morsure/griffure). Critères d’exclusion : tout dossier non disponible. Les FDR étudiés ont été : âge, sexe, alcool, tabagisme, , immunosuppression sauf cancer (selon la définition du Haut conseil de santé public pour les vaccinations) hépatopathie chronique, insuffisance rénale chronique (IRC), diabète, pathologies cardiovasculaires, pulmonaires, ostéoarticulares chroniques, pathologies inflammatoires chroniques et pathologies, néoplasiques évolutives.    Résultats. 127  patients ont eu un prélèvement positif, 25 dossiers ont été exclus pour non disponibilité. Sur les 102 patients inclus il y a eu 28 (27%) [9 H et 19 F] formes invasives et 74 (73%) formes loco-régionales [29 H et 45 F dont 8 enfants]. Les formes invasives correspondaient à 8 bactériémies, 1 choc septique isolé, 7 atteintes ostéo-articulaires, 2 neurologiques, 2 abdominales, 1 atteinte neurologique et abdominale, 8 broncho-pulmonaires. Une notion de morsure ou griffure  a été notée chez 77% (10/13) des cas invasifs et 97% (57/63) des cas loco-régionaux renseignés. La mortalité totale était de 4%, celle du groupe invasif de 11% (3/28) versus 1,4% (1/74) . Les FDR étudiés significatifs étaient respectivement pour le groupe invasif versus (vs) locorégional 1) Âge moyen : 63 [22-93] vs 51 ans [2-89] (p=0,03,) 2) alcool : 25% vs 4,1% (p=0,004) 3 tabac 63,6% vs 25% (p=0,006) insuffisance hépatique/cirrhose : 21% vs 1,4% (p = 0,002 ). La présence d’une néoplasie évolutive ou en cours de traitement et d’une pathologie articulaire ou osseuse chronique était proche de la significativité.  Tableau 1. Seul l'âge apparaissait significativement en analyse multivariée figure 1. Infection du dos du pied à P. multocida. Photo : Sara L. Cross, emedicine.medscape.com arthrite épaule gauche à P. multicoda avec fistulisation et bactériémie chez une patiente de 93 ans. Figure 1. Ages (moyenne et extrêmes en années) selon le groupe invasif à gauche ou local à droite Tableau 1. Comparaison des facteurs de risque en % en fonction du groupe invasif ou locorégional, * résultat statistiquement significatif pour un risque de première espèce alpha à 5% Discussion / Conclusion. Vingt-sept pourcent des patients étaient atteints d’une forme invasive de pasteurellose, avec une mortalité importante de 11%. L’âge élevé, les hépatopathies chroniques (principalement cirrhose), la consommation chronique d’alcool et de tabac sont les FDR statistiquement significatifs de pasteurellose invasive. Les conséquences pratiques de cette étude portent tout d’abord sur le risque associé à la possession d’un animal de compagnie chez les patients âgés ou présentant des facteurs de risque d’infection invasive à Pasteurella. Elles mettent en évidence la nécessité de sensibiliser patients et médecins au risque d’infections sévères en cas de facteur de risque. Une éviction animale ou l’application de règles d’hygiène strictes semblent nécessaires dans ces cas : lavage des mains, éviction des contacts rapprochés avec les muqueuses et le matériel médical, protection des plaies. Les animaux étant souvent introduits en institution de personnes âgées à visée stimulante il apparait à ce titre non opportun de choisir le chat comme animal de compagnie dans ce cas. Enfin, une attention particulière doit être donnée pour les plaies par griffure et morsure des patients à risque. Une prise en charge mécanique et une antibiothérapie précoces sont importantes