Sémiologie rénale
Données de l’anamnèse Importance de l’âge Nouveau-nés: malformations urétrales, phimosis (étroitesse de l'anneau du prépuce) Petits enfants: tubulopathies héréditaires (syndrome de Fanconi), néphroblastome (cancer embryonnaire du rein qui touche surtout les enfants) Enfants et adolescents: glomérulonéphrite aigue poststreptococcique liée aux angines streptococciques et à la scarlatine Adultes: lithiase rénale, infections urinaires, tuberculose, glomérulonéphrites chroniques Âgés: hyperplasie bénigne de la prostate, cancer de la prostate, cancer rénal, néphroangiosclérose hypertensive, diabétique
Données de l’anamnèse Sexe Maladies plus fréquentes chez les femmes: infections urinaires (facteurs favorisants: urètre courte, grossesse), complications rénales du LES Maladies plus fréquentes chez les hommes: glomérulonéphrites aigues, lithiase urinaire Lieu de naissance et du domicile - Néphropathie tubulo-interstitielle endémique – dans la région balkanique (en corrélation possible avec une mycotoxine)
Antécédents familiaux Transmission héréditaire: agénésie, hypoplasie rénale, acidose tubulaire rénale, syndrome de Fanconi (génétique ou acquis – toxique, médicamenteux) syndrome d’Alport (autosomique dominante) reins polykystiques (autosomique dominante)
Syndrome d’Alport Altération de la production du collagène Hématurie Surdité Cataracte Transmission autosomique dominante
Syndrome de Fanconi Touche le tube rénal proximal avec perte de: Glucose Aminoacides Bicarbonate Phosphate Conséquence: acidose tubulaire proximale
Polykystose rénale Transmission autosomique dominante Manifestations clinique: HTA, protéinurie Évolution vers l’insuffisance rénale chronique
Antécédents familiaux Transmission de la prédisposition: lithiase urinaire Transmission par contagion intrafamiliale: infections streptococciques - GNA tuberculose rénale
Antécédents médicaux-chirurgicaux Grossesse - infections urinaires récidivantes, prééclampsie (toxémie gravidique, dysgravidie tardive) → HTA+protéinurie +/- œdèmes Éclampsie → HTA+protéinurie +/- œdèmes+ convulsions Infections streptococciques (les groupes néphritogènes A 12, A 49) – angines, scarlatine, érysipèle)→GNA Septicémies, endocardite infectieuse → microabcès rénaux, glomérulonéphrite HTA →néphroangiosclerose Constipation chronique → infections urinaires récidivantes LES, sclérodermie→ glomérulonéphrites Diabète sucré → néphropathie diabétique Goutte – néphropathie interstitielle, lithiase urique
Conditions de vie, de travail, toxiques Logements froids, agglomérés → infections streptococciques La chaleur → sueurs abondantes →urines hyperconcentrées→ lithiase Intoxications professionnelles (plomb, mercure, bismuth)→néphropathies interstitielles Aliments riches en nucléoprotéines (viande, viscères, œufs de poisson, gibier)→ lithiase urique Aliments riches en oxalates (chocolat, cacao, épinard etc.)→ lithiase oxalique Médicaments: AINS et analgésiques →néphropathie interstitielle aminosides, rifampicine, produits de contraste iodées etc→IRA
Symptômes urinaires Colique néphrétique Douleur lombaire diffuse Douleur hypogastrique Douleur pelvi – périnéale Troubles de la miction Dysurie Rétention aigue des urines Rétention chronique incomplète Pollakiurie Impériosités mictionnelles Anomalies du volume urinaire quotidien Incontinence urinaire
Symptômes urinaires Douleur Colique néphrétique - provoquée par la brusque distension de la capsule périrénale et de l’uretère en amont d’un obstacle urétéral Causes : lithiase urinaire, caillot, fragment tissulaire (tumeur rénale) Crise typique : - Douleur lombaire unilatérale haute - Début brutal Irradiation vers le bas et en avant (vers la racine de la cuisse, le bas ventre et les organes génitaux externes) Facteurs favorisants : voyage, déshydratation Le patient recherche des attitudes antalgiques variées Signes urinaires d’accompagnement : pollakiurie, dysurie, des urines sanglantes Durée: disparition de la douleur au bout de quelques minutes ou heures
Lithiase rénale avec colique rénale
Symptômes urinaires Douleur lombaire diffuse : - caractère de distension, torsion - localisée dans la région lombaire latérale - irradie vers les flancs Causes : Infections rénales: pyélonéphrite, tuberculose, abcès Hydronéphrose Néoplasme rénal Glomérulonéphrite aigue
Douleur hypogastrique Caractère de pression, distension Causes: Cystites aigues ou chroniques, Lithiase vésicale Rétention aigue d’urine Douleur pelvi - périnéale Causes: prostatites aigues, chroniques, hyperplasie bénigne de la prostate
Symptômes urinaires Troubles de la miction a) Dysurie est la difficulté à l'évacuation de l'urine. La miction est longue à initier, le jet est faible, le patient doit pousser causes : obstacle cervical ou urétral, défaut du contractilité du détrusor, infections urinaires b) Rétention aiguë des urines douleur hypogastrique, vive, permanente envie impérieuse d’uriner, impossible à réaliser cause : hyperplasie bénigne de la prostate, calcul vésical, cancer vésical
L’hyperplasie bénigne de la prostate
Symptômes urinaires c) Rétention chronique incomplète installation sur des mois globe vésical mou, indolore le patient est dysurique et parfois incontinent (mictions par regorgement) obstruction, muscle de la vessie affaibli, cause neurologique d) Pollakiurie envie anormalement fréquente d’uriner, élimination des petites quantités d’urine causes : infections urinaires e) Impériosités mictionnelles (ténesmes vésicaux) des besoins très urgents traduisent l’incapacité de la vessie de se remplir sans la survenue de contractions vésicales causes: irritations vésicales: cystite, lithiase vésicale, corps étranger, cancer, appendicite, émotionnelles etc.
Symptômes urinaires f) Anomalies du volume urinaire quotidien Oligurie - émission d’un volume<300 ml/jour Anurie absence totale ou quasitotale des urines interruption de la filtration glomérulaire Polyurie diurèse supérieure à 3 litres /j causes : diabète sucré décompensé, diabète insipide g) Incontinence urinaire : émission involontaire des urines par les voies naturelles en dehors des mictions incontinence d’effort chez la femme avec prolapsus vésical causes neurologiques: lésions cérébrales, médullaires
Examen physique général dans la pathologie rénale Etat psychique Coma urémique Syncope mictionnelle (syncope vaso-vagale de situation) = vasodilatation réflexe à l’occasion de l’évacuation rapide de la vessie urinaire Mouvements involontaires - convulsions en cas d’œdème cérébral (glomérulonéphrite aigue), éclampsie
Examen physique dans la pathologie rénale Coloration de la peau Pâleur: anémie, vasoconstriction périphérique Tente jaunâtre: rétention d’urocromogènes Amaigrissement – IRC, cancer rénal Œdème rénal Fractures pathologiques - hyperparathyroïdie secondaire (IRC) Fièvre pyélonéphrite aigue, cancer rénal
Œdème rénal
Examen physique local de l’appareil rénal Inspection Bombement de la région lombaire (hydronéphrose, tumeurs) Bombement de la région hypogastrique – globe vésical
Douleur provoquée
Examen physique local de l’appareil rénal Manœuvre de Girdano – percussion de la région lombaire avec la marge cubitale de la main
Examen physique local de l’appareil rénal Palpation du rein – méthode de Guyon Normalement – on palpe le pôle inférieur du rein Situations pathologiques: Ptôsis rénale Hydronéphrose Reins polykystiques Grandes tumeurs rénales
Palpation des points urétéraux explore le trajet de la voie excrétrice: - En arrière, dans l'angle costo-vertébral - En avant, dans la région para-ombilicale à trois travers de doigt de la ligne médiane (point urétéral supérieur), et à l'union des tiers externe et moyen de la ligne joignant les deux épines iliaques antéro-supérieures (point urétéral moyen). - Aux touchers pelviens (point urétéral inférieur)
Palpation de la vessie urinaire – en cas de globe vésical Touché rectal - pour la palpation de la prostate Palpation de l’urètre Percussion Percussion d’un globe vésical (matité) Globe vésical
Auscultation de la loge lombaire ou d’un hypocondre → souffle en cas de sténose d’une artère rénale