Infections urinaires Dr Jérémie Pasquier Assistant Spécialiste Maladies infectieuses et tropicales
Espèces bactériennes en cause Agents causals Espèces bactériennes en cause Résistance aux antibiotiques Espèces Cystite simple Autres formes Escherichia coli 70-85% 85-90% Staphylococcus saprophyticus 5-10% Proteus Autres espèces (Klebsiella, Enterobacter, Serratia, entérocoque)
Epidémiologie Infection très fréquente (second site d’infection bactérienne communautaire après l’arbre respiratoire) Incidence plus élevée chez la femme que chez l’homme Homme: après 50 ans (prostate) Femme: début activité sexuelle et post-ménopause Facteurs favorisants Sexe féminin Modification de la flore vaginale Grossesse Activité sexuelle Anomalie de l’arbre urinaire Diabète Cathétérisme des voies urinaires
Physiopathologie Arbre urinaire: stérile (sauf urètre distal, colonisé par des bactéries d’origine digestive, cutanée et génitale) Mécanisme ascendant Carence du système de défense Bactéries uropathogène (adhésines) Mécanisme hématogène Pyélonéphrite, prostatite (rare)
Clinique Signes urinaires Syndrome infectieux Atteinte vésicale Pollakiurie Brûlures mictionnelles Emission d’urine troubles, et/ou hémorragique Dysurie: obstacle à l’écoulement de l’urine (ce n’est pas un signe d’infection) Syndrome infectieux Infection parenchymateuse Fièvre ± frissons (bactériémie) Survenue par accès
Cystite Pyélonéphrite Clinique Signes urinaires isolés Pas de fièvre ni de douleurs lombaires Pyélonéphrite Signes de cystite (peuvent manquer) Atteinte rénale parenchymateuse Fièvre, frissons Douleurs de la fosse lombaire et de l’angle costo-lombaire, irradiant vers le pubis et les organes génitaux externes Signes digestifs Parfois au premier plan
Clinique Infections urinaires simples Absence de facteur de risque de complication Infections urinaires à risque de complication Présence d’au moins un facteur de risque de complication (anomalie de l’arbre urinaire, sexe masculin, grossesse, sujet âgé, insuffisance rénale) Infections urinaires graves Pyélonéphrites aiguës et infection urinaires masculines associées à: Sepsis grave Choc septique Indication à un drainage chirurgical ou interventionnel Cystites récidivantes Au moins 4 épisodes par an.
Facteurs de risque de complication d’une infection urinaire Toute anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire Uropathie Iatrogène Sexe masculin Grossesse Sujet âgée Plus de 65 ans avec au moins 3 critères de fragilité, ou plus de 75 ans Critères de fragilité (Fried) Perte de poids involontaire dans les 12 derniers mois Vitesse de marche lente Faible endurance Faiblesse/fatigue Activité physique réduite Immunodépression grave Insuffisance rénale chronique sévère (clairance < 30 ml/mn)
Clinique
Colonisation urinaire Présence d’un micro-organisme dans les urines sans manifestation clinique Pour la femme enceinte ≥ 105 UFC/ml En dehors de la grossesse, pas de seuil Pas de prise en compte de la leucocyturie Indication au dépistage et au traitement Avant une procédure urologique invasive programmée Grossesse à partir du 4e mois
Diagnostic des infections urinaires Examen cytobactériologique des urines (ECBU) Technique Avant toute antibiothérapie Au moins 4 h après la miction précédente Préparation locale Hygiène des mains Toilette de la région urétrale ou vulvaire (savon ou lingettes) Rinçage Application d’un antiseptique en maintenant écarté les grandes lèvres ou le prépuce (un seul geste de l’avant vers l’arrière chez les femmes)
Diagnostic des infections urinaires Examen cytobactériologique des urines (ECBU) Recueil en milieu de jet En cas de pertes vaginales Mise en place d’un tampon au préalable En cas d’incontinence totale Sondage « aller-retour » chez la femme Collecteur pénien chez l’homme En cas de sonde à demeure Ponction après désinfection du site spécifique de la sonde Acheminement rapide au laboratoire < 2h à température ambiante < 24h à +4°C
Diagnostic des infections urinaires Examen cytobactériologique des urines (ECBU) Indications Toute suspicion d’infection urinaire, sauf cystite simple Pas d’ECBU de contrôle après IU d’évolution favorable Seuils de positivité Leucocyturie ≥ 104/ml Bactériurie Espèces bactériennes Seuil de significativité Sexe Escherichia coli Staphylococcus saprophyticus 103 UFC/ml Homme ou Femme Entérobactéries autres que E. coli Corynebacterium urealyticum, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus Homme 104 UFC/ml Femme
Diagnostic des infections urinaires Bandelette urinaire (BU) Technique Leucocytes Leucocyte estérase Seuil de détection: 104/ml Nitrites Nitrate réductase entérobactéries Seuil de détection: 105/ml Indication Cystite simple (sans ECBU) Autres situation Orientation diagnostique Femme: si négatif, chercher autre chose Homme: conforte l’orientation diagnostique
Cystite simple
Cystite à risque de complication
Cystites récidivantes
Stratégie générale devant une pyélonéphrite aiguë
Pyélonéphrite aiguë non grave
Pyélonéphrite aiguë grave
Infection urinaire masculine