Les histoires de vie en formation AFDET : Éducation thérapeutique du patient : parcours de soins, parcours de vie Hervé Breton, MCF, Sciences de l’Éducation, Université de Tours. Conférence : Histoires de vie et éducation thérapeutique Les histoires de vie en formation Quel accompagnement pour l’expression du vécu ? Se former à l’éducation thérapeutique par les histoires de vie
INTÉGRER L’EXPÉRIENCE DES PATIENTS POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DES SOINS À l’occasion du colloque annuel de la HAS « La dynamique patient, innover et mesurer », en novembre 2016 à Paris, des spécialistes internationaux ont rappelé l’importance d’intégrer l’expérience des patients pour améliorer la qualité des soins. « Le vécu du patient apporte un point de vue complémentaire à celui des professionnels de santé. En tenir compte est une nécessité pour que notre système de santé évolue vers plus de démocratie ». C’est par ces propos que la présidente de la HAS, le Pr Agnès Buzyn a ouvert le colloque « Dynamique patient, innover et mesurer ». (Site HAS-Santé)
LES HISTOIRES DE VIE EN FORMATION Les sessions d’histoires de vie en formation, proposées au sein d’un collectif, comportent généralement six étapes (et quatre ou cinq jours) : Un temps préliminaire consacré à la formalisation du contrat avec les participants ; Une phase exploratoire portant sur une période de vie et/ou du parcours professionnel, selon une visée de temporalisation de l’expérience ; Une deuxième phase d’expression sous la forme d’un récit oral dans le cadre de sous-groupes ou du collectif ; Une troisième phase d’écriture du récit de vie, prenant appui sur la phase exploratoire et intégrant périodes et moments marquants au sein d’une histoire ; Une quatrième phase d’expression des récits au sein du collectif, dans une perspective de co-interprétation ; Une cinquième phase de thématisation à partir de ce qui fait « communauté » par-delà la singularité des récits.
LA RÉCIPROCITÉ ENTRE TEMPS ET RÉCIT Ricœur (1986, p. 14) : Mon hypothèse de base est à cet égard la suivante : le caractère commun de l’expérience, qui est marqué, articulé, clarifié par l’acte de raconter sous toutes ses formes, c’est son caractère temporel. Tout ce qu’on raconte arrive dans le temps, prend du temps, se déroule temporellement ; et ce qui se déroule dans le temps peut être raconté. Peut être même tout processus temporel n’est-il reconnu comme tel que dans la mesure où il est racontable d’une manière ou d’une autre. Cette réciprocité supposée entre narrativité et temporalité est le thème de Temps et Récit »
La périodisation du cours de la vie Étapes et expériences marquantes de formation Aujourd’hui Étapes et expériences marquantes du parcours professionnel Aujourd’hui Rencontres marquantes de la vie personnelle, familiale, sociale Aujourd’hui Alex Lainé. (2007). Faire de sa vie une histoire. Paris : Desclée de Brouwer
De la temporalisation de l’expérience à la formalisation des savoirs Temps 4 : thématisation collective – Formalisation collective des savoirs pour leur croisement, leur reconnaissance et/ou leur validation. Temps 3 : Historicisation de l’expérience et composition du récit – Mise ensemble et mise en sens des différents moments décrits. Temps 2 : Évocation et description de moments marquants – La maladie comme événement biographique Temps 1 : Périodisation de l’expérience
RÉCIT ET VIE ACCOMPLIE « Il faut que la vie soit rassemblée pour qu’elle puisse se placer sous la visée de la vraie vie. Si ma vie ne peut être saisie comme une totalité singulière, je ne pourrai jamais souhaiter qu’elle soit réussie, accomplie. Or, rien dans la vie réelle n’a valeur de commencement narratif ; la mémoire se perd dans les brumes de la petite enfance ; ma naissance et, à plus forte raison, l’acte par lequel j’ai été conçu appartiennent plus à l’histoire des autres, en l’occurrence celle de mes parents, qu’à moi-même. Quant à ma mort, elle ne sera racontée que dans le récit de ceux qui me survivront ; je suis toujours vers ma mort, ce qui exclut que je la saisisse comme fin narrative. » (Ricœur. 1990. Soi-même comme un autre. Paris : Seuil, p. 190)