UIA Octobre 2016 L’actualité : des formes évolutives
Comment définir l’actualité ? Ce qui relèverait du temps présent Ce qui est en actes, des actions, des lieux, des « gens » Une notion qui relèverait du contexte des médias, donc une forme de récit, ou plus exactement de récitS Une racine profonde : la nouvelle, l’information qui semble être la plus neuve, la plus récente Une mise en forme de cette information la plus récente, avec une écriture, un style, un support, une énonciation L’actualité : signale ceux qui font, qui mettent en application, une dimension d’action, de mouvements
L’actualité : fiction ou réalité ? Un terme qui désigne, au fil du temps et du développement des médias, des formes diverses, cf. L’Illustration Un « format » particulier, qui a donc connu diverses métamorphoses, avec une recherche absolue, celle du rapprochement du moment de l’événement et du moment de sa diffusion, avec la recherche du « live » L’actualité, c’est ce qui dans le monde médiatique permet de dire l’événement : voir les travaux de Marc Augé « Les mots, l’image, l’événement » in Figures de l’événement, 2000, BPI, sous la direction de Daniel Bougnoux : un changement de nature de l’actualité ?
Dire l’événement : les nécessaires construction et écriture L’actualité agrège des événements, construits et mis en formeS, puis transmis : l’un emboîte l’autre, l’actualité > l’événement Événement : une catastrophe, un mouvement politique, une élection, une manifestation, une première fois, une mort, une naissance, une construction Une « matière humaine », mise en récit, donc en écriture, une mise en mots et en images, « ce qui arrive et ce qui a une importante pour l’homme » Des indicateurs de lieux, de temps, d’unités, de personnages, de faits, une expérience sensible qui est dite, du faire au dire, qui a une importance pour une société Des paroles prononcées à leurs mises en circulation : l’actualité, ce serait donc la médiatisation, par médiations d’événements transcrits, donc de nécessaires étapes (captations, transformations)
L’actualité : les temporalités d’une notion polysémique Comment dire l’actualité quand il existe un temps de décalage entre un événement et sa mise en forme diffusée ? Les médias s’inspirent toujours de « formes antérieures » (spectacle vivant, théâtre…) Le cas de l’invention des actualités cinématographiques : voir la revue Sociétés & représentations Le cas de l’information « en temps réel » : le cas Péricospe et de la diffusion par streaming Les temporalités du récit en régime de système médiatique « numérique » : le cas francetv:
Les actualitéS Pathé Un pluriel significatif , il s’agit de scènes d’abord reconstituées, puis petit à petit, la caméra est co-présente, il a une narration, une mise en scène, puis arrivent… les médiateurs, présents par la voix, le récit, puis présents par le corps, le regard Pictures of the Transvaal War : voir les vidéos des archives Pathé sur le site YouTube https://www.youtube.com/watch?v=D17UQ4BhkmQ : la notion d’actualité n’existe pas, les scènes sont isolées les unes des autres Puis naissance des journaux filmés d’actualitéS : un montage, une place aménagée auX PublicS https://www.youtube.com/watch?v=hbBADosKryQ
L’actualité : l’invention du téléspectateur Le spectateur assiste à un événement, il est présent ; avec la naissance du cinéma, l’événement mis en actualité est une attraction, il est présent dans une foire, dans un cinéma Avec la télévision et l’invention du « journal télévisé, non plus uniquement filmé, celui qui reçoit des images à domicile, est téléspectateur, il reçoit un regard, celui de la caméra, posture de témoin du monde, la fonction de l’information contemporaine apparaît : l’actualité est une information, on sait, une expérience « directe » du monde L’actualité assigne des places : le producteur, le consommateur, le témoin, l’expert, le commentateur
Le direct-live : le téléspectaCTEUR Application périscope Un dispositif qui configure, comme la télévision, avec une mise en récit minimum : j’y suis, je vois, je transmets Le média se contente de jouer les courroies de transmission La charge de la mise en forme revient au témoin, spectateur et acteur, journaliste ? Le cas de Rémy Buisine et du stream #nuitdebout
Le dur travail de la réception de l’actualité La limite d’une actualité permanente : il faut chercher, trier, être à nouveau co-présent, l’actualité comprend une partie de mise en forme laissée à la charge de l’utilisateur Un retour aux origines de l’information imprimée : la bigarrure FranceInfo: La « matière première » : la vidéo dite « verticale », elle est courte, elle comprend un montage serré, elle intègre une légende incorporée, elle peut fonctionner sans le son, elle possède des caractéristiques qui peuvent la rendre virale Un flux qui découpe des temporalités: infos chaudes, infos tièdes, infos froides, avec une pédagogie journalistique contenue : le rubriquage reprend des genres, des terrains...