GEORGE DANDIN de MOLIERE dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent au Théâtre Ledoux de Besançon Le 24 mai 2017

Le contexte En 1668, Molière se lance dans le travail après une longue maladie. Il représente trois nouvelles comédies : Amphitryon, George Dandin et L’Avare. Il aide aussi Subligny à écrire une parodie d’Andromaque de Racine qui s’intitule La Folle Querelle. La pièce a été créée à Versailles, lors du « grand divertissement royal ».

LE Résumé de la pièce «  Le sujet est qu'un riche paysan, George Dandin, s'étant marié à Angélique de Sotenville, la fille d'un gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l‘ont pris pour leur gendre qu'à cause de ses grands biens. » C’est une comédie-ballet en 3 actes qui durait plus longtemps à l’époque car les intermèdes musicaux entre les actes étaient des danses et chants préparés par Jean-Baptiste Lully. C’est « la plus cruelle des comédies de Molière » selon le metteur en scène Roger Planchon qui la représente en 1958. https://www.youtube.com/watch?v=gq38-lUUQX8

Les comédiens Avec Vincent Garanger George Dandin Olivia Chatain Angélique Alain Rimoux Monsieur de Sotenville Elizabeth Mazev Madame de Sotenville Iannis Haillet Clitandre, gentilhomme, amant d’Angélique Aurélie Edeline Claudine, suivante d’Angélique Anthony Poupard Lubin, paysan au service de Clitandre Gabriel Durif Colin, valet de Dandin

Le metteuR en scène Rencontres avec Jean-Pierre Vincent, 60 ans de carrière au théâtre, ancien administrateur de la Comédie française : https://www.youtube.com/watch?v=aHJTWrYwc0Y https://www.youtube.com/watch?v=ntFOremqzyk

L’espace scénique / le décor Début de la pièce : Jean-Pierre Vincent parle de paysage mental, pas de décor. Il a voulu représenter les rêves de grandeur de George Dandin à travers ce château vidéo-projeté.

L’espace scénique / le décor Côté jardin : l’arrière train d’une vache normande / un tas de paille / un tas de dalles (cour fraîchement rénovée). Entrée de la propriété de Dandin (aboiements des chiens de garde). Au milieu de la scène : le puits. Côté cour : un arbre, accès au château de Clitandre. / des chaises dont un prie-dieu.

Les costumes et accessoires Jean-Pierre Vincent a fait le choix de costumes d’époque pour nous plonger dans la société du XVIIe siècle. Les costumes ont une triple fonction : montrer le rang social du personnage (Clitandre / Lubin), donner des indications sur sa personnalité (Dandin porte un rhingrave, un pourpoint et une perruque), susciter le rire (couleur rose satin du costume de Dandin).

Le mariage arrange M. Et Mme de Sotenville ont « vendu » Angélique à Dandin car ils sont des nobles campagnards désargentés. Ce thème de la mésalliance est récurrent dans les comédies de Molière. Au XVIIe siècle, les mariages d’amour étaient rares. Les familles leur préféraient les mariages de raison.

La lutte des classes La société du XVIIe siècle est très hiérarchisée : les nobles (Clitandre), les nobles de province (les Sotenville), les riches paysans (Dandin), les domestiques (Claudine et Colin), les vagabonds (Lubin). Chaque classe sociale souhaite être respectée par celle qui lui est inférieure. Dandin s’achète une femme et un titre, devenant M. de la Dandinière mais ses désirs d’ascension sociale transforment sa vie en cauchemar !

La GUERRE DES SEXES La pièce est très moderne par la liberté des femmes qui cherchent à s’émanciper : Mme de Sotenville mène son mari par le bout du nez Angélique s’oppose à Dandin en lui montrant qu’elle ne l’aime pas et refuse de sacrifier sa jeunesse à l’intérêt de ses parents Claudine refuse les avances de Lubin avec violence !

Une comédie-ballet Les intermèdes musicaux étaient assurés par Gabriel Durif, chanteur et musicien qui grâce à son accordéon diatonique nous a offert des pastorales à la mode country, une manière d’alléger la peine de Dandin.

Une comédie ? La comédie est un genre dramatique qui compte trois caractéristiques : Le registre comique : comique de gestes avec les coups de Claudine pour Lubin / comique de mots avec les cris de Dandin impuissant face à Clitandre ou imitant son beau-père / comique de situation avec les quiproquos nocturnes / comique de caractère avec la bêtise de Dandin qui ressemble à la grenouille de la fable de La Fontaine. Le dénouement heureux : discutable… Dandin souhaite en finir… Les personnages de rangs sociaux différents.

Le respect des règles du théâtre classique ? La règle des trois unités : Unité de lieu : la cour de la propriété de Dandin / la fenêtre, héritage de la commedia dell’arte permet d’entrer dans la maison Unité de temps : les lumières nous permettaient de suivre le fil de la journée. L’obscurité de la nuit suscite des quiproquos très amusants. Unité d’action : tout est centré sur le malheur de Dandin qui cherche à se défaire de sa femme qui le trompe. La règle de vraisemblance La règle de bienséance

Les critiques sur la pièce Articles à lire : https://www.theatre- contemporain.net/spectacles/George- Dandin-21721/critiques/