sur la base des travaux de la Commission Economie de la CRAB Session CRA Bretagne 23 avril 2004 à Vannes Avenir de la filière laitière en Bretagne Introduction au débat par Yves LE GOURRIEREC, Président de la Commission Economie CRAB, et, Jean-Paul SIMIER, sur la base des travaux de la Commission Economie de la CRAB
Avenir de la filière laitière en Bretagne Session CRAB 23 avril 2004 Photographie de la filière laitière en Bretagne par Jean-Paul SIMIER – Service Economie – CRAB ; Rapport sur la filière française par Yves TREDE, IGREF ; Les industries laitières en Europe par Gérard CALBRIX, ATLA. Orientations stratégiques par Yves LE GOURRIEREC, Président Commission Economie – CRAB ; DEBAT
LA FILIERE LAITIERE EN BRETAGNE Chiffres et enjeux Avril 2004
Règles de marchés
Nouvelles règles de politiques agricoles PAC : Luxembourg, Juin 2003 Élargissement, 1er mai 2004 OMC : suite Cancun ?
Réforme de Luxembourg Juin 2003 = trois réformes en une ! Reconduction quotas jusqu’en 2014/15 Baisse prix soutien du lait (à partir 1er juillet 2004) avec AIDES DIRECTES Beurre : -25% en 4 ans (initialement : -35%) (intervention plafonnée à 30 000 T en 2008/09) Poudre : -15% en 3 ans (initialement : -17,5%) Découplage total en 2006
Source : Estimations CNIEL 2001 d’après ZMP et Eurostat Estimation de la part de la MSU disponible transformée en produits industriels au niveau européen Bretagne : environ 40% Source : Estimations CNIEL 2001 d’après ZMP et Eurostat
Chute forte des prix de soutien Beurre Poudre Source : Luxembourg 2003 – Commission Européenne
Évolution du ciseau « Prix du lait – Valorisation du litre de lait transformé en produit industriel » Accord 1997 Source : CNIEL/ATLA
Le bilan des accords de Marrakech Taux de remplissage des contingents d’exportations (en %)
Beurre : droits de douane européens European Commission - Directorate General for Agriculture 02.04.2004
Industries – Produits
Industries laitières en Bretagne Une dizaine de centres de décision stratégique, dont 3 extérieurs (49% du lait) 8 000 emplois, 45 sites industriels Investissements qui se poursuivent (emmental, …) et demain ? Tryptique beurre – poudre – emmental : 80% du lait (France : 50%) Produits industriels : 40% du lait (France : 28%) Pas de lait « flottant » Puissance commerciale / GMS, RHD, Hard discount, Export ???
L’industrie laitière bretonne Agriculture et agroalimentaire – les chiffres – édition 2003
La moitié de la production maîtrisée par des centres de décision extérieurs à la Bretagne Source : Observatoire économique des IAA de Bretagne – Service Economie CRAB – Avril 2004
CONCLUSION : sursaut stratégique nécessaire rapidement ! Les industries laitières en Bretagne : quels investissements pour quelles stratégies ? Étude Observatoire Économique des IAA – Service Économie – 1998 CRAB – Crédit Agricole – Conseil Régional Paysage industriel laitier breton Moitié de la production maîtrisée par l’extérieur Tryptique Beurre – Poudre – Emmental Restructurations inévitables, subies ou voulues Le monde laitier demain = taille critique industrielle et commerciale Concentration et puissance distribution Concentration concurrents PAC – OMC Marques Scénarios évolution proposés selon DAS (domaines activités stratégiques) Alliances industrielles et commerciales Entremont ? Coopératives ? CONCLUSION : sursaut stratégique nécessaire rapidement !
Produits laitiers : le triptyque beurre – poudre – fromages tire les exportations bretonnes Répartition du CA export 2002 : 357 millions € ¼ du lait breton est exporté (60%vers UE) Source : CRA Bretagne d’après SCESS et Douanes
Producteurs laitiers
Éleveurs laitiers et production laitière en Bretagne Lait : ossature, maillage de l’agriculture bretonne « Vocation laitière » de la Bretagne 40% des exploitations et 60% des « professionnels » 21 000 livreurs, soit 30 000 emplois directs Production 20% de la production : 4,7 millions de tonnes 1ère région française dans l’un des 1ers bassins européens (12 millions tonnes Grand Ouest) Forte densité laitière : écart coût collecte 8 à 10 €/1000 l (1 centime €/l)
La France : 2ème bassin laitier européen Collecte 1997 en millions de litres Source : Observatoire économique des IAA de Bretagne - CRAB – 1998 - d’après U.E. (Eurostat) et F.I.L
Un trésor oublié : la collecte bretonne dans un monde de quota Production de lait de vache en 1997 Source : Observatoire économique des IAA de Bretagne - CRAB – 1998 - d’après S.C.E.E.S.
La production de lait par exploitation (en kg/an) UE-15 = 206 400 kg/an France = 204 700 kg/an Commission Européenne, RICA 1999 / INRA ESR Nantes
Orientations stratégiques de la commission économique de la CRAB
Une certitude L’évolution des règles de la PAC et à l’OMC change un contexte de marché laitier relativement stable depuis 1984 et impose à la filière (producteurs et industriels) de s’adapter à un prix du lait plus fluctuant
Un choix simple ! Dans la mesure où les mécanismes de la PAC sont moins protecteurs, les purs rapports de force du marché reprennent du poids. La filière laitière est face à un choix simple : - subir une baisse des prix destructrice, - ou baisser les quotas, - ou s’adapter conjointement à trois niveaux : règles de marché, entreprises et producteurs.
Les règles de marché, demain (1) Une urgence de court terme : éviter une nouvelle dégradation du prix du lait, à partir de juillet 2004 : en instituant un nouvel accord interprofessionnel national ou régional, voire en imposant un prix minimum par bassin régional A plus long terme, les producteurs devront s’organiser collectivement pour assurer la gestion de marché en lieu et place de la PAC, selon différentes modalités à imaginer, qui peuvent s’inspirer notamment de l’expérience du secteur légumier (organisation régionale des producteurs de lait, type « OP »….) Les producteurs doivent ainsi devenir acteurs dans le pilotage du marché
Les règles de marché, demain (2) Au niveau européen, les quotas laitiers doivent rester un instrument de maîtrise privilégié du marché et donc des prix jusqu’en 2014-2015 (pas d’augmentation des quotas, gestion des pénalités….)…, sans concession supplémentaire à l’OMC. En France, les quotas doivent être gérés plus efficacement dans un contexte de compétitivité européenne (dépassement, transfert, redistribution, lien au foncier….) : bourse du lait… L’enveloppe française d’aides directes dite de «flexibilité nationale» ou de «paiement supplémentaire» doit être affectée proportionnellement au litrage produit.
L’industrie laitière en Bretagne, demain (1) Une stratégie collective de filière est nécessaire en Bretagne, pour sortir d’un profil « beurrre-poudre » encore trop prédominant (40% du lait) : Des nouveaux couples « produits-marchés » sont ainsi à renforcer (matières premières, PGC marques, fromages , hard discount….). Des tailles critiques sont encore insuffisantes pour un certain nombre de spécialités (poudres, beurre, fromages).
L’industrie laitière en Bretagne, demain (2) Il nous faut réaliser un consensus affiché depuis plusieurs années mais jamais atteint : faire des alliances industrielles et commerciales pour récupérer une plus forte valeur ajoutée au niveau de la consommation (rapport de force avec la distribution mais aussi taille critique à l’international) : Les producteurs, en particulier coopérateurs, peuvent faire pression en ce sens Il faut ainsi profiter des futurs investissements pour « forcer » les rapprochements (ligne emmental, tour à sécher le lait en poudre, fromages ingrédients, société à vendre…). Le prix du lait ne peut être la seule variable d’ajustement de la marge des industriels, alors que le coût de collecte breton est déjà faible .
Etre producteur, demain ? (1) Dans un contexte européen ouvert, la recherche d’une plus grande compétitivité, d’une baisse des coûts de production, est une nécessité. A court terme, il nous faut optimiser le coût de production marginal (10.000 à 20.000 l de quota supplémentaire par exploitation, diminution des charges de mécanisation, sous traitance des travaux de culture….). Pour le long terme, il nous faut réfléchir dés aujourd’hui aux exploitations laitières de 2015 (quelle installation aujourd’hui : taille du quota, niveau investissement, mise aux normes environnementales, système fourrager, nombre d’actifs et organisation du travail….) Des indicateurs technico-économiques de pilotage de l’exploitation, pour contrôler et baisser des coûts de production encore extrêmement variables sont ainsi à inventer.
Etre producteur, demain ? (2) Les producteurs doivent aussi davantage peser sur les stratégies de leurs coopératives laitières, prolongement naturel de leur exploitation. D’une façon générale, l’allure de la Bretagne laitière de demain façonnera l’ensemble de l’agriculture bretonne, d’une «agriculture territoriale» (nombre d’éleveurs laitiers, taille d’exploitation, gestion environnement….) ?
La filière laitière a un avenir en Bretagne Elle a des atouts: contexte pédo-climatique, producteurs performants et motivés, industrie puissante, densité laitière, qualité environnementale…. A condition de s’adapter à un contexte radicalement différent, où le marché pèse davantage. Par des modifications qui reposent sur un trépied : règles de marché, alliances industrielles et commerciales, réorganisation des exploitations laitières.
Des travaux à mener, tout au long de 2004 Les exploitations laitières bretonnes de demain (groupe RER, simulations micro-économiques). Diagnostic dépendance des entreprises bretonnes aux instruments de soutien de la PAC (Observatoire des IAA - Service Economie CRAB). Diagnostic des marges de manœuvre de l’agriculture bretonne OMC, et notamment pour le secteur laitier (Service Economie – CRAB). Prospective agriculture (CRAB, CCAOF, CDA 56…). Nous avons ouvert aujourd’hui un chantier, en posant quelques jalons…., nous pourrions conclure avec des propositions précises à la prochaine session CRAB de décembre 2004.