Des chiffres pour être compris BURKINA FASO Projet d’Appui au renforcement des capacités du Système statistique national (ARC-SSN) 9 ACP BK 06   UNION EUROPEENNE Projet financé par le Fonds européen de développement Des chiffres pour être compris Les publications statistiques : des documents adaptés aux utilisateurs ?

Testez vos connaissances La production agricole a progressé de 2,5% en 2004, contre 6,5% en 2003, 1,9% en 2002, 3,3% en 2001. Elle a été tirée respectivement par la production céréalière (30%) et la production de coton (15%)….. Question 1 : Quel type de phénomène illustre la première phrase Question 2 : Quel type de phénomène illustre la seconde phrase Réponse 1 : Une évolution dans le temps Réponse 2 : Une répartition de croissance entre sous secteurs agricoles Que pensez vous de la formulation ?

Testez vos connaissances Entre ces deux phrases laquelle vous semble précise ? Au Burkina Faso, un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté Au Burkina Faso, 32,7% la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Réponse A

Testez vos connaissances Les propriétaires des exploitations modernes sont essentiellement des hommes. En effet, 7,9% des exploitations modernes enregistrent des femmes comme propriétaires. Aussi, la plupart des propriétaires ont un âge compris entre 45 et 54 ans. Leur niveau d’instruction semble élevé avec un peu plus de 45% qui ont atteint le niveau d’études supérieures et 22% qui ont le niveau secondaire. Dans cette phrase de nombreux mots sont superflus lesquels ?

Testez vos connaissances A quelle question répond ce graphique ? Figure 4 : Répartition des exploitations modernes selon le type de sécurisation foncière Réponse : Quel est le principal outil de sécurisation foncière utilisé ?

Testez vos connaissances A quelle question répond ce graphique? Répartition de la population totale agricole selon le sexe du chef de ménage Réponse : à aucune c’est juste pour faire joli !!

Généralités L’information statistiques est basée sur des données chiffrées, mais elle n’est pas le chiffre en lui-même. Pour qu’un chiffre devienne une information, il faut : Que ce chiffre soit communiqué, c’est-à-dire diffusé à travers un média (écrit, oral, audiovisuel). Qu’il soit placé dans le contexte auquel il se rapporte (30% ne signifie rien si on ne dit pas de quoi) Qu’il réponde à des questions que se posent les utilisateurs. 7

Généralités (suite) Pour répondre à ces trois impératifs de communication, le statisticien dispose d’une palette d’outils : Les outils de présentation des résultats qui peuvent être du texte, des tableaux, des graphiques, des cartes. Les outils de publication, c’est-à-dire des formats de documents (écrits ou électroniques) que l’on essaye d’adapter au lectorat connu ou supposé Des outils de diffusion qui vont du « classique » papier, aux formes plus modernes de diffusion via les media électroniques (CD-ROM, Internet) Le choix et la combinaison de ces outils permettent d’élaborer des stratégies de communication qui normalement doivent être aptes à satisfaire le public le plus vaste. 8

La pyramide de communication Au fil des ans s’est développée une forme de stratégie générique de publication et de diffusion des résultats. COMMUNIQUE DE PRESSE BULLETINS FLASHS (EN GENERAL SUR UN SEUL THEME) PUBLICATIONS STATISTIQUES (PERIODIQUES, ANNUAIRES) SUR PAPIER OU SUR SUPPORT MAGNETIQUE. DONNEES BRUTES ACCESSIBLES AU PUBLIC DE TYPE BASES DE DONNEES. Les spécialistes Les professionnels Les amateurs Grand public 9

La pyramide de communication (suite) En théorie, il existe donc des types de publication adaptés à chaque type d’utilisateurs. Toutefois, chaque donnée collectée ne fait pas l’objet systématiquement de diffusion sous forme multiple Les raisons en sont diverses : coûts de fabrication, temps de fabrication incompatible avec les délais de diffusion,etc. Ce qu’il faut toutefois retenir est que chaque type de document répond à des stratégies de lecture différente. On ne lit pas un annuaire statistique comme un article de journal, même si ce dernier est bourré de chiffres (ce qui normalement ne devrait pas être le cas). 10

Les annuaires statistiques Les annuaires statistiques sont des collections de tableaux. Leur vocation première était d’ordre conservatoire, puisqu’il s’agissait de rassembler en un même lieu un ensemble de données en vue d’une utilisation ultérieure. En conséquence, la caractéristique principale d’un bon annuaire (format papier ou électronique) est de permettre de retrouver facilement un chiffre entre des centaines ou des milliers d’autres. Un annuaire statistique ne se lit pas, pas plus qu’un annuaire des abonnés au téléphone ou qu’un annuaire des anciens élèves d’une école ! 11

Les annuaires statistiques (suite) Pour arriver à ce résultat, un bon annuaire doit : Disposer d’un plan clair et de repères de ce plan dans l’ensemble du document (couleur différente d’un chapitre à un autre, rappel du chapitre en en tête…), fonction de recherche du thème Disposer d’un système de classification univoque (listes géographiques toujours dans le même ordre) et de toutes les aides possibles (listes des tableaux par thèmes, par unité géographique, etc.) Etre lisible au sens physique du terme, c’est-à-dire dans des tailles de police suffisante et dans des formats de tableaux qui permettent toujours de disposer à la fois de la donnée et des étiquettes de lignes et de colonnes. 12

Les publications statistiques L’annuaire statistique n’explique rien des relations qui existent entre les données et de la façon de les interpréter (c’est au lecteur de travailler). La publication statistique a pour vocation de faire ce travail et d’en communiquer les résultats aux utilisateurs. Contrairement à l’annuaire, il existe donc une certaine forme d’arbitraire dans la façon dont les informations vont être présentées, liée à la façon dont le rédacteur envisage de faire passer le message (on parle de la production agricole en l’expliquant par les superficies puis les rendements, ou les rendements puis les superficies ?). Cet arbitraire n’est toutefois qu’apparent car normalement une publication statistique n’est pas un annuaire auquel on ajoute un commentaire, mais un commentaire illustré par des tableaux, des graphiques, etc. (si la faiblesse de la production agricole s’explique par des faibles emblavements, on parlera des superficies en second lieu). 13

Les publications statistiques (suite) Une publication statistique doit pouvoir se lire, pas nécessairement comme un roman (en commençant par la page 1 jusqu’à la page « fin »), mais comme un magazine (en sélectionnant les sujets qui nous intéressent et en lisant de bout en bout). En conséquence, une publication statistique est avant tout un texte. Sa qualité première est donc de retenir l’attention du lecteur (même si la publication est gratuite) Son principal défaut est de se résumer à un tableau commenté.

Les publications statistiques (suite) Une publication statistique répond (normalement) à des questions que se posent les lecteurs, ces questions sont peu ou prou toujours les mêmes: Combien ? de tonnes, de litres, de francs sont disponibles actuellement concernant telle activité économique ? Où ? sur l’ensemble du pays, dans quelques régions ? Par rapport à la situation antérieure, comment se situe-t-on ? Est ce normal, mieux, moins bien ? Est ce suffisant ? Existe-t-il des explications aux différents situations présentées ? Et demain ? Ce qui peut différer est l’importance relative accordée à ces questions en fonction de la situation présente décrite.

Les publications statistiques (suite) Il existe pour chaque type de question, bien que cela ne constitue pas une règle, des types de présentations plus adaptés que d’autres

Les publications statistiques (fin) Les publications statistiques peuvent être de différentes tailles (d’une page pour un communiqué de presse à une centaine et plus pour les résultats de grosses enquêtes). Les considérations précédentes restent toujours valables: Plus une publication est courte, plus le choix du mode de communication (choix entre texte, tableau, graphique) est important A contrario, le fait de se trouver dans un format long ne doit légitimer le fait de présenter une même donnée en texte, dans un tableau puis dans un graphique et enfin dans une carte.