LES RÉCIDIVES TUMORALES DES CANCERS DU RECTUM: A PROPOS DE 69 CAS Mohamed Zied Ben Abdessalem, Amine Gouader, Mohamed Salah Jarrar, Fatma medhioub, Mohamed Hedi Mraidha, Amine Elghali, Rafik ghrissi, Fehmi Hamila, Rached Letaief Service de Chirurgie Générale et Digestive – CHU Farhat Hached - Sousse
INTRODUCTION Au cours des dernières décennies, la prise en charge des cancers du rectum a été nettement améliorée par la standardisation de la technique chirurgicale et l’avènement de nouvelles thérapeutiques néo-adjuvantes. Cependant, la survie ne dépasse pas 50% à 5 ans. Reconnaître les facteurs pronostics du cancer du rectum conditionne la survie à long terme. Déterminer ces facteurs est d'une importance capitale permettant ainsi d’avoir des protocoles thérapeutiques plus adéquats.
MATERIEL ET METHODES À travers une étude rétrospective portant sur 69 cas de cancers du rectum opérés entre 2004 et 2014, nous avons tenté de déterminer les facteurs de risque de récidive des cancers du rectum. .
RESULTATS L’âge moyen était de 62 ans ± 15.04 ans avec une légère prédominance masculine (55%). Le siège de la tumeur primitive était au niveau du bas rectum dans 35.3% des cas, au niveau du moyen rectum dans 36.8% des cas et au niveau du haut rectum dans 28% des cas. Une radio-chimiothérapie néo-adjuvante a été administrée chez 56% des patients. Le traitement était dans 79.4% des cas une résection antérieure du rectum, une amputation abdomino-périnéale dans 16.2% des cas, une colo-proctectomie totale dans 1.5% des cas et une résection endorectale dans 2.9% des cas. L’adénocarcinome était moyennement différenciée représentait 62.3% des cas, le caractère mucineux était retrouvé chez 18.8% patients, les limites distales étaient envahies dans 7.4%. La tumeur était classée stade III dans 52.9% des cas. Nous avons colligé 26.5% de récidive tumorale dans un délai moyen de 24 mois dont 56% de récidive loco-régionale, 27% de métastases et 17% de récidive loco-régionale et à distance. Les facteurs associés à un risque significatif de récidive dans notre étude étaient l’effraction du méso-rectum (p=0.018) ; une marge latérale envahie (p=0.023) ; une marge distale envahie (p=0.014) et le caractère mucineux (p=0.008).
CONCLUSION Le stade avancé au moment diagnostic et la fréquence élevée des formes agressives, font du cancer du rectum une affection de mauvais pronostic. Les moyens d’amélioration pronostic passent d’abord par un diagnostic précoce (d’où l’intérêt du dépistage chez toutes les personnes à risque) et par une maitrise des techniques de résection.