Formation AUF Filozofski fakultet Sarajevo 6-8 septembre 2018 Les paramètres des activités orales en classe de FLE Prof. Jean-Marc DEFAYS Université de Liège
I. La compréhension orale spécificités de l’écoute (par rapport à la lecture) avantages du contexte (pas toujours), du présentiel (pas toujours), des attitudes, gestes, mimiques (pas toujours) difficultés du rythme, de la prononciation, du « bruit »
Les types d’activités de compréhension orale: globale de repérage d’analyse de synthèse
Les stratégies de la compréhension orale: accepter l’incertitude utiliser le contexte décoder les vecteurs paraverbaux formuler des hypothèses
Les débouchés de la compréhension orale: réagir (à des consignes) répondre à des questions commenter, résumer, analyser, critiquer… transcoder : dessiner, mimer répéter, mémoriser …
II. L’expression orale le parangon de la maîtrise d’une langue étrangère? la plus complexe, stressante des habiletés? la favoriser, la forcer à tout prix? parfois la limiter? dépend des méthodes, des personnalités courage de l’apprenant (le trac), diplomatie de la part de l’enseignant
Les stratégies de l’expression orale: d’abord écouter les autres se focaliser sur ce qu’on a à dire ne pas craindre les erreurs, les maladresses ne pas hésiter à demander de l’aide utiliser les autres moyens d’expression (gestes, dessins,…) répéter, reformuler, utiliser des périphrases, s’obstiner à se faire comprendre
Les exercices de l’expression orale: graduels et méthodiques rituels pour mettre en confiance automatismes (expressions toutes faites) éviter les frustrations avec des exercices trip difficiles, des questions trop personnelles …
Les réactions lors de la pratique de l’oral le trac la déstabilisation le dédoublement (théorie du monitoring) l’aveuglement, la surdité la dynamique de groupe
III.La prononciation le rôle et la place de la prononciation dans la maîtrise d’une langue l’aspect physique de la maîtrise d’une langue, départ, durée et/ou finalité? correction (imitation parfaite?) vs compréhension la norme, le statut et les limites de la variété
Les exercices de prononciation: exercices de discrimination ou de repérage : « vient » / « bien », « vue » / « bue », « vous » / « vous », « brille » / « vrille », « bas » / « bas »; « Viviane viendra bientôt au bureau » exercices d’articulation : dessins, miroir, se toucher la gorge, le nez répétitions systématiques (drills), en laboratoire de langue, devant un écran d’ordinateur (applications avec support d’images, cf. malentendants)
Un des principes de la correction phonétique est de procéder par oppositions à chacun des trois niveaux, par exemple le [b] de « bain » par rapport… … au [d] de « daim » et au [g] de « gain » au niveau du point d’articulation (labiales >< dentales>< vélaires), … au [v] de « vin » au niveau du mode d’articulation (occlusive><constrictive), … au [p] de « pain » au niveau de la résonance (sonore><sourde).
Un autre principe est au contraire de procéder par assimilations = faciliter la prononciation d’un phonème problématique pour l’apprenant en l’entourant de phonèmes similaires à un niveau ou à un autre. Ex: pour un étranger qui ne connaît pas le son [y] (« u » français), plus facile de le prononcer après un [t] (« tube ») ou un [d] (« dur ») (même point d’articulation) idem pour la succession des sifflantes sourdes [s] et [∫] (« ch » français) dans « sache », idem pour la succession des occlusives [p] et [t] dans « patte », etc.