La date de l’examen … a été changé du 16 décembre au le vendredi 9 décembre de 13h00 à 16h00 au P. 3200, local B-0245
Science et objectivité Notre sujet aujourd’hui: la méthode scientifique « method, the process by which knowledge is produced, is the application of rules to data » (Longino, 173) => les critères pour développer, accepter, et rejeter des hypothèses et théories ainsi que l’application de ces critères => cette méthode est-elle objective? Pourquoi cette question est-elle pertinente pour notre cours en éthique?
‘Values and Objectivity’ Un aperçu du contexte historique de ce débat sur l’objectivité Une caractérisation du savoir comme ‘social’ (et dans sa production et dans sa justification) Hypothèse principale: ce caractère social est un présupposé nécessaire pour l’objectivité de notre méthode scientifique L’objectivité vient en degré
La délimitation du réalisme scientifique Le concept d’objectivité suggère que nous avons accès à un standard au-delà de notre perspective subjective 2 possibilités: 1) la vérité de nos théories scientifique dans le sens qu’elles réfèrent au monde extérieur => réalisme scientifique 2) un critère procédural: est-ce que la manière dans laquelle nos théories et hypothèses scientifiques ont été obtenu justifient notre confiance en elles? => méthode scientifique
Deux traditions en philosophie des sciences Le positivisme Une théorie de confirmation qui se limite à des phénomènes observables Représentants: Carl Hempel, Karl Popper La distinction entre contexte de découverte et contexte de justification Tous les éléments subjectives du projet scientifique sont ‘évacués’ dans le contexte de découverte L’approche anti-empirique et holistique Représentants: Thomas Kuhn, Paul Feyerabend La notion de paradigme scientifique chez Kuhn Feyerabend: Against Method
Le caractère social de la production du savoir La division des tâches => dans deux sens: les nouvelles théories misent sur un savoir préalable énorme; la spécialisation professionnelle L’éducation scientifique Le mandat social de la communauté scientifique
La critique intersubjective comme source de l’objectivité La publicité de la science, coté social => les résultats scientifiques sont accessibles pour tout le monde (plus ou moins…) La publicité de la science, coté logique => c’est la possibilité de critique intersubjective qui permet l’objectivité => deux facteurs décisifs: la langue, l’indépendance des objets d’observation de notre perception et de nos conceptualisations
Différents types de critiques Critique empirique => p.ex. l’hypothèse que notre intelligence a une base génétique Critique conceptuelle - la solidité d’un argument - critique qui met en question la cohérence d’une théorie avec notre savoir préalable - critique qui met en question la relevance de certains types d’évidence pour soutenir une hypothèse => Le caractère transformative de critique = la base de l’objectivité
Le 3e type de critique conceptuelle « Because the relation between hypotheses and evidence is mediated by background assumptions that themselves may not be subject to empirical confirmation or disconfirmation, and that may be infused with metaphysical or normative considerations, it would be a mistake to identify the objectivity of scientific methods with their empirical features alone. » (Longino, 180)
L’objectivité en degré La critique transformative et l’objectivité qu’elle promeut ne sont pas des phénomènes absolus, mais elles viennent en degrés. Le degré d’objectivité dépend de: les possibilités d’énoncer des critiques les standards communs la réponse de la communauté scientifique l’égalité d’autorité intellectuelle => Longino nous propose une méthode scientifique contextualisée qui essaie de rectifier les faiblesses des approches traditionalistes
La distinction entre ‘proposition’ et ‘action’ chez Sen La distinction entre ‘is’ et ‘ought’ chez David Hume Sen pose la question dans quel sens on peut parler d’objectivité en sciences sociales Sen suggère que nos actions sont toujours infusées de valeurs, tandis que nos propositions (‘accounts’) peuvent être objectives => dans quel sens?
‘L’intérêt’ d’une proposition Par rapport à des ‘propositions’, deux questions se posent: 1) La proposition est-elle vraie? 2) La proposition est-elle bonne? Suggestion de Sen: Pour savoir si une proposition est bonne, on l’évalue comme conception x du point de vue de poursuivre un certain intérêt y. Sen voit les intérêts postulés par des propositions comme intérêts impersonnels. De cette perspective, la question si une proposition est bonne ou non s’élève à sa valeur instrumentale en poursuivant l’intérêt en question. Cette valeur instrumentale, en contraste avec l’intérêt même, se prête à une évaluation objective.
Sciences naturelles versus sciences sociales Trois problèmes, qui sont plus pertinents en, ou même spécifiques aux, sciences sociales: - interprétation: p.ex. « Le Québec est la province du Canada avec le net social le plus fort ». - la vérité ne fait souvent appel qu’à des hypothèses causales contextualisées - le caractère réflexive des sciences sociales, à savoir le fait que les objets de recherches sont des sujets au même temps et peuvent changer leur comportement
Conclusions La méthode scientifique embrasse les procédures que nous utilisons pour développer et justifier nos hypothèses et théories L’objectivité de ce processus peut être caractérisée comme une fonction de sa nature publique et de son potentiel critique (Longino) Une deuxième approche voit l’objectivité dans le caractère impersonnel des objectifs que nous poursuivons dans notre activité scientifique
Travail de groupe Analysez le débat autour des causes de l’échauffement global. Quels sont les arguments avancés par les deux cotés? (À savoir, ceux qui favorisent une théorie qui attribue une grande partie du changement de climat à l’influence humaine, et ceux qui disent le contraire.) Évaluez dans quel sens ces arguments peuvent être caractérisés comme objectifs.