La Filière bovine Enjeux et faiblesses Conclusion du Haut Conseil de la Coopération Agricole
Etat des lieux
1. Des marchés en pleine évolution la viande = un élément fondamental du régime alimentaire des pays riches la demande et la production en hausse dans les pays émergents vers de nouveaux équilibres de marchés... ... Mais tenir compte des crises sanitaires, des cours des monnaies et des négociations commerciales
Une demande mondiale dynamique La viande = source de protéines La viande = plaisir, culture... La demande mondiale des viandes et en viande bovine toujours en augmentation : DES BESOINS
De considérables écarts de conso Grandes différences culturelles: Amériques/ reste du monde Progression dans les pays émergents sur un modèle plutôt étatsunien, surtout en Asie. Enormes différences en UE: France 27kg, Pologne 4 kg
Source: GEB-Institut de l’Elevage d’après FAO-OCDE Outlook La demande mondiale de viandes continue de croître +2,2%/an +1,4%/an +2,6%/an +3,0%/an +2,0%/an +2,0%/an +0,9%/an +1.5%/an Source: GEB-Institut de l’Elevage d’après FAO-OCDE Outlook
Une production UE qui recule 3 grands modes de production dans le monde le « sous-produit » de l’élevage laitier. (en UE, 2/3 de la viande en est issu) l’extensif dans les grands espaces (Pampa argentine) l’intensif (feeds-lots aux USA) la production mondiale identifiée : 58 M TEC 12 M Tec par les USA 9 M Tec par le Brésil 8 M Tec par l’UE en baisse tendancielle
Production mondiale de Viande Bovine (2007) Cheptel (millions têtes) Production (millions, tonnes) Importation (millions, tonnes) Exportation (millions, tonnes) Consommation (kg/tête) Monde 1051,00 59,40 7,120 7,72 8,90 Argentine 55,66 3,30 0,005 0,534 68,80 Australie 28,40 2,17 0,007 1,386 35,40 Brésil 173,83 9,30 0,033 1,925 38,1 Chine 105,95 6,26 0,011 0,061 4,67 EU-27 88,50 8,20 0,501 0,140 17,50 Inde 282,00 2,50 0,001 0,765 1,50 Japon 4,40 0,50 0,686 0,000 9,30 Russie 19,00 1,37 1,030 0,008 16,9 Uruguay 11,76 0,50 0,004 0,385 51,90 USA 97,00 12,10 1,384 0,650 29,00 Source: Analysing Agriculture (Aust)
Une érosion de la production de l’UE… due à la diminution du cheptel laitier Vaches laitières: -13% en 10 ans 23,4 Mio Vaches allaitantes: -0,5% en 10 ans 12,2 Mio Source: GEB-Institut de l’Elevage selon EUROSTAT
La production de l’UE décline: Source: EUROSTAT Avec 7,94 M°téc produites en 2010, l’UE reste le 3ème producteur mondial derrière les USA et le Brésil
La spécificité française : la bipolarités des cheptels Plusieurs explications La mise en place des quotas laitiers, puis leur prochaine suppression Les surfaces fourragères non retournables Développement des VA à l’Ouest La mise en place de la PMTVA Maintien du cheptel dans le Massif Central Modèle de la race pure
Densité de vaches en Europe Vaches laitières Vaches allaitantes Source : Institut de l’Elevage, d’après Eurostat (données 2003, km2 de surface totale)
F + ES + RU= 2/3 du cheptel allaitant européen Source: GEB-Institut de l’Elevage selon EUROSTAT
11,5% de la viande produite échangés Source : GEB-Inst. De l’Elevage d’après différentes sources
3 grands pôles d’exportation Source : GEB-Institut de l’Elevage d’après diverses sources 1. Mercosur, Brésil en tête : 1/3 des exports totaux en 2007 ! 2. Océanie, Australie en tête 3. Amérique du Nord, aussi grosse importatrice L’Inde, acteur non négligeable (buffles, prix bas)
5 pôles d’importation Source : GEB-Institut de l’Elevage d’après diverses sources 1. Amérique du Nord également exportatrice 2. Asie De plus en plus de volume, prix élevés 3. Russie 4. Afrique/M-Orient 5. UE limité en volume mais cher payé
Un déficit qui devrait se creuser en UE (prévisions réalisées début 2010) Source: Prévisions GEB-Institut de l’Elevage
2. Des entreprises d’aval leaders : un modèle multi filières et multi pays
3. Des structures d’élevage et des coûts très divers entre les pays et à l’intérieur des pays Des structures variées : des feeds lots aux haciendas d’Amérique du sud en passant par les structures d’exploitations familiales en Europe En UE, des systèmes hétérogènes entre l’élevage allaitant et l’élevage laitier entre le naisseur et l’engraisseur entre le Nord et le Sud de l’Europe Autant des coûts de production différents que de systèmes d’exploitation
Des prix à la production de 1 à 10 Les différences de prix reflètent celles: de qualité des viandes et de débouchés, de tarifs douaniers et aussi de coûts de production Source : GEB-Institut de l’Elevage selon la FAO
Des coûts de production proches pour les systèmes allaitants en UE
Mais très supérieurs à ceux du Brésil en particulier
Des coûts de production plus divers pour les engraisseurs en UE
Des écarts de CP en France exemple des naisseurs-engraisseurs
Forces et faiblesse de la filière bovine française
1. l’absence de vision partagée sur les choix à faire jusque là structurée par la PAC celle du lait celle de la viande avec ses bénéfices et ses contraintes filière en flux poussé rencontre offre et demande en instantané sur un marché atomisé Aux producteurs et aux industriels de définir un projet de filière concret et réaliste.
2. Le rapport de force en faveur de la distribution la filière bovine sur tous les marchés : GMS (52% des tonnages), RHD (19%), boucherie (12% en déclin) ... et de l’exportation (17%) la GMS: très concentrée pression sur les prix désinvestissement des métiers de la boucherie (depuis crise ESB); demande croissante UVCI sécurise et limite sa responsabilité Trouver un nouvel équilibre des marges
3. Un produit complexe pour le consommateur La consommation individuelle s’érode de 1 à 2 points/an (prix et tendance sociétale) au cœur des ménages : 95% en achètent Demande plus soutenue en steak haché et produits élaborés Perte de connaissance des morceaux Perte de l’habitude de cuisiner Étiquetage dense et compliqué Redynamiser la consommation. Définir des objectifs communs à la filière
4. Des situations financières trop tendues L’avenir du cheptel allaitant lié à sa rentabilité Source : Réseaux d’élevage Pays de la Loire – Deux Sèvres
Source : Réseaux d’élevage Pays de la Loire – Deux Sèvres
5. La France ne consomme pas ce qu’elle consomme
6. Pour satisfaire sa consommation, la France importe
Pour valoriser sa production, la France exporte
Cartographie des flux en France
6. La « cueillette » des bovins
Les organisations de producteurs commerciales en Grand Ouest Basse Normandie : 3.900 adhérents Bretagne : 4.600 adhérents NORMANDIE BOVINS COPELVEAU AGRIAL TRISKALIA COOPEL BOVI CLAL ST YVI CECAB ARCO-GIBEV CAM 53 TERRENA GERAP COVIA GEO Les groupements de producteurs du Grand ouest rassemblent: 16.600 éleveurs sur les 4 régions PC, PdL, BZH et BN. 480 salariés au services des éleveurs Ces groupements du Grand Ouest mettent sur le marche et par an: 540.000 gros bovins Dont 300.000 jeunes bovins Et 205.000 vaches de réforme CEVAP Pays de la Loire : 6.000 adhérents CAVAC CAVEB Poitou Charentes : 2.100 adhérents CORALI URGO - Marché de la Viande Bovine
585.500 bovins finis + 315.000 maigres commercialisés 205.500 Jb viande 108.000 vaches laitières 104.000 vaches allaitantes 68.500 Jb laitiers 45.500 génisses 35.000 veaux de boucherie 19.000 boeufs 90.000 broutards remis chez des adhérents URGO - AG 16/06/10 - Nantes
Les valeurs de la coopérative 1 coopérative Un éleveur = une voix 1 coopérative renforcer le pouvoir économique des associés coopérateurs: accompagnement économique des éleveurs 1 coopérative trouver le meilleur débouché au produit bovin en considérant l’équilibre offre/demande, 1 coopérative regroupement de l’offre des adhérents pour « peser » auprès d’un client abatteur, répondre à un marché , 1 coopérative = 1 entreprise économique (des charges salariales, des coûts de transport) qui applique la transparence Traitement équitable au sein ce chaque mode de paiement URGO - Marché de la Viande Bovine
Trop peu d’éleveurs en OP Explications Production très diversifiée (tout l’inverse d’un standard) Philosophie « marchand de vaches » persistante; un des dernier espace de négocation Moins de transparence dans la fixation du prix (à l’inverse du porc) Mise en sommeil de l’approche « rentabilité » jusqu’en 2005 Conséquences Difficulté à s’adapter à la demande – la sanction éco n’est pas perceptible par l’individu Surcoûts logistiques importants Les OP ne représentent pas un poids suffisant dans les négociations
7. La filière bovine « subit » la politique laitière ou de la demande italienne L’Italie achète entre 80% et 85% des broutards français exportés, essentiellement des mâles > 300 kg
recherche de nouveaux débouchés Des coûts de production en hausse en Italie comme partout Des importations de viande en croissance (Fr, Ir, Pol, All) qui font pression sur la valorisation des animaux finis La pression foncière dans la plaine du Pô L’application de la Directive Nitrates Le développement du biogaz à partir d’ensilage de maïs La réglementation sur le bien-être animal => coûts supplémentaires, réduction du nb de JB (densité) La Pac de l’après 2013 ? Les volumes perdus par les JB engraissés à partir de maigre français en Italie ne serons pas faciles à regagner par des exportations de viande française. recherche de nouveaux débouchés
8. Les entreprises d’abattage/transformation se concentrent Obligation de répondre à la demande des consommateurs Remise en cause des abattoirs de cheville Faible performances économiques Charges de + en + lourdes : traçabilité, tests ESB, équarrissage... Concentration déjà engagée : Leader Bigard Charal Socopa 40%; Elivia 12%; SVA (Intermarché) 8%; Sicarev Sicavyl 8% ... Mais pourtant insuffisante face aux GMS prévoir de nouvelles restructuration à l’échelle des bassins de production En % moyenne sur 10 ans CAF/CA RN/CA IAA 4,6 2,6 Viande de boucherie 1,4 0,6
Les pistes à explorer
Notre environnement De + en + pilotée par le marché et l’aval Libéralisation des échanges Diminution des soutiens communautaires Performances insuffisantes Responsabilités accrues De + en + pilotée par le marché et l’aval
1. Un bon positionnement produit / marché La gouvernance Approche pragmatique et système de gestion rigoureux Hiérarchie courte et décisions rapides La stratégie Équilibre de la valorisation des carcasses Via le volume Via les débouchés Structuration industrielle Déjà engagé mais à poursuivre Pour saturer les outils
2. Adapter la production UE structurellement déficitaire limiter au maximum les volumes carcasses inadaptés (trop léger en laitier ou trop lourd en cheptel allaitant), quitte à modifier les modalités de paiements Tendance mondiale à rajeunir et non à alourdir. Le croisement industriel, la sélection génomique, le sexage de la semence sont les outils de demain Accélérer les références sur la tendreté de la viande Mobiliser toute la filière aux côtés des éleveurs
3. Structurer la mise en marché Cueillette et flux poussés Flux tirés par la demande Rationnaliser les coûts de collecte Réguler l’offre en développant la contractualisation Professionnaliser l’élevage et notamment la production de JB Conforter les volumes d’abattages en France tout en continuant à rechercher des débouchés export Améliorer les outils de la transparence (fixation du prix) Encourager l’adhésion aux OP (le nombre d’OP s’est déjà réduit de 40% en 5 ans)
4. Améliorer la compétitivité des exploitations Connaître, analyser, réduire son coût de production ... Et/ou améliorer son prix de vente Sécuriser les investissements
conclusion
La filière bovine Filière stratégique A perdu de sa compétitivité Par son importance économique En terme de valorisation du territoire A perdu de sa compétitivité A besoin de nouvelles perspectives 4 années de revenus bas pour les éleveurs La libération des échanges, la diminution des soutiens communautaires Se servir de la crise pour dessiner notre projet
Un avenir local ET international ! Des défis Image/ environnement Coûts de production (1 à 2,5 avec le Brésil) Volatilité des cours Risque de spirale à la baisse en UE production/conso. Risques imports accrus Avenir de la PMTVA? Des chances Potentiel français dans une UE dont le cheptel s’érode Marchés tiers proches: Sud et Est méditer.+ Golfe R&D sur impact environnemental, coûts de production, innovation produit Avantages de la production à l’herbe à valoriser Le bœuf n’est PAS une « commodité ». Sa conso reste très culturelle => marché segmenté Produit plaisir avec un lien au territoire
La viande bovine, secteur-clé de l’économie ligérienne Les Pays de la Loire = 1ère région productrice de viande bovine 1 mâle sur 4 Presque 1 femelle sur 5 16% des veaux de boucherie 466 000 vaches allaitantes : 3° région française La production représente 3 fois la consommation théorique des ligériens. Les deux autres tiers de la production sont donc valorisés sur le marché intérieur français (femelles et une partie des jeunes bovins) et sont exportés vers l’EU (jeunes bovins de type allaitant vers l’Italie, la Grèce, et l’Allemagne). 22 000 exploitations bovines dont 7 200 orientées bovins allaitants présence des leaders nationaux de l’abattage-découpe (Bigard-Socopa-Charal, Elivia,…) Enjeu socio-économique important : 16.300 emplois directs et indirects Place de choix dans l’harmonie et l’équilibre des territoires : exploitation du tiers de la SAU régionale